mardi 21 juin 2011

Fête de la musique

Eux, c'est tous les jours, pour quelques pièces que les passants déposent, surpris par ce couple qui joue sans pause, un air lancinant comme la misère. Ne dirait-on pas les époux Ceausescu, réduits à l'exil et remachant sur leur crincrin leur faste envolé ?


Photo ZL, Paris, Beaubourg, lundi 20 juin 2011.

vendredi 10 juin 2011

La sorcière et Zoë se disputent

La Sorcière : Tu penses utile et subtil de nous farcir les méninges avec tes histoires de révolution ?
ZL : Je crois indispensable de m'y intéresser et insensé de l'ignorer.
La Sorcière : Que penses-tu donc qu'il risque de se signaler, au bout du bout de ces effervescences ?
ZL : Je ne sais pas, mais je trouve les propos bien jouissifs. Tiens par exemple ce George Contogeorgis citoyen athénien dont je sélectionne au hasard un extrait du discours au sujet des allégations des Indignés de la place Syntagma : l 'Assemblée populaire de la place Syntagma, en Grèce, vient d'adopter un manifeste destiné à rendre le pouvoir politique à une «société des citoyens» reconstituée. Je connais bien la place pour avoir habité à Athènes et je pense à tous mes amis de là-bas. Sélection donc : Que la justice soit saisie de toutes les affaires d'immunité et de scandales apparues depuis 1974. Par nature, les affaires relevant de la responsabilité des hommes politiques ne sont pas prescriptibles. Hé, hé, du boulot pour les tribunaux populaires, Lagarde, Tapie, and so and so, gare à vos miches !
La sorcière : Tu rêves ma pauvre fille, crois-moi ! Depuis la nuit des temps les puissants tiennent le haut du pavé,
ZL : Ouaip! Mais leurs paillettes n'ont jamais été aussi ternes et ridicules. Tout le monde commence à trouver le 4X4 gerbant et l'affichage du clinquisme signe de pauvreté mentale.
La Sorcière : En es-tu sûre ?
ZL. Non. Mais je déniche des signes encourageants comme ça ou ça.
La Sorcière : Voui, elle est mignonne la Parisienne, mais on n'a jamais vu que les rigolos aient changé le cours du monde.
ZL : Ma Sorcière bien aimée, sans les rigolos nous eussions glissé dans la neurasthénie profonde et attenté à nos jours par milliers.
La Sorcière : Quant à tes cahiers d'espérance! ouh là là ! Je vois bien le propos, passer des cahiers de doléances aux cahiers d'espérance, c'est faire un joli jeu de mots. Décidément ces vieux sorciers (Hessel, Alphandéry, Morin, NDR) ont la peau dure.
ZL : Je les aime bien, sont plutôt Merlin l'Enchanteur que Mime. Merlin et Mime sont des illustrations pertinentes après tout : des règles édictées qui ne sont pas respectées (Mime), le sens du bien commun (Merlin) versus l'absurde violence de l'égoïsme (pour ma part, je regrette que la méchante soit une, juste comme d'hab, NDLR).
La Sorcière : Ah, ça ! Les sorciers sont des bienfaiteurs, les sorcières des malveillantes, depuis si longtemps dans l'imaginaire tordu des sociétés du Dieu à barbe.
ZL: Justement, il est temps de retrousser nos manches pour arrêter les massacres.
La Sorcière : Eh bien ma petite, bon courage! Y'a du pain sur la planche!
ZL: Tu pourrais donner un coup de main, non ?
La Sorcière : Mais je n'arrête pas de donner des coups de main !

mercredi 1 juin 2011

J'aime Paris au mois de mai

Vendredi 27 mai
Je suis accueillie chez des amis qui ont créé un petit théâtre à Montreuil, la Girandole. Le soir même, les élèves du conservatoire donnent un concert de jazz dans le théâtre de verdure installé par l'infatigable Luciano. Nous ne nous sommes pas revus depuis mon départ de Montreuil il y a plus de 15 ans mais nous renouons la conversation dans le plaisir de l'évidence.

Samedi 28 mai



Minuit à Paris nous a inspiré (ma fillote et moi) une promenade sur les quais. Le film est une charmante collection de cartes postales, qu'on feuillette avec plaisir avant de les ranger avec les coquillages et les fleurs séchées dans la boite en carton où patientent nos madeleines.

Auparavant nous nous étions retrouvées à la Bastille. Les marches de l'Opéra et l'esplanade étaient agitées de la colère des Ivoiriens pro Bagbo donc anti Ouattara qui reprochaient vivement à notre Président les intrusions multiples et variées pour faire taire le seul président (selon eux) qui vaille.



