vendredi 18 juin 2010

Encore heureux qu'on va vers l'été








Menuhin joue Debussy. Jardin sous la pluie

Le titre est celui d'un roman de Christiane Rochefort, paru chez Grasset en 1975 qui raconte les péripéties d'enfants qui décident de fuir l'école. Un livre drolatique et une critique féroce de l'institution.

Photos ZL juin 2010

dimanche 13 juin 2010

Il le dit tellement bien.


Comme je ne saurais le dire mieux, je vous livre un commentaire de Nicolaï Lo Russo qui colle parfaitement à ma situation actuelle (sauf que j'suis pas sûre d'avoir quelque chose à montrer, mais bon). Son dernier post date du 7 avril, donc y'a pas l'feu !

Bientôt je pourrai vous montrer ce que je suis en train de faire en ce moment. Ce qui m’occupe. C’est vrai que « blog » ça prend beaucoup de temps en fait. Et ça rapporte pas grand chose à part de bien aimables visiteurs (ce qui est énorme me direz-vous). C’est un peu un état d’esprit, une disponibilité (pour son propre blog et aussi celui des autres – tu visites mon blog, je visite le tien, etc.) Réflexion faite, les blogs bien achalandés sont souvent des blogs tenus par des gens qui ne travaillent pas (au sens le plus basique du terme) ; retraités, rentiers, chômeurs, célibataires sans enfants, étudiants glandouilleurs, femmes (ou hommes) au foyer, pigistes au repos, etc. Tous mes amis qui ont un travail fixe (de mettons 9h à 18h) ont, me disent-ils, « largement autre chose à penser qu’à tenir un blog ». Bon.

(...)

C’est sûr que quand on travaille, qu’on a des délais à tenir, qu’on doit faire les courses, faire un brin de sport, de ménage, se tenir au courant d’un minimum d’infos, avoir une ébauche de vie sociale hors web, eh ben un blog… comment dire, c’est pas évident – je parle d’un blog où l’écriture a un peu de tenue, où il y a quelque réflexion.

Je vais tâcher quand même de faire un effort, de m’arranger, car je vous aime bien. Et écrire en ligne me manque. Il y a quelque chose de vivant, dans l’échange éventuel, que je trouve appréciable.

Hendrix Je l'ai trouvé sur la playlist de CUL.

Encore quelques jours et je vous fais un compte rendu d'activités. Promis


dimanche 6 juin 2010

En attendant qu'elle descende de l'arbre


Nous sommes comptables de notre énergie. Nous savons calculer exactement ce qu'il nous en faut dépenser.

Nous passons beaucoup de temps à des réglages infimes, cherchant le climat adéquat pour perdurer.

Mais peut-être est-ce cette parcimonie qui finit par nous ruiner.petite racine

Illustration Méridien du sang Jean Denis Robert

Merci à eux de leur collaboration quelque peu obligée et à Sophie K qui m"a aimablement fourni sur son nouveau site le lien vers J D Robert. Strictement Confidentiel est rutilant, remis à neuf avec encore plus de tout. Du texte, de l'image, de la musique, ça vaut le détour.

Heureusement que certains s'échinent!

mardi 1 juin 2010

Prolongations



"C'était un artiste et un homme d'une conscience si sensible qu'il entendait encore là où les sourds se croyaient faussement en sûreté."Lettres à Miléna" Franz Kafka

Un site découvert aujourd'hui, à la recherche des oeuvres de Louise Bourgeois qui vient de mourir à 98 ans. Une vie bien remplie dédiée à l'Art : ses énormes araignées qu'elle appelait "maman" en hommage à la patience et à la délicatesse du travail de la fileuse et les "fillettes", énormes phallus portables. Une vieille dame indigne comme on les aime.

Et un duel Eric Zemmour, Caroline Fourest où le premier fait pitié et la seconde démontre une belle pugnacité.

Et pour ceux qui ne connaîtraient pas Didier da c'est ici.

Je ne reviens que pour repartir, une nouvelle éclipse de quelques jours.
Merci à tous ceux qui m'ont exprimé leur amitié. Ces quelques liens étaient pour vous faire patienter

A bientôt. Ne soyez pas sages.

jeudi 20 mai 2010

Interruption momentanée de nos émissions

La vie matérielle (sinon l'extase) me reproche mes longues heures passées devant l'écran.
Trop de livres piétonnent sans que je leur accorde le temps aimant qu'ils demandent.
Un voyage en perspective (début juin).
Fêtes et amis sont alignés dans l'agenda. Ça prend du temps de visiter et d'accueillir.
Aussi, je pense interrompre momentanément mon bla bla ici.
J'irais sans doute me promener chez vous, ne m'en voulez pas si je ne me manifeste pas sauf par un coucou elliptique.
Je vais examiner les effets du sevrage et qui sait, demain déjà, je ne supporterai pas.
Peut-être juste une toute petite absence, wait and see.
A bientôt

dimanche 16 mai 2010

Près de Depluloin


Je suis tellement faible (je l'étais surtout) que si je pouvais coïncider d'esprit avec qui que ce soit, je serais immédiatement subjugué et avalé par lui et entièrement sous sa dépendance; mais j'y ai l'oeil, attentif, acharné plutôt à être toujours bien exclusivement avec moi.
Grâce à cette discipline, j'ai maintenant des chances de plus en plus grandes de ne jamais coïncider avec quelque esprit que ce soit et de pouvoir circuler librement en ce monde.
Mieux! M'étant à tel point fortifié, je lancerais bien un défi au plus puissant des hommes. Que me ferait sa volonté ? Je suis devenu si aigu et circonstancié, que, m'ayant en face de lui, il n'arriverait pas à me trouver.

Henri Michaux "Lointain intérieur". L'espace du dedans. Pages choisies (1927 - 1959)

Spéciale dédicace à Dominique Chaussois alias Depluloin

Dessin Benjamin Kuhn

vendredi 14 mai 2010

"Contre la spéculation, coupez leur les bourses."




Je suis très monopolisée par un texte que je dois finaliser d'urgence. Je le fuis de temps à autre et je picore ça et là des échos du monde. En voici quelques uns. C'est de bric et de broc, en vrac.

Le Figaro se fait l'écho des protestations à l'encontre des spéculateurs. Un monde bascule en effet. Les petits requins commencent à frémir, l'avidité des grands squales menace tout le monde.

Le titre est emprunté à un des manifestants du soutien à la Grèce, organisé par ATTAC et quelques autres (500 environ) "amoureusement" bordés par le service d'ordre qui met plus de zèle à "contenir" cette petite poignée de protestataires qu'à déloger les traders douteux de leurs paradis fiscaux (quel attelage verