dimanche 10 juin 2012

Henri, un ami qui vous veut du bien

vue de ma fenêtre

Il était temps que je remplace l'illustration précédente particulièrement laide par une image un peu plus agréable.

Je suis de retour après dix jours de pérégrinations dont je ne vous dirai pas tout mais un peu tout de même.

Henri Zerdoun m'a fait le plaisir d'un rendez-vous dans son quartier, place Sainte Catherine. Nous nous sommes parlé les yeux dans les yeux, découvert quelques (beaucoup de) références et admirations en commun. Il m'a entrainé vers une librairie du quartier et m'a offert un livre "indispensable" (Henri est un grand dénicheur semble-t-il). J'en ai vaillamment entamé la lecture. "Héroïsme et victimisation. Une histoire de la sensibilité" résonne tout à fait avec mes obsessions : réduire l'idéologie du héros. Selon Jean-Marie Apostolidès, la culture du héros cède le pas et se trouve largement détrônée par le règne de l'empathie à l'égard des victimes. Nous en serions à "l'invention de la société fraternelle" (puisse-t-il voir juste!). Je reviendrai sans doute sur cet ouvrage quand j'aurai eu le temps de le lire entièrement. Touchée et enchantée par ces deux heures d'amitié chaleureuse.

Je suis allée à la rencontre des "Paires et séries " de Matisse encore pour quelques jours à Beaubourg (jusqu'au 18 juin).
« Je me suis inventé en considérant d'abord mes premières œuvres. Elles trompent rarement. J'y ai trouvé une chose toujours semblable que je crus à première vue une répétition mettant de la monotonie dans mes tableaux. C'était la manifestation de ma personnalité apparue la même quels que fussent les divers états d'esprit par lesquels j'ai passé. » Henri Matisse interrogé par Guillaume Apollinaire (La Phalange, n°2, décembre 1907).
Je cite à dessein ce propos sélectionné en présentation de l'exposition, je pense qu'en effet il s'applique sans doute à toute personnalité dont la créativité se manifeste précocement. On reconnait dans les œuvres de la maturité ce qu'on pouvait déjà pressentir dans les tâtonnements de la jeunesse.
L'exposition est relativement réduite mais elle permet de toucher au cœur du travail du peintre qui remet en jeu son ouvrage pour le recadrer, changer les dominantes, approfondir et sculpter de nouvelles arènes de lumière. L'exposition se termine par une série de silhouettes bleues, des épures d'une lumineuse netteté.

Il a fait froid à Paris. Ce n'était pas mieux à Nancy où j'étais attendue pour quelque tournoi de blabla.
La Place Stanislas est très belle, repavée et requinquée à grands frais (merci la dette). Je n'ai guère eu le plaisir d'explorer davantage la capitale de la Lorraine (département Meurthe et Moselle) qui connait un développement inédit grâce au TGV, (une heure et demi de Paris) et à sa proximité avec les centres européens comme Strasbourg, Bruxelles ou Luxembourg.


Avant de repartir, j'ai bu un thé à l'Excelsior, une de ces anciennes brasseries qui ont gardé ce style chargé et un peu rococo des belles heures du début du vingtième siècle,



Dix jours d'absence et quand je reviens, les tournesols ont pris vingt centimètres, le rosier a explosé et il était temps de cueillir les cerises et de faire des confitures, ce qui fut fait ce jour.

Photos ZL, juin 2012.

dimanche 3 juin 2012

Bonne fête des mer(d)es


Merci à mon fiston qui m'a signalé cette horreur avec pour seul commentaire un sobre raaaaaah!

samedi 26 mai 2012

Images singulières

Photo ZL
J'étais à Sète ce week-end. Je n'y étais pas venue pour cela mais je suis allée visiter quelques lieux où s'affichaient les "images singulières " dont la ville offre une exposition.




L'exposition est installée sur dix lieux différents. A l'Espace Paul Boyé une exploration de l'Amérique du Sud réunit plusieurs artistes. Sebastian Liste, un jeune Catalan, partage des conditions de vie extrèmes comme ici à Salvador de Bahia où il saisit des scènes de la vie quotidienne de familles qui squattent une usine de chocolat désaffectée. Scènes de violence, d'amitié, de partage, où la promiscuité est palpable tant l'espace est saturé de visages, d'objets, d'animaux dans une lumière crue.



Rafaèl Trobat s'est attaché au Nicaragua. Ses photos en très grand format alternent des scènes où la vie et la mort se côtoient, les rituels religieux et l'ébriété de plaisirs païens, l'éclatante vitalité des enfants et les visages affaissés de vieillards vaincus. Toute la palette de l'humaine condition.

Au MIAM (Musée International de l'art modeste), quelques photomontages de Jules- Edouard Moustique assez décevants.

En revanche, les portraits des "Comfort women" de Jan Banning sont très impressionnants


Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Japonais ont mis en place un système de servitude sexuelle pour leurs troupes armées. Ainsi, en Corée, au Japon, en Indonésie, aux Philippines et partout ailleurs en Asie, des dizaines de milliers de femmes baptisées “comfort women” (“femmes de réconfort”) ont été forcées à la prostitution.

Jan Banning a rendu visite à dix-huit de ces victimes indonésiennes qui ont accepté de témoigner et de se montrer pour la première fois.
Sous chaque portrait un résumé de la vie de ces femmes, presque toutes kidnappées à l'âge de 14, 15 ans, puis revenues ou non dans leurs pays, ayant pu ou non reprendre une vie "normale" sans avoir jamais pu oublier leur jeunesse martyrisée, tout en n'osant pas en parler.

