dimanche 25 avril 2010

Paris. Des plantes et des oiseaux.

J'ai trouvé les allées du Jardin des Plantes un peu tristes. Peu de plantations, à part une bordure de pavots. je ne sais pourquoi, le lieu semblait négligé.



Il y avait bien au loin cette masse rose, qui grossissait alors que j'avançais dans sa direction. Il s'agissait d'un Prunus serrulata au meilleur de sa floraison.



Je n'ai fait que traverser le Jardin des Plantes mais il me semblait que le lieu n'était plus entretenu. Etait-ce seulement une affaire de saison ou une restriction de personnel sur le vieux Musée dans son ensemble. "Il a trouvé que c'était poussiéreux" disait une mère à un père qui, semblait-il, venait de les rejoindre après leur visite de la grande galerie de l'évolution. Ben forcément, hein tout ça c'est vieux, très vieux. Je me demandais combien de temps encore les serres seraient visitées. C'est l'année de la biodiversité. Une année ? Et après ?

Je venais de m'offrir un plaisir-souvenir, un repas au restaurant de La Grande Mosquée de Paris, un endroit délicieux où j'avais interrompu ma dégustation, pour capturer par l'objectif les moineaux eux-mêmes occupés en toute tranquillité à se rassasier des miettes, soit un vrai festin pour leurs minuscules estomacs.




N'étant pas moi-même musulmane, j'ai toujours aimé ce lieu où je retrouvais mes amies pour un hammam suivi d'un thé et de quelque patisserie. Patios ombragés, fontaines, mosaïques. Pourquoi cet art de vivre devrait-il être méprisé au prétexte que l'islamisme rugissant nous pourrit la vie et que l'intégrisme essentiellement porté par des hommes qui en tire leur pouvoir de domination sur l'autre moitié de l'espèce est devenu une caricature sanglante d'une spiritualité qui a par ailleurs inspiré de grandes réalisations.
Merci à Floréal pour ce lien qui hélas nous rappelle que les femmes sont les martyres de ces religions mortifères. Non, "c'est pas normal des tueries pareilles".

mercredi 21 avril 2010

Paris. Au bord du canal, fièvre du samedi.



Paris sera toujours Paris. Il n'empêche, j'ai pu constater quelques modifications profondes. Ainsi le canal de l'Ourcq. Du temps où j'habitais rue de Joinville, c'était un lieu très peu attractif, bordé d'immeubles gris, entrepôts et autres lieux de labeur. Je m'y suis promenée samedi, on y a installé des restaurants, l'Holidays Inn vous y accueille à partir de 110 euros la nuit. Le petit noir vous brule le gosier à raison de 2euros 80, à moins que vous ne choisissiez d'embarquer aux antipodes pour un prix plus doux. Ce que j'ai fait.



Puis j'ai continué ma promenade.

En approchant de la Rotonde de la Villette, j'ai bien remarqué sous des piliers des matelas entassés à peine masqués par des guenilles placées en rideau et noté également que la plupart des gens passaient à l'arrière, évitaient cette partie de la promenade Signoret Montand (sissi, ils ont donné leur nom à cet endroit propice au campement SDF).

En passant devant le cinéma MK2, Quai de la Seine, j'ai pris plaisir aux citations.



Comme je dépassais le cinéma, je tombai sur une scène qu'on aurait pu croire tirée d'un film. Quatre types campés sur la hauteur séparée du quai par une dizaine de marches se hurlaient des insultes. Deux d'entre eux ont dégringolé les marches, l'un s'est emparé d'une bouteille, a ajusté un des clochards resté sur la hauteur et l'a atteint en plein visage, lui explosant la joue et lui criant "T'es mort", comme dans un jeu d'enfant. Le deuxième, un grand Noir s'est alors tourné vers nous et on a pu voir qu'il avait le visage en sang.
Il est venu se laver en prenant l'eau de la fontaine puis est reparti à l'attaque, armé de bâtons.



Le malaise grandissait chez les badauds mais en quelques minutes, alors qu'ils s'étaient rapprochés et se menaçaient de coups de batons, des flics en civil se sont rués sur les belligérants, révolver au poing et les ont fait se jeter à terre, les maintenant de la sorte jusqu'à ce qu'une voiture de police déverse les renforts, en uniforme, qui ont passé les menottes à deux des combattants (un dans chaque camp). Les pompiers sont intervenus quasi immédiatement et ont commencé à soigner le Noir au visage ensanglanté, tandis que le clochard moins touché, se carapatait sans que personne ne s'y oppose et que les deux autres se tortillaient à terre, les mains menottées derrière le dos.
Une jeune femme me commentait la scène. Elle habitait à Paris depuis un an. Cet endroit est -disait-elle- un lieu de trafic et il existerait une guerre larvée entre police nationale et police municipale qui aboutirait à laisser se développer une zone de non droit. En tout cas, pensais-je, elle est truffée de policiers en civil qui interviennent en jaillissant de la foule installée paisiblement aux alentours. Je n'ai pas attendu la clôture de l'algarade. Je suppose que tout le monde a été embarqué. Sauf, le clochard évaporé. Au total deux voitures de Police, deux de pompiers, des flics en civil, et les veaux sont bien gardés.

mercredi 14 avril 2010

Les recettes de la sorcière du placard aux balais (suite)

- Bonsoir o' Lumière des tréfonds
- Vous me dérangez dans mes méditations. Quel en est le motif ?
- C'est que, Subtile Gorgone, la planète menace de s'enflammer au motif que rien ne va plus, que les dés sont pipés, qu'on n'y voit plus très clair, que satire et hagiographie s’entremêlent et s'annulent, exultation et dépression alternent et nous épuisent, inondations succèdent à tremblements de terre, nous ne savons plus où donner de l'urgence, bref nous souhaiterions que votre sagacité nous désigne ne serait-ce qu'un tout petit, minuscule sentier de crête entre tous ces chaos.
- Le chaos est la nature première du monde.
- Sans doute, mais Sublime Protectrice, comment conjurer ces oracles qui nous annoncent une mort par extinction lente et douloureuse ?
- Il se peut qu'elle soit rapide et presque indolore.
- Que nous conseillez-vous pour échapper à un destin si funeste.
- Croyez-vous qu'il m'importe de secourir une engeance coupeuse de tête? Ça non ! Débrouillez vous puisque vous ne savez pas échapper à l'embrouille. Il est bien temps de consulter une fois que vous avez prétendu tout savoir sur tout, tout gouverner sans une once d'humilité, tout posséder sans remise. Allez, ne venez pas pleurnicher au bord des gouffres. Mettez à contribution votre fameuse "raison", peut-être saurez-vous en tirer un brin de bon sens, vertu que vous avez tenu en mépris ces derniers siècles. Et maintenant, retirez-vous, je retourne à mes occupations.


