Zoë Lucider. L'arbre à Palabres

L'Arbre à Palabres. Zoë Lucider. « La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil. » René Char

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mercredi 31 janvier 2024

Trop de tout

 « (…) la vieillesse nous rend d’abord incapable d’entreprendre, mais non de désirer. Ce n’est que dans une troisième période que ceux qui vivent très vieux ont renoncé au désir, comme ils ont dû abandonner l’action. » Marcel Proust Albertine disparue, Gallimard, Volume XIII, page 268.

 



Dernièrement, dans le cadre du festival Telerama j'ai vu plusieurs films que j'avais manqués à leur sortie. La plupart  nous infligent de longues scènes de coït, plutôt pénibles lorsqu'elles se prolongent et sont scandées de halètements dignes des pires pornos. Ainsi Léa Drucker fautant avec son jeune beau-fils incarné par le ravissant Samuel Kircher, filmés par la revenante Catherine Breillat. L'été dernier a soulevé les foules cannoises. Est-ce parce qu'après tant de films où des hommes très matures s'affichent très librement avec des nymphettes, la situation inverse excite la libido de femmes plus agées (pas trop quand même). Le film a par ailleurs quelques qualités, il illustre bien comment la bourgeoisie peut tout se permettre tout en se maintenant à tout prix dans la conformité, au prix de mensonges et au détriment du jeune amant passionné qui doit oublier l'épisode amoureux pour permettre à sa belle-mère incestueuse de garder la face. Il endosse la figure du menteur et du névrosé, personne n'est dupe, mais la vie ordinaire peut reprendre ses droits

Autre cas de figure, le film de Monia Chokri   "Simple comme Sylvain"  .

 


 Un coup de foudre amoureux peut-il survivre quand l'appartenance socioculturelle différencie les amoureux. Le film montre en contraste la sexualité débridée entre un charpentier Sylvain (Pierre Yves Cardinal) et une professeure de philosophie Sophia (Magalie Lépine-Blondeau) et les temps d'échange où l'incompréhension domine. Absence de références communes, habitudes de comportement et de langage incongrues, les malentendus s'accumulent, le réflexe de classe surgit à l'impromptu. L'une est habituée au langage policé qui s'efforce d'abolir l'accent québécois, l'autre emploie toutes les expressions populaires (qui font ma joie par ailleurs). Sophie disserte à chacun de ses cours (délivrés auprès du troisième âge) sur l'amour en citant Platon, Spinoza ou Jankelevitch.  Sylvain aime la chasse ou la pêche et sait tout faire de ses grandes mains puissantes . Cette fois encore, scènes torrides longues, trop longues. Les paysages magnifiques d'automne et de neige et l'humour sauvent le film.

 


 

A l'opposé, les amoureux du film d'Aki Kaurismaki, Les feuilles mortes  se touchent à peine, se trouvent, se perdent. Ils partagent pourtant la même condition ouvrière, précaire, humiliante et c'est leur commune misère qui les rapproche et les éloigne. Lui est alcoolique et elle a horreur de l'alcoolisme. Cet amour tout en non dits, en rendez-vous manqués est émouvant justement parce qu'il échappe à ces attendus que sont les étereintes. Le film est un condensé de pudeur, mélancolique avec quelques pointes d'humour et beaucoup de références filmographiques dont la fin qu'on ne dévoilera pas.


 

Enfin, un film où il n'est pas question d'amour si ce n'est d'amour de la vie. La vie ordinaire d'un employé Hirayama (Kōji Yakusho) chargé du nettoyage des toilettes publiques de Tokyo, dont la répétition des journées, toutes identiques est présentée dans son rituel à part quelques menus incidents. Hirayama vit seul, est peu causant et consacre son temps libre à regarder les arbres, les photographier, cultiver ses plantes, écouter de la musique (bande son superbe) et lire. Lorsque sa nièce lui rend visite, il l'accueille avec bienveillance et lui fait partager sa vie de sobriété heureuse, "maintenant c'est maintenant" en contraste   avec celle qu'elle mène dans sa famille. On le comprend quand sa mère (la soeur d'Hirayama ) vient la chercher à bord de sa luxueuse voiture. Seule moment de vraie tristesse d'Hirayama. C'est une parabole évidemment, ce Perfect days fait l'apologie de la vie simple. Nous avons trop de choses. Hirayama a assez de tout. Ecoutez Wim Wenders. Comment sortir du piège, être au monde sans le sentiment de tout rater parce qu'il y a trop de tout.   