Dimanche 29.
La Bastille, à nouveau, cette fois en soutien aux Espagnols salement bastonnés sur la place Catalunya de Barcelone.
L'esplanade de l'Opéra Bastille est bondée, les slogans anticapitalistes sont accrochés un peu partout dont le fameux nous ne sommes pas des marchandises, ou encore, la république se prostitue sur le trottoir des dictateurs.

Assez vite, les cars de CRS se positionnent tout autour et une haie serrée de robocops filtre les entrées et sorties.

Les discours sont en même temps naïfs et très matures. Les commissions planchent sur les doléances et les solutions dont celle d'exiger au moyen d'une pétition la création d'une constituante européenne.
Le déni de démocratie est patent, les marchés nous gouvernent et nous n'avons pas voté pour les marchés. Le mot d'ordre est clair: toute prise de parole est bienvenue mais pas d'appartenance déclarée à un parti ou un syndicat.
A la fin de l'assemblée générale qui vote la poursuite de l'occupation (vous prenez l'argent, nous prenons la rue), le vote pour ou contre le campement de nuit sur la place donne lieu à une drôle d'arithmétique. Quand les animateurs demandent qui vote pour le campement nocturne, les mains se lèvent en nombre. Quand ils demandent qui se porte volontaire pour rester, le nombre fléchit singulièrement. Au final, la place a été évacuée vers 21H30. J'étais partie après le vote.
Ce mouvement pacifiste et obstiné finira par ouvrir les voies d'un vrai changement. Ces jeunes gens sont lucides, c'est essentiel.

Lundi 30 mai


Nous avons pédalé le long du canal, La Cité de la Villette était déserte (fermeture hebdomadaire). Allongée sur la pelouse, en feuilletant le Pariscope, j'ai trouvé de quoi alimenter ma fringale parisianiste à partager avec ma chérie.

Ateliers d'Artistes de Belleville. Portes ouvertes (160 lieux)


Du haut des remparts du Parc de Belleville, on a une vue plongeante sur le cœur de la capitale qu'on admire en respirant les seringuas.

Rue Denoyez La Maison de la Plage a été notre première station. C'est un collectif d'artistes où nous avons pu assister à l'arrosage, par un jeune homme juché sur une échelle, des jardinières haut perchées .
A Belleville, les cours fleuries ne manquent pas. "C'était un quartier ouvrier" nous dit une habitante, "ça fait 45 ans que j'y habite" (rue Julien Lacroix).

On peut voir les réhabilitations en cours. Et rencontrer ici ou là une petite maison perdue au milieu des tours

Voilà une œuvre qui m'a inspirée : comment recycler les milliasses de cables dont nous héritons à chaque nouvel achat de matériel depuis le début des temps informatiques.

L'église réformée accueillait des peintures mais c'est le jeu d'orgue qui m'a intéressée. Pendant que nous arpentions les allées, des tables étaient dressées pour un repas de clôture d'un rassemblement.


Dans l' arrière-cour d'un immeuble HLM (cité Faucheur-Envierges) , se trouvait un "Jardingue"


Récupérer les plastiques est devenu une des mines pour la création.

La rue des Cascades ne compte pas moins de huit ateliers dont au 61 celui d'Estelle Babut Gay et ses bois flottés. Beaucoup de drôlerie dans ses conjugaisons de matériaux divers (bois flottés, outils de jardin, brosses, clous etc). J'ai choisi Marcel et Albertine, mais allez voir ses autres "matchworks".


Au 57 Laurent Debraux et ses sculptures cinétiques,en compagnie de Mayeul 99
dont les insectes bizaroïdes sont des assemblages de chitine (antennes, élytres, mandibules, thorax, fémurs et trochanters).
J'ai regretté de n'avoir découvert cette aubaine qu'à quelques heures de la fermeture.
Le lendemain, très tôt, je suis revenue sur ma colline. le rosier fou était à son apogée


Photos ZL mai 2011

vendredi 20 mai 2011

Olé !

La place Puerta del Sol, à Madrid, jeudi soir 19 mai 2011.
La place Puerta del Sol, à Madrid, jeudi soir 19 mai 2011. AP/Arturo Rodriguez

