lundi 17 juillet 2023

Extinction d'une étoile


Inimaginable de vivre dans un monde sans ta lumière. Etienne Daho

 Jane Birkin est morte dimanche 16 juin. On la savait malade mais on espérait que la faucheuse lui accorderait une nouvelle fois un sursis.

J'aimais beaucoup cette femme,  pas seulement pour ses talents de chanteuse (j'aimais sa petite voix un peu fêlée et ses choix artistiques)  mais la personne pleine d'auto dérision, engagée dans des causes qui s'attaquaient à l'injustice. On sait qu'elle a eu trois enfants de trois compagnons différents : Kate avec John Barry, Charlotte avec Gainsbourg et Lou avec Jacques Doillon. On sait moins qu'elle a été la compagne de Olivier Rolin un de mes auteurs favoris. Il fait quelques allusions à leur relation dans son dernier livre "Vider les lieux".

« Si j'avais été capable d'apprendre de quelqu’un quelque chose de la vie, c’est de Jane que je l’aurais appris. »
Olivier Rolin

J'avais aimé le documentaire Jane par Charlotte.

La relation mère fille et réciproquement est sensible, le film alterne des moments très émouvants et des fous-rires. Deux femmes rompues à l'exhibition scénique et qui s'offrent, incroyablement authentiques.

 

Charlotte et Jane 2010

Je pense au chagrin de Charlotte et de Lou. On n'est jamais préparé.e à vivre la disparition d'une mère. 

Bien-sûr, elle a eu une vie frivole, a tourné dans des publicités (point très noir pour moi), mais sa maturité l'a conduite vers plus de conscientisation et ses engagements n'étaient pas faits pour la galerie, seulement mettre sa popularité au service de ce qui lui semblait utile et urgent.  

Elle a imposé une image de la femme qui est devenu un style. Son androgynie naturelle, sa spontanéité, son sourire chaleureux étaient si différents des icônes de son époque. Elle et Bernadette Lafont ont déverrouillé le stéréotype féminin. Libres et drôles alors que leur époque ne le permettait pas .

So long Jane