https://www.youtube.com/watch?v=O4TyJlB3tug


Publié par Zoë Lucider à 00:16 12 commentaires:
Libellés : Aki Kaurismaki, Catherine Breillat, Cinéma, Lou Reed, Monia Chokri, Wim Wenders

jeudi 20 juillet 2017

La grande Varda

Elle est toute petite Agnès, cheminant aux côtés de ce grand escogriffe de JR, éternel feutre sur le crâne et lunettes noires rivées aux yeux. Des yeux qui savent regarder et nous donner à voir la beauté des visages dont il a développé un art de l'exposition, mêlant visages et paysages pour de troublantes associations.
JR est un artiviste, il est de ceux qui n'imaginent pas l'art autrement que provocateur, secouant les vieilles tranquillités, usant de beauté et d'humour pour montrer à rebours la violence faite aux humains par d'autres humains. 

Comment se sont-ils rencontrés Agnès et JR, le film ne le dit pas mais s'ouvre sur cette question de façon humoristique et n'y répond pas. Mais quelle rencontre! et quelle évidence dans cette rencontre ! Varda n'avait-elle pas honoré les murs dans un documentaire, parcours poétique et chaleureux entre les "murals" de Los Angeles et les artistes qui s'y exprimaient en 1980. Car Agnès est une pionnière, une des premières femmes à escalader la falaise à mains nus vers la reconnaissance du cinéma des femmes. Première aussi à avoir oser un film sur l'avortement et sous forme de comédie musicale "L'une chante, l'autre pas" en 76, fallait oser. Pionnière encore quand elle nous parle des SDF (Sans toit ni loi 1985) ou de ceux qui survivent en glanant (Les glaneurs et la glaneuse 1999,2000)
Deux amoureux des visages et des gens, deux artivistes, nous emmènent par monts et par vaux, de villages en visages dans un vagabondage poétique, drôle et tendre,  Visages, villages.
Complicité d'une vieille dame pétillante, porteuse d'une mémoire du cinéma et d'un jeune homme pétulant qui grimpe sur des grues pour coller les gigantesques photos qu'ils ont conçues et redonner vie à des murs morts ou à des lieux habités par ceux-là mêmes qui y seront exposés. Art de l'éphémère cultivés par les deux artistes dont une illustration est émouvante et surprenante : une photo  qu'Agnès avait réalisée d'un de ses amis photographe Guy Bourdin,  est installée sur un blockhaus que le maire a fait projeter du haut d'une falaise parce qu'il menaçait de le faire sans crier gare, fiché désormais dans le sable, telle une sculpture géante. La photo installée à grand renfort d'échelles, et en tenant compte des marées, il semble ainsi niché dans un berceau. Le lendemain la mer a ravagé le prodige.


C'est un road movie. Le Nord des corons où les vieilles photos de mineurs, conservées par leurs descendants se retrouvent agrandies ornant les murs d'une cité abandonnée sauf par une habitante, résistante, qui ne veut pas partir et ne peut cacher son émotion en se découvrant sur la façade de sa maison. Agnès et JR ne se contentent pas de photographier, ils parlent avec ceux qu'ils rencontrent, ils les associent à l'aventure et nous font ainsi découvrir dans ce Nord désormais mythique le métier disparu des mineurs.


