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vendredi 8 mars 2024

Un 8 mars casanier

Ce 8 mars, pour la première fois depuis des années, je n'ai pas participé à la rituelle manifestation. Fatigue, pluies intermittentes mais décourageantes, flemme de me rendre à Toulouse (40 km) malgré la réservation blablacar acquittée et donc perdue. A la place j'ai passé l'après-midi en compagnie de Madeleine Riffaud grâce à la BD à laquelle elle a finalement accepté de contribuer en racontant son histoire incroyable de traversée du siècle comme résistante, journaliste et mille autres activités. 

Voir tome 1 et tome 2

 Auparavant j'avais lu Les  linges de la nuit. Ci dessous un extrait de la présentation de l'éditeur

Résistante durant la Seconde Guerre mondiale, amie de Vercors et d'Eluard, Madeleine Riffaud couvre comme correspondante de guerre, de 1945 à 1973, tous les grands conflits, de l'Algérie au Vietnam. Elle réalise également des documentaires et publie, en 1974, Les linges de la nuit, devenu best-seller. Madeleine Riffaud se consacre depuis à l'écriture et multiplie les interventions dans les collèges, lycées, colloques, à la radio et à la télévision (succès médiatique du téléfilm de J. Amat, Avoir 20 ans dans Paris insurgé, diffusé sur France 2 en août 2004).  

Je vous laisse découvrir cette femme exceptionnelle. Elle a un été un peu victime du phénomène qui a consisté après guerre à présenter la résistance par ses héros masculins. Elle a été torturée et n'a rien révélé, condamnée à mort mais en a réchappé par chance, emmenée en déportation mais évadée. bref un exemple de courage inouï. Pour les linges de la nuit elle s'est engagée dans un hôpital comme personnel d'entretien. Ce qu'elle révèle de l'incurie qui y règne est d'une grande actualité. Madeleine y fait preuve d'une immense empathie pour ces corps blessés et ces âmes en peine. Elle avait connu les champs de bataille au Vietnam et en Algérie quand elle couvrait les funestes événements des guerres de décolonisation. Cette femme de 99 ans, devenue aveugle n'a rien perdu de sa pugnacité.

Je lis en même temps Zami, une nouvelle façon d'écrire mon nom d'Audre Lorde, sa « mythobiographie ».

Je ne ferai que citer une de ses phrases qui illustre son combat essentiel  

 "En chacun de nous, il y a une part d'humanité qui sait que nous ne sommes pas pris en charge par la machine qui orchestre crise après crise et qui réduit tous nos avenirs en poussière. Si nous voulons éviter que l'énormité des forces alignées contre nous n'établisse une fausse hiérarchie de l'oppression, nous devons apprendre à reconnaître que toute attaque contre les Noirs, toute attaque contre les femmes, est une attaque contre nous tous qui reconnaissons que nos intérêts ne sont pas servis par les systèmes que nous soutenons." Sister Outsider. Essays and Speeches. 

C'est aussi un jour important avec l'inclusion du droit à l'avortement dans la constitution. le gouvernement se rengorge en oubliant de rendre hommage aux députées qui ont été à l'initiative de ce progrès.

Catherine Ringer revisite la Marseillaise et se détourne de Macron quand il cherhe à l'étreindre   

C'était donc un 8 mars sans mes habituelles photos. De plus, je ne sais pourquoi, je ne parviens plus à télécharger des photos. Le système a changé et j'ai beau essayer, fiasco. Je vais tenter  de résoudre ce problème, mais pour le moment je vais me rendre à une conférence de Francis Hallé  in vivo. Vive les arbres!

A plus...


 

mardi 28 mars 2023

Mélancolère

 "Ecrire. Verser avec rage toute la sincérité de soi sur le papier tentateur, si vite, si vite, que parfois la main lutte et renâcle, surmenée par le dieu impatient qui la guide... et retrouver, le lendemain, à la place du rameau d'or, miraculeusement éclos en une heure flamboyante, une ronce  sèche, une fleur avortée". Colette La vagabonde .  


Il y avait si longtemps que j'avais lu Colette, avec gourmandise et jubilation. J'avais seize ans et sa Claudine m'ouvrait des passages vers mes propres émois. J'avais par la suite lu le Blé en herbe, Chéri, et quelques autres mais j'étais plus âgée et en dépit de cette écriture foisonnante, sensuelle, attachée à restituer le goût et les odeurs des choses de la vie, je cessais de la lire. On lui rend hommage ces derniers temps  à l'occasion du 150 ème anniversaire de sa naissance et j'ai eu envie de la relire. 

