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jeudi 12 avril 2012

La Sorcière se gratte la tête



Bien que se tenant prudemment en lisière du grand chahut médiatique, la Sorcière ne parvient pas à éliminer tout à fait la puissante corrosion produite par la scie journalière sur ses nerfs. La danse des épouvantails brandis jour après jour, bien que ne l'effrayant nullement (insignifiantes fantocheries) est juste si lamentablement prévisible qu'elle lui procure une démangeaison du balai qui tend à devenir frénétique.
La Sorcière déteste le principe présidentiel. Le culte du grand homme providentiel lui brise menu le sens commun : comment encore envisager au vingtième siècle ces vieilleries psychiques, le grand chef, le leader suprême. On espère que le remplaçant du dernier en date va se faire plus léger sur l'estrade, mais la fonction crée l'organe, hélas.
Comme la Sorcière a le sentiment qu'il faudrait tout remettre à plat, et balancer dans la poubelle des déchets ultimes un bon peu de l'attirail constitutionnel actuel, elle se plonge dans la lecture de la Constitution (qui date de 1958, avec quelques rajouts essentiels comme l'interdiction de la peine de mort par exemple). Elle n'est pas si mal fichue tout compte fait. Il suffirait peut-être de mieux l'appliquer. Ainsi le boulot du Président de la République est de veiller " au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État". Arbitrer, ce n'est pas se mêler de tout et à chaque instant. Et il y a un Conseil constitutionnel pour ça aussi, pas élu celui là mais nommé.
L'article 40 par exemple : Les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une
diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge
publique.
Ça donne à réfléchir par exemple sur l'augmentation des salaires de nos mandatés ou le bouclier fiscal instauré dès 2007.
Or donc pourquoi un président quand il y a un premier ministre ? Pourquoi tant de députés (577) et de sénateurs (348) quand nous avons aussi les Conseillers régionaux (209 rien que pour l'Ile de France), les généraux (293 cantons en Midi Pyrénées par exemple) et 36 680 communes en métropole et DOM (dont 36 568 en France métropolitaine), 69 dans les collectivités d'outre-mer et 33 en Nouvelle-Calédonie
Oui décidément, il faudrait revoir tout ça. Mais par quoi commencer. Un vrai casse-tête.

Photo ZL Ombres sur le canal de l'Ourcq à la Cité des Sciences de la Villette, Paris, mars 2012.Lien

lundi 23 janvier 2012

La Sorcière s'invite dans la Présidentielle



Le prétendant PS à l'investiture vient de faire une démonstration éblouissante du fameux proverbe "Ne te fies pas au gros minet qui a l'air de dormir. Quand il se réveille, tu te retrouves avec un dragon sur les genoux". Il faut les entendre les UMPistes, enclins au psittacisme, qui répétaient ilapaslesépaules, saisis de stupeur, bégayer meuh, cénulckidit, cépôpossib, et rameuter des has been comme le Séguéla (carbonisé depuis sa saillie à la Rolex) pour kommenter sur les ondes "la forme ok, il était en pleine forme, mais le fond n'a pas de fond, vu que dire que l'ennemi c'est le financier félon c'est juste "idiot" (sic, mais largement repris par nos perroquets aux ordres).
La Sorcière se marre.
Pendant ce temps là, le challenger (non officiellement déclaré) était promené en bateau dans une de ces contrées sauvages, civilisées par nos soins et qui a ainsi échappé à la stagnation temporelle. (Je me comprends). Il y promettait la chasse à l'orpailleur : "toutes les prises d'or aux orpailleurs clandestins seront consacrées aux investissements pour la forêt, pour ses habitants et ceux qui sont loin de Cayenne". Les sommes seront réinvesties "pour l'électricité, l'eau potable, les infrastructures dont vous avez besoin". La Sorcière s'esclaffe.
Donc, les uns sont très énervés, ils viennent de s'apercevoir que leur concurrent a tourné un double six alors qu'ils n'ont pas même réussi à dégager de la case départ, les autres sont euphoriques, mais devraient tempérer leur exultation parce que ce n'est pas gagné.
La Sorcière, modestement, propose ici quelques petits trucs utiles pour éviter la lourde gueule de bois des lendemains désenchantés.
Rassembler "la grande famille", c'est bien, mais éviter qu'elle ressemble aux Corleone.
Être un leader, pourquoi pas, puisqu'on n'a pas encore évacué ce délire de l'imaginaire collectif, mais tenter une formule un peu plus neuve, du genre animateur de réseau des intelligences réparties sur le territoire. Oublier le Château d'où tombent les diktats et le remplacer par le cercle de musique d'un chef d'orchestre sensible à l'harmonie.
Ne pas simuler la parité mais l'installer derechef (si j'ose dire). Ce n'est pas seulement justice, c'est également judicieux parce que les cerveaux féminins carburent aussi bien (voire mieux, bon un peu de parti-pris de la Sorcière) que celui des mâles, déjà tous dans les starting blocks pour s'emparer des maroquins.
S'entourer de compétences qui ne se sont pas (loin s'en faut) développées sous les stucs des Palais républicains mais au plus près des vraies gens. Merci de renouveler le personnel et notamment de rajeunir les troupes.
Enfin et surtout, puisque la grande question va être de réduire les déficits, quelques suggestions *:
- revendre l'avion sarkozien et tout le fatras installé pour complaire au mégaloprez (259millions).
- revenir au budget antérieur de l'Elysée passé de 32 à 113 millions (voire le réduire encore).
- éviter l'escorte de paranoïaque (environ 1000 policiers à chaque fois 450000 euros par déplacement à raison de 3 ou 4 par semaine, ne parlons pas des occurrences dans ces zones infestées de crocodiles que nous évoquions plus haut.)
- revoir à la baisse les largesses consenties à tous nos petits messieurs (et dames) qui une fois qu'ils ont posé leurs fesses dans un fauteuil étiqueté "service de la République" sont abonnés à des rentes insensées.
- plafonner les niveaux de rémunération qu'un quidam, fut-il bourré de talents peut espérer tirer de sa position. Il doit exister un RMA (revenu maximum autorisé).
- revoir la grille d'évaluation des salaires en fonction de l'utilité réelle. Et je reprendrais volontiers les propositions d'une autre sorcière que je cite : Boulots les mieux payés: éboueurs, travailleurs à la chaîne, infirmières, aide-soignantes, femmes de ménage, dames de la cantine, maçons, conducteurs de métro, de bus, constructeurs de routes, vidangeurs, agents d'entretien, caissières.... Boulots payés au smic: présentateurs journaux télévisés, footballeurs en 1ere division, directeurs d'instituts de sondage, etc. Ajoutons ingénieur en balistique inventant les armes super sophistiquées, traders, publicistes et autres bonimenteurs, etc.
La Sorcière est hilare.
Nos agités de la volière ergotent que l'urgence serait de rassurer les marchés. Alors que l'urgence c'est de redonner de l'énergie et de l'espoir aux forces vives de la République.
A vous de voir, chers prétendants. La Sorcière vous conseille d'écouter ce petit air qu'elle chante parfois pour se donner du cœur à l'ouvrage. Qui sait, cela pourrait vous en donner itou.

*les chiffres sont tirés de "L'argent de l’État, un député mène l'enquête" René Dosière, à paraître en février et à retrouver dans "Les bons comptes font les bons ennemis" Siné mensuel de janvier
La Sorcière s'invite dans la Présidentielle