mercredi 28 décembre 2016

De quelques repentirs avant le nouvel an




Barcelone,  les santons "cagueurs" une tradition catalane;  tous les "grands" de ce monde sont là

Je l'ai déjà dit, je sais , je le répète, le premier de mes repentirs est d'avoir un peu délaissé ce blog au profit de ma page facebook. Tous les autres en découlent: les livres dont je n'ai rien noté, les photos que j'ai négligées, les films dont je n'ai rien retenu, les musiques qui se sont évanouies dans le silence. En relisant certains de mes billets antérieurs, je suis frappée par le précieux exercice de rétention qu'ils ont accompli. Ainsi l'année 2009 riche de ses 169 billets est-elle en mesure de me restituer une grande partie des coups de cœur, coups de gueule qui m'ont animée. Sans compter que grâce à ma rubrique hebdomadaire le "vent des blogs", je retenais dans mes filets pas mal de jolies perles pêchées dans les bacs de mes congénères. Hélas désormais , lorsque je clique sur les liens, je rencontre souvent le vide, la plupart des blogs ont disparu.
Je peux encore rechercher dans mes propres soutes quelque minerai qui sans prétendre au diamant me semble cependant honorable de clarté.
Ainsi dans la recension du 29 décembre 2009 intitulée "Le nom du bal perdu, festival des oubliés"   
j'avais repris l'extrait d'un texte publié le 1er janvier 2009 "Les noces du Che et de Sainte Utopie" que je ressers aujourd'hui sans en changer une virgule.
La Révolution cubaine avant de s'avachir et s'obscurcir avait suscité dans le monde entier l'espoir que le système mafieux qui est le jumeau de l'ombre du libéralisme, l'exécuteur de tous les coups foireux de l'Empire, allait enfin être ramené à la lumière et comme tout vampire s'y dissoudre. Espoir déçu. Trop de transfusés du démon par morsure insidieuse participent et collaborent.
Pourtant, voilà bien ce qu'il nous faudrait. Une année de dissolution de toutes les camorras et pour commencer balancer dans des bains d'acide toutes les pétoires que nos mâles ornés des fameuses cojones arborent en sautoir sur tous les théâtres du monde. Interdiction absolue des armes. Expurgation totale. A mains nues, les pugilats s'épuiseraient assez vite et auraient l'insigne avantage de laisser les non pugilistes hors champ des gnons.
Sainte Utopie, priez pour nous. Ainsi soit-elle (la nouvelle année). 

 On voit bien que la sainte fait la sourde oreille. Le bruit des bottes et des bombes enfle plus que jamais.
Allez ne soyons pas moroses en cette fin d'année, même si elle a été plutôt rude, inutile que j'énumère ses hauts faits de violence et de mort. 
Je ne vais retenir que les bonnes choses. Mes voyages par exemple cette année Florence, Prague, Essaouira, Montréal, Budapest, Thessalonique, Barcelone, sans compter, une semaine à Royan avec mon frère (occurrence très rare), Besançon (que je ne connaissais pas et retrouvailles avec une amie, Dijon (idem), retour à Avignon, visites des amis en été, bref, une année agréable en dépit de tout ce qui s'est abattu par ailleurs sur le monde et dont on ne peut s'exonérer, le chagrin collectif nous atteint dès lors qu'on a un soupçon d'empathie pour la malheureuse engeance humaine.
Retenir les douceurs. Et seulement les toutes récentes.
Les beaux films : le dernier en date Louise en hiver, un bijou délicat et poétique 





Les livres. Je viens de lire les aventures de Tom Sawyer et de Huckleberry Finn (Mark Twain), un délice qu'on a gouté normalement dans son jeune âge et qui m'était resté inconnu.
La musique, ma fillote m'a offert à Noël un CD de Madeleine Peyroux. mon fiston une place de théâtre musical à venir...
Je nous souhaite une année pleine de ces petits bonheurs et que nous réussissions collectivement à contrer le vent mauvais qui souffle tout de même un peu fort ces derniers temps.
Sainte Utopie, ne priez pas, agissez! 

jeudi 8 décembre 2016

La créativité, c'est l'intelligence qui s'amuse.