Le Sud des champs de lavande et des fermes, où un paysan (peut-on encore l'appeler ainsi) gère 800 hectares à lui tout seul grâce à une batterie de méga machines gavées d'électronique. Il se dit le "passager" de son tracteur. Le contraste entre une ferme de chèvres dont on brule les cornes (pour qu'elles ne se blessent pas en se battant, c'est hargneux une chèvre), qu'on trait à la machine et une ferme où les chèvres affichent leurs magnifiques cornes et sont traites à la main (un instant de paix dit la fermière). L'air de rien les deux compères nous livrent un regard acéré et plein d'humour sur cette vie quotidienne où se jouent toutes les contradictions de notre temps.
JR, rompt le vœu d'Agnès de parcourir la France des villages pour l'entrainer au Havre dans le monde des dockers, c'est "presque" un village dit un des dockers. Et Varda la féministe choisit d'exposer les portraits des femmes de dockers dans cet univers de ferrailles, de grues et de piles de containers. Tout en haut de leur pile elles apparaissent en vrai dans le trou ménagé à hauteur de leur cœur par le retrait d'un des containers, joyeuses libellules. Univers poétique d'Agnès...
Les deux partenaires se chamaillent un peu, pour le plaisir. Il est tout de noir vêtu, elle affiche des tenues joyeusement bariolées. Pourquoi ne retire-t-il pas ses lunettes? Pourquoi a-t-elle cette drôle de couronne de cheveux mi blancs mi-rouges ? On assiste à la piqure dans l’œil qu'Agnès subit régulièrement pour soigner sa vue qui lui rend les choses floues et elle le prend avec légèreté évoquant la fameuse scène de l’œil fendu au scalpel dans Un chien andalou . Émouvants les gestes de JR qui ajuste pour elle les prises de vue. Ce duo d'une vieille femme (elle n'aime pas le terme de vieux amis, lui préfère celui d'amis de longue date) et d'un jeune homme qui cabriole en la promenant à tout allure, assise dans un fauteuil roulant, dans le musée du Louvre, est à la fois hilarant et profondément mélancolique (remake facétieux d'une scène filmée par Jean Luc Godard).  Les yeux et les pieds d'Agnès, JR les capture et ils iront voyageant sur un train de marchandises. Elle l'emmène dans un des plus petits cimetières qu'elle connaisse, où reposent Henri Cartier Bresson et sa femme. A-t-elle peur de la mort ? Non, elle voudrait juste mourir en restant vivante. La visite surprise à JLG, le "fantôme suisse" est ratée, Jean Luc, un des derniers survivants avec elle des cinéastes de la Nouvelle vague (elle en fait un éloge touchant), cet ami de longue date a gardé porte close. Agnès est blessée. La dernière scène du film est un bijou de délicatesse, accompagnée par la musique de M. 
Vivante, Agnès, elle l'est encore et ce film est la preuve qu'elle devrait le rester jusqu'au bout. Est-ce son dernier film ? Peut-être. En tout cas un film sur la transmission. JR et la grande Varda, quelle belle rencontre!

Pour mémoire mon article sur Les plages d'Agnès en 2009.
Publié par Zoë Lucider à 11:27 12 commentaires:
Libellés : Agnès Varda, Cinéma, JR, Photographie, Visages Villages

samedi 1 avril 2017

Mes dernières séances




Qu'ai-je donc fait qui mériterait d'être consigné dans ce malheureux blog déserté. J'ai encore un peu bougé Paris, Tours, Paris . Mais je n'ai fait que voyager d'une salle de conférence à une autre.
En revanche, j'ai vu quelques films. Tous ne méritent pas qu'on s'y arrête ici. Je vais donc me concentrer sur quelques merveilles.
 Revu au cinéclub le somptueux Kurosawa "Les sept samouraïs".


