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dimanche 14 mars 2021

Chronique d'une semaine ordinaire 2

 Lundi 8. J'ai un peu hésité, je dois l'avouer, à prendre ma voiture pour rallier à  Toulouse (40km de ma colline)  le rendez-vous annuel de la manif des femmes ( quand cela sera-t-il de la simple commémoration?). Beaucoup moins de cheveux blancs cette année, inquiétude de la promiscuité covid .

Beaucoup de jeunes femmes sans masques. ou avec, seins nus pour quelques unes,  beaucoup de pancartes LGBTQI. Pas vu mais il y en avait sûrement des LGBTQQIAAP, "inclut en fin  qui “se posent des questions” (Q pour “questionning” en anglais), les asexuel·le·s (A), les allié·e·s (A pour celles et ceux qui luttent auprès des LGBT contre l’homophobie) et les pansexuel·le·s (P pour les personnes qui peuvent être attirées par toute autre personne sans distinction de sexe ou de genre : femme, homme, non-binaire qu’elle soit cis, trans ou intersexuée)". Vous suivez ? Des hommes, quelques uns, fièrement accoquinés aux copines. Pas de doute, la relève est là. Très énervée.Chantant "nous sommes fortes, nous sommes fières et féministes et radicales et  en colère": beaucoup de slogans d̊̊̊éjà entendus : "on ne naît pas femme mais on en meurt ".  et celui d'Agnès Varda en effigie : "j'ai essayé d'être une féministe joyeuse mais j'étais très en colère". Celui-là me parle personnellement .




 
mardi 9.
J'ai finalisé le modelage de la main commencé la semaine précédente. Dessiné la ligne de chance en chantant l'air que serine Anna Karina  dans Pierrot le fou.

mercredi 10
visio le matin après un rapide marché et un passage à la banque où j'ai appris que certains intérêts m'étaient retirés, ce que je n'avais pas compris au moment de la transaction dont j'éviterai ici le détail. De la filouterie de la phynance.
Entamé le Journal d'Irlande de Benôite Groult, édité apès sa mort grâce à sa fille Blandine de Caunes. On retrouve l'amant, Kurt,  le vrai qui a inspiré le Gauvain dans  "Les vaisseaux du coeur", un homme en adoration et sexuellement performant mais hélas, selon Benoîte, parfaitement inculte. Un contraste  violent avec Paul Guimard, le mari, extrêmement cultivé mais désormais hors compétition. BG est parfois très cruelle dans la lucidité qu'elle cultive à l'égard des  atteintes de l'âge. 
 

Journal d'Irlande : Carnets de pêche et d'amour par Groult

jeudi 11.
Ecriture de l'édito de la prochaine Newsletter. A cette occasion j'ai réagi à un article de Ricardo Petrella, grand spécialiste des questions de l'eau et défenseur du droit universel à l'accès à ce bien commun essentiel. Au nombre des vilénies commises par le grand Kapital, le passage en Bourse de l'eau.
Ma conclusion a emprunté la sienne :« Historiquement, les griffes de la domination ont toujours fini par céder, tôt ou tard. Nous ne savons pas comment et quand les griffes actuelles céderont. Il est cependant certain que si les habitants de la Terre se rebellent et se battent pour la libération de la vie, le délai peut être raccourci et la rupture sera plus rapide, ce qui entraînera un véritable bouleversement du monde dans l’intérêt des 85% de la population mondiale qui en sont exclus aujourd’hui. »  
 
vendredi 12.
Rendez-vous chez l'ostéopathe. Je ne le connais pas encore et j'erre par conséquent dans le petit village où se trouve son cabinet. Je ne peux que constater les bizarreries de google map qui m'envoie à l'opposé de l'endroit où j'ai fini par me garer, préférant continuer ma recherche à pied. S'inquiétant du retard de sa patiente ,l'ostéo finit par m'appeler et me guider. Je découvre alors que je me suis garée en face de chez lui!!!  Est-ce que ces séances viendront à bout de mon mal de dos. En aurais-je plein le dos finalement ? Je crois bien et je suis actuellement en pleine mutation.  Mais je n'en dirai pas davantage aujourd'hui.
 
samedi 13.
Rencontre du groupe femme et littérature. Cette rencontre mensuelle se tenait auparavant le soir mais depuis le couvre feu nous avons opté pour le samedi après-midi. Séance un peu exceptionnelle consacrée à la BD, pour la première fois. Il n'y a pas trop d'adeptes dans le groupe. Isa nous a présenté Catherine Meurisse après avoir évoqué les BD préferrées de son enfance, ce qui a suscité une petite bataille : elle a osé dire qu'elle n'aimait pas Corto Maltese! 

La BD ça se partage, ça se prête, ça s’échange, ça fait discuter entre amis, ça circule, ça s’en va et ça revient. A mon époque d’enfance sans écran ou presque, c’était ce qu’on pouvait regarder à 2 en commentant, en attirant l’attention de l’autre sur un détail amusant et vice versa. Je n’aimais pas Corto Maltese, quelque chose dans cet univers était trop glauque et trop présent pour moi, ça me provoquait une sorte de mal de mer, de malaise physique.  

 
  Catherine Meurisse autoportrait


 



Charlie est toujours dans ma tête, bien sûr, et se glisse dans mes livres de manière très discrète. Je n'ai pas besoin de klaxonner, surtout pas. Mais j'en fais ma petite affaire discrètement. Le traumatisme se balade à l’intérieur de soi et est assez sournois. On ne le voit pas, mais il se manifeste dans n'importe quel endroit, ou à n'importe quel moment. Mais aujourd’hui je sais le mater un peu ou parfois même l'accueillir comme ça.

 Nous étions accueillies chez Danièle qui vit dans une très belle maison perdue dans la campagne à une heure de Toulouse. Le réunion s'est terminée un peu vite pour nous permettre de regagner nos abris avant les 18h00 fatidiques. Bien évidemment les rues sont encombrées et certainement pas vidées à l'heure dite.

Quelques liens pour approcher l'artiste 

https://www.youtube.com/watch?v=wcdmyzXDFDo

https://www.youtube.com/watch?v=QEpo603HCME

Dîner avec mon fiston et visionnage d'un documentaire de la série Planète sur l'Antarctique et l'Arctique dont la fonte contraint les morses à s'agglutiner sur des morceaux de terre d'où ils tombent dans le vide et se fracassent formant un terrible amas ensanglanté surlequel, dernière image du film, errait un ours blanc. Ces images m'ont fait penser aux très beaux films de Patricio Guzman Nostalgie de la lumière et 

le bouton de nacre

 

dimanche 14

Visité le très joli village Lisle sur Tarn. A l'entrée les gendarmes embusqués m'ont arrêtée et m'ont alcootestée. 0,8, ça correspond bien au verre de vin qui a accompagné mon repas de midi.

On reparlera peut-être de ce village. J'ai l'intention de quitter la campagne pour m'installer dans un village, près d'une gare et en capacité d'oublier la voiture. Eh oui, un chambardement