"La créativité, c'est l'intelligence qui s'amuse."Merci au grand Albert Einstein qui a nous  livré cette jolie pépite. Elle m'a servi de mantra ces derniers jours.
Encore une fois, j'étais sur les routes, du rail ou du ciel.
Dijon où se déroulaient « Les journées de l'économie autrement" organisées par le magazine Alternatives économiques". Ma foi, tous les notables étaient présents et se félicitaient du relatif succès des entreprises de l'économie sociale et solidaire. Benoit Hamon en faisait un des éléments clé de son futur programme de campagne si toutefois il parvient à éliminer tous ceux qui se pressent au portillon (le nombre augmente de jour en jour). Sur la même estrade se trouvait un certain Borello, PDG de SOS une entreprise d'insertion pour les services à la personne, artisan de la création du MOUVES, qui regroupe les entrepreneurs sociaux, un cheval d'entreprise, une alouette de solidarité. Enfin bref, je ne vais pas vous parler boutique. Borello s'est déclaré soutien d'Emmanuel Macron, pas une surprise. Une anecdote, j'ai eu l'occasion d'échanger pendant un petit quart d'heure avec Philippe Bertrand, l'animateur de l'émission "Carnets de campagne"  . Cet homme est aussi sympathique qu'il me semblait l'être en l'écoutant à la radio. Et il est le seul à offrir une vraie tribune à "l'économie de l'avenir" un propos plusieurs fois réitéré pendant ces journées.
En clôture Patrick Viveret  a appelé de ses vœux la fin de l'obsession compétitive et l'avènement de la "stratégie érotique mondiale" qui ne signifie pas qu'on se livre à une monumentale orgie libidineuse mais que la "valeur" retourne à son étymologie "force de vie", éros par opposition à Thanatos qui semble étendre son règne morbide sur la planète. Cynthia Fleury  a rappelé que les dominations se fondent sur les états dépressifs de la population, que la réponse à l'angoisse est l'engagement (au sens le plus large) et qu'il nous faut déjouer le triptyque avidité / durcissement des cœurs / dérèglement du langage. Redonner du sens à la langue, voilà qui me parle si je puis dire.

Patrick Viveret, Cynthia Fleury, Guillaume Duval pour la plénière de clôture dans le faste du Palais des Ducs de Dijon
Ensuite Paris. Plaisir d"aller soutenir la jolie troupe du Peuple lié et "Ici les aubes sont plus douces". Comme c'est difficile le spectacle vivant !  Ces jeunes gens talentueux vont avoir joué pour ne quasiment pas se payer. Et pourtant ils ont un vrai talent! Terrible !


Un qui n'a pas de souci de budget, c'est Depardieu. Il peut se permettre de soutenir un jeune réalisateur "non conformiste".  Tour de France  est un film français réalisé par Rachid Djaïdani, rencontre entre un vieil acariâtre raciste et un jeune rappeur qui représente tout ce que le vieil ouvrier exècre. C'est la chronique d'un apprivoisement réciproque qui offre l'occasion d'explorer les clichés et les préjugés qui font écran entre les êtres. Un tour de France par les ports qui m'a donné aussi l'occasion d'en revisiter la plupart. Un film dur et tendre et Gégé émouvant. Le jeune rappeur Sadek lui  tient tête sans faiblir et finit par le retourner. J'ai vu le film au Méliès de Montreuil, dont l'implantation en plein centre est une vraie réussite, en dépit de toutes les polémiques que le projet a suscité.

Rome enfin. J'ai visité deux lieux sympathiques : le Millepiani, un espace de travail coopératif vivant et drôle. Le co-working est un concept qui prend de l'ampleur. Ce lieu était en avance sur son temps. Comme dit l'autre "seul on va plus vite, ensemble on va plus loin". La zone d'accueil des clients est abondamment fourni de bouteilles de bon vin et les agapes communes sont naturelles. Plus de 150 personnes travaillent dans le lieu selon des rythmes propres à chacun.