La dernière série que j'ai eu le temps de voir (il faut pérégriner, sous la pluie en l'occurrence, d'un lieu à l'autre) intitulée "Quand les murs parlent " rassemble plusieurs photographes internationaux. J'ai choisi de clôturer ce billet avec cette dernière, le petit père Sartre à l'époque de son militantisme de rue. Si près, si loin. C'est ça le miracle de la photographie.

jeudi 17 mai 2012

Alerte rouge

J'ai reçu parmi les mails du jour ceci:

Une épidémie mondiale est en train de se propager à une allure vertigineuse.

L'OMB (Organisation Mondiale du Bien-être) prévoit que des milliards d'individus seront contaminés dans les dix ans à venir.

Voici les symptômes de cette terrible maladie :

· Tendance à se laisser guider par son intuition personnelle plutôt que d'agir sous la pression des peurs, des idées reçues et des conditionnements du passé.

· Manque total d'intérêt pour juger les autres, se juger soi-même, et s'intéresser à tout ce qui engendre des conflits.

· Une perte totale de capacité de se faire du souci. (Ceci représente un symptôme extrêmement sérieux).

· Plaisir constant à apprécier les choses et les êtres tels qu'ils sont, ce qui entraîne la disparition de l'habitude de vouloir changer les autres.

· Désir intense de se transformer soi-même pour gérer positivement ses pensées, ses émotions, son corps physique, sa vie matérielle et son environnement, afin de développer sans cesse ses potentiels de santé, de créativité et d'amour.

· Un manque total d'intérêt pour tout ce qui est conflictuel.

· Des attaques répétées de sourire, de cette sorte de sourire qui dit "merci" et donne un sentiment d'unité et d'harmonie avec tout ce qui vit.

· Ouverture sans cesse croissante à l'esprit d'enfance, à la simplicité, au rire et à la gaieté.

· Moments de plus en plus fréquents de communication consciente avec son âme, ce qui donne un sentiment très agréable de plénitude et de bonheur.

· Plaisir de se comporter en guérisseur qui apporte joie et lumière, plutôt qu'en critique ou indifférent.

· Capacité à vivre seul, en couple, en famille et en société dans la fluidité et l'égalité, sans jouer ni les victimes ni les bourreaux.

· Sentiment de se sentir responsable et heureux d'offrir au monde ses rêves d'un futur abondant, harmonieux et pacifique.

· Acceptation totale de sa présence sur terre et volonté de choisir à chaque instant le beau, le bon, le vrai et le vivant.

Avertissement

Si vous voulez continuer à vivre dans la peur, la dépendance, les conflits, la maladie et le conformisme, évitez tout contact avec des personnes présentant ces symptômes.

Cette maladie est extrêmement contagieuse ! Si vous présentez déjà des symptômes, sachez que votre état est probablement irréversible. Les traitements médicaux peuvent faire disparaître momentanément quelques symptômes, mais ne peuvent s'opposer à la propagation inéluctable du mal. Aucun vaccin anti-bonheur n'existe. Comme cette maladie du bonheur provoque une perte de la peur de mourir, qui est l'un des piliers centraux des croyances de la société matérialiste moderne, des troubles sociaux graves risquent de se produire, tels des grèves de l'esprit belliqueux et du besoin d'avoir raison, des rassemblements de gens heureux pour chanter, danser et célébrer la vie, des cercles de partage et de guérison, des crises de fou-rire et des séances de défoulement émotionnel collectives !

Je vous l'ai proposé en écho (paradoxal, je l'admet) à ceci.

En fait Laure K, m'avait invitée (avec d'autres) à signifier un soutien au mouvement des étudiants québécois qui sont engagés dans la grève la plus longue de l'histoire du mouvement étudiant (au Québec). Résistons à la marchandisation du monde.

Photo ZL


lundi 14 mai 2012

Beauté fatale.