Petit ajout du 15 avril
La sorcière part quelques jours. Elle a envie de vous confier un petit dilemme, le voici:
Chaque intervenaut est salué ici d'une réponse. Une façon d'adresser un message de réception à minima, parfois d'entamer un débat. Cette méthode (ou cette manie) qui n'est pas pratiquée par tous les blogueurs est diversement appréciée. Pour ses détracteurs (le mot est trop fort), ce serait une façon d'avoir le dernier mot, une pratique d'institutrice qui rectifie la copie.
Je suis donc perplexe. Comme je ne pourrais pas avoir accès à mon blog pendant quelques jours, prenez la liberté de vous exprimer (ou non) sur ce point, juste pour me permettre de me faire une idée. Appelons ça une consultation.

dimanche 11 avril 2010

Capture


« Ce que je suis ? Je vais vous le dire et c’est très simple. Je suis un homme qui écrit dans une chambre, tout seul, et qui ne s’inquiète pas du destin de ses œuvres, qui ne se laisse jamais troubler par le tapage, l’admiration ou la colère que ses œuvres peuvent un jour susciter. Pour tout dire, un homme qui ne demande rien aux hommes, sinon de l’amitié, quelque tolérante compréhension. »

Michel de Ghelderode, Les entretiens d’Ostende

Je viens de retrouver dans mes archives cette capture dans une présentation de Tania Textes et prétextes.

Je n'écris pas , du moins rien qui ait vocation à être publié. Je travaille mais ce n'est pas pour alimenter ce blog. Je le nourris donc grâce aux provisions glanées au cours de ces derniers mois.

En attendant de revenir avec du grain à moudre.

mercredi 7 avril 2010

Hymne à l'oisiveté


Le paresseux

Accablé de paresse et de mélancholie,
je rêve dans un lit où je suis fagoté
Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté,
Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie.

Là, sans me soucier des guerres d'Italie,
Du comte Palatin, ni de sa rouauté,
je consacre un bel hymne à cette oisiveté
Où mon âme en langueur est comme ensevelie.

Je trouve ce plaisir si doux et si charmant,
Que je crois que les biens me viendront en dormant,
Puisque je vois déjà s'en enfler ma bedaine,

Et hais tant le travail que, les yeux entrouverts,
Une main hors des draps, cher Baudoin, à peine
Ai-je pu me résoudre à t'écrire ces vers.

Saint-Amant (1594-1651)

A peine ai-je pu les reproduire...
Spéciale dédicace aux flemmards et autres adeptes de la procrastination

Illustration Vénus endormie Paul Delvaux

dimanche 4 avril 2010

Les filles de joie, Florilège


Pour faire suite au post précédent, je ne pouvais me priver du secours de ce brave
Georges. Si vous voulez chanter avec lui, comme au karaoké voici les paroles. Sinon, ça fonctionne très bien sans musique, en élégie élémentaire.
Bien que ces vaches de bourgeois
Les appell'nt des filles de joie
C'est pas tous les jours qu'ell's rigolent
Parole, parole
C'est pas tous les jours qu'elles rigolent

Car, même avec des pieds de grues
Fair' les cents pas le long des rues
C'est fatigant pour les guibolles
Parole, parole
C'est fatigant pour les guibolles

Non seulement ell's ont des cors
Des œils-de-perdrix, mais encor
C'est fou ce qu'ell's usent de grolles
Parole, parole
C'est fou ce qu'ell's usent de grolles

Y a des clients, y a des salauds
Qui se trempent jamais dans l'eau
Faut pourtant qu'elles les cajolent
Parole, parole
Faut pourtant qu'elles les cajolent

Qu'ell's leur fassent la courte échelle
Pour monter au septième ciel
Les sous, croyez pas qu'ell's les volent
Parole, parole
Les sous, croyez pas qu'ell's les volent

Ell's sont méprisées du public
Ell's sont bousculées par les flics
Et menacées de la vérole
Parole, parole
Et menacées de la vérole

Bien qu'tout' la vie ell's fass'nt l'amour
Qu'ell's se marient vingt fois par jour
La noce est jamais pour leur fiole
Parole, parole
La noce est jamais pour leur fiole

Fils de pécore et de minus
Ris pas de la pauvre Vénus
La pauvre vieille casserole
Parole, parole
La pauvre vieille casserole

Il s'en fallait de peu, mon cher
Que cett' putain ne fût ta mère
Cette putain dont tu rigoles
Parole, parole
Cette putain dont tu rigoles

Celles-ci le chantent d'ailleurs et elles sont de Toulouse, o' Toulouse. Les filles de joie

Ici, il s'agit de l'enfer des filles de joie à la frontière germano-tchèque . Edifiant

Enfin pour satisfaire mon goût des contrastes je propose à ma droite celles qui, prétendant défendre un nouveau féminisme "décomplexé"se dénudent dans Le cabaret des filles de joie
A ma gauche Les filles de joie de la pensée 68. Il s'agit d'un numéro de Multitudes, une revue trimestrielle. Ce n° 12 date de 2003, mais la revue existe toujours. Je dois avouer que le titre m'a tiré l'oeil et que je me suis contentée de lire l'article d'introduction d'Anne Querrien. Guattari a sonné l'alarme en 1981, nous allions entrer dans une période de glaciation. Le numéro 40 du printemps 2010 nous le confirme " Big Brother n'existe pas, il est partout". Vous voilà prévenus. Sinon, les oeufs, les cloches, l'homélie de Benoit, tout ça, c'était bien ?

La photo, je l'ai trouvée sur ce blog, ainsi vous avez en ce dimanche saint tout de même une bribe (et quelle!) de Vent des blogs

jeudi 1 avril 2010

Réouverture des maisons closes: la burqa y est interdite.


Ca y est! Les maisons closes sont ouvertes!