La vagabonde est le roman d'une femme qui a dû trouver du travail pour vivre après son divorce. Elle pratique la pantomime dans un cabaret en compagnie d'un complice qui la bouscule avec tendresse et au milieu d'artistes qui sont tous comme elle dans la dèche. Renée, c'est son nom, ne veut plus entendre parler des hommes et lorsqu'un admirateur énamouré la poursuit, elle le dissuade jour après jour. Mais la tenacité de l'amoureux finit par la convaincre et elle s'abandonne au plaisir d'être aimée par un homme, fortuné de surcroit. Hélas, lorsque le bel amant veut devenir le vilain mari, l'attachement est au prix de la liberté et Renée  choisit de rester vagabonde.     

On sait que Colette a en effet travaillé dans des music halls après avoir divorcé de Willy. Non seulement celui-ci l'employait à écrire des livres qu'il signait de son nom mais collectionnait les conquêtes. La vagabonde décrit avec humour le petit peuple des coulisses avant son passage sur scène. Le roman est un témoignage de cette époque, entre les deux guerres où on aimait le caf' conc' et où le monde interlope se frottait aux bourgeois dans ces lieux de plaisir.  Je vais poursuivre avec Le Pur et l'Impur méditation agréablement agrémenté d'exemples sur  le plaisir amoureux . Mais auparavant j'ai d'autres livres à lire impérativement.

Le premier livre de Pauline Hillier. "A vivre couché". Je vais le  lire à la suite de son dernier  qui m' a beaucoup impressionnée et émue . À l'issue d'une manifestation, Pauline, jeune Française, est arrêtée et conduite à La Manouba, la prison pour femmes de Tunis.


 C'est en effet une quintescence d'humanité qui habite ce livre. On y découvre des destins de femmes entravées qui n'ont souvent pas eu le choix de vivre en marge, de débrouille, de petits délits, voire de se débarrasser du monstre qui leur infligeait coups et humiliations. Le livre est tout sauf un long sanglot. Il est drôle et surtout pas manichéen et il donne à voir les conditions indignes dans lesquelles les femmes survivent et les formes de solidarité qui s'inventent pour y résister.

Comme chaque année, je suis allé marcher avec les femmes, le 8 mars. C'est une sorte de marronnier de ce blog. Chaque fois je capture quelques slogans qui m'amusent. Je zoome de façon à préserver le droit à l'image des porteuses de pancarte qui sont toutes de ravissantes jeunes femmes. Elles assurent la relève sont plus virulentes et assurées que nous pouvions l'être.

  




"Mélancolère", c'est un mot valise du poète Romain Noèl cité par Marielle Macé dans son ouvrage "Sidérer. Considérer. Il correspond bien à l'état d'esprit dans le quel je me sens actuellement; 

Pour créer une autoroute, l'A69 devant relier Castres à Toulouse, ne présentant aucune utilité réelle, sauf celle d'implanter des péages sur un parcours dont il suffisait d'élargir la nationale actuelle qui ne croule pas sous le trafic, on abat des arbres un peu partout sur le parcours, on saccage des terres agricoles, on exproprie des gens. Ce projet vieux de 25 ans qui a été repoussé par plusieurs recours est imposé en force. A l'heure où il s'agit de sauvegarder tout ce qui peut lutter contre le réchauffement climatique, cette absurdité va se réaliser. Des activistes courageux jouent les écureuils dans les arbres pour freiner l'avancée des machines avant la date du 31 mars après laquelle il est interdit d'abattre les lieux de nidification des oiseaux. Ils sont bien entendu sous haute surveillance.

Je suis allée à leur rencontre samedi dernier. Il fallait se faufiller entre les camions bleu marine. Une fois dans le groupe, c'était joyeux mais rempli de "mélancolère". Où iront les oiseaux ensuite ? Et cette belle architecture lentement élaborée par la patience de la sève, sera déchiquetée en quelques minutes.