Je viens de passer quelques jours à Paris. Mon séjour a comporté quelques séquences pour lesquelles ce titre est ajusté. Vu le dernier film de Tim Burton, Dark Shadows, les sorcières et les vampires ressuscitent éternellement et leurs amours à la vie à la mort itou. Tim Burton en profite pour nous présenter le visage de l'Amérique du capitalisme à tout crin en la personne d'Angélique (la très belle et très vénéneuse Eva Green), une sorcière vengeresse qui faute d'obtenir l'amour de Barnabas Collins poursuit depuis deux siècles sa famille en la ruinant. Lorsque Barnabas (Johnny Depp, of course) se trouve libéré après deux siècles d'enfermement dans un cercueil cadenassé, l'affrontement reprend et fantômes, sorcières et vampires se déchainent. C'est du Tim Burton grosses ficelles. On peut aimer ou bailler. J'ai alterné. "Les liaisons dangereuses" au Théâtre de l'Atelier , mise en scène de John Malkovich, celui là même qui fut Valmont à l'écran. Le texte n'a en effet pas pris une ride et l'idée de faire jouer toute la pièce en présence de tous les protagonistes qui entrent et sortent simplement en quittant ou rejoignant le siège qu'ils occupent pendant que les autres sont en action est très puissante. Malkovich a recruté de jeunes comédiens, tous très talentueux dans une mise en scène inventive et sensuelle. Le jeune Yannik Landrein, tout juste sorti du conservatoire d’art dramatique de Paris campe un Valmont très actuel, séduisant et cynique à souhait. La Merteuil est interprétée par Julie Moulier sur un mode très masculin, féministe revanchard. Tous les autres sont excellents et l'énergie ne faiblit pas pendant les deux heures et demi que dure le spectacle. On sort avec l'envie de relire Choderlos de Laclos. Lu dans le train qui me ramenait vers ma colline le livre de Mona Chollet "Beauté fatale. Les nouveaux visages d'une aliénation féminine". A l'aide de références nombreuses, aussi bien d' ouvrages sociologiques que d'extraits de journaux féminins (Elle est abondamment cité) ou d'autobiographies de mannequins, Mona Chollet déconstruit le discours de la société de consommation qui réduit les femmes à l'obsession du paraître, fondé sur le vieux postulat rationaliste d'une maîtrise du corps, véhicule gouverné par l'esprit et dans le cas des femmes, si possible sans autre gouvernance que les injonctions de l'industrie cosmétique et de la chirurgie esthétique. "Le déchiffrement du monde en termes de « tendances » qu’on réserve à la lectrice, la surenchère d’articles lui signalant tous les aspects d’elle-même qui pourraient partir à vau-l’eau et les façons d’y remédier, lui disent implicitement, mais avec une insistance proche du harcèlement, que sa principale, voire son unique vocation est d’exalter et de préserver ses attraits physiques. Et de ne pas s’occuper du reste. " Un des aspects les plus terrifiants est la mise en image de femmes poussées à l'anorexie pour devenir les "cintres" utilisés par les grands couturiers pour exhiber leurs créations. Le mythe du mannequin qui vit une vie de rêve quand elle est en fait exposée au harcèlement continu à se maintenir en état de représenter l'abstraction de la beauté féminine ( le nombre de suicides est impressionnant dans le milieu et la mort par anorexie n'est pas anecdotique), ce mythe a des effets délétères sur les jeunes filles qui, à un âge tendre, ne peuvent pas supporter la comparaison avec ces icônes et sur les femmes mûres qui voient "fondre leur capital" de séduction. Un autre artéfact monstrueux de cette exhibition perpétuelle est de provoquer des addictions consuméristes (la paire de chaussures, le it bag, les accessoires indispensables, marqueurs d'appartenance) qui poussent de modestes midinettes à se ruiner pour tenter de correspondre à l'idéal de séduction sans cesse changeant de surcroit. Une mention spéciale à l'épilation totale qui élimine toute trace d'animalité et oblige les femmes à exhiber des sexes de pré-pubères. La chirurgie esthétique en découpant les femmes en morceaux pour en modifier certaines parties jugées inadéquates (les seins trop petits, le nez trop long, le visage trop ridé etc) a introduit dans l'imaginaire féminin une souffrance supplémentaire, la culpabilité de pas tout faire pour rassembler tous les attributs d'une perfection achevée. Souffrance morale doublée de souffrances physiques consenties, voire de mise en danger, quand elles finissent par se livrer au bistouri. La perfection : voilà l’ennemi. C’est la conclusion à laquelle parviennent toutes les essayistes convoquées ici. Laurie Essig, exaspérée par la quête obsessionnelle que mènent ses compatriotes tandis que le monde s’écroule autour d’eux, aimerait les voir se soucier enfin d’une vie qui serait bonne, et non parfaite. « Depuis quand la perfection est-elle devenue applicable au corps humain ? », s’irrite Susan Bordo, qui la trouve plus adaptée au marbre des statues qu’à la chair vivante. Quant à Eve Ensler, dans The Good Body, elle fait un pari : chercher à être une femme fantastique (great), c’est bien plus excitant que de chercher à être une femme parfaite (good). Car, comme dit la femme indienne qui traverse sa pièce, « il n’y a pas de joie dans la perfection. Ce trop court extrait ne permet pas de restituer l'extrême richesse de ce livre que je recommande à toutes les femmes, dès leur plus jeune âge afin de s'émanciper du fatras dont elles sont encombrées depuis la nuit des temps et de façon culminative en ce début de millénaire. Ce corps déserté cette éclipse, notre époque a réussi le tour de force d'en faire un idéal type. Alors que la beauté c'est avant tout le rayonnement d'un être habité. Photo ZL, my beautiful girl en liberté.

samedi 5 mai 2012

En attendant Godot

Je vous propose un récapitulatif de mes dernières pérégrinations, en attendant que nous sachions qui sera le visiteur du soir, demain.
Il y a quelques semaines, de passage à Paris, je suis allée visiter "Gaulois, une expo renversante" à La Villette. J'y ai appris que Vercingétorix a été mis à toutes les sauces nationalistes, fabrication d'une figure héroïque très éloignée de la vérité historique. Voyez ci-dessous comment le Maréchal l'employait à recruter la belle jeunesse.

Lien
A La Villette, justement, j'ai assisté à la lévitation d'un bouddhiste (avec force traction par grue). Il s'agissait d'une performance artistique d'un certain Li Wei.

Je suis allée quelques jours à Berlin. J'ai été impressionnée par le contraste entre la partie Est où les vieux immeubles sont pleins de rustines et le clinquant des bâtiments rutilants installés dans la béance laissée par la démolition de l'ancien mur .
A l'est les grandes artères n'ont pas été débaptisées et on glisse de Karl à Staline. Un petit clin d'oeil avec cette Karl Marx Allee.


Le premier mai à Toulouse, le traditionnel défilé avec beaucoup de pancartes "dégage et casse toi". J'ai choisi de vous présenter les intermittents du spectacle déguisés en Capucins et arborant des pancartes "In Kinder we trust", Travail, famille party" etc.

Et pendant ce temps là, elle coule, vaste et puissante La Garonne, tandis qu'au loin on peut voir les sommets enneigés des Pyrénées.