C'est un misérable poisson d'avril, mais provisoire peut-être, car 70% de mâles les plébiscitent et 49% de femmes (on croit rêver!) dont sans doute 100% de «travailleuses du sexe » qui peuvent considèrer comme Wonderzone que cela offrira

-de meilleures conditions sanitaires pour les travailleurs et leurs clients (lieux propres, accès à la contraception, suivi médical constant...). - la possibilité de cotiser pour la retraite. - une plus grande sécurité dans l’exercice de la profession. - un plus grand contrôle et une réduction de la prostitution clandestine. - une reconnaissance et une réhumanisation des travailleurs du sexe qui sont encore aujourd’hui déconsidérés ou mal considérés dans notre société. - une levée des tabous liés au travail du sexe. etc..

La prostituée c’est « la patate chaude » si je puis me permettre ce mauvais jeu de mot. Considérer que le sexe n’a pas vocation à être vendu, pas plus que le cerveau à être rendu disponible c’est être rangé dans le camp des puritaines effarouchées ou des chiennes de garde hargneuses. Il n’y aurait plus que 10% d’opposants absolus ! Misère!

La prostitution, c'est de la soumission, de la domination et de l'exploitation. Ce n’est pas moi qui le dit mais un homme Bernard Lemettre, Président du mouvement du Nid qui accueille des femmes victimes de violences. Et s’il y a bien une violence faite aux femmes c’est la mise sur le marché de leur corps, les exposant à la libre disposition (moyennant monnaie, dont une maigre partie reste aux mains de la gagneuse, le reste au mac et à l'Etat) par des mecs pas toujours « d’équerre », ni bien ragoutants, voire très fêlés.

La prostitution, « le plus vieux métier du monde » est coextensive de la « plus vieille exploitation du monde », celle des femmes et de la plus ancienne hérésie, le désir de domination. Dominer la nature, dont les femmes, c’est l’obstination absolue de l’engeance.

La prostitution c’est aussi le résultat d’une inégalité perpétuée dans l’accès à un salaire correct pour un travail supportable, alors que ce sont les femmes qui sont toujours assignées aux temps partiels sous payés pour des boulots pourris, sans aucune reconnaissance sociale.

Que des femmes ou des hommes utilisent leurs corps à des fins vénales, c’est une pratique répandue et pas seulement des secrétaires avec leurs patrons, à des niveaux très élevés dans la hiérarchie sociale. Maintenant que les femmes accèdent au pouvoir, elles peuvent s’offrir de mignons gitons jeunes, beaux et pas forcément cons à la fois. Pourquoi pas. Chacun fait ce qui lui plait pour les raisons qui le regardent et dans les conditions qui lui conviennent. Moi, ça me débecte, mais ça ne regarde que moi.

A part ça qu’il puisse exister des maisons dites de rendez-vous où hommes et femmes, consentants se rencontrent pour des parties fines, il n’y a rien à redire, les clubs échangistes sont là pour ça. Ou alors imaginer la parité au bordel, les joyeux bordeaux qu'avait inventés Christiane Rochefort dans Archaos

En revanche les maisons closes ne sont rien d’autres que des hypermarchés du sexe, où « les petites mains » et les "petits culs" sont exploités sans vergogne. La réouverture ce serait signifier que nos sociétés considèrent qu’il est normal qu’un être humain détruise en le galvaudant ce qui fait de lui un être de désir et de liberté.

Oui, je sais pour un premier avril, ce n'est pas rigolo, mais voilà, la rigolade obligatoire c'est pas mon truc. Pour conclure et en écho au buzz de Mélenchon dont j'approuve la colère (après la burqa, les maisons closes, foutez nous la paix les roquets) et qui a provoqué dans la volière des cris d'orfraie ou d'effraie, un lien vers une harangue qui était en effet très visionnaire, même si elle semble éloignée du sujet. Pas tellement en fait. Au contraire. Dis-moi qui tu exploites, je te dirais qui tu es.

Ah oui, j'oubliais c'est une femme , Chantal Brunel, députée UMP qui s'est chargée de la besogne. Misère! Qu'il est long le chemin.

Photo. Musée de l'Erotisme; Expositions temporaires. Les maisons closes


dimanche 28 mars 2010

Vent des blogs 52. Avis de tempête


Le numéro 52 signifie que j'ai consacré autant de dimanches à la rédaction de ces billets, soit une année complète et même un peu plus, j'ai dû en sauter quelques uns puisque j'inaugurai cette série le 22 février 2009
de la façon suivante :
Pour lutter contre l'éphémère, je me propose de réaliser chaque semaine, le dimanche de préférence, sauf empêchement pour cause de mieux à faire, un résumé de mes coups de cœur ou de sang, au fil de ma lecture des postiers de la blogosphère. Leur ordre d'apparition n'obéira à aucune hiérarchie, voire souffrira de tête-à queue chronologique, de coq à l'âne et autres figures interdites.

Je présentais quelques uns de mes premiers complices et qui le sont restés Le Chasse -clou, Dom A et l'ami Bohren qui fut mon premier lecteur.
Chez Chr. B, (Lettres libres) j'ai glané ceci , (L' Auto-friction, 19/02, mais tout est bon chez le Christophe), un florilège de la jactance de têtes brûlées :
On s'éclate au lieu d'on s'amuse ;
on a cassé
au lieu d'on a rompu ;
je m'arrache
au lieu de je m'en vais ;
j'hallucine au lieu de c'est incroyable ;
j'y crois pas au lieu de c'est extraordinaire ;
c'est d'enfer au lieu de c'est inouï... ?
Et ne disent-ils pas que c'est clair quand plus rien ne l'est ?

On aura compris que ce rappel est ma façon de lui exprimer mon plaisir à le retrouver alerte et égal à lui-même. après plusieurs mois d'absence.

Jusqu'au numéro 7, le Vent des blogs se déclinait par son numéro. Au septième, j'ajoutais un titre en l'occurence Tout à l'égo. Zoë fait son coming out
Le 24 mai, sous l'intitulé Ni héros, ni martyr, découverte au travers des Lettres libres, Sophie K, qui partage un site avec une belle palette de talents. Strictement confidentiel ne l'est pas plus que d'autres et pas moins. Incidemment ce blog va changer complètement pour ressembler davantage à celle qui l'anime. De collectif il deviendrait plus personnel. Si vous voulez voir à quoi il ressemble avant qu'ils cassent tout, cliquez.

Le 18, Lettre sur le bonheur, Des choses plus légères donc, que j'ai pillé en fréquentant la déesse de la spiritualité (l'une des) et ses commentatrices (oui je sais, sexisme de la langue) et leurs liens. Ca donne une petite virée en poésie érotique, et d'un et de deux. Celle-ci est passablement coquine aussi, elle est d'enfer.