Pendant qu'on nous bassine avec les malheurs du SKa coincé grâce à son trop plein de testostérone, qui va payer une fortune le gardien chargé de l'empêcher de s'échapper (à ce prix là, pourquoi ne pas le soudoyer et lui offrir une retraite dorée aux Seychelles, le feuilleton ne fait que commencer), pendant ce temps donc, la révolution espagnole est de retour. Mais motus, des fois que ça donnerait des idées à d'autres.
Pas aux Français ! Ils ont trop à faire! Qu'on y songe : ils ont eu le match (oui vous savez lequel, pas besoin d'insister), le bébé (aussi), le FMIste et ses hardis défenseurs dont la pensée se résume à ceci, trousser une soubrette, c'est juste de l'ordinaire, pas de quoi en faire une telle histoire, y'a pas mort d'homme tutd'même!
Donc, pas le temps de faire la Révolution. Pour quoi diantre d'ailleurs ? Tout n'est-il pas merveilleux dans notre beau pays ? Nos centrales tournent à plein régime sans un hoquet et même la sécheresse n'inquiète pas nos très hauts dirigeants. Nos immigrés font sagement la queue sans moufter.
La dette publique n'est que de 1000 milliards d'euros, le bébé de Carla va naître avec 18000 euros à rembourser, et encore, lui sera exempté.
On se dit, au moins ça bouge ailleurs, voyez la Tunisie et bien demandez à Nadia El Fani ce qu'elle en pense.
Quant à Obama, il est accusé de trahison pour avoir tenu un discours inédit sur les frontières légitimes de Palestine. De toutes façons le jugement dernier est pour demain, aussi vais-aller me mettre en règle avec Dieu (pas de boogie woogie avant mes prières du soir). Et si nous ne devions nous revoir qu'au ciel, pas de regret, nous devrions être capables de nous passer des satellites pour communier dans le Grand Tout.

mardi 17 mai 2011

Le Vent des blogs 55. Citoyens de l'Immonde



Compte tenu d'une actualité peu ragoutante et puisque les frasques supposées ou avérées de l'ex directeur du FMI encombrent (je pense aux femmes mêlées -c'est le cas de le dire- à cette affaire, la plaignante, Anne sa femme et ses filles), je vais m'offrir un petit vent des blogs qui parlerait d'autre chose.
Avant de quitter la "classe" politique, vous offrir d'accéder à la recension des hauts faits de notre président pour encore une année (pas plus j'espère) (avec naissance du divin enfant juste à temps pour qu'il soit présentable sur les estrades).

Comme je ne suis pas chienne (de garde), j'offre volontiers à Carla une consultation gratuite d'une grande spécialiste de l'éducation.

Donc, quoi d'autre sous le soleil ?



Argh! parlons d'autre chose.

Ne quittez pas ! Un instant, je compulse mes tablettes version optimisme (non, pas niais, raaah!) Ah! Voilà! Mhhhm, ça fait du bien! Évidement, on peut se demander si les Africains ont bien besoin qu'on leur tienne la main, s'il ne serait pas plus utile qu'on leur lâche les baskets. Mais bon...

Je cherche : Europe, ça déconne, Amériques, ça déraille, Chine, Japon ça chauffe, Palestine ça perdure dur.

Bon, je vais aller chez Mâme K, en général, elle me distrait tout en m'instruisant . Et qu'est-ce qu'elle me fait ! Ah! Non, ça c'est trop dur !

Ma copine du Gard me transmet les liens sur la télé locale qu'elle anime. Il se trouve que son dernier reportage concerne un village Sauve que j'aime beaucoup où s'est installé Eric Mc Comber, le citoyen de l'Immonde. J'aime bien le principe des ateliers portes ouvertes.

Le seul, le vrai, l'unique voyage, c'est changer de regard. (M.Proust)
Merci Juillev.

Photo 1,ZL, prise sur mon pas de porte (il n'était pas midi), en avril 2011

dimanche 8 mai 2011

Interlude

En attendant la suite de nos émissions, nous vous présentons la chatte, actuellement âgée de 17 ans, un peu ralentie mais dont le regard critique n'a rien perdu de sa vivacité. Elle s'est invitée un jour et n'est plus repartie tout en refusant de vivre à l'intérieur. C'est une clocharde céleste.



Poème du chat


Quand on est chat on n'est pas vache
on ne regarde pas passer les trains
en mâchant des pâquerettes avec entrain
on reste derrière ses moustaches
( quand on est chat , on est chat )



Quand on est chat on n'est pas chien
on ne lèche pas les vilains moches
parce qu'ils ont du sucre plein les poches
on ne brûle pas d'amour pour son prochain
( quand on est chat , on n'est pas chien )


On passe l'hiver sur le radiateur
à se chauffer doucement la fourrure


Au printemps on monte sur les toits
pour faire taire les sales oiseaux


On est celui qui s'en va tout seul
et pour qui tous les chemins se valent
( quand on est chat , on est chat ).