Un petit souci tout de même. Le vote électronique reste particulièrement opaque. Ils n'oseront pas! Si ?

Photos ZL

dimanche 29 avril 2012

Je dis ça, je dis rien.

L’austérité pour les peuples,
des milliards pour les dépenses militaires

Le Mouvement de la Paix
Paris, le 26 avril 2012

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Le SIPRI, l’Institut International de Recherche pour la Paix de Stockholm, a publié les données de son étude annuelle concernant les dépenses militaires mondiales en 2011.


Dépenses militaires mondiales par région, de 2002 à 2011. En milliards de dollars 2010


Dépenses militaires mondiales par région, de 2002 à 2011. En milliards de dollars 2010

«De record en record, les dépenses militaires mondiales atteignent en 2011 la somme extravagante de 1738 milliards de dollars » dénonce Pierre Villard, co-président du Mouvement de la Paix.

L’institut suédois note cependant une quasi-stabilisation puisque, en termes réels, l’augmentation par rapport à 2010 n’est plus que de 0,3%. La crise semble donc avoir ralenti la course folle à la mort. «Ce haut niveau signifie cependant qu’en pleine crise, la part des richesses mondiales détournée dans les dépenses militaires reste à un niveau insupportable alors que les Objectifs du Millénaire pour le Développement qui visaient à réduire de moitié l’extrême pauvreté seront loin d’être atteints » note le responsable pacifiste qui poursuit «il faut d’urgence réduire massivement les dépenses militaires pour consacrer ces sommes au développement des services publics et à la satisfaction des besoins sociaux, contribuant ainsi à la construction d’un monde plus juste et plus sûr ».

La France, qui conserve un niveau de dépenses très élevé, est passée du 3ème au 5ème rang des pays aux dépenses militaires les plus élevées en 2011 du fait de la très importante augmentation (+9,3%) des dépenses militaires russes. Elle reste avec les autres membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, l’un des pays les plus à la pointe de cette course mortelle. «Triste record » déplore Pierre Villard. Il poursuit « la France aurait tout à gagner à investir dans la construction de la paix, plutôt que dans la poursuite des guerres ».

Le budget français de la Défense s’élevait à 32,15 milliards d’€ en 2010, à 31,19 Md€ en 2011. Il devrait passer à 31,83 Md€ en 2012, en augmentation de 1,8% et avoisiner encore les 32 Md€ en 2013. C’est le 3ème poste budgétaire de l’État. Dans le même temps, de nombreux discours affirment que la France (qui a encore 4000 soldats en Afghanistan) n’a pas d’argent pour financer les besoins sociaux !

Pour notre pays, nous demandons la diminution du budget militaire et le transfert des économies réalisées :

- Au développement des services publics de base : éducation, santé, recherche, aide aux personnes âgées, culture, …

- Au financement des politiques d’emploi et de ré-industrialisation

- A la protection de l’environnement et à promotion des sources d’énergie renouvelables

- A la promotion et au développement d’une culture de la paix et de la gestion des conflits à tout niveau (depuis la formation à la médiation à l’école jusqu’au développement d'actions diplomatiques internationales pour la paix).

A l’occasion de la journée mondiale du 17 avril dernier pour la réduction des dépenses Lienmilitaires, le Mouvement de la Paix a réitéré sa proposition de mettre en débat la réduction de moitié des budgets militaires pour les 10 ans à venir.


Le Mouvement de la Paix
Paris, le 26 avril 2012


vendredi 27 avril 2012

Un peu de douceur dans ce monde de

« Il est impossible de démêler les différentes émotions, la fierté, l’humilité, la pitié et la passion, que suscitent un regard d’amour heureux ou une caresse inattendue. Se faire beau, apprêter ses cheveux, parler avec éloquence, faire tout et n’importe quoi pour faire ressortir sa personnalité et ses attributs, et les magnifier aux yeux des autres, ce n’est pas seulement glorifier son propre être, mais offrir en même temps l’hommage le plus délicat. Et c’est dans cette dernière intention que les amoureux agissent ainsi ; car l’essence de l’amour est la bonté ; et de fait, la meilleure définition de l’amour est une bonté passionnée : une bonté, pour ainsi dire, devenue folle, importune et violente. »
Robert Louis Stevenson, « Tomber amoureux », Virginibus puerisque

Je vais souvent visiter  Périphériques pour y glaner les articles de Mona Chollet ou des citations comme celle-ci que je vous offre en exutoire à tout ce qui circule de violence importune mais n'est pas de l'amour.


Illustration : "baiser sur la joue"  moins célèbre que le baiser de l'hôtel de ville et pourtant si joyeux. Merci Monsieur Doisneau.

dimanche 22 avril 2012

Je sais tout mais je ne dirai rien.


Afin de fournir des munitions à nos éminents tricheurs des média qui vont tenter de passer outre l'interdit de publication des résultats avant 20 heures, je rajoute quelques messages codés à leur panoplie.

Un convoi de nains est annoncé rue du départ. (1)
Le Père Peinard a offert une rose rouge à sa fiancée. (2)
Le mariage de la Carpe verte et du Lapin rose est prévu prochainement.(3)
Infarctus en série chez les traders de la City.(4)
Embouteillages monstres à la frontière suisse.(5)
Il pleut des pétales place de la Bastille. (6)
Les hirondelles sont de retour, en rase-mottes.(7)
Une ex mannequin d'origine italienne ouvre une agence rue des boutiques obscures. (8)
Sous les pavés, la plage attend. (9)
Le vieux paquebot reprend du service. (10)
Rien de nouveau sous le soleil. Je répète rien de nouveau sous le soleil
Le concours pour le prix du sang et des larmes est relancé. (11)

Je reconnais que mes messages codés sont moins explicites que ceux de l'hebdo sus-nommé (il faut cliquer tout en haut), mais sinon c'est un peu facile. Il va sans dire que certains ont davantage ma préférence, mais chut, il n'est pas 20h.
Sauras-tu deviner le sens crypté de ces énoncés laconiques ?