Dans un ancien bain public restauré, une bibliothèque "Moby Dick où ont lieu des expositions, des conférences. Pas de livre, on les recherche sur l'ensemble du patrimoine des bibliothèques universitaires par le wifi en accès libre, on vient y lire les journaux ou jouer avec ses enfants grâce à la ludothèque. Rien d'extraordinaire mais un établissement authentiquement populaire qui offre un accès libre aux habitants de Garbatella, un quartier aux maisons colorées à l'architecture baroque, que je n'ai pas eu le temps d'explorer comme je l'aurais souhaité 
La bibliothèque Moby Dick
Les temps de transport offrent l'opportunité de lire. Mes dernières lectures Azar Nafisi Mémoires captives, Plon, 2011 et La République de l'Imagination, Jean-Claude Lattès, 2016, la vie difficile des femmes -et des hommes- dans l'Iran de l'époque de Khomeini, quand on a cru à la révolution après avoir été opposants au Shah au point de devoir s'exiler. Revenir et déchanter très vite surtout quand l'Iran se durcit avec la guerre contre l'Irak et repartir, parce que les proches sont en danger ou disparaissent sans qu'on sache où ils se trouvent. Naviguer entre des identités contrastées et forger ses forces grâce à la littérature, américaine en l'occurrence. Je fais une pause, mais "Lire Lolita à Téhéran"  attend son tour. 
Lu également  Leïla Slimani, Dans le jardin de l’ogre. Je n'ai pas vraiment apprécié ce personnage de femme obsédée sexuelle, perdue et dépendante et même si l'écriture sèche et économe remplit son rôle dans une approche clinique du cas de cette femme étrange autodestructrice et ambiguë (elle n'aime pas son mari mais il est son seul point d'attache, son fils même l'encombre dans cette addiction dont elle ne parvient pas à se défaire) je suis restée insensible, voire agacée. Leïla Slimani vient d'obtenir le Goncourt pour un livre qui semble également présenter un personnage pervers. Les bons sentiments ne font pas de la bonne littérature certes, mais la perversité   n'est pas non plus un gage d'excellence.
Cette créativité ne m'amuse décidément pas.

lundi 14 novembre 2016

Comment dire ?

En ce jour de commémoration de la barbarie surgie au milieu de gens tranquilles qui sirotaient un verre au bar ou s’apprêtaient à écouter de la musique, comment dire que je suis saturée de surenchère poisseuse sur la souffrance, le désarroi, la peur, enfin tout ce qui obsède nos médias qui ne peuvent faire autrement que commémorer?
Alors qu'un quasi coup d'état vient de se produire aux États-unis, qui du coup le sont de moins en moins, comment dire le dégout qui m'oblige à fuir l'affichage de ce triomphe sur les écrans divers qui disposent de nos pauvres cervelles harcelées?
Comment dire la colère qui m'assaille quand je lis que 125 millions de femmes (dont 44 millions de filles de moins de 14 ans ) sont encore victimes d'excision et que cette pratique criminelle revient dans des pays comme la Tunisie où elle avait disparu.
Alors que l'avenir de la planète exigerait des mesures drastiques de changement de paradigme économique vers plus de sobriété, d'imagination, de créativité, de solidarité, comment dire le découragement qui s'empare de moi quand j'entends que le prochain président d'un pays particulièrement  pollueur fanfaronne en s'engageant  à revenir sur les mesures prévues par l'accord de Paris  pourtant ratifié par Obama, sachant que cela engagera d'autres pays à cesser également leurs efforts de sobriété énergétique.
Comment dire ma fureur quand j'entends nos élites commenter l'arrivée d'un idiot dangereux sur la scène internationale (qui menace de déporter quelques trois millions d'immigrés !) en se préparant à l'inéluctable reproduction d'un scénario de défaite face au vote populiste, renforçant ainsi le pouvoir autoréalisateur de leurs déclarations.
Heureusement quelques voix me permettent de garder un peu d'énergie. Christiane Taubira qui rappelait aujourd'hui que s'occuper de rétablir la justice sociale est le meilleur moyen d'endiguer la violence dans une société et que c'est la mission centrale d'un gouvernement qui se prétend de gauche. Rappelons que pendant que des gens dorment dans la rue, que d'autres n'ont plus de quoi se nourrir au milieu du mois, le revenu des plus riches a encore augmenté de 11,8%, alors que même le FMI remet le système en cause pour contre productivité. Il ne faut pourtant pas être sorti de HEC pour comprendre qu'une minorité même ultra dispendieuse, gaspilleuse et stupidement arrogante ne peut pas faire tourner l'économie à elle seule.
Les Danois seraient le peuple le plus heureux du monde . Tout en restant prudent sur les résultats de ces études mesurant l'aptitude au bonheur, je suis assez séduite par leur formule qui repose sur un Etat providence abondé par les impôts que tout le monde sans exception acquitte, la confiance régnant au sein d'une communauté relativement homogène où il est mal vu de chercher à épater son voisin et où on pratique un rituel de soirée entre amis confortables et simples. J'ai vécu au Danemark il y a très longtemps et j'y avais puisé quelques leçons de savoir-vivre que je n'ai jamais oubliées. On trouvera ici de quoi s'en inspirer.
« Face à l’angoisse qui nous étreint, nous avons choisi la vitalité du théâtre, et le rire ! » C'est Ariane Mnouchkine, l'indispensable animatrice du Théâtre du Soleil qui résume ainsi la dernière aventure de cette troupe qui aura tant fait pour dispenser de la joie, ce sentiment profond qui nous étreint quand nous rencontrons des humains qui nous réconcilient avec une espèce si souvent désespérante ou désespérée.
« Je m’efforce de préserver une honnêteté intellectuelle pour résister aux modes idéologiques. »
Merci Ariane de me prêter vos mots pour, comment dire, résumer mon combat sans doute dérisoire, mais nécessaire contre la déréliction actuelle .