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J'en avais un souvenir très flou, je l'ai vu en quelque sorte  pour la première fois. Un des personnages m'a évoqué Johnny Depp dans Pirates des Caraïbes. Peut-être J D s'est-il  inspiré du jeu de l'acteur Toshirō Mifune pour créer l'agité imprévisible qu'il y incarne (l'inverse n'étant évidemment pas possible).
Résultat de recherche d'images pour "les sept samourais"
 Le film dure plus de trois heures et se conclut par la remarque désabusée du vieux samouraï  : en fait ce sont les paysans qui ont su  utiliser la force et l'intelligence des braves. La vie reprend après la bataille et le village retourne  à ses occupations  là où elles s'était interrompues sans plus de considération pour les guerriers. C'est un des plus grand films d'action du siècle. Il a inspiré "Les sept mercenaires" . Mais ce dernier n'atteint pas la force des images que procure le noir et blanc et le génie de Kurosawa.
Vu également un documentaire "Close Encounters with Vilmos Zsigmund, portrait du grand chef opérateur qui a travaillé avec les plus grands cinéastes et a transformé l'art de la lumière au cinéma du siècle dernier. Portrait d'autant plus émouvant que VZ vient de mourir à l'âge de 85 ans. Le réalisateur du documentaire  Pierre Filmo nous a régalé, après la projection, d'anecdotes de tournage. J'en ai retenu une qui m'a fait rire. Le chef op du tournage (engagé sur conseil de Vilmos himself ) prépare l'interview de John Travolta qui se prête aux essais et refuse les cadrages et la lumière prévus parce qu'ils ne le mettent pas en valeur (caprice de star). Après plusieurs tentatives infructueuses, on fait appel à Vilmos qui discutait avec un ami dans une salle attenante. Il vient et son intervention satisfait Travolta, l'interview peut avoir lieu. Plus tard Pierre Filmo demande à Vilmos ce qu'il a fait pour complaire aux desiderata de l'acteur. Rien, répond le vieux malin. Ah! l'ego des stars! Voir l'interview qu'il a donné à Première deux ans avant sa disparition.
Après le documentaire était programmé The Rose film de Mark Ridell, dont Vilmos Zsigmund a assuré la lumière. Il est ici sur le tournage en 1978 en compagnie de l'actrice Bette Midler (sacré tempérament commente-t-il dans le documentaire)
Le film avait eu un très gros succès à sa sortie en 1979 et l'actrice y avait gagné deux oscars C'est une plongée dans cette époque folle des années 60 sexe drogue et rock and roll. Mais on songe que le personnage incarné par Bette Midler qu'on a faussement identifié à Janis Joplin  ( Bette Midler a farouchement refusé toute allusion à la chanteuse morte d'une overdose ) pourrait aussi bien  évoquer le destin d'Amy Winehouse.
D'un tout autre genre La sociale. Merci Gilles Perret !
 
Je n'aurai qu'un commentaire : ce film devrait passer d'urgence à la télévision. Il remplacerait avantageusement tous les débats politiques et les ratiocinations dont on nous abreuve depuis des jours et des jours. 
En attendant que le ciel nous tombe sur la tête, allons au cinéma!
Publié par Zoë Lucider à 01:14 7 commentaires:
Libellés : Cinéma, Gilles Perret, Kurosawa, Vilmos Zsigmund

mercredi 28 décembre 2016

De quelques repentirs avant le nouvel an




 
Barcelone,  les santons "cagueurs" une tradition catalane;  tous les "grands" de ce monde sont là

Je l'ai déjà dit, je sais , je le répète, le premier de mes repentirs est d'avoir un peu délaissé ce blog au profit de ma page facebook. Tous les autres en découlent: les livres dont je n'ai rien noté, les photos que j'ai négligées, les films dont je n'ai rien retenu, les musiques qui se sont évanouies dans le silence. En relisant certains de mes billets antérieurs, je suis frappée par le précieux exercice de rétention qu'ils ont accompli. Ainsi l'année 2009 riche de ses 169 billets est-elle en mesure de me restituer une grande partie des coups de cœur, coups de gueule qui m'ont animée. Sans compter que grâce à ma rubrique hebdomadaire le "vent des blogs", je retenais dans mes filets pas mal de jolies perles pêchées dans les bacs de mes congénères. Hélas désormais , lorsque je clique sur les liens, je rencontre souvent le vide, la plupart des blogs ont disparu.
Je peux encore rechercher dans mes propres soutes quelque minerai qui sans prétendre au diamant me semble cependant honorable de clarté.
Ainsi dans la recension du 29 décembre 2009 intitulée "Le nom du bal perdu, festival des oubliés"   
j'avais repris l'extrait d'un texte publié le 1er janvier 2009 "Les noces du Che et de Sainte Utopie" que je ressers aujourd'hui sans en changer une virgule.
La Révolution cubaine avant de s'avachir et s'obscurcir avait suscité dans le monde entier l'espoir que le système mafieux qui est le jumeau de l'ombre du libéralisme, l'exécuteur de tous les coups foireux de l'Empire, allait enfin être ramené à la lumière et comme tout vampire s'y dissoudre. Espoir déçu. Trop de transfusés du démon par morsure insidieuse participent et collaborent.
Pourtant, voilà bien ce qu'il nous faudrait. Une année de dissolution de toutes les camorras et pour commencer balancer dans des bains d'acide toutes les pétoires que nos mâles ornés des fameuses cojones arborent en sautoir sur tous les théâtres du monde. Interdiction absolue des armes. Expurgation totale. A mains nues, les pugilats s'épuiseraient assez vite et auraient l'insigne avantage de laisser les non pugilistes hors champ des gnons.
Sainte Utopie, priez pour nous. Ainsi soit-elle (la nouvelle année). 