Dernière minute (posté ce jour d'après). La Marine a donné une fessée au petit Narko, serrons les coudes les amis, l'avenir vertdegrise.

mercredi 18 avril 2012

A bas les vieilles badernes.


Le roi Juan Carlos d'Espagne dont on annonçait qu'il allait devoir un tout petit peu se serrer la ceinture, n'a pas hésité à consacrer la modique somme de 37000 euros pour aller dézinguer un gros zéléphant.
Comme il s'est cassé la figure, du moins la hanche, son escapade au Botswana n'est pas passée inaperçue. Elle a énervé les Espagnols à qui on demande de retirer le beurre de leurs épinards, mais également les défenseurs des espèces menacées dont l'éléphant.
Le Roi s'est fendu d'excuses marmonnées pitoyablement j'le ferai plus. A son âge, il est temps en effet qu'il dépose les armes, la prochaine fois il risque de se blesser grièvement. Son petit fils de 13 ans s'est tiré dans le pied,(sénilité précoce?). Il est utile de préparer précocément cet enfant d'un tempérament aimable si on en croit les gazettes. D'un naturel angoissé, Froilan avait fait parler de lui en mai 2004, lors du mariage du prince héritier Felipe et de la princesse Letizia, lorsqu'au beau milieu de la cérémonie les caméras de télévision l'avaient surpris donnant des coups de pied à l'une de ses cousines. On apprend dans la foulée que "Le passé de la famille royale d'Espagne a été marqué par un accident tragique, survenu le 29 mars 1956 à Estoril, au Portugal, durant la Semaine Sainte. Juan Carlos, alors jeune élève officier de 18 ans, et son frère jouaient avec un revolver dans la demeure familiale lorsqu'un tir accidentel avait tué ce dernier, Alfonso".
On ne sait si ce jeune homme plein d'avenir avait eu le bon goût de promettre, en l'occurrence, qu'il ne le ferait plus mais pour l'éléphant, il s'est fendu d'une contrition publique. "C'est absolument nouveau. Jamais il ne s'est produit un tel épisode, que je sache, où un roi a présenté ses excuses pour son comportement", remarque Antonio Torres del Moral, professeur de droit constitutionnel et expert de la monarchie espagnole". C'est vrai ça, un monarque qui admet sa connerie, c'est assez rare pour le souligner.
Il y en a eu pour lui trouver quelques excuses. Le premier ministre Rajoy par exemple : c'est un si bon roi, le plus ferme défenseur de la communauté des pays ibéro-américains dans le monde entier. On peut bien lui pardonner quelques petites folies. D'autant que ces safaris sont très encadrés et que ça n'a rien à voir avec les chasses de braconnier qui tuent pour les défenses de l'animal. Le Roi, lui tue pour le plaisir, par pour de basses transactions lucratives.
L'association Igualdad Animal souligne pour sa part qu'il n'existe "pour un éléphant pas de différence entre être tué "illégalement" à des fins de transaction, pour ses défenses en ivoire ou pour satisfaire l'exercice de la vue d'un monarque".

Et je suis bien d'accord avec l'éléphant.

Illustration : j'aime beaucoup cette photo que j'avais trouvée chez Luc Lamy et déjà publiée mais je ne sais plus quand.

jeudi 12 avril 2012

La Sorcière se gratte la tête



Bien que se tenant prudemment en lisière du grand chahut médiatique, la Sorcière ne parvient pas à éliminer tout à fait la puissante corrosion produite par la scie journalière sur ses nerfs. La danse des épouvantails brandis jour après jour, bien que ne l'effrayant nullement (insignifiantes fantocheries) est juste si lamentablement prévisible qu'elle lui procure une démangeaison du balai qui tend à devenir frénétique.
La Sorcière déteste le principe présidentiel. Le culte du grand homme providentiel lui brise menu le sens commun : comment encore envisager au vingtième siècle ces vieilleries psychiques, le grand chef, le leader suprême. On espère que le remplaçant du dernier en date va se faire plus léger sur l'estrade, mais la fonction crée l'organe, hélas.
Comme la Sorcière a le sentiment qu'il faudrait tout remettre à plat, et balancer dans la poubelle des déchets ultimes un bon peu de l'attirail constitutionnel actuel, elle se plonge dans la lecture de la Constitution (qui date de 1958, avec quelques rajouts essentiels comme l'interdiction de la peine de mort par exemple). Elle n'est pas si mal fichue tout compte fait. Il suffirait peut-être de mieux l'appliquer. Ainsi le boulot du Président de la République est de veiller " au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État". Arbitrer, ce n'est pas se mêler de tout et à chaque instant. Et il y a un Conseil constitutionnel pour ça aussi, pas élu celui là mais nommé.
L'article 40 par exemple : Les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une
diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge
publique.
Ça donne à réfléchir par exemple sur l'augmentation des salaires de nos mandatés ou le bouclier fiscal instauré dès 2007.
Or donc pourquoi un président quand il y a un premier ministre ? Pourquoi tant de députés (577) et de sénateurs (348) quand nous avons aussi les Conseillers régionaux (209 rien que pour l'Ile de France), les généraux (293 cantons en Midi Pyrénées par exemple) et 36 680 communes en métropole et DOM (dont 36 568 en France métropolitaine), 69 dans les collectivités d'outre-mer et 33 en Nouvelle-Calédonie
Oui décidément, il faudrait revoir tout ça. Mais par quoi commencer. Un vrai casse-tête.