Etc etc...

Que les autres me pardonnent, tous ceux qui ne pourraient être cités, et qui se trouvent dans la blog liste. Certains se sont rencontrés sous l'arbre (ce qui est d'une grande banalité, c'est la règle commune), sauf peut-être que je donnais à voir un de leurs écrits, une de leur photo et les liens vers leur blog.

Au-delà de ceux que je fréquente régulièrement (aux déjà cités ajouter annadesandre, frédaime, Luc, JEA, Cactus, Clopine, Kouki, Dexter et j'en oublie encore) de nouveaux arrivent, d'anciens ne viennent plus, la vie des blogs quoi.

Cette année de vagabondage aura été très riche en découvertes (textes, musiques, images, points de vue, humour -énormément-, informations de toutes sortes). En amitié aussi.
Mais, il y a un mais, le vent des blogs m'a mobilisée tous les dimanches et partiellement les jours précédant sa réalisation. Ce rendez-vous que je m'étais imposé à jour fixe m'obligeait. Je m'étais donc donné l'échéance du numéro 52 pour plier les voiles.

Je vais continuer à publier mais peut-être à un rythme moins soutenu et surtout non contraint par une date limite. Et je ne manquerai pas de mettre en partage mes coups de coeur.

Un dernier lien pour la route ? Ce sera un clin d'oeil en écho aux billets sur l'humour au féminin. Voyez comme ma chasse est maigrichonne. je n'ai dans ma besace que ça: Les pintades La pintade est une femme qui n'a rien d'une bécasse. Qu'elle disent!

Illustration

NB, Il existe un excellent compilateur de liens, Onc' Paul, qui réalise un mensuel "Bric à blog". celui de mars vient de sortir et il décoiffe!


vendredi 26 mars 2010

Les zéros sont fatigants



Ca recommence! Les urnes ne sont pas encore rangées dans les soutes que nos marathoniens du bulletin de vote se jettent sur la piste. Ils me fatiiiiiguent !!!! C'est abyssal ! Les journaux alignent les concurrents de notre impayable Prince du pire, ils spéculent. Le Villepin a-t-il des chances ou bien va-t-il faire capoter la droite ? Ne pas oublier le "jeune" Copé et le Bordelais et ... celui qui la boucle mais n'en pense pas moins. Va-t-on garder la Martine ou récupérer le FMIste Dominique, mais la Ségo, elle ne va pas s'asseoir sur son score faramineux et gnagnagna.
Qu'ils nous lâchent un peu! Tous, aussi bien les prétendants que nous, les électeurs éventuels. Les médias sont responsables aussi de l'abstention. Ils nous saoulent.

Dernière péripétie : Cohn Bendit lance une "coopérative politique" une structure pérenne et souple à la fois, capable d'élaborer des positions collectives et de porter le projet écologiste, sans s'abîmer dans la stérilité des jeux de pouvoir ou la folle tempête des ego en compétition". (Euh Daniel, ça va l'égo? pas trop poussif quand même!)

Si seulement on pouvait enfin se débarasser de "la folle tempête des égos en compétition ". Si on pouvait une fois pour toute éradiquer le chefaillisme qui règne partout. La Président de la République devrait être ce que Chirac fut pendant son dernier mandat : un type qui inaugure les manifestations, reçoit ses homologues pour des conversations entre gens civilisés et ne se mèle pas d'autre chose que de veiller au bon fonctionnement des institutions démocratiques.(Oui, bon, j'embellis, mais il me semble que c'est ce qu'on lui a reproché non ? Alors que moi je le trouvais à sa place).
Et pour le reste, ce sont les assemblées qui doivent faire le boulot. La démocratie n'a pas besoin d'un chefaillon qui décide mais d'intelligences qui se coordonnent et fournissent les éléments d'analyse et de synthèse. Les Régionales n'ont pas mobilisé alors que ces assemblées proches des réalités locales sont les mieux placées pour favoriser les articulations utiles au service public tout en préservant l'initiative privée (et en favorisant les féodalités locales, je sais ). De plus, c'est un niveau politique qui actuellement s'est efforcé (ou plutôt a été contraint )à la parité. Alors qu’en 1998, 27,5% des conseillers régionaux étaient des femmes, elles sont un peu plus de 47,6% six ans plus tard dans les mêmes assemblées. En imposant des listes paritaires où doivent alterner une femme / un homme, la loi a contribué à féminiser les assemblées régionales mettant ainsi à mal la discrimination quantitative dont sont victimes les femmes. Bon, ne rêvons pas leurs attributions sont surtout dans le social, la culture. L'aménagement du territoire, l'économie etc c'est encore les hommes qui captent.
Ce niveau devient pertinent pour donner à la démocratie les moyens du débat à condition de l'aménager c'est à dire d'organiser les façons dont le citoyen peut secouer ses représentants quand ils oublient leurs engagements ou susciter les débats, voire des votes sur des sujets qui les concernent. C'est à partir de ces assemblées que les citoyens pourraient désigner leurs porte-parole dans les assemblées nationales. Ministres et premiers ministres devraient être sous le contrôle des assemblées et non désignés par un individu et un seul avec tous les risques d'effet de cour auxquels nous assistons actuellement. La composition de cet exécutif serait donc le reflet de la diversité des opinions au lieu de cette règle militaire "tous derrière le chef". Quand le chef délire (étymologie, sort du sillon), il n'existe actuellement pas de moyen réel de le démettre.

Pour commencer à modifier le paysage politique, il faudrait changer d'imaginaire, cesser de se représenter le peuple comme une meute qui demande un chef de meute, dégager le chefaillisme et instituer la prise de décision ascendante, abandonner la culture du château fort pour enfin adopter celle du réseau. Nos structures sont archaïques, le parti est une vieille chose. Alors quoi à la place ? Une coopérative ? Mouais.
Illustration Charlemagne et son armée contre les sarrasins en Espagne (miniature d'un manuscrit du XVe, bibliothèque nationale de Turin)

mercredi 24 mars 2010

La belle mine de Germinal et la pianiste amoureuse des loups



Le jeune homme à l'image m'a séduite immédiatement quand je l'ai découvert dans les Carnets de JLK qui lui consacre un article chaleureux.
J'ai bien évidemment cherché sur le web Germinal Rohaux, (c'est son nom) et j'ai été très impressionnée par ses photographies, notamment celles d'adolescents . Il a réalisé deux films dont je n'avais jamais entendu parler Icebergs et Des tas de choses. Je vais essayer de voir ces deux oeuvres sensibles.
Je n'ajoute rien et vous laisse le soin de vous intéresser si comme moi, ce visage vous a émus.