La Tour blanche de Thessalonique où j'étais fin octobre


Un chien dort paisiblement au pied de la tour, s'en fout totalement lui de la déliquescence du monde.

mercredi 26 octobre 2016

Quelques pépites en attendant mon retour.


Je suis à nouveau en mouvement !!! Je reviens bientôt et vous conterai un peu mes pérégrinations
En attendant un lien vers un site. Les oiseaux, quelles merveilles!
Un conseil de lecture Americanah . Chimamanda Ngozi Adichie 

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Et celui-ci
Et tous les autres.
Enfin une découverte (pour moi) Agnès Obel

Prenez soin de vous !

samedi 17 septembre 2016

Passage éclair dans la Belle Province


J'étais à Montréal. Je suis restée quelques jours enfermée dans le Palais des Congrès, sauvagement réfrigéré, alors qu'il faisait une chaleur supportable et même très agréable. J'assistais en invitée au Forum mondial de l'Economie sociale dont je ne dirai rien ici. Si vous avez quelque curiosité sur le sujet suivez le lien.
Dès que j'ai pu m'échapper je suis allée avec une amie  au jardin botanique, besoin de respirer et d'échapper au béton. Nous avons passé quatre heures délicieuses à cheminer dans les allées et à boire des yeux le festival de couleurs et de formes dont je vous livre un tout petit aperçu. les photos manquent hélas de punch, je n'avais que mon téléphone.

Entrée monumentale du jardin botanique
Plusieurs massifs de mélanges éclatants

Un café où nous nous sommes reposées en sirotant un jus.


Dans la partie consacrée aux plantes de zones arides l'arbre éléphant dont le pied retient des provisions d'eau pour résister à la sécheresse

l'une des nombreuses espèces de cactus


L'un des nombreux bonsaï

Le banc des amoureux une œuvre d'une artiste canadienne d'origine tchèque Léa Vivot

http://artpublic.ville.montreal.qc.ca/oeuvre/le-banc-des-amoureux/

La cloche de la paix




Beaucoup d'arbres vénérables dont les bouleaux, dans le jardin dit "des Nations premières" réputées gardiennes de la forêt
Une partie du jardin japonais

 L'insectarium est le résultat d'une collection entreprise par un entomologiste Georges Brossard qui s'est ensuite enrichie de différents legs. Le projet est de sensibiliser le public à l'extraordinaire variété et vitalité des insectes. Il faut reconnaître que la collection de scarabées, de papillons et autres systèmes à carapaces, mandibules et pattes formidablement agiles est éblouissante de beauté et révèle toute l'ingéniosité de ces êtres pour perdurer en milieu hostile. Ils nous survivront vraisemblablement, en dépit de nos luttes acharnées contre leur prolifération.


Oui,en regardant attentivement on voit plusieurs phasmes dont la taille peut selon les espèces varier de 5cm à 5àcm, ce qui est pour ce dernier un brin exagéré, non ?



 J'ai revu avec plaisir Jeff, parti il y a dix ans, tout jeune étudiant fraichement diplômé, s'installer à Montréal et qui y a fondé une famille (deux enfants et un troisième à venir). Comme je lui demandais s'il ne regrettait pas la France, il a éclaté de rire, la vie est magnifique dans la belle province, nature ( et quelle !) et silence à profusion dès qu'on quitte la ville.

 Un énorme bateau de croisière sur le Saint Laurent promenait un groupe en goguette en faisant un boucan effarant.