Photo ZL Ombres sur le canal de l'Ourcq à la Cité des Sciences de la Villette, Paris, mars 2012.Lien

samedi 7 avril 2012

Assiettes chinoises

Alors que je ne cesse de m'agiter, je rêve d'immobilité. J'envie ma chatte qui vient se poser, au coucher du soleil sur le banc de bois précaire que j'ai installé en lisière du jardin pour mieux contempler la beauté du ciel à l'heure où le jour bascule dans la nuit. La chatte, finaude a bien compris l'intérêt du dispositif. Elle me regarde de temps à autre tailler frénétiquement les branches endommagées par l'hiver sévère.


Alors que je voudrais me figer dans l'intemporel, je suis actionnée par toutes les ficelles qui me relient à mes engagements. Je suis prise en otage par mes propres stupides décisions, consentements, allégeances, alignées sur un agenda.
Alors que je n'aime rien tant que lire et rêvasser, je parviens à peine à mener au bout les bouquins que j'entreprends, les journaux auxquels je suis abonnée, les textes qu'on me fait obligeamment parvenir.

Alors que j'aimais vagabonder chez mes amis blogueurs, je ne rend plus visite, qu'à peine, à quelques uns et de façon si fugitive.
Je me sens comme ces jongleurs de piles d'assiette qui ne parviennent à tenir en l'air leurs disques de plâtre qu'au prix d'incessantes courses entre chaque baguette et d'un juste doigté pour relancer la danse. De temps à autre une des assiettes se fracasse. (Je suis moins agile que l'artiste).
Et c'est le printemps, la sève se réveille, l'énergie fuse intensément.
Bon, je vais essayer de m'installer un peu sur la terrasse. Enfin pas ce soir, il est trop tard. Pas demain, je repars à Bordeaux. Enfin bientôt quoi.

vendredi 30 mars 2012

Sisyphe est malheureux


Je dois reconnaître que j'ai un peu de mal à reprendre le sillon sur le blog. Outre que je suis partie pendant plusieurs jours, pendant mon absence (relative) "l'affaire" * a explosé et je ne suis pas bien remise de ses conséquences.
A Toulouse, c'est une grosse émotion. Le quartier des Izards où l'ex "ennemi public" a passé sa petite enfance, je le connais bien et notamment cette rue des Chamois où était implanté un projet pilote de structure d'accueil de petits enfants (Beb'Izou) où on pratiquait la mixité sociale, la solidarité et la prévention précoce. C'est aussi de ce quartier que les frères Amokrane ont entamé leurs aventures culturelles (Vitécri, Origines contrôlées, Zebda) et politiques (le Tactikollectif, les Motivés). Ils sont effondrés. Ils vivent pour eux-mêmes et collectivement le drame de Sisyphe qui voit dégringoler le rocher qui a coûté tant d' effort à hisser au sommet de cette satanée montagne: "la naturalisation sociale". (Ne pas oublier que Sisyphe est puni d'avoir osé révéler ce qu'il savait des Dieux).

Un drame de cette envergure, outre le malheur qu'il inflige aux familles directement atteintes, entraine pour toute une population un surcroît de torture : se vivre comme appartenant dans l'esprit des autres à une engeance dangereuse, subir un amalgame outrageant, une nouvelle surenchère de mépris, craindre des représailles aveugles, l'excès de zèle des "gardiens de l'ordre. Bref renouer avec la peur et la mortification.

Un jeune homme en visite aujourd'hui, alors qu'il habite dans une petite ville du Tarn me confie que sa mère ne croise plus les femmes maghrébines qu'elle rencontre d'ordinaire. Elles auraient la consigne de ne pas sortir pour cause d'atmosphère dangereuse. En ont-elles seulement envie ? Ne sont-elles pas elles-mêmes horrifiées et sourdement anxieuses, tous les jours, de ce que leurs enfants risquent de vivre, qu'ils soient des fauteurs de trouble ou traités comme tels.

Je n'insisterai pas ici sur le dégoût et la honte ressentis à l'écoute de certains propos, alors que j'ai évité le plus possible les images et le cirque médiatique déployés. Mon absence du pays m'y a aidé.
Je ne m'appesantirai pas sur mon extrême perplexité devant un fait divers qui ressemble trop bien au scénario d'un mauvais film dont la sortie programmée est censée remplir les salles.

Dire simplement la désolation envahissant tout humain qui cherche à cultiver un peu d'espoir, timidement et au jour le jour d'échapper à la barbarie absolue.

*Je ne citerai pas le nom qui a tant circulé ces derniers jours.
Le titre rappelle la phrase célèbre de Camus "il faut imaginer Sisyphe heureux".

mercredi 14 mars 2012

En v'là du vrac en v'là !

Arcimboldo

Jean Michel Basquiat

Le printemps de retour, le jardin me mange tout le temps laissé disponible par le reste. Aussi, je ne peux vous proposer guère mieux qu'un petit interlude grâce à une moisson repêchée dans mes brouillons où je l'avais stockée. De l'hétéroclite à souhait.
Un Fabrice Luchini totalement barré.
Un Canadien qui nous délivre quelques constats utiles, ben ouais .
Une blague idiote.
En contrepoint : aidez le à perpétuer le courant d'air.
De toute façon qu'on se le dise les riches ne sont pas heureux. Bien fait !
Un moment d'anthologie : Nasser et le voile.
Pour accompagner dignement cette composition totale foutraque il fallait au moins Marcel et son orchestre

That's all folks. Que la vie vous soit clémente.

jeudi 8 mars 2012

D'habitude on range, aujourd'hui on dérange !