 



     Je ne dirai rien des manifestations contre la réforme des retraites  sauf peut-etre cela glané jeudi à Paris

 


Et pour conclure, cela, affiché dans un tiers-lieu proche de la Bastille où après une table ronde bien paisible, suivie d'un apéro dinatoire, nous sommes sortis environnés de camions de CRS et de BRAV-M 


Chacune des bribes rassemblées ici mériterait un développement plus long, mais le blog n'est pas le lieu des  approfondissements, c'est un calepin où on consigne de petites notes pour ne pas tout à fait oublier. 


lundi 4 avril 2022

Un mois de tribulations

J'ai bougé tout ce mois de mars. Je laisse à Hélène Cixous le soin d'introduire un propos qui résonne pour moi en cette époque de folie guerrière. (Désolée, la capture de texte n'est pas fameuse)

 

Je ne pourrai livrer que des bribes. Chaque journée a été très riche .

Première étape, Genève. La seule fois où j'y étais  allée, j'avais la vingtaine et je rendais visite à une amie qui gagnait (bien) sa vie en servant des coupes de champagne dans une ambassade.

Cette fois, j'étais "en mission". Nous étions accueillis dans un immeuble géré par une coopérative. Chaque étage proposait une chambre pour les amis dont nous avons bénéficié. Au onzième étage on trouvait une grande terrasse utilisée pour les fêtes dont le point de vue permet d'apercevoir le gigantesque jet d'eau sur le lac Léman (140 m quand même). 

Le voici la nuit.

 Un panneau résume la philosophie de l'ensemble du batiment qui abrite outre des appartements, des locaux collectifs et de petites boutiques

 

Au retour, je suis allée suivre les jeunes femmes énervées de la marche du 8 mars à Toulouse. Les slogans évoluent au rythme de l'actualité

Séparer l'homme de l'artiste, oui mais à la hache

 

 



Une amie qui s'était installée à Malaga pour l'hiver m'a invitée à la rejoindre avant son départ pour Madagascar où elle va s'inventer une nouvelle vie. Une petite semaine hors du quotidien en Andalousie.

Hélas, le temps était très perturbé, averse boueuse, chargée de sable qui a maculé les façades et les chaussées. Ensuite il a fait un temps capricieux et plutôt frisquet. Le . Museo Carmen Thyssen nous abritera pour quelques heures délicieuses à écouter un concert de harpistes et à faire connaissance avec "l'une des plus importantes collections de peinture espagnole et andalouse du début du XIXe siècle au début du XXe siècle",

   

Fransisco Iturrino, Le bain

 

Fransisco Iturrino a été influencé par Cézanne et surtout Matisse. Ses toiles sont en décalage avec la tonalité souvent sombre et morbide des peintres exposés ( scènes de tauromachie, de guerre ). Cependant beaucoup de saisies de la vie quotidienne des Andalous au XIXème siècle avec un soin du détail des vêtements, des fleurs, des jardins, des personnages  et quelques très belles marines.

Je logeais chez une amie qui vit en Andalousie depuis plusieurs années et à Malaga depuis trois ans. Elle  a été professeure d'espagnol et connait bien l'histoire du pays et notamment de la période maure.

J'ai bénéficié ainsi de beaucoup d'anecdotes de la grande et petite Histoire

Elle m'a emmenée dans une petite église en m'intimant de fermer les yeux puis de les rouvrir une fois positionnée juste sous le Christ suspendu au plafond. Effarement garanti. Il est surnommé le Christ "au paquet", traduction littérale. Son "paquet" est en effet très apparent. Il semblerait que cette expression est utilisée couramment  pour désigner ce que nous nommons les "bijoux de famille". 

Le Christ "au paquet"
Le village de Frigiliana est un des plus jolis des environs de Malaga. Toutes les ruelles sont fleuries et pavées selon de multiples formes. 

une des rues de Frigiliana





On prépare la sortie des idoles pour la Semana Santa




cohabitation sans souci  
Gros plan sur une publicité pour le CBD, la nonne en tient entre ses mains en prière.
 

 
Puerto Banus Marina, le port de Marbella  qui accueille les yachts des milliardaires

A Malaga se trouvait un monstre, le Lady Moura qui avait appartenu  à un milliardaire saoudien, était à vendre  et a finalement été acheté  (cliquer sur le lien vaut son pesant d'or noir).


Le bon goût des riches. Un magasin de Puerto Banus Marina, Je ne livre pas ici les photos des vitrines de Gucci et autres Versace exposant des vêtements atrocement ridicules qui coûtent "un pognon de dingue". Juste une peut-être.
 