J'ai diné avec mes vieux copains Beth et Jocelyn. La dernière fois, c'était il y a 15 ans, leur petite avait deux ans. Elle s'est métamorphosée en une ravissante jeune fille. Nous avons parlé jusque très tard et nous sommes quittés à regret. J'ai promis, si je reviens au Québec de réserver du temps pour découvrir leur chalet dans les Laurentides.
Le matin avant de partir à l'aéroport, un tour au marché. Ceux qui me connaissent un peu savent mon goût pour les marchés de plein air. 





On notera la belle collection de baies, myrtilles, groseilles, framboises, canneberges etc...

 Dans les toilettes d'un café ce poster pour présenter le défi des têtes rasées, une campagne en faveur des  enfants atteints de cancer .

Et sur le trottoir, cet antique landau, élégant et finalement très tendance pour attirer le chaland vers une ressourcerie, un des fleurons de l'économie sociale au Québec, une façon pour moi de conclure ce tout petit  passage dans  la belle province.



mardi 30 août 2016

Un été délicieux, sédentaire et amical

Cette année, j'ai décidé de rester obstinément chez moi pendant l'été. J'avais commencé cependant par quelques jours à Besançon, ville dont j'ai découvert les charmes ainsi que le potentiel. J'ai eu le plaisir de retrouver une amie perdue de vue depuis nos grandes migrations en province. J'ai pu reprendre contact grâce à mon fils lui-même resté en relation avec son fils, nos enfants se connaissent depuis la crèche, c'est dire! J'ai aussi revu un ami commun qui a été mon assistant du temps de son objection de conscience. J'ai été hébergée dans l'appartement de son fils parti en vacances et qui fait des études de médecine. C'était au moment de la coupe du monde de la balle à pied et les cafés étaient bourrés de braillards, on est en finaleeee! Les footeux comprendront, les autres, comme moi s'en fichent tout à fait mais j'avoue avoir regardé, de retour chez moi,  le match France Portugal, nobody is perfect. Retrouvailles étranges et délicieuses.
Un petit tour à Avignon où j'ai retrouvé ma copine Sabine dans son nouvel appartement très agréable (elle était partie faire un tour du monde qui a duré plus de trois ans).  Mon passage n'a duré que trois jours à raison de trois pièces par jour, un peu excessif. Il faisait un mistral mortel qui protégeait de la chaleur souvent infernale à cette saison mais décourageait le plein air. Vu de très disparates morceaux. Mention spéciale à Robert Bouvier et son François d'Assise, et à l'équipe de "Et pendant ce temps  Simone veille" pour sa leçon d'histoire féministe drolatique.





Après mon retour d'Avignon, je me suis installée dans un été de petits travaux d'amélioration de ma chère maison. Tadelakt dans la cuisine, couture pour finaliser les costumes de ma fillote qui est partie sur les routes proposer son spectacle de théâtre de rue itinérant, Le temps des machines. J'ai assisté aux premières représentations, puis elles se sont éloignées : 10 dates et 200 kilomètres à pied avec leur barda dont le décor sur le dos; joli pari réussi.

 Il a fait chaud! Après plongée dans ce lac magnifique qui nous sert de piscine privée, à l'heure tardive où nous le visitons, soutien en eau d'un jardin écrasé de chaleur

 Cette photo a été prise vers 12h00 mais en général nous y allons vers 19h00



Auparavant nos amis, habitants de New York nous ont rendu visite, en recherche d'une petite maison dans la campagne française afin de fuir un peu  la grosse Pomme et revenir à ses origines pour l'homme marié à une Américaine . Diner de souvenirs et de bons mots accompagnés de bonne chère. Nous leur avons largement vanté les qualités indéniables de notre morceau de terroir. Ils sont repartis et reviendront. Nous ne les avions pas revus depuis leur départ aux States, juste mariés et sans enfants. Ils sont les parents de deux magnifiques spécimens qui entament leur parcours d'étudiants en Californie, soit à l'autre bout de la grande Amérique.  

Puis ce sont mes deux chéris, mes bons vieux copains qui m'accompagnent depuis le temps de nos frasques de jeunes adultes débutants, que je vois régulièrement eux, mais qui avaient eu envie de s'installer pour quelques  jours de vraies vacances à la maison. Ils sont potiers et l'été dans le Gard est très chaud.