 On voit bien que la sainte fait la sourde oreille. Le bruit des bottes et des bombes enfle plus que jamais.
Allez ne soyons pas moroses en cette fin d'année, même si elle a été plutôt rude, inutile que j'énumère ses hauts faits de violence et de mort. 
Je ne vais retenir que les bonnes choses. Mes voyages par exemple cette année Florence, Prague, Essaouira, Montréal, Budapest, Thessalonique, Barcelone, sans compter, une semaine à Royan avec mon frère (occurrence très rare), Besançon (que je ne connaissais pas et retrouvailles avec une amie, Dijon (idem), retour à Avignon, visites des amis en été, bref, une année agréable en dépit de tout ce qui s'est abattu par ailleurs sur le monde et dont on ne peut s'exonérer, le chagrin collectif nous atteint dès lors qu'on a un soupçon d'empathie pour la malheureuse engeance humaine.
Retenir les douceurs. Et seulement les toutes récentes.
Les beaux films : le dernier en date Louise en hiver, un bijou délicat et poétique 





Les livres. Je viens de lire les aventures de Tom Sawyer et de Huckleberry Finn (Mark Twain), un délice qu'on a gouté normalement dans son jeune âge et qui m'était resté inconnu.
La musique, ma fillote m'a offert à Noël un CD de Madeleine Peyroux. mon fiston une place de théâtre musical à venir...
Je nous souhaite une année pleine de ces petits bonheurs et que nous réussissions collectivement à contrer le vent mauvais qui souffle tout de même un peu fort ces derniers temps.
Sainte Utopie, ne priez pas, agissez! 
Publié par Zoë Lucider à 01:40 14 commentaires:
Libellés : Cinéma, musique, théâtre, voyages

lundi 22 février 2016

Quelques heures en bonne compagnie

La première des douze nouvelles du recueil que nous a  concocté Frédérique Martin donne le ton. Nous entrons dans un monde où on peut vendre sa mère (Le désespoir des roses), venir interviewer un candidat au suicide sans pour autant le dissuader (Dites nous tout), se marier juste après avoir surpris son futur avec sa meilleure amie dans une position sans équivoque (Les alliances), choisir son futur enfant sur catalogue (Le fruit de nos entrailles), devenir star d'un jour dans un hyper sans avoir rien demandé, et être jetée en pâture aux envieux (Le pompon du Mickey) ou encore rendre visite à l'assassin de sa femme, et lui infliger non pas le spectacle de sa douleur comme le font la plupart des victimes mais la disséquer pour l’inoculer en retour. Frédérique Martin nous entraîne dans un univers impitoyable avec ardeur, humour et à revers des situations le plus souvent épouvantables avec toute la délicatesse d'une dentellière des émotions humaines. "Du pur malt et bien tassé" comme l'annonce la quatrième de couverture. J'envisage de te vendre (j'y pense de plus en plus). Belfond
Couverture J'envisage de te vendre
Tout autre chose, mais également pétri d'humour, La joyeuse complainte de l'idiot. Michel Layaz. Éditions Zoé, 2004, réédition chez Points-Seuil, 2011. Points. "La demeure", comme son nom l'indique accueille des demeurés, c'est à dire des sujets qui ne sont pas parvenus à se dépouiller suffisamment de leur singularité pour se faire admettre dans le monde dit "normal". Ce lieu nous est décrit par un des résidents dans une langue extrêmement châtié, précise, car nous avons affaire à un amoureux des dictionnaires et à un fin observateur des personnages qui l'entourent. Les adultes, gardiens de cet univers, ont également trouvé refuge dans ces lieux pour cultiver en paix les manies les plus drolatiques qui les habitent. Madame Viviane veille,  reine de cette ruche où coule le miel de la bienveillance et où on prend soin de nourrir les pensionnaires des mets les plus délicieux. De sorte que leur départ (obligatoire après 21 ans) est un crève-cœur. Michel Layaz, par l'intermédiaire de ses "joyeux idiots" nous donne en pâture quelques unes des absurdités qui font le bonheur de nos normalités. Un délice! Je découvre cet auteur, je vais le visiter plus longuement.