Jacques Roubaud

Photo ZL

mardi 3 mai 2011

Marre !

http://www.amstutz-deratisation.ch/images/Pigeon,Feral.jpg
















Le titre (marre) peut être décliné d'au moins deux façons : j'en ai marre de et je me marre de. Je vous propose des compléments. A vous de distinguer leurs légitimes antécédents.

l'enfumage qui nous brouille la vue, de sorte qu'on ne sait plus si les morts sont vraiment ceux qu'on nous dit avoir largués d'un porte-avion ou s'ils ne sont qu'un point final qui clôture une vaste enfoirade (genre armes de destruction massive, remember ?), j'utilise le pluriel parce qu'on ne nous dit rien des autres mais ils le sont eux aussi non ?

l'arrivée sur les scènes du disneyland mondialisé de mariés, de bébés, de cuculteries sucrées (sacrées mouarf!) de toutes sortes juste au moment où ça chauffe aux fesses des "very important persons" dont les abus et exactions commencent (façon de parler) à chauffer les oreilles du commun (notez l'adjectif) des mortels qui ne parvient plus à payer son loyer et ses nouilles,

les ragots et soi-disant révélations quant aux listes de nos futurs postulants à l'élection suprême, un an (et je ne compte pas les mois précédents) avant que nous ayions à leur donner nos voix (nos âmes ?), alors qu'on ne sait pas s'ils seront encore vivants,

la promotion gratuite et tout bénéfice des propos de la fille de son père qui dit haut ce que tout bas patati patata et dont les journaleux se pourlèchent tout en faisant les dégoûtés,

l'envahissement de plus en plus invasif (pléonasme oui, figure d'insistance plutôt, genre morpion comme ils savent si bien le faire) de la publicité dans chaque acte de notre vie, de sorte que pour respirer il faudrait arracher des pans entiers d'affiche, passer sa vie à flinguer tous les spams et pop up (et je me limite dans mes imprécations). Que du choix première qualité dans les inepties, genre la "réclame" pour "les arts de la table" à la radio où le mec ulcéré de la vieillerie de ses assiettes les flinguent comme au tir au pigeon (sous-entendu, le vieux est moche, etc).

les tics de langage comme "à un moment donné", ou "voilà", ou "effectivement" ou (complétez selon votre propre sélection).

Tout cela n'est pas du même niveau direz-vous, la disparition de l'ennemi public number one (au suivant!) et le tir au pigeon des assiettes du service de mariage (comment peut-on faire des listes ! A ce sujet saviez-vous que le "couple princier" a ouvert une fondation pour généreux bienfaiteurs afin de les aider dans le démarrage dans la vie !!!).

Il est vrai, sauf que : marre!!!!!!!!!

Un petit truc vraiment marrant


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samedi 23 avril 2011

Bons baisers de partout.


Un baiser apaise la faim, la soif. On y dort. On y habite. On y oublie. (Jacques Audiberti.)

Quelqu'un m'a envoyé un diaporama que j'avais oublié. En rangeant mon bureau (oui, c'est inouï, même le virtuel doit être nettoyé, pfff), je me demande ce que c'est et voilà que cela entre en résonance avec la chronique d'un des loustics de PPHQLB (Pas plus haut que le bord) une émission de Radio mon Païs (90.1 en terre midi-pyrénéenne) que j'écoutais tout en procédant à l'élimination d'un tas de doublons et autres encombrants.
Dans le diaporama (dont je vous fais grâce), il est dit que l'embrassade a un effet salvateur, "elle provoque des effets positifs sur la personne touchée aussi bien que celle qui touche" (je ne sais bien les distinguer à vrai dire).
Une illustration présente le cas de deux jumelles à la naissance, placées en couveuse, dont l'une n'a aucun espoir de survie. Une infirmière, bravant les lois hospitalières, réunit les deux bébés. La plus costaude prend la fragile dans ses bras dont le cœur se met à battre à un rythme convenable.
C'est beau comme l'antique, non ?






Seigneur, je me demande quel imbécile a inventé le baiser (Jonathan Swift)

Eh bien une étude sérieuse montre que cette pratique commune à la quasi totalité des peuples de la planète aurait des vertus précieuses d'immunisation pour le futur fœtus né de la suite donnée aux préliminaires.

Selon l'olibrius qui en fit sa chronique sur PPHQLB, pour les hommes le baiser serait une sorte de mise jambe (mise en bouche ?) avant l'entrée en "matière", tandis que pour les femmes, le baiser serait le lieu de la communion (la langue, une hostie ?).
90% des personnes interrogées se rappelleraient de leur premier baiser (qu'en dites-vous, hmmm?)

Tiens, voyons nos voisins belges

"En moyenne, les Wallonnes embrassent davantage que les Flamandes, plus tôt et avec plus de partenaires différents. (le réputé french kiss ?)

50% des femmes interrogées ont déjà eu un partenaire qui embrassait mieux que leur partenaire actuel. 25 % embrassent chaque jour avec passion et autant ont déjà embrassé une femme." C'est une partie des résultats d'une enquête "quelque peu "intéressée" puisqu'elle a été commandée par Mentos Gum à l'occasion du lancement de son nouveau chewing-gum Mentos Aqua Kiss qui veut vous rendre "ready to kiss"."