Autre talent et touchante beauté Hélène Grimaud. La pianiste aime les loups, portrait de cette jeune femme lumineuse.

dimanche 21 mars 2010

Le Vent des blogs 51. Insoutenable légèreté de l'air

(Paolo Pellegrin, Magnum)

J'emprunte cette photo au blog de Pascale Clark. J'aime bien le ton de la journaliste, je ne connaissais pas le blog. Voilà qui est fait avec, de façon inaugurale, cette photo de l'envol en illustration d'un billet intitulé Apesanteur. Ils me font penser aux personnages de Folon ces deux rêveurs -nageurs de l'azur. C'est le printemps.
En contraste total la vidéo qui suit : Une démolition inachevée. Je crains une comparaison oiseuse avec un certain parti qui ce soir risque de ressembler à ce spectacle, les rires au moins aussi bruyants.
Ce serait préférable plutôt que d'assister à un concours d'ignominies telles que dépeintes par Celeste. Vont-ils s'en laver les mains ?
En attendant, on assiste à une gentrification des quartiers qui, grâce à la loi Borloo, vont revenir dans le giron de la classe moyenne. Il faut reconnaitre que certains quartiers sont vraiment trop proches du centre ville et des commodités pour être durablement dévolus au logement social. On fait sauter quelques immeubles pour éclaircir, on applique de "la mixité sociale " et le tour est joué. (Où sont passés les anciens habitants ? Secret défense!).
Je ne regarde pas la télé mais je n'ai pu échapper à l'information : la télé tue. Le zapping de Canal + en date du 21 mars a sélectionné quelques morceaux du remake de l'expérience de Stanley Milgram, au milieu d'autres infos comme celle de la femme qui a décidé de battre le record de poids (400 kilos et des brouettes) tandis qu'en Italie, un concours de pouffes sévit pour sélectionner des candidates à la célébrité. Etc. Je ne regrette pas d'échapper à ces horreurs.

Un blog a attiré mon attention, Mes relations textuelles. Sous l'intitulé Aquoibonnisteries, une certaine Laure K (je collectionne les K* ) se demande pourquoi on finit par ne plus croire en rien.
Pourquoi, oui pourquoi ?

Des fois, en période de léthargie ou de stupeur, je me jetterais dans l'accélérateur de particules pour forcer la collision de mes atomes personnels. Capituler de plaisir, c'est bien la seule capitulation qui vaille. Ce lien je l'ai glané chez le "chasseur cueilleur d'étincelles " et je lui ai emprunté la photo ci-dessous. J'ai trouvé que le personnage là qu'on aperçoit et qui semble se ratatiner à la chaleur ressemblait à not' bon maître ou à son premier sinistre, on distingue mal, il est vrai. Illusion sans doute mais c'est le printemps, l'optimisme est de mise.


Eric Mc Comber.


*Pour découvrir mes K, cliquez ici, ici et ici.

Dernière minute : 17%, pour le FN (en moyenne, là où il s'est maintenu) selon des estimations de début de soirée. Le chef du parti, Jean-Marie Le Pen atteint 22,5% en Provence-Alpes-Côte d'Azur et sa fille et vice-présidente Marine 22,2% en Nord-Pas-de-Calais.
Pas de quoi être optimiste finalement, même si la France s'affiche en rose (bonbon?).

vendredi 19 mars 2010

Les recettes de la Sorcière du placard aux balais

Bonsoir, votre Gracieuseté.

Il est tard. Je m'apprêtais à éteindre le feu sous mon bouillon de onze heures. Que me voulez-vous ?

Notre planète boursicote. Un nombre invraisemblable d'atomes et d'entités sociales se consacrent exclusivement à cette marotte. Pendant qu'ils pianotent et parlotent, un nombre non moins hallucinant et même extravagant d'atomes et d'entités sociales pataugent et expirent. Selon les experts patentés ou auto-proclamés, ces deux phénomènes seraient corrélatifs. Que faire, o' grande prêtresse ?

Réduire le nombre de boursicoteurs à un de ces cercles fermés et inoffensifs de joueurs de bridge ou de crapette. Et pour cela limiter la circulation d'argent et augmenter les échanges démonétisés.

Mais c'est impossible o' ineffable succube !

Pourtant il semblerait que sans vos petits ruisseaux ils ne pourraient espérer leurs riviéras. Vous êtes nombreux, ils sont une poignée.

Tout en haut une poignée mais vous ne comptez pas les intermédiaires.

Eh bien commencez par ceux-là. Raccourcissez, étrécissez, qu'ils n'aient plus d'espaces où poser leur pompe à phynance.

C'est très difficile o' subtile pythie.

Un peu de nerf, c'est ce qui vous manque et un peu d'imagination aussi. Cessez de reproduire les vieilles bévues et de baver sur les mêmes colifichets que vos prédécesseurs.

Mais comment o'délicate visionnaire ?

Changez de focus et de focale, retirez vos œillères et détachez votre collerette.
Maintenant, excusez-moi, je dois me livrer à mes ablutions. Pour ce soir, ce sera tout.

Illustration Sorcière

mercredi 17 mars 2010

Humour féminin



Valérie Pécresse en campagne, entourée de ses colistiers. On lui demande une blague. Alors, là, au milieu de ses compères, elle sort une blague éculée sur la fainéantise corse (je vous l'épargne, elle est très connue mais elle est vraiment nulle). Elle aurait pu en profiter pour leur en placer une de ce type :
"Quelle différence y a-t-il entre un homme et un chat ? Aucune; tous les deux ont peur de l'aspirateur".
ou encore
Dans son bain un petit garçon de trois ans examine ses testicules."Maman" demande-t-il "C'est mon cerveau ? " "Pas encore" répond-elle.
Mais ça ne les aurait pas fait rire, ni les spectateurs pour qui cette scène avait été concoctée pour "détendre l'atmosphère " sérieusement plombée pour l'UMP.
L'humour féministe ne fait rire que les féministes parait-il.
Michel Tournier, dans "Le vent paraclet" classait les formes d'humour en trois catégories : l'humour rose, gaudriole, histoires de cocus etc., l'humour noir qui plaisante avec la mort et l'humour blanc, humour de l'absurde. Cette dernière catégorie a ma préférence. C'est celui de Buster Keaton, de Tati. La résistance du monde à l'obstination et à la candeur de l'homme à tenter de le domestiquer. Pour Keaton, ce sont les machines et les forces de la nature, mais aussi bien-sûr la violence des hommes. Pour Tati c'est le monde de l'artifice et de la démesure, des conventions.