Jane Campion  par Jane Campion Michel Ciment Cahiers du Cinéma,


 Une plongée dans la vie et l'oeuvre de cette cinéaste, une des rares femmes a avoir décroché une palme à Cannes pour la leçon de piano (1993). L'intérêt de l'ouvrage tient, outre à l'excellente iconographie, plus de 280 illustrations tirées des films de Jane Campion, aux entretiens qu'elle a accordés à Michel Ciment au fur et à mesure de la sortie de ses films. On découvre à la fois le processus de création, l'intrication entre sa vie et ses films qui sont soit directement inspirés de sa propre vie, soit des adaptations de livres qui l'ont accompagnés. C'est le cas de "Un ange à ma table" inspiré de la trilogie autobiographique de Janet Frame (To the Is-Land, An angel at my table,The Envoy From Mirror City). Je ne passerai pas en revue l'oeuvre de Jane Campion, le livre le fait très bien (empruntez le à la bibliothèque si vous ne pouvez vous l'offrir, c'est ce que j'ai fait), je vais juste vous livrer un passage de l'entretien du 23 avril 1993 à propos de la leçon de piano.
-Dans vos films la mort est liée à la nature , Sweetie meurt en tombant de l'arbre. Dans un ange à ma table, deux sœurs meurent en se noyant. Ici, Ada a presque péri dans la mer.
"Je n'y ai pas pensé, mais je vais tenter de trouver une réponse! Il se peut que ce soit toujours la même histoire : on croit  pouvoir contrôler la nature, et elle est plus forte que vous. Pour survivre, il faut faire une trêve avec elle, se montrer humble et accepter la part de nature qui est en vous. La volonté humaine peut devenir disproportionnée dans son rapport au monde. Enfant on croit être le maître du monde, et on apprend qu'on ne l'est pas, sinon on se prépare des temps difficiles".

Une petite citation pour conclure: Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime, il est complice ! (George Orwell)

Je pars quelques jours au bord de l'océan, m'oxygéner les neurones.

Publié par Zoë Lucider à 18:48 10 commentaires:
Libellés : Cinéma, Frédérique Martin, george Orwell, Jane Campion, littérature, Michel Layaz

samedi 19 décembre 2015

Retrouver une poètique du vivre ensemble


Ce soir j'avais prévu d'aller écouter Irakli Khutsichvili,dont j'aime la musique, mélange de jazz et d'influences d'Europe de l'Est. Il est géorgien et je l'ai déjà entendu en concert : puissant. Je suis restée installée devant mon ordi, flemme de prendre la voiture. Je suis casanière entre deux expéditions. Ainsi j'ai pu rendre visite à ce blog trop négligé.
La semaine dernière, j'étais à Paris pour différents motifs (une réunion de travail, la COP 21, un hommage à une amie morte récemment ).  Après la réunion (productive mais épuisante), je suis allée voir "Demain", ce film qui requinque parce qu'il est porté par des jeunes gens bourrés d'optimisme, partis à la recherche de ce qui s'invente sur la planète pour déjouer les effets délétères d'un vieux monde de "l'ubris" qui va à sa perte -et à la nôtre si nous n'y prenons garde-. Dans tous les domaines des gens imaginatifs, plein d'énergie, inventent les solutions de l'avenir
Je suis allée au 104 où se tenait la ZAC, écouter Naomi Klein expliquer comment les traités que les fadas de l'accaparement des ressources espèrent imposer aux peuples de la planète sont une des menaces majeures sur le climat puisqu'ils permettraient aux multinationales de saccager sans frein les terres, l'eau, l'air et tout ce qui est encore potentiellement générateur de profit. Trois mille personnes dans ce bel espace, beaucoup de jeunes gens que les questions climatiques concernent au premier chef. Là encore, humour, créativité, talent. Allons, il y a de l'espoir.
Je n'ai pas pu rester le samedi (pris le train de retour très tôt, je devais accueillir quelqu'un chez moi) et je l'ai regretté, j'aurais beaucoup aimé participer à la farandole de la ligne rouge. 
Je ne commenterai pas ici les résultats des négociations, vous en avez été largement informés, je crois.