On voit bien qu'au final, le baiser est le lieu d'une certaine sacralisation. D'ailleurs, les prostitué(e)s n'embrassent pas.Encore que !

Il n'empêche, dans certains cas, embrasser celui qu'on aime, c'est un exploit.

empruntée à Luc Lamy

dimanche 17 avril 2011

Vent des blogs 54. Les noces du chaos et de la lumière


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J'ai trouvé cette allégorie chez Hélénablue dont le blog regorge de poésie, d'autant qu'un de ses admirateurs n'est pas avare de ses vers.

Pour suivre, célébrer "les noces du chaos et de la lumière de Dom A et de Leila Zhour. Ils ont eu l'excellente inspiration d'allier leurs talents qu'on peut retrouver chacun chez soi, Dom A et Leila Zhour. Je considère ce Pacs (poétique accouplement de corps subtils )très réussi.

On dit ma vie; quelle présomption! Rien ne nous fut donné, rien n'est jamais acquis. Nous avons tremblé, éphémère ébranlement dans l'ouverture apparente du monde, dans le feuillage frémissant du possible. Il ne reste qu'une existence derrière soi et l'évidence de plus en plus criante qu'il n'est que de mourir. Tout est allé si vite, nous ne tenons rien de la certitude d'avoir vécu. Gaston Puel est un poète qui habite à quelques encablures de mon jardin et dont un recueil Cheyennes autumn a été magnifiquement illustré par un ami Bruno Foglia. On peut retrouver Gaston Puel ici, en compagnie de nombreux chatouilleurs d'étoiles.

Littérature obscène inventée à la nuit
Onanisme torché au papier de Hollande
Il y a partouze à l'hémistiche mes amis
Et que m'importe alors Jean Genêt que tu bandes

La poétique libérée c'est du bidon
Poète prends ton vers et fous-lui une trempe
Mets-lui les fers aux pieds et la rime au balcon
Et ta muse sera sapée comme une vamp

Léo Ferré Poètes, vos papiers!

Spéciale dédicace à Kouki


dimanche 10 avril 2011

Gymkhana


En ce moment, je passe beaucoup de temps au jardin. J'alterne avec l'ordinateur et dois me discipliner pour éviter de trop vagabonder auprès des blogs amis afin de me consacrer à ce que je dois faire.
Je n'ai pas le temps de rêver, je zappe beaucoup de titres, faute d'avoir le loisir de lire les contenus.
Je ne peux néanmoins éviter tout à fait d'être atteinte pas quelques nouvelles (je m'en excuse) pas toujours très drôles
Ainsi
L'horreur à nos portes
Ou encore l'histoire de Hena

D'autres sont plus réjouissantes
Le courage des femmes yéménites. Agresser une femme est “déshonorant” au Yémen, alors pour l’instant le pouvoir ne tire pas sur les marches exclusivement féminines… Pour l'instant...

Aussi, m'arrive-t-il de fuir dans la parfaite mais délicieuse futilité.

Ne sommes-nous pas tous réduits à ce genre de gymkhana.

Photo ZL, La Tour 9/04/2011

mercredi 6 avril 2011

Spéciale dédicace à Aimé Césaire. Du courage.

La justice écoute aux portes de la beauté Aimé Césaire.

Cynthia Fleury est une philosophe préoccupée des heurs et malheurs de l'idéal démocratique. La fin du courage, paru en 2010 chez Fayard aurait pu s'orner d'un point d'interrogation, mais Cynthia Fleury a écrit ce livre après qu'elle a subi l'épreuve que chacun traverse un jour dit-elle, la mélancolie du découragement. Savoir qu'il faut tenir quand rien ne tient et n'en avoir plus le désir.

"Nous vivons dans des sociétés irréductibles et sans force. Des sociétés mafieuses et démocratiques où le courage n'est plus enseigné. Mais qu'est-ce que l'humanité sans le courage?"(8)

Elle interroge ce que le courage signifie pour l'individu (morale du courage) et pour la société (politique du courage).

Citant Jankélévitch, elle définit le courage individuel comme une équation à trois entrées : imaginio vera - pretium doloris - vis comica soit le parler vrai, le prix de la douleur, en fait le prix donné à la vie qui vaut d'être vécue et enfin la force comique. (88 - 92).