Qu'en est-il de l'humour au féminin ? "Humoresques" "revue (qui) se propose d'être un lieu d'expression pluridisciplinaire des recherches concernant les différents genres du risible, introduit le numéro 11 consacré aux "rires au féminin de la façon suivante "La littérature comique est l'œuvre presque exclusive d'auteurs masculins pendant plus de 2000 ans. La pratique de l'écriture comique par les femmes, à quelques exceptions près, coïncide avec le début de leur accession à l'émancipation au tournant du 20ème siècle.

L'humour, a été longtemps considéré comme pouvoir masculin parce qu'il est fondé sur la distance légèrement surplombante (la hauteur) que nécessite la dérision. Sabine Melchior-Bonnet note que le rire, ce petit séisme qui défigure le visage et révélait des bouches édentées jusqu’à la fin du XIXe siècle*, offensait les canons de la beauté. Ensuite parce que, venu des entrailles, le rire contrevenait à la pudeur et à la bienséance. Enfin, parce que l’hilarité est incontrôlable et que l’hystérie, maladie longtemps réputée féminine, guette toujours la femme qui rit.

Depuis qu'elles ont enfin le droit et de rire et de faire rire, les femmes se sont emparées de tous les registres. Elles ne négligent pas la gaudriole, elles peuvent rire de la mort et exceller dans l'absurde (chère Zouc!). Il me semble qu'elle sont plus volontiers prêtes à se moquer d'elles-mêmes, notamment de cette obsession où les femmes se trouvent d'être belles à tout prix et à tous les âges (Roumanoff, les Wamps). Cette autodérision est une autre façon de combattre les préjugés qui persistent sur la "vraie" femme", sur le "prince charmant" et sur cette égalité des droits qui tarde à s'installer.
Alors vive l'humour et je ne crois pas qu'il soit si féministe, sauf à imaginer que les hommes ne sachent pas rire d'eux-mêmes. Une dernière pour conclure mais qui ne fonctionne qu'en anglais.
Un anglais sommaire suffit pour la décrypter et franchement elle est bien légère. On aimerait que les blagues machistes soient aussi délicates.
De l'importance de la virgule An English professor wrote the words, "Woman without her man is nothing," on the blackboard and directed the students to punctuate it correctly. What wrote the men ? "Woman, without her man, is nothing." And the women ? "Woman! Without her, man is nothing."

dimanche 14 mars 2010

Le Vent des blogs 50.La semaine de la journée


Je vous ai épargné le billet du 8 mars sur la journée de la femme. C'est pour mieux y revenir mais en donnant la parole à celles ou ceux qui ont pris la peine de s'exprimer sur le motif.

Notre chère Frédérique Martin, Fredaime pour les copines avec -belle découverte- un lien sur le travail iconographique de David Belin . Empoignade fournie dans les commentaires, avec un certain nombre de pépites.

Eric Poindron, le dénicheur de curiosités a mis en vitrine une gravure coquine.

L'expérience du désordre, le blog de Sophie Poirier (qui a publié deux livres) a commis un billet drôle sur le sentiment de culpabilité chez les femmes et comment le combattre.

Anne des Ocreries raconte avec un vrai talent, celui de la sincérité, son expérience douloureuse d'éleveuse de chèvres contrainte d'envoyer une partie de son cheptel à l'abattoir et au final d'abandonner son activité. Ca n'a rien à voir, mais moi je lis et je lies ce témoignage avec la lutte des femmes.

Si on veut suivre l'actu féministe, une seule adresse Olympe et le plafond de verre. Même elle, a zappé le 8 mars, elle était ailleurs, mais de retour, elle a rendu compte des "oscars du machisme" délivrés par les chiennes de garde. Premier prix au sieur Louis Nicollin, président du club de foot de Montpellier (décidément...) : "On peut se parler, se dire des choses. On est des hommes, pas des gonzesses" (Source : L'Équipe, 2 novembre 2009 ; au sujet d'un différend avec Benoît Pedretti, capitaine de l’équipe de football d'Auxerre). C'est bien connu que les gonzesses se causent pas elles cognent. Il n'est pas seul à concourir, il a des dauphins dont celui-ci qui a ma faveur pour sa finesse et sa légèreté : Alain Destrem, conseiller d’arrondissement de Paris UMP, qui a déclaré :" La photo de Ségolène en boubou me fait penser à ma femme de ménage" [à la vue d’une photo de Ségolène Royal portant un boubou, lors d’une visite à Dakar] Conseil de Paris, 8 avril 2009. Nous conseillons à sa femme de ménage de lui fourrer quelques punaises dans son lit associées à des boules puantes avant de lui renverser le saut d'eau et la serpillière sur la tronche. Pour consulter les bons mots de nos matamores d'estrades, consultez le site.

Oualà, ma séance de rattrapage est terminée. Je vous ai épargné (parce que j'ai oublié de copier le lien) une série sur les vedettes boursouflées au Botox pour " réparer des ans l'irréparable outrage" qu'une internaute avait collectées en illustration d'un texte où elle affichait sa perplexité quant à cette quête de la jeunesse perpétuelle. Elle remarquait au passage que le sort réservé aux vieilles femmes est -sans conteste et sans surprise - éminemment plus défavorable qu'aux hommes vieux. Je vais éviter le couplet sur les retraites en peau de chagrin pour des femmes souvent délaissées au profit de plus jeunes. Une seule solution les filles: autonomie financière ! Et humour toujours.

Photo Saddiakou




vendredi 12 mars 2010

Sans rime ni raison.


Elles m'agaçaient beaucoup
Ces petites jeunes filles
Luisantes comme des bonbons
Capsulées de flaflas.
Elles avaient des atours
Qui swinguaient sous la lune
Où bêlaient des bellâtres
Bleus de blêmes envies.
Je traversais leurs cours
Livide, inopportune,
Troublant leurs mises en scène,
Bousculant leur tréteaux,
Leurs enquêtes sournoises
Sous leurs franges acérées.

