La Sorcière : Tu penses utile et subtil de nous farcir les méninges avec tes histoires de révolution ?
ZL : Je crois indispensable de m'y intéresser et insensé de l'ignorer.
La Sorcière : Que penses-tu donc qu'il risque de se signaler, au bout du bout de ces effervescences ?
ZL : Je ne sais pas, mais je trouve les propos bien jouissifs. Tiens par exemple ce George Contogeorgis citoyen athénien dont je sélectionne au hasard un extrait du discours au sujet des allégations des Indignés de la place Syntagma : l 'Assemblée populaire de la place Syntagma, en Grèce, vient d'adopter un manifeste destiné à rendre le pouvoir politique à une «société des citoyens» reconstituée. Je connais bien la place pour avoir habité à Athènes et je pense à tous mes amis de là-bas. Sélection donc : Que la justice soit saisie de toutes les affaires d'immunité et de scandales apparues depuis 1974. Par nature, les affaires relevant de la responsabilité des hommes politiques ne sont pas prescriptibles. Hé, hé, du boulot pour les tribunaux populaires, Lagarde, Tapie, and so and so, gare à vos miches !
La sorcière : Tu rêves ma pauvre fille, crois-moi ! Depuis la nuit des temps les puissants tiennent le haut du pavé,
ZL : Ouaip! Mais leurs paillettes n'ont jamais été aussi ternes et ridicules. Tout le monde commence à trouver le 4X4 gerbant et l'affichage du clinquisme signe de pauvreté mentale.
La Sorcière : En es-tu sûre ?
ZL. Non. Mais je déniche des signes encourageants comme ça ou ça.
La Sorcière : Voui, elle est mignonne la Parisienne, mais on n'a jamais vu que les rigolos aient changé le cours du monde.
ZL : Ma Sorcière bien aimée, sans les rigolos nous eussions glissé dans la neurasthénie profonde et attenté à nos jours par milliers.
La Sorcière : Quant à tes cahiers d'espérance! ouh là là ! Je vois bien le propos, passer des cahiers de doléances aux cahiers d'espérance, c'est faire un joli jeu de mots. Décidément ces vieux sorciers (Hessel, Alphandéry, Morin, NDR) ont la peau dure.
ZL : Je les aime bien, sont plutôt Merlin l'Enchanteur que Mime. Merlin et Mime sont des illustrations pertinentes après tout : des règles édictées qui ne sont pas respectées (Mime), le sens du bien commun (Merlin) versus l'absurde violence de l'égoïsme (pour ma part, je regrette que la méchante soit une, juste comme d'hab, NDLR).
La Sorcière : Ah, ça ! Les sorciers sont des bienfaiteurs, les sorcières des malveillantes, depuis si longtemps dans l'imaginaire tordu des sociétés du Dieu à barbe.
ZL: Justement, il est temps de retrousser nos manches pour arrêter les massacres.
La Sorcière : Eh bien ma petite, bon courage! Y'a du pain sur la planche!
ZL: Tu pourrais donner un coup de main, non ?
La Sorcière : Mais je n'arrête pas de donner des coups de main !