Je suis revenue chez moi et les fruitiers étaient en fleurs


Le lendemain (vendredi 1 avril, quel drôle de poisson), ils étaient sous la neige

Ce n'est pas une photo en noir et blanc mais la couleur de ce jour là

 Je finis de lire "Le naufrage des civilisations" d'Amin Maalouf et je note ceci : "Par désir de communiquer et de plaire, par mimétisme, par résignation ou par ignorance, nous nous laissons envahir. Nous cherchons rarement à faire le tri entre ce qui nous enrichit et ce qui nous dépouille, entre ce qui nous libère et ce qui nous asservit ".

dimanche 14 mars 2021

Chronique d'une semaine ordinaire 2

 Lundi 8. J'ai un peu hésité, je dois l'avouer, à prendre ma voiture pour rallier à  Toulouse (40km de ma colline)  le rendez-vous annuel de la manif des femmes ( quand cela sera-t-il de la simple commémoration?). Beaucoup moins de cheveux blancs cette année, inquiétude de la promiscuité covid .

Beaucoup de jeunes femmes sans masques. ou avec, seins nus pour quelques unes,  beaucoup de pancartes LGBTQI. Pas vu mais il y en avait sûrement des LGBTQQIAAP, "inclut en fin  qui “se posent des questions” (Q pour “questionning” en anglais), les asexuel·le·s (A), les allié·e·s (A pour celles et ceux qui luttent auprès des LGBT contre l’homophobie) et les pansexuel·le·s (P pour les personnes qui peuvent être attirées par toute autre personne sans distinction de sexe ou de genre : femme, homme, non-binaire qu’elle soit cis, trans ou intersexuée)". Vous suivez ? Des hommes, quelques uns, fièrement accoquinés aux copines. Pas de doute, la relève est là. Très énervée.Chantant "nous sommes fortes, nous sommes fières et féministes et radicales et  en colère": beaucoup de slogans d̊̊̊éjà entendus : "on ne naît pas femme mais on en meurt ".  et celui d'Agnès Varda en effigie : "j'ai essayé d'être une féministe joyeuse mais j'étais très en colère". Celui-là me parle personnellement .




 
mardi 9.
J'ai finalisé le modelage de la main commencé la semaine précédente. Dessiné la ligne de chance en chantant l'air que serine Anna Karina  dans Pierrot le fou.

mercredi 10
visio le matin après un rapide marché et un passage à la banque où j'ai appris que certains intérêts m'étaient retirés, ce que je n'avais pas compris au moment de la transaction dont j'éviterai ici le détail. De la filouterie de la phynance.
Entamé le Journal d'Irlande de Benôite Groult, édité apès sa mort grâce à sa fille Blandine de Caunes. On retrouve l'amant, Kurt,  le vrai qui a inspiré le Gauvain dans  "Les vaisseaux du coeur", un homme en adoration et sexuellement performant mais hélas, selon Benoîte, parfaitement inculte. Un contraste  violent avec Paul Guimard, le mari, extrêmement cultivé mais désormais hors compétition. BG est parfois très cruelle dans la lucidité qu'elle cultive à l'égard des  atteintes de l'âge. 
 

Journal d'Irlande : Carnets de pêche et d'amour par Groult

jeudi 11.
Ecriture de l'édito de la prochaine Newsletter. A cette occasion j'ai réagi à un article de Ricardo Petrella, grand spécialiste des questions de l'eau et défenseur du droit universel à l'accès à ce bien commun essentiel. Au nombre des vilénies commises par le grand Kapital, le passage en Bourse de l'eau.
Ma conclusion a emprunté la sienne :« Historiquement, les griffes de la domination ont toujours fini par céder, tôt ou tard. Nous ne savons pas comment et quand les griffes actuelles céderont. Il est cependant certain que si les habitants de la Terre se rebellent et se battent pour la libération de la vie, le délai peut être raccourci et la rupture sera plus rapide, ce qui entraînera un véritable bouleversement du monde dans l’intérêt des 85% de la population mondiale qui en sont exclus aujourd’hui. »  
 
vendredi 12.
Rendez-vous chez l'ostéopathe. Je ne le connais pas encore et j'erre par conséquent dans le petit village où se trouve son cabinet. Je ne peux que constater les bizarreries de google map qui m'envoie à l'opposé de l'endroit où j'ai fini par me garer, préférant continuer ma recherche à pied. S'inquiétant du retard de sa patiente ,l'ostéo finit par m'appeler et me guider. Je découvre alors que je me suis garée en face de chez lui!!!  Est-ce que ces séances viendront à bout de mon mal de dos. En aurais-je plein le dos finalement ? Je crois bien et je suis actuellement en pleine mutation.  Mais je n'en dirai pas davantage aujourd'hui.
 