J'ai construit mes barrages
A petites pierres léchées.
L'errance, une autre chasse,
Liberté au fronton,
Et volonté en moelle,
Longeant des rives abruptes
Proie de flux invisibles,
Goûtant tous les cocktails
M'y saoulant sans vergogne.
Arrimages, arrimages,
Sanctions de la fatigue
Ou vaillance des rencontres.

Jeunes filles de bonne famille
Que sont vos vies devenues?
Bécasses en tableau de chasse,
Alignées en cohortes,
Pour présenter vos pieds,
Les glisser dans le moule,
Quand le Prince mate ailleurs
Le cul de Cendrillon.

Le monde, le vaste monde
Où toutes les guenilles
Finissent au terreau,
En s'ouvrant à ma faim
A guéri la blessure.
Dans le piège à mirages
On ne sait qui agriffe
Du féroce, du constant
Ou du tout déglingué.
Se parfaire un oeil cru,
Dénicher la régie
Et ses magiciens chauves.

Prunelles de mes prunelles,
Guetteurs des fonds obscurs,
Traqueurs des trucs à trac
Vigies des vents contraires,
Je vous dois d'être là,
Mes lièvres couchés au pied,
Et jouant de ma plume,
Au bord de mes amours,
Au creux de ma mémoire,
Où flotte votre essence
Qui parfume mes jours.




mercredi 10 mars 2010

Message urgent au Général Hiver

Qu'est-ce que ce délire !

Lundi

mardi

Mercredi


Trop, c'est trop!

dimanche 7 mars 2010

Le Vent des blogs 49. Embrassons nous Folleville


Je vais entamer ce florilège en écho à son titre par un lien vers un coup de gueule d'Alain Accardo. Pour ceux qui ne le connaissent pas , Accardo est un "décroissant " que la gabegie et l'iniquité du monde actuel horripilent. Il fustige ici ceux qui lui suggèrent de mettre des formes à son indignation et de se munir de patience et de pondération, le monde est ce qu'il est, pas la peine de s'énerver. Sois gai, ris donc.

Solko, lui, ce qui l'agace ce sont les anathèmes jetés à la face des abstentionnistes. A quelques jours d'une consultation électorale, c'est un point de vue. Je lui ai fait part du mien.

Changeons d'atmosphère. Quoique. Louison et Fleur vont au cocktail: Nicolaï Lo Russo, reçoit ses amis lecteurs. Si vous ne pouvez vous y rendre (c'est mon cas) vous lirez son livre, Hyrok (moi, c'est fait). Ca décoiffe, bouleverse, irrite, ça vous procure des frissons d'angoisse et des explosions de rire. Ca décrit un monde de fausses valeurs où le talent n'a aucune chance d'être reconnu, tout étant fabriqué par une petite poignée de frimeurs qui copulent entre eux. Bref, il est recommandé de déguster avec un bon verre à proximité parce que ça donne soif.

Un motif d'ébahissement (vous me connaissez, je m'étonne de tout et de rien), nous serions clavier/ écran autosuffisants, plus besoin de ces objets encombrants externes . Ceux qui comprennent l'anglo-saxon pourront savourer les détails de la démonstration, pour les autres ça s'apparente à un horror show, voyez vous-mêmes.

Bonne nouvelle, que je consulte régulièrement (un peu d'optimisme ne nuit pas) nous en informe: on va enfin pouvoir, après avoir placé son argent, vérifier à quoi il sert. La Banca Etica arrive en France, en tant que banque éthique européenne. Vous ne connaissez pas ? Excellente occasion de vous informer. Sortez vos pépettes des placards miteux où elles stagnent. Investissez dans l'avenir. Je dis ça mais je ne possède aucun dividende sur l'avenir, vous faites comme bon vous semble, comme d'habitude.

Convalescence. Joli titre pour une série dont Dexter a le secret dans son blog plein de qualités. Cette fois il s'agissait de distraire l'amie Cécile coincée chez elle à la suite d'un souci de santé. Le thème: les livres qui ont compté pour vous du plus jeune âge à ce jour. C'est très varié, vous devriez y reconnaître un favori au moins. Vous pouvez contribuer à la constitution de la bibliothèque virtuelle. C'est ici.

Pour conclure en musique, vous avez le choix entre une série hot proposée par une madame de K soit disant pudibonde et un avis de recherche lancé par les Naufrageurs. Vous connaissez Luigi Grasso et Dado Moroni ? Ils valent le détour.

Petit éclaircissement sur le titre : Embrassons nous Folleville est une comédie d'Eugène Labiche et Auguste Lefranc. Le marquis de Manicamp veut marier sa fille Berthe à Folleville. Il enfouit les timides tentatives d'opposition de celui-ci, déjà engagé par ailleurs, sous des démonstrations intempestives d'affection et d'amitié qui lui rivent le bec. L'art de supprimer la résistance en la noyant dans le fleuve tranquille de la bonne conscience.

Photo Henri Zerdoun. Des livres et vous à retrouver sur son site. Une amicale pensée à Henri en espérant que le printemps le verra revenir le nez au vent.

vendredi 5 mars 2010

En respirant


En respirant.
Parfois je respire plus fort et tout à coup, ma distraction continuelle aidant, le monde se soulève avec ma poitrine. Peut-être pas l'Afrique, mais de grandes choses.
Le son d'un violoncelle, le bruit d'un orchestre tout entier, le jazz bruyant à côté de moi, sombrent dans un silence de plus en plus profond, profond, étouffé. Leur légère égratignure collabore (à la façon dont un millionième de millimètre collabore à faire un mètre) à ces ondes de toutes parts qui s'enfantent, qui s'épaulent, qui font le contrefort et l'âme de tout

Henri Michaux. La nuit remue

Photo Clemt

mercredi 3 mars 2010

Oxygène


Regarder le sexe au fond des tropismes,

Détrôner le Dieu CAC et la déesse Pépette

Eviter de se prendre pour le centre d'un monde

Accepter la folie, rechercher la raison

Suspendre les convictions, regarder à deux fois

Minimum

Refuser la violence, rétablir la palabre

Visiter les paradis artificiels et en redescendre

Caresser et non battre, baiser et non hacher

Oindre les tout petits de mots doux pour la route

Se mêler de ce qui nous regarde

Regarder de quoi ils se mêlent

Humouriser comme on vaporise

Voyager sur la pointe des pieds

Partager tout ce qui, sinon, encombrerait

Cultiver silence et solitude

Bramer en chœur quand ça nous chante

Installer la ville à la campagne

Et vice versa

Présenter un passeport vierge aux frontières

Saluer d'un bras levé le soleil et le vent.