Citant Hugo, elle établit un parallèle (elle n'est pas la seule) entre la société actuelle, dite démocratique, gouvernée par l'esprit de lucre à courte vue, et celle que Napoléon III avait instaurée. Celle des petits leaders qui règlent leur pas au doigt mouillé et au beuglement de l'opinion (165). Hugo : "Cet homme ment comme les autres hommes respirent. Il annonce une intention honnête, prenez garde; il affirme méfiez-vous; il fait serment, tremblez." (165).
Ceux qui tutoient le prince ne sont hélas que des conseillers, nullement des consciences (178)

Citant Amartya Sen, elle rappelle que le processus démocratique sans participation à la délibération est illégitime. Jamais la définition des fonctionnements de valeur ne doit être confisquée par les experts.

Cependant se rappeler que ce qui fait la grandeur de l'homme c'est d'être incomplet; (...) c'est de percevoir quelque chose au-delà de soi, quelque chose en deçà (...) le monde moral.
Les sujets décomplexés sont affranchis de cela. De cet affranchissement, ils croient faire le lit de leur liberté. Ils ne bâtissent qu'une souveraineté d'eunuque" (183).

Hugo encore "Il n'est pas donné à un scrutin de faire que le faux soit le vrai et que l'injuste soit le juste. On ne met pas la conscience humaine aux voix".

Cynthia Fleury: Entretenir l'illusion de l'agir, voilà la tâche politicienne. Et l'histrion au charisme incivil s'y emploie , de jour comme de nuit.
Constituer une machine financière, non pas servir le pays mais se servir
(Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique).

On voudrait citer le florilège accumulé par Cynthia Fleury, il vaut mieux renvoyer au livre. Et souligner qu'Hugo, écrivant en exil ne s'abandonne pas au pessimisme. Il croit au réveil du peuple et il est persuadé que la gangrène de prospérité ne signera pas la fin de l'éthique démocratique (194).

Désespérer, c'est déserter.

La lecture de l'ouvrage de Cynthia Fleury est revigorante.

Comme il est important d'être informé pour savoir où orienter son courage une information sur la façon dont les agences de notation nous entubent.

Et pour se donner du cœur à l'ouvrage.
Hadouk Trio

dimanche 3 avril 2011

Mon jardin m'a tuer (bis repetita)


Certains fidèles reconnaîtront ce titre et cette photo. Il est vrai que la période est particulièrement épuisante pour le corps qui se trouve rompu après une journée d'arrachage, taille, tonte and so on. Sans compter les éternuements à répétition (poussières et pollen). Bien-sûr, il y a quelque plaisir à contempler la bonne mine des sujets après élagage et rafraichissement. Cependant, je pense à ce que me disait une amie qui avait abandonné son jardin pour un appartement dont les fenêtres donnaient sur un parc entretenu par les jardiniers municipaux: "j'ai le plaisir sans la douleur me disait-elle. (Ça se défend). A moins que...




Photo ZL.

vendredi 1 avril 2011

La sorcière invite une copine

La sorcière s'ennuie un peu. Tiens se dit-elle, si je faisais un petit plongeon. Mais pas seule!

Au centre

jeudi 31 mars 2011

Antidote








Ainsi passe la vie, de l'un à l'autre va
Se fait et se défait, s'invente, se prolonge
S'endort dans les maisons que bâtissent les songes
Se rêve et s'éveillant ne se reconnaît pas.

Ainsi passe la vie. Quand le soleil va naître
Il partage déjà ses hautes graminées
Ses nuages, ses fleurs, ses défuntes années
Son devenir de feux passant dans nos fenêtres.

Ainsi passe la vie. On entend des bourdons
Tracer dans la lumière un sillage illusoire
Pour lui seul le poète écoute ses histoires
Et plonge au coeur des fleurs pour apprendre leurs noms.

Ainsi passe la vie à surprendre un langage
Inaudible et pourtant comme l'herbe vivant
De l'éternel azur qui n'est fait que de vents
De silence, d'attente et d'autres paysages

Pierre Seghers. La vie. in Les mots couverts. Seghers.

Photos ZL, La Tour, 30 mars 2011

dimanche 27 mars 2011

Vous prendrez bien une petite dose.


Selon Matthias Loster, un chercheur américain il est possible d'assurer les besoins énergétiques de la planète en convertissant l'énergie solaire à partir de six emplacements dédiés positionnés en noir sur la carte de l'ensoleillement qui montre au passage que le soleil inonde généreusement la planète d'une énergie (à ce jour) inépuisable. Cependant ce type de projet reste centralisateur. Il est plus judicieux de disperser et d'associer les sources d'énergie, comme le suggère cette carte , d'autant que pour la première hypothèse on risque de voir les Etats Unis détenir le monopole de la distribution. (voir ce qui s'est passé pour Internet)


solar-thermal-power-bb011.jpg

Pour rappel, en France nous hébergeons 58 réacteurs nucléaires en activité dans 19 centrales en exploitation, un réacteur à neutrons rapides expérimental, 12 réacteurs nucléaires arrêtés, 2 centrales en cours de démantèlement et 3 centres de stockage de déchets radioactifs.