samedi 13.
Rencontre du groupe femme et littérature. Cette rencontre mensuelle se tenait auparavant le soir mais depuis le couvre feu nous avons opté pour le samedi après-midi. Séance un peu exceptionnelle consacrée à la BD, pour la première fois. Il n'y a pas trop d'adeptes dans le groupe. Isa nous a présenté Catherine Meurisse après avoir évoqué les BD préferrées de son enfance, ce qui a suscité une petite bataille : elle a osé dire qu'elle n'aimait pas Corto Maltese! 

La BD ça se partage, ça se prête, ça s’échange, ça fait discuter entre amis, ça circule, ça s’en va et ça revient. A mon époque d’enfance sans écran ou presque, c’était ce qu’on pouvait regarder à 2 en commentant, en attirant l’attention de l’autre sur un détail amusant et vice versa. Je n’aimais pas Corto Maltese, quelque chose dans cet univers était trop glauque et trop présent pour moi, ça me provoquait une sorte de mal de mer, de malaise physique.  

 
  Catherine Meurisse autoportrait


 



Charlie est toujours dans ma tête, bien sûr, et se glisse dans mes livres de manière très discrète. Je n'ai pas besoin de klaxonner, surtout pas. Mais j'en fais ma petite affaire discrètement. Le traumatisme se balade à l’intérieur de soi et est assez sournois. On ne le voit pas, mais il se manifeste dans n'importe quel endroit, ou à n'importe quel moment. Mais aujourd’hui je sais le mater un peu ou parfois même l'accueillir comme ça.

 Nous étions accueillies chez Danièle qui vit dans une très belle maison perdue dans la campagne à une heure de Toulouse. Le réunion s'est terminée un peu vite pour nous permettre de regagner nos abris avant les 18h00 fatidiques. Bien évidemment les rues sont encombrées et certainement pas vidées à l'heure dite.

Quelques liens pour approcher l'artiste 

https://www.youtube.com/watch?v=wcdmyzXDFDo

https://www.youtube.com/watch?v=QEpo603HCME

Dîner avec mon fiston et visionnage d'un documentaire de la série Planète sur l'Antarctique et l'Arctique dont la fonte contraint les morses à s'agglutiner sur des morceaux de terre d'où ils tombent dans le vide et se fracassent formant un terrible amas ensanglanté surlequel, dernière image du film, errait un ours blanc. Ces images m'ont fait penser aux très beaux films de Patricio Guzman Nostalgie de la lumière et 

le bouton de nacre

 

dimanche 14

Visité le très joli village Lisle sur Tarn. A l'entrée les gendarmes embusqués m'ont arrêtée et m'ont alcootestée. 0,8, ça correspond bien au verre de vin qui a accompagné mon repas de midi.

On reparlera peut-être de ce village. J'ai l'intention de quitter la campagne pour m'installer dans un village, près d'une gare et en capacité d'oublier la voiture. Eh oui, un chambardement  

 

dimanche 13 mars 2016

Debout !

Le temps passe , la vie passe, passe le temps.
Une très méchante grippe m'a empêchée de me régaler de mon petit voyage à Florence. Il faisait un temps de chien, l'avion m'avait rendue sourde d'une oreille, je toussais et mouchais sans discontinuer (pas très agréable pour mes compagnons de séminaire, tous très gentils fort heureusement ). Rencontré quelques sympathiques activistes dont cette jeune femme grecque qui s'occupe de mettre sur pied une coopérative pour permettre aux réfugiés de s'organiser de façon autonome Il faut dire que la Grèce paie très cher d'être sur le chemin de l'Europe, alors que des barbelés et des murs s'instaurent pour empêcher les flux de familles, qui fuient les désastres syriens et irakiens, de pénétrer vers l' Europe des nantis . Ceux de l'Est qui sont les plus déterminés, devraient se rappeler les murs qui les ont tenus prisonniers dans leur propre pays pendant plus de 40 ans. Quant aux autres, ils ont vécu un exode ou un autre au cours du dernier siècle. Les Grecs eux, déploient le peu de moyens qu'ils ont pour venir en aide à tous ces malheureux. Honte à la pusillanimité de nos pseudos gouvernants. 