Oui, j'avoue tout. Ce poème sans fard, je l'ai déjà mis en vitrine, mais il y avait si peu de passants que je l'exhibe à nouveau, pour lui faire prendre l'air. J'ai si peu de temps en ce moment et la tête pleine de textes qui sont plutôt de l'impoèsie. Les mots eux aussi ont besoin d'oxygène.

Photo Bulles de savon

dimanche 28 février 2010

Le Vent des blogs 48. Avis de tempêtes


J'ai un peu de mal à rédiger un Vent des blogs alors que la tempête a dévasté une partie de la côte atlantique où je passais il y a quelques jours de paisibles vacances. Selon mes informations, le petit morceau de côte où j'ai mes attaches n'a pas été trop agressé, mais je n'ai guère de détails. La côte n'était pas au beau fixe mais pas non plus si déchaînée quand je circulais à bicyclette et m'arrêtais pour fixer quelques images comme cette plage de Nauzan, plage de mon enfance,
ou les jolies villas rescapées du bombardement qui réduisit en gravas la plupart de la ville de Royan et ses alentours, pour rien, alors que le sort de la guerre n'en dépendait pas. Je l'ai su très tard, grâce à Howard Zinn (dont la mort récente n'a pas soulevé beaucoup d'émotion) qui en avait parlé dans un entretien avec Daniel Mermet. Dire le choc que cette révélation m'a infligée est impossible alors que toute mon enfance j'ai entendu parler de ce désastre qui avait causé la mort de milliers de personnes et détruit la quasi totalité de la petite station balnéaire, investie par les officiers allemands qui y vivaient en villégiature en attendant que la guerre prenne fin.

J'ai retrouvé dans un autre entretien la confirmation de ce que j'avais entendu chez Mermet:
Neuf ans après la guerre, j’ai rencontré un homme qui se trouvait à Royan en 1945, ville que j’avais alors contribué à bombarder ( Ce fut l’une des premières utilisations militaires du napalm !). Cette rencontre m’a amené à réfléchir à la guerre en général, et à cette expérience en particulier. Nous n’avions aucune nécessité de bombarder Royan, c’était absurde d’un point de vue militaire. J’ai alors compris que ceux qui décident des guerres en évoquant des causes justes n’ont pas de motivations pures. Et j’ai saisi que même une guerre contre le fascisme corrompt ceux qui y participent. J’en ai conclu que la guerre était inacceptable, parce que ses moyens sont toujours mauvais et corrompus, sa finalité toujours incertaine. Howard Zinn

Voici donc deux des belles sauvegardées de la côte, que les avions "alliés n'ont pas ratatinées.


Ces jours derniers, je n'ai pas beaucoup visité le ouèbe, trop occupée que j'étais à déguster les délices tirés de cet océan magique

et à lire (Liquide de Philippe Annocque, Le temps des catastrophes Isabelle Stengers) et à jouer au Scrabble avec ma sister.
Puis à réparer la panne qui a affecté la machinerie.

Quelques liens cependant à vous mettre sous la souris si ça vous inspire.

La fête à Fred, une nouvelle de Manu Causse, parce que j'aime bien ce lascar.

"A vous dire le vrai, la musique que je préfère, fût-ce à la mienne, à celle de quiconque, c'est ce qu'on entend quand on se tient tranquille, simplement.", interview de John Cage citée par Hozan Kebo en commentaire d'un très bel article de Frasby sur l'inventeur d'univers sonores

La mise en disparition du travail et ses effets pathologiques et sociaux par Philippe Zarifian

A la suite d'une série d'arguties au sujet du dernier livre de Florence Aubenas « Quai de Ouistreham », dont Clopine a rendu compte (suscitant un beau hourvari), je ne sais par quelle association j'en suis venue à La journée sans immigrés, une façon de rendre visible par cessation d'activité tout ce que les immigrés font fonctionner grâce à un travail mal rétribué, pas reconnu, voire méprisé et qui ne leur donne pas même le droit de circuler librement. Honte à ce pays et à tous les pays qui humilient ceux dont la force de travail est le socle du bien être collectif. Ce sont eux qui travaillent actuellement à la réalisation du tramway parisien par exemple. Jusqu'à quand les digues sociales empêcheront-elles le déferlement de la rage ?

Ainsi que vont faire les Grecs ? Sophie K nous livre cette info qui m'a fait hurler : il s’appelle Lloyd Blankfein, dirige la banque Goldman Sachs, et vient comme un grand, avec ses copains, de foutre la Grèce en faillite. Pendez les haut et court!

Pour conclure dans la tonalité de ce Vent finalement plutôt tempêtueux, un chroniqueur que j'affectionne, capté par mespiedssurterre, j'ai nommé François Morel. Il nous donne à entendre un bon résumé finalement des petits vents aigrelets qui soufflent sous nos latitudes.

Et cependant terminer sur une note poétique avec le blog de Renato et Marianne Moore art.

vendredi 26 février 2010

Bug ou bogue, Bref malaise sous l'arbre.

Araignée verte - Araignée verte tissant sa toile sur une feuille d'hibiscus


J'ai de gros soucis avec mon ordinateur; je ne peux plus afficher Internet et je ne sais pas pourquoi. Par ailleurs, je commence à avoir un nombre important de pourriels. J'ai donc activé le contrôle des messages. Désolée. Si je résous mon problème, je reviendrai à la formule antérieure. Pour le moment ce sera le jeu du mot bizarre avant affichage.
J'écris ce post d'un ordinateur ami mais qui ne contient ni mes textes, ni mes images. J'ai passé ma journée à essayer de trouver une solution, je n'ai guère d'inspiration pour autre chose que des fulminations inutiles.
Patience mes chers visiteurs, je parviendrai bien à dompter l'adversité.

Photo Araignée verte

vendredi 19 février 2010

Retour aux origines

Homme libre, toujours tu chériras la mer!
La mer est ton miroir, tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.



Tu te plais a plonger au sein de ton image;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.


Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets;
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes;
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs éternels, O frères implacables!
L'homme et la mer. Charles Baudelaire

Je pars quelques jours me ressourcer au bord de l'océan, à sa mamelle nourricière, me saouler au vent iodé et me gaver d'huitres et de crevettes.

Photos ZL