Entre temps nous avions constitué un commando de femmes pour aider notre amie Rita à imprégner le bois de sa maison d'un mélange d'huile de lin et de térébenthine pour la protéger de toutes les attaques vicieuses et conjuguées des bestioles et de la pluie. Chantier terminé au champagne et en rigolades. 

Ma soeur s'est arrêtée sur sa route vers le Sud- est, avec sa fille et ses petits enfants qui deviennent grands (13 et 11 et demi). Intelligents, vifs, plein d'humour. J'ai joué au scrabble, un jeu que je ne pratique qu'avec ma soeur, grande adepte qui m'invente des mots avec w ou z dont je n'ai jamais entendu parler. Nous sommes de fore égale et les parties sont âprement défendues.

Peu après mes amis de Bretagne ont terminé leur périple, leur tournée des Grands Ducs sur notre petite colline. Pomme n'était pas venue depuis plus de 15 ans et Sylvain n'était jamais venu. Ils sont rentrés sur leur terre bretonne avant le rush des retours. L'été se termine, du moins celui des vacances.

Le 26, se tenait "Le bal des ogres ". Nous sommes allés danser avec l'équipe du film de Léa Fehner après avoir diné sur place,  écouté la musique de Philippe Cataix et Gilles Carles, admiré la performance du solo de François Fehner dans la pièce "Maman revient pauvre orphelin". J'ai eu le plaisir de valser avec Léa. Une soirée bourrée d'énergie.

Enfin hier 27 août, Clément et Olivia (mes enfants) ont organisé un festival de courts métrages ''court à la belle étoile"
Il faisait un temps idéal.  Pendant les entractes, nous pouvions admirer le ciel chargé d'étoiles . Plusieurs générations se sont côtoyées en toute amitié dans le jardin et autour d'un buffet garni grâce à l'imagination de chacun, même si nous avions prévu une bonne base.

Bien que très souvent fatiguée par des journées très occupées, j'ai quand même pu lire et je conclurai ce petit memorandum d'un été de douceur par l'éloge d'un des livres que j'ai lu avec gourmandise. "Le nouveau nom" est la suite de "L'amie prodigieuse" une histoire d'amitié entre deux petites filles. Le deuxième opus raconte leur entrée dans l'âge adulte, leurs destins intriqués de jeunes Napolitaines qui évoluent dans un milieu plus que modeste  des années 50 à nos jours, dans une ville où les "affaires" sont toujours plus ou moins entachées de corruption. Elena Ferrante dont on ne sait rien sinon qu'elle a du talent décrit avec force voire férocité les démêlés de ses personnages embarqués dans des destins étriqués quand ils se rêvaient tout autre. Au cœur du roman, l'amitié de deux femmes qui s'admirent mais s'éloignent peu à peu parce qu'elles ont opté pour des choix radicalement divergents. Ce qui est remarquable dans ces deux romans c'est le sentiment de vivre  en direct les émotions des personnages comme dans les romans anglais du XIXème. J'attends avec impatience la suite déjà parue en italien et en anglais.

 

Un bel été décidément !