Photos Patricia Tutoy
Vu le film de Nanni Moretti, Mia Madre, bel hommage à la (sa) mère  traité avec subtilité grâce à l'alternance entre les scènes de tournage -la fille, Margherita Buy est réalisatrice- et celles où elle retrouve son frère (Nanni lui-même, calme et pondéré à rebours de ses rôles antérieurs) à l'hôpital où la mère décline. Il y a un propos universel, à la fois sur la douleur, la panique éprouvées à la perspective de la perte d'un être cher et l'obligation de faire face aux obligations professionnelles, en l'occurrence le tournage d'un film dont l'acteur John Turturro est un cabot incapable d'apprendre son texte, mythomane et capricieux. Réflexion sur l'art, sur l'amour filial, sur la vieillesse, la transmission (les scènes de complicité entre la petite fille  et la grand-mère sont poignantes quand on sait qu'elles sont les ultimes moments de partage). Le contrepoint drôlatique de l'acteur absurde permet d'éviter l'excès de pathos de la mort annoncée.  

Vu également, Back Home, du Norvégien  Joachim Trier avec Isabelle Huppert, Gabriel Byrne. au cinéma Le Méliès, (occasion de découvrir le nouveau cinéma -très bien- après avoir souvent fréquenté l'ancien quand j'habitais Montreuil), "Back Home" est une œuvre soyeuse qu’on laisse s’installer, comme une petite sonate entêtante : et puis, peu à peu, la poésie des regards, les couleurs de la vie, la mélodie de la mémoire triomphent. Une question, cependant : à la suite des attentats récents , le titre original du film, "Plus fort que les bombes", a été changé en "Back Home". Le premier titre était plus beau. Et, aujourd’hui, aurait eu valeur d’affirmation. (Obs culture)


Dans un dossier de Politis intitulé "Contre les idées qui enferment, la France qu'on aime"  Patrick Chamoiseau, sous le titre que je lui ai emprunté pour ce billet, nous invite, pour faire face aux défis actuels, à retrouver le sens de la beauté du monde. "Car la beauté ne délivre jamais d'appartenance, elle initie à la relation, à cette capacité de vivre le divers en soi et dans ses appartenances. Diviser les appartenances en Etats-nations ou en langues orgueilleuses n'a plus tellement de sens. La multi-citoyenneté, la multi-nationalité, le multi-transculturel, le multi-translinguistique reflètent plus les expériences des individus contemporains que la mono-appartenance obsessionnelle. Dès lors "l'arbre généalogique" est devenu  moins pertinent que "l'arbre relationnel", qui, lui, peut contenir plusieurs langues, plusieurs fraternités, des familles de rencontre, des lieux, des musiques, des poèmes, des saveurs, une fluidité très riche quid déjoue les territorialisations et les cartes d'identité. Essayez de dresser votre "arbre relationnel", et vous serez surpris de la densité des rhizomes et des magnétismes qui vous relient à la totalité du monde".

Nous sommes tissés de toutes ces trames que nous enroulons dans notre psyché, les livres, les films, les discours, les musiques. Mon "arbre relationnel se sera enrichi en quelques jours des imaginaires géorgien, italien, norvégien, créole et de celui de tous ces humains qui s'échinent à redonner au monde quelques bonnes raisons de persister à croire en l'humanité. Merci à eux.



Publié par Zoë Lucider à 00:10 6 commentaires:
Libellés : Back home, Cinéma, COP 21, demain, Irakli Khutsichvili, Mia Madre, musique., Patrick Chamoiseau
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