Fichier:Nuclear power plants map France-fr.svg

Un drame comme celui de Fukushima est évidemment potentiellement possible. Il suffisait d'écouter les jumpers et autres décontamineurs expliquer les dérives de la sous-traitance à Aréva et les pressions subies par ceux qui sont censés alerter sur les incidents (RAS Nucléaire, rien à signaler, Arte, vendredi 25 mars 2011, 22h10).
C'était plutôt effarant.

Il semblerait que l'accident de Fukushima va accélérer le processus de prise de conscience urgent pour l'abandon de ces monstres galeux. L'ère post nucléaire aurait même enfin débuté, en tout cas le blog des optimistes en recense des signes encourageants.

Autre chose, qui n'a rien à voir (si justement, cherchez bien). Chantal Serrière avait pris quelques vacances, elle est revenue et j'ai glané dans un de ces billets une information sur l'armée de Touaregs de Kadhafi. Voyez comme les cercles vicieux fonctionnent. L'insécurité au Niger, entretenue largement par l'AQMI (Al Qaida au Maghreb islamique) ayant fait fuir après les touristes les investisseurs, les Touaregs n'ont plus d'autre moyen de s'offrir des 4X4 et des villas que d'aller se vendre à Kadhaf. Mais comme nos troupes vont réduire le tyran et le déférer devant un tribunal international (quoi, vous en doutez !) eh bien ces Touaregs somptueusement armés n'auront d'autre issue que d'aller semer la terreur dans leur propre pays. On souhaite bon courage à Mahamadou Issoufou, tout nouveau président élu le 12 mars.

Le dernier mot à Pierre Desproges
"L'ennemi est bête : il croit que c'est nous l'ennemi, alors que c'est lui."

"Il faut rire de tout, c'est extrêmement important. C'est la seule humaine façon de friser la lucidité sans tomber dedans."

Petit ajout, glané chez Clopine, le grand Morel, le seul digne de Pierre. Son billet du 25 mars est tellement raccord avec ce qui précède!

mercredi 23 mars 2011

Blog, un poulpe qui se mouche.



Il n'existe pas qu'un monde où la cruauté et la folie s'expriment à coup de missiles et de kalachnikovs. Il y a une autre partie du monde où elle s'exprime à l'aide de tutus et de bikinis.
C'est aussi navrant même si les dégâts sont plus subtils et moins immédiatement appréhendés.
C'est chez Olympe lanceuse d'alerte que j'ai découvert le marché des petites filles "reines de beauté".

"Quand je vais rêver solitaire aux pensées des choses futures et bâtis des châteaux en l'air sans crainte et sans amertume, livré au plaisir de mes doux fantasmes, le temps me semble courir vite" (Robert Burton, Anatomie de la mélancolie, Gallimard Folio, cité par Cynthia Fleury La fin du courage, Fayard, ouvrage en cours de lecture.

Eric Chevillard défend assez bien l'usage littéraire du blog, (ne serait-ce que pour moucher le nez de Beidbeger, ce fat) comme le lieu d'action immédiate de l'écriture qui a sinon un temps de latence dû à la nécessaire maturation lente d'un ouvrage de plus grande envergure. Il cite notre PhA au nombre des écrivains blogueurs mais en oublie un certain nombre et quelque intervenaute ajoute une liste à la maigrelette que Chevillard propose. Je la reproduis ici, sans avoir encore exploré les blogs, mais je ne tarderai pas et vous pouvez vous y essayer.

http://gudule.over-blog.com/
http://www.lioneldavoust.com/
http://irenedelse.wordpress.com/
http://reves-de-cendre.over-blog.com/
http://fabrice-colin.over-blog.com/
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La lecture de cet article m'a donné du courage.

Allons, ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul.

dimanche 20 mars 2011

Ceux qui la décident ne la font pas.


Donc nous voici à nouveau en guerre. Nos beaux avions, notre si efficace porte-avions, nos missiles et tout et tout. Ça commençait un peu à rouiller. En Afghanistan, on ne peut pas s'en servir, on se bat au corps à corps (pas tout à fait quand même).

Oui, bien-sûr, on ne pouvait pas laisser le Caligula libyen continuer le carnage, mais dans ce cas pourquoi si tard et pourquoi pas au Yémen, au Bahreïn, en Côte d'Ivoire ?

Pour bannir la violence, il faudrait commencer par démonter les usines d'armement. Aussi impensable que d'arrêter le nucléaire ! Enfin, pour moi cela me semble la seule idée intelligente, mais je ne suis pas un stratège n'est-ce pas. Encore moins une.