jeudi 30 juin 2016

Essaouira



Je m'aperçois que je ne viens plus sur ce blog sauf pour engranger quelques photos à peine assorties de commentaires. Est-ce seulement parce que j'ai peu de temps ? Il m'arrive pourtant de passer une heure voire deux à voyager sur facebook comme je le faisais auparavant dans la blogosphère et force est de constater qu'en dehors de quelques résistants comme Dominique Hasselman ou Tania, beaucoup de ceux que je visitais auparavant ont migrè sur FB et ont interrompu leur blog ou n'y apparaissent que très épisodiquement, comme je le fais moi-même en le regrettant toutefois. Il est vrai aussi que sur FB, je prends des nouvelles de mes amis qui le sont vraiment soit parce que je les connais de longue date et de façon non virtuelle (et pour certains les ai retrouvés grâce à), soit que nous étions camarades de blog. Je prend aussi des nouvelles du monde puisque FB est un immense échotier, une invraisemblable caisse de résonance où s'entrecroisent les crimes et les douceurs, les scandales et les pensées profondes, l'inutile et l'essentiel, (voire l'inutiel et l'essentile), les exploits et les crétineries qui occupent le monde et les gens. C'est un grand réservoir / déversoir dans lequel on puise à sa convenance mais qui infiltre et submerge l'entendement au-delà de ce qu'on s'imagine maitriser.
Pourquoi cette migration ? Il me semble que la plupart d'entre nous recherchions une interactivité qui est désormais assez faible sur les blogs. Je remercie ici mes quelques fidèles, mais comme je m'absente de plus en plus longuement et ne leur rend plus visite, il ne viennent plus non plus. Comment leur en vouloir?
Vais-je pour autant cesser totalement d'habiter ce petit espace sous mon arbre? Que nenni! Je continuerai de temps à autre à y afficher quelques unes de mes dernières tribulations, car il reste quand même un bel album que je prend plaisir à revisiter, notamment quand je recherche une photo ou une citation que je pense avoir emmagasiné sous ses branches.
Ainsi aujourd'hui ce sera quelques unes des visons que m'a offertes mon voyage à Essaouira en compagnie de ma grande amie (nous avons vécu nos belles années de jeunesse ensemble et ne nous sommes jamais perdues de cœur).  Elle ne connaissait pas le Maghreb et voulait le découvrir. J'étais allée au Maroc à deux reprises et j'avais connu Essaouira quand ce n'était qu'une jolie petite ville de pécheurs sur le déclin, dont les bâtiments occidentaux étaient délabrés. C'est une ville cependant riche de son passé et qui présente des particularismes architecturaux qui la distinguent d'autres villes marocaines. Sa Medina est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2001. Et c'est désormais un endroit touristique très prisé même si la plupart des touristes (encore rares à cette saison) ne font qu'y passer en dehors des kite surfers qui viennent de très loin pour la plage balayée par le "taros".

Présentation au Musée d'Essaouira
La Médina est restée relativement identique mais quel foisonnement d'hôtels, de restaurants, de boutiques dont certaines font à peine 4m2. Tout autour les immeubles du tourisme de masse ont commencé à coloniser l'espace, la plage est en voie d'encerclement par le béton et cependant l'activité de pèche reste majeure et tous les matins les piaillements des mouettes nous ont averties de l'arrivée des bateaux.
Nous habitions un appartement à l'aplomb des remparts et de l'océan. Dès que nous ouvrions une des fenêtres le vent (il y a sans cesse du vent et c'est un kite surfer spot apprécié des amoureux de la voile sous toutes ses formes.
Tous les matins, un homme assis sur une méchante bouée de camion se lançait à l'assaut des vagues avec ses palmes et nous nous sommes demandé s'il ne s'entrainait pas pour un voyage d'une autre envergure. J'ai guetté au zoom son aller et son retour. A noter que l'océan à cet endroit est très turbulent à cause des rochers



L'océan est omniprésent à Essaouira



Dans l'arrière pays, paysage de cailloux et de sable d'où émergent ces arbres prodigieux, les arganiers qui sont absolument sauvages, ne poussent que dans cette région et constituent une des richesses du pays


Un des plus beaux arganiers repéré dans le périple
 
J'ai ramené une des ces noix et je vais tenter -mission impossible d'en faire émerger un arganier 

 
Les femmes de la coopérative Marjana
La coopérative emploie exclusivement des femmes pour travailler les noix. Ces coopératives sont assez nombreuses entre Essaouira et Marrakech. Cela permet de fournir une travail rémunéré aux femmes et obtenir ainsi une certaine autonomie. Environ 2000 femmes travaillent dans ces coopératives.(voir plus ici)



les chèvres à l'assaut
Maternité tranquille

Flore de l’extrême

Le marché berbère d'Ida Ougourd





Les paysans viennent de loin à dos d'âne et repartent avec des cabas remplis y compris pour certains des chèvres qu'ils emmenaient à l'abattoir et qui ont eu la vie sauve, faute de clients.
La plage de Sidi Bouaki où nous avons marché les pieds dans l'eau pendant une petite heure en luttant contre le vent.


 Essaouira c'est aussi



Les calèches
les portes et les couleurs
Les ruelles
Les épices

les tissages
et aussi, les tapis, le hammam avec nettoyage au sel et à l'huile d'argan, les objets en bois de thuya, les bijoux berbères, la pastilla et le tajine, les odeurs et la musique et le ramadan puisque nous y sommes allées juste à ce moment là, par hasard : les ruelles silencieuses du matin  et la foule du soir après le premier repas.
Une toute petite semaine. Un moment intense de découvertes et de sensualité dont je n'ai capturé ici qu'une infime partie.