D'habitude on range, aujourd'hui on dérange, un des slogans phare de la manifestation "grève des femmes" du 8 mars à Toulouse. Une manif joyeuse, bourrée d'énergie, de chants et de rires



Les artistes du collectif cocktail ont ponctué la manifestation de leurs performances


Ici devant le TNT ( Théâtre National de Toulouse, en collants couleur clair, accompagnées d'une musique ad hoc, elles écrivent sur la vitre façade du TNT au rouge à lèvres "art must be beautiful / artist must be beautiful" en référence au manifeste de l'artiste Marina Abramovic qui dénonçait avec cette performance l'injonction à la beauté qui est faite aux femmes dans l'art.
Puis elles nettoient ces écritures avec des chiffons pendant que l'une d'elles déclame les chiffres du rapport du ministère de la culture 2006

– 97% des musiques que nous entendons dans nos institutions ont été composées par des hommes.
– 94% des orchestres programmés sont dirigés par des hommes.
– 85% des textes que nous entendons ont été écrits par des hommes.
– 78% des spectacles que nous voyons ont été mis en scène par des hommes.
– 57% ont été chorégraphiés par des hommes.

Ce sont des hommes qui dirigent :
– 92% des théâtres consacrés à la création dramatique.
– 89% des institutions musicales.
– 86% des établissements d'enseignement.


Devant la Préfecture, elle sont debout et silencieuses, avec devant chacune d'elle une pile de papiers. Elles en font des boulettes qu'elle font semblant d'avaler ou fourrent dans leurs collants, pendant qu'une femme du collectif dresse la liste des sévices subis par les femmes dès lors qu'elles sont immigrées : double et triple peine et qu'on entonne "Laissez passer les sans papiers".




Devant les Galeries Lafayette, une pile de vêtement à leurs pieds, elles les enfilent les uns sur les autres. Une femme du collectif décline les difficultés des femmes dans leur univers de travail : salaires misérables, le travail féminin dévalué, la précarité imposée, le harcèlement des petits chefs. Ajoutons la fréquence des violences (un viol toutes les sept minutes, un meurtre tous les trois jours), les femmes en ont assez et l'ont hurlé dans la rue.

Un peu de nettoyage, une habitude. Pire, une manie, n'est-ce pas, et il y a beaucoup à faire, sans conteste.

Une jolie clown distribue des bisous sur toutes les joues, qu'on soit au cœur du cortège ou sur les trottoirs .
Une belle occasion de recharger ses batteries d'énergie 100% écologique et de constater que la relève est en marche. Beaucoup de jeunes femmes.

Lien Elle est bien jolie la relève.

Un rajout aujourd'hui (10 mars) une vidéo

mercredi 7 mars 2012

dimanche 4 mars 2012

Du tag au tag



Euterpe m'a taguée en m'infligeant (ainsi qu'à plus d'une douzaine d'autres martyres) un questionnaire pas fastoche. Bon, allons-y.

Qui portait le surnom de "La Boiteuse" au XVIe siècle ?
L'arrière arrière ... grand mère de Sarah Bernhardt ?

Un grimpereau peut-il voler ?
En delta plane peut-être

Comment dit-on "pilote d'aérostat" en un mot ?
Un montgolfier ?

Quelle plante aimerais-tu humer à ton réveil (à part la plante des pieds) ?
Du lilas. Quand je vais chez la fleuriste je n'achète que du lilas.

Es-tu capable de te diriger dans l'obscurité ?
Ca dépend de où à où, j'évite les parapets.

Quelle est ta recette végétarienne préférée ?
Betterave et pommes râpées avec pignons, pointe d'ail et huile d'olive.

Que veut dire "rabotaïou" (et en quelle langue) ?
Corse peut-être, un avare?

Quel végétal a des feuilles à mille trous (fastoche) ?
Millepertuis, (raaah au moins une bonne réponse, nan ?)

A quand ton premier saut en parachute ?
Mon premier serait mon dernier : arrêt cardiaque

De qui aimerais-tu un autogramme ?
Jimi Hendrix

Quelle écrivaine francaise a écrit la pièce de théâtre "Le Mallade" (avec deux "l" ; question pour seiziémiste) (pas facile) ?
Une écrivaine imaginaire.

Voilà un post rondement mené. En ce moment c'est juste parfait. pas bien le temps de faire mieux.
Comme je ne taguerai personne, je n'ai même pas à inventer onze nouvelles questions mais je vous laisse un lien vers un questionnaire célèbre . Naturellement vous pouvez dans vos commentaires reprendre tout ou partie de ce questionnaire. Vos réponses m'intéressent.

vendredi 24 février 2012

Cette France-là

Dominique Hasselmann (qu'il en soit remercié) donnait à voir ce jour dans son TàG quelques photographies de Reza, peintre iranien.
J'ai suivi un lien menant au très beau webistan du photographe. J'en ai extrait cette photo commentée par ce qui suit et qui m'émeut, tant je crains que même cela soit menacé.



La France est le pays d’accueil de mon exil. Elle est mon port d’attache sur ma route de nomade. La France est le pays d’accueil de nombreux exilés politiques ou économiques, qui ont trouvé ici une terre où vivre plus librement, plus démocratiquement, plus justement. Il existe une association, France Terre d’Asile (FTDA), qui, depuis de nombreuses années, aide les réfugiés dépourvus de repères qui arrivent sur le sol français. Durant les premières semaines de leur vie dans cet ailleurs si différent de ce qu’ils ont connu, ils peuvent vivre dans deux centres de FTDA, l’un à Puteaux, l’autre à Créteil.
Pendant que les parents suivent des formations et mènent les démarches administratives nécessaires à leur intégration, des éducatrices aimantes et dévouées s’occupent des enfants. Si la communication ne peut se faire par la parole, elle se fait par la chaleur et la sincérité de leur amour. Cette France-là, loin des barreaux, du racisme et de l’intolérance, est le pays d’accueil de mon exil.

(...)

L'histoire de Reza n'a rien d'anodin.
La connaître, c’est obtenir la clef pour mieux comprendre son travail. Né il y a 50 ans en Iran, il découvre très vite une arme formidable pour défendre la liberté : le journalisme. A l’ère des dictatures – celle du Shah d’abord, du régime islamiste ensuite – il ne fait pas bon être rebelle. Reza connaît la prison, la torture, l’exil.
Depuis 1981, date de son départ du pays natal, il habite de ce côté-ci du monde, celui de l’Occident. Mais régulièrement, il refait sa valise, visse son objectif et repart de l’autre côté, vers ceux qui vivent la lutte et la douleur.
Du Maghreb à l’Asie, de l’Afrique aux Balkans, Reza arpente le monde, ou plutôt son monde.

mardi 21 février 2012

Tous Grecs!

Je transmet une tribune parue lundi dans Libération. Je n'ai rien de plus nécessaire à exprimer. Merci Raoul et Yannis.



LA GRÈCE, BERCEAU D'UN AUTRE MONDE

Pour un soutien au combat du peuple grec et pour une libération immédiate des manifestants emprisonnés.

Non, bien que dramatique, ce qui se déroule en Grèce n'est pas une catastrophe. C'est même une chance. Car le pouvoir de l'argent a, pour la première fois, dépassé allègrement le rythme jusque-là progressif, méticuleux et savamment organisé de la destruction du bien public et de la dignité humaine. Et ce, sur une terre aussi réputée pour sa philosophie de vie aux antipodes du modèle anglo-saxon que pour sa résistance inlassable aux multiples oppressions qui ont tenté de la mettre au pas. Le Grec ne danse pas et ne dansera jamais au pas de l'oie ni en courbant l'échine, quels que soient les régimes qu'on lui impose. Il danse en levant les bras comme pour s'envoler vers les étoiles. Il écrit sur les murs ce qu'il aimerait lire ailleurs. Il brûle une banque quand elle ne lui laisse plus les moyens de faire ses traditionnelles grillades. Le Grec est aussi vivant que l'idéologie qui le menace est mortifère. Et le Grec, même roué de coups, finit toujours par se relever.

Oui, l'Europe de la finance a voulu faire un exemple. Mais dans sa hargne à frapper le pays qui lui semblait le plus faible dans la zone Euro, dans sa violence démesurée, son masque est tombé. C'est maintenant, plus que jamais, le moment de montrer du doigt à tous son vrai visage : celui du totalitarisme. Car il s'agit bien de cela. Et il n'y a qu'une seule réponse au totalitarisme : la lutte, tenace et sans concession, jusqu'au combat s'il le faut, puisque l'existence même est en jeu. Nous avons un monde, une vie, des valeurs à défendre. Partout dans les rues, ce sont nos frères, nos sœurs, nos enfants, nos parents, qui sont frappés sous nos yeux, même éloignés. Nous avons faim, froid, mal avec eux. Tous les coups qui sont portés nous blessent également. Chaque enfant grec qui s'évanouit dans sa cour d'école nous appelle à l'indignation et à la révolte. Pour les Grecs, l'heure est venue de dire non, et pour nous tous de les soutenir.

Car la Grèce est aujourd'hui à la pointe du combat contre le totalitarisme financier qui partout dans le monde détruit le bien public, menace la survie quotidienne, propage le désespoir, la peur et la crétinisation d'une guerre de tous contre tous. Au-delà d'une colère émotionnelle qui se défoule en détruisant des symboles d'oppression se développe une colère lucide, celle de résistants qui refusent de se laisser déposséder de leur propre vie au profit des mafias bancaires et de leur logique de l'argent fou. Avec les assemblées de démocratie directe, la désobéissance civile, le mouvement « Ne payons plus » et les premières expériences d'autogestion, une nouvelle Grèce est en train de naître, qui rejette la tyrannie marchande au nom de l'humain. Nous ignorons combien de temps il faudra pour que les peuples se libèrent de leur servitude volontaire mais il est sûr que, face au ridicule du clientélisme politique, aux démocraties corrompues et au cynisme grotesque de l'Etat bankster, nous n'aurons que le choix – à l'encontre de tout affairisme – de faire nos affaires nous-mêmes.Lien

La Grèce est notre passé. Elle est aussi notre avenir. Réinventons-le avec elle !

En 2012, soyons tous Grecs !

Raoul Vaneigem et Yannis Youlountas

J'ajoute une info que je reçois ce jour qui me réjouis :

Grèce : A l'occasion de la cérémonie de commémoration de la libération de la ville, les élèves du secondaire de Ioannina (Nord de la Grèce, Épire)
défilent devant la tribune des officiels en détournant la tête et en envoyant des "moutzes" (insultes gestuelles).

Les défilés scolaires et militaires traditionnels de la fête nationale du 25 Mars à venir s'annoncent brûlants...