Naturellement, ça n'a pas manqué. A l'occasion (du fiasco ?) des cantonales, un homme du Prez a (ab)usé de la situation pour rappeler qu'en temps de guerre, on espérait (avant d'exiger ?) qu'on se tint tous respectueusement en soutien du chef suprême.

Oh! Que je n'aime pas le tour que tout cela prend !

Version Chanson plus Bifluorée du texte de Francis Lemarque et la version d'icelui.

Allez, ne restons pas sur la version sombre du monde. Allons nous distraire intelligemment. We want sex equality, un excellent film social comme seuls les Anglais (Nigel Cole) savent les faire, pour raconter comment les ouvrières de Ford, en 1968, ont obtenu à travail égal salaire égal. Magnifique, Sally Hawkinds interprète celle qui mènera la grève jusqu'au bout.

Dernière chose, l'Europe veut faire disparaître la "médecine naturelle". Sus au lobby des industries pharmaceutiques. Signez la pétition. Je vais me faire une tisane, tiens.

mardi 15 mars 2011

Help !!!





Des soldats japonais à la recherche de victimes le 14 mars 2011 au milieu des ruines du village de Noda

Excusez-moi, mais j'ai un peu de mal à écrire quoi que ce soit alors qu'un peuple patauge dans la boue et affronte l'horreur nucléaire, après avoir vu s'engloutir sous les flots des villes entières.

Je ne sais que dire alors qu'un autre peuple se fait assassiner et que la communauté internationale se passe de main en main la patate chaude de l'art et la manière de ménager la chèvre et le chou.

Je ne saurais ergoter quand, au Bahreïn, les soldats de l'Arabie Saoudite viennent "mettre de l'ordre", déclarant la guerre aux manifestants chiites, soutenus par l'Iran.

Je me sens bien inutile pour décrypter ce qui se passe en Côte d'Ivoire d'où des milliers de gens cherchent à fuir la folie furieuse qui anime les partisans de l'un ou l'autre camp des chefs d'Etat ennemis.

Je suis atterrée de constater qu'en dépit des dérives actuelles, les gouverneurs du monde -notamment nos ministres de l'industrie et consorts- ne remettent d'aucune façon en question les partis pris tant énergétiques qu'économiques qui conduisent la planète vers la dévastation.

Serge Latouche considère que seule "la pédagogie des catastrophes" contraindra à réorienter nos choix économiques et politiques. Quel niveau de catastrophe devra-t-on atteindre pour éviter la catastrophe ultime.

Désolée. Rien de folichon, je le reconnais et guère l'envie d'épiloguer.

jeudi 10 mars 2011

Pour toi les petits matins mouillés


le violoncelle.jpg

Pour toi les petits matins mouillés, et le ciel lavé comme une aquarelle, le ciel qui a déteint, encore clair à l'ouest, et rapide, parcouru de grands nuages blancs, déjà violet à l'est, et sombre, troué par le point jaune du premier réverbère où s'accroche la vigne vierge. C'est mon offrande à ta jeunesse, au miracle que tu fus, un pan de ciel urbain, car je n'ai rien, j'ai les mains vides, j'ai tout donné à ceux que j'aime, et tu ne m'as laissé que cette rue et cette goutte de pluie qui brille sur une pivoine.

Offrande II Bernard Delvaille. Poëmes (1951-1981) Seghers.

Photo. Henri Zerdoun

Je pars pour quelques jours voir si le printemps se prépare à Paname.

mardi 8 mars 2011

Melting potesses




Il ne faut pas écrire sur le 8 mars, ça fait mauvais genre.

Aussi, pour ce 8 mars, je préfère laisser place à un melting pot de potesses qui me plaisent à plus d'un titre et pour divers motifs. A découvrir si vous ne les connaissiez déjà.

Elles ci-devant, ce sont les "locales" de l'ébranleuse.

Elle c'est La Loeb qui nous offre une excellente introduction au propos du jour.

Elle c'est la Frédérique Elkamili, elle a un oeil inouï pour capter la beauté au quotidien et je ne suis pas certaine qu'elle soit si ravie de paraître en cette galerie.

Elle c'est la Clopine qui est reviendue après une cure de silence.

Elle, c'est une des voix féminines d'Afrique, Aminata à l'écran et Aminata à l'écrit.

C'est tout pour aujourd'hui, je ne voudrais pas abuser et vous contraindre trop longtemps à une compagnie exclusivement féminine.

La dame en mauvaise position en illustration c'est Olympe de Gouges qui avait osé prétendre que puisque les femmes montaient à l'échafaud, elles devaient pouvoir participer à la vie politique. Elle est en effet montée à l'échafaud en 1793. Je la préfère ci-dessous, quand elle a encore toute sa tête