Photo ZL
J'étais à Sète ce week-end. Je n'y étais pas venue pour cela mais je suis allée visiter quelques lieux où s'affichaient les "images singulières " dont la ville offre une exposition.L'exposition est installée sur dix lieux différents. A l'Espace Paul Boyé une exploration de l'Amérique du Sud réunit plusieurs artistes. Sebastian Liste, un jeune Catalan, partage des conditions de vie extrèmes comme ici à Salvador de Bahia où il saisit des scènes de la vie quotidienne de familles qui squattent une usine de chocolat désaffectée. Scènes de violence, d'amitié, de partage, où la promiscuité est palpable tant l'espace est saturé de visages, d'objets, d'animaux dans une lumière crue.
Rafaèl Trobat s'est attaché au Nicaragua. Ses photos en très grand format alternent des scènes où la vie et la mort se côtoient, les rituels religieux et l'ébriété de plaisirs païens, l'éclatante vitalité des enfants et les visages affaissés de vieillards vaincus. Toute la palette de l'humaine condition.
Au MIAM (Musée International de l'art modeste), quelques photomontages de Jules- Edouard Moustique assez décevants.
En revanche, les portraits des "Comfort women" de Jan Banning sont très impressionnants
Au MIAM (Musée International de l'art modeste), quelques photomontages de Jules- Edouard Moustique assez décevants.
En revanche, les portraits des "Comfort women" de Jan Banning sont très impressionnants
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Japonais ont mis en place un système de servitude sexuelle pour leurs troupes armées. Ainsi, en Corée, au Japon, en Indonésie, aux Philippines et partout ailleurs en Asie, des dizaines de milliers de femmes baptisées “comfort women” (“femmes de réconfort”) ont été forcées à la prostitution.
Jan Banning a rendu visite à dix-huit de ces victimes indonésiennes qui ont accepté de témoigner et de se montrer pour la première fois.
Sous chaque portrait un résumé de la vie de ces femmes, presque toutes kidnappées à l'âge de 14, 15 ans, puis revenues ou non dans leurs pays, ayant pu ou non reprendre une vie "normale" sans avoir jamais pu oublier leur jeunesse martyrisée, tout en n'osant pas en parler.
La dernière série que j'ai eu le temps de voir (il faut pérégriner, sous la pluie en l'occurrence, d'un lieu à l'autre) intitulée "Quand les murs parlent " rassemble plusieurs photographes internationaux. J'ai choisi de clôturer ce billet avec cette dernière, le petit père Sartre à l'époque de son militantisme de rue. Si près, si loin. C'est ça le miracle de la photographie.
20 commentaires:
Extraordinaires, les visages parcheminés des femmes sacrifiées à la bestialité humaine. Quel cauchemar ont-elles dû vivre...
Sartre :
- "Dans la rue des Blancs-Manteaux
Ils ont élevé des tréteaux
Et mis du son dans un seau
Et c'était un échafaud
Dans la rue des Blancs-Manteaux
Dans la rue des Blancs-Manteaux
Le bourreau s'est levé tôt
C'est qu'il avait du boulot
Faut qu'il coupe des généraux
Des évêques, des amiraux,
Dans la rue des Blancs-Manteaux
Dans la rue des Blancs-Manteaux
Sont venues des dames comme il faut
Avec de beaux affûtiaux
Mais la tête leur faisait défaut
Elle avait roulé de son haut
La tête avec le chapeau
Dans le ruisseau des Blancs-Manteaux..."
@Sofka, oui cette exposition est très impressionnante. Hélas, des cas extrèmes mais toutes les guerres sont particulièrement féroces à l'égard des femmes qui sont traitées depuis la nuit des temps comme prises de guerre.
@JEA, merci, vous êtes une mine de référence(s).
Il n'y a aucun rapport entre les rides de ces vieilles dames et leur passé de chair à soldat.
Leur vie fut horrible c'est sûr, mais les rides chez ceux qui en ont beaucoup, n'ont strictement rien à y voir...
Ça fait des photos qui émeuvent la clientèle, mais sans plus.
J'en ai vu de pareilles autour de moi... à la campagne, dans les champs, mais bien sûr ça valorise moins...
@Vinosse, mais oui, bien-sûr.
Vinosse : je ne faisais pas de rapport direct entre leurs rides et leurs souffrances, à dire vrai. Je trouvais juste ces photos impressionnantes, autant que leur histoire.
(Mais bon, une petite leçon de morale, ça me manquait, c'est évident.)
@Sofka, tel qu'en lui-même...
A voir sur le Monde.fr: Dans les mines de charbon en Inde "les mineurs de fond mineurs"..sans commentaire
merci pour ta si substantifique moelle ! j'en ai l'épine dorsale ventrale , moi maintenant ! sens déçus dessous ? que non sinon que nouille !!!!!!!
Belles photos (et un visage porte forcément sur lui la trace de ce qu'il a vu, enduré, vécu).
La photo de Sartre est moins connue que celle où il est grimpé sur un tonneau devant les usines Renault à Billancourt. Mais l'affiche Sacha Distel est dialectique !
"(et un visage porte forcément sur lui la trace de ce qu'il a vu, enduré, vécu)."
Comme moi, j'ai gardé des traces de mon acné...
Une bonne cure de lieux communs...ça nous manquait !
@PV, le travail des enfants est encore bien présent, il permet les mirifiques succès des délocalisations.
@Cactus, remets toi à l'endroit :-)
@DH, oui Sacha Distel est un repère des temps modernes.
@Vinosse pas seulement au visage les traces d'acné, ne pouvoir exister que contre, bien adolescent non ?
Chère Zoé,
Vous savez combien pour moi la position d'un corps pris de dos en dit beaucoup plus long sur ce qu'un individu à pu vivre comme souffrance durant son existence ou comme "aliénation" dans son travail, c'est un langage qui ne trompe pas et bien des visages ridés ou non n'auront pas la même signification.
Mais ce n'était pas pour "commenter" ces images que je suis la, c'est pour savoir si vous serez à Paris le lundi 4 juin vers 15h PL Ste Catherine?
H.Z
Ca, c'est une expo que j'aurais aimé voir.
Zoe la sentence:
@Vinosse pas seulement au visage les traces d'acné, ne pouvoir exister que contre, bien adolescent non ?
Pas réductrice pour un sou !
@HZ, Oui, c'est prévu sur mes tablettes.
Y serez-vous?
@la bacchante et je n'ai pas tout vu (ou encore rien vu :-).
@Vinosse, on te répond en écho. Jivaro contre Jivaro.
Merci de votre réponse..
Oui, j'y serai et ce sera avec grand plaisir de vous y retrouver.
A bientôt,
H.Z
Bon, je ne me réalise pas en étant contre, je réalise que je m'énerve quand un idiot vient dire une énormité, par provocation, en tentant de la faire passer pour une réflexion personnelle.
Je les trouvent bien mignonnes, ces grandes dames, surtout celle de droite qui semble dire:
"Lancôme, Lancôme, est-ce que j'ai une gueule de Lancôme?"
@HZ à bientôt
@Vinosse, sans commentaire
@MMWH, la force de vie est miraculeuse et rayonne sur ces visages, en dépit de.
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