Eu le temps quand même d'aller rendre visite à la ville. Bref aperçu elliptique : le fameux Ponte Vecchio, coucher de soleil sur l'Arno et Gepetto et son enfant de bois. Les vitrines de Florence sont toujours aussi merveilleuses. Je n'ai pas pu en accumuler un florilège, je ne marchais pas seule et c'est toujours un peu compliqué de ralentir le rythme selon ses propres envies. C'est pour ça que j'aime bien me promener seule... aussi.






A mon retour, plus grippée que jamais, je n'ai pas pu aller à la fête des femmes. Une petite compensation cette interprétation par la Compagnie Jolie Môme de l'hymne consacré .





Le lendemain grande manif contre la loi El Khomri, c'est pratique de faire porter par les ministres femmes les lois les plus impopulaires. Un hasard ? Je ne crois pas. Je voulais en être. Il pleuvait, j'étais frigorifiée, je me suis contentée de regarder défiler une partie du cortège puis je suis allée chercher refuge au chaud.

Foule-manif.jpg

Bien aimé le slogan "Vous pensiez vraiment qu'on allait rester sur twitter ?". Et encore "Rose promise, chomedu". Florilège ici
 
Le surlendemain, médecin, antibiotiques -une entorse à mes habitudes anti médicamenteuses mais il y a des limites à l'obstination-. Dix jours au bord de l’asphyxie, ça use. Ça va  mieux  merci.
Le printemps encore timide panache ici et là ses couleurs toutes neuves. Allons, l'hiver est derrière nous. Pour le reste...

jeudi 8 mars 2012

D'habitude on range, aujourd'hui on dérange !

D'habitude on range, aujourd'hui on dérange, un des slogans phare de la manifestation "grève des femmes" du 8 mars à Toulouse. Une manif joyeuse, bourrée d'énergie, de chants et de rires



Les artistes du collectif cocktail ont ponctué la manifestation de leurs performances


Ici devant le TNT ( Théâtre National de Toulouse, en collants couleur clair, accompagnées d'une musique ad hoc, elles écrivent sur la vitre façade du TNT au rouge à lèvres "art must be beautiful / artist must be beautiful" en référence au manifeste de l'artiste Marina Abramovic qui dénonçait avec cette performance l'injonction à la beauté qui est faite aux femmes dans l'art.
Puis elles nettoient ces écritures avec des chiffons pendant que l'une d'elles déclame les chiffres du rapport du ministère de la culture 2006

– 97% des musiques que nous entendons dans nos institutions ont été composées par des hommes.
– 94% des orchestres programmés sont dirigés par des hommes.
– 85% des textes que nous entendons ont été écrits par des hommes.
– 78% des spectacles que nous voyons ont été mis en scène par des hommes.
– 57% ont été chorégraphiés par des hommes.

Ce sont des hommes qui dirigent :
– 92% des théâtres consacrés à la création dramatique.
– 89% des institutions musicales.
– 86% des établissements d'enseignement.


Devant la Préfecture, elle sont debout et silencieuses, avec devant chacune d'elle une pile de papiers. Elles en font des boulettes qu'elle font semblant d'avaler ou fourrent dans leurs collants, pendant qu'une femme du collectif dresse la liste des sévices subis par les femmes dès lors qu'elles sont immigrées : double et triple peine et qu'on entonne "Laissez passer les sans papiers".




Devant les Galeries Lafayette, une pile de vêtement à leurs pieds, elles les enfilent les uns sur les autres. Une femme du collectif décline les difficultés des femmes dans leur univers de travail : salaires misérables, le travail féminin dévalué, la précarité imposée, le harcèlement des petits chefs. Ajoutons la fréquence des violences (un viol toutes les sept minutes, un meurtre tous les trois jours), les femmes en ont assez et l'ont hurlé dans la rue.

Un peu de nettoyage, une habitude. Pire, une manie, n'est-ce pas, et il y a beaucoup à faire, sans conteste.

Une jolie clown distribue des bisous sur toutes les joues, qu'on soit au cœur du cortège ou sur les trottoirs .
Une belle occasion de recharger ses batteries d'énergie 100% écologique et de constater que la relève est en marche. Beaucoup de jeunes femmes.

Lien Elle est bien jolie la relève.

Un rajout aujourd'hui (10 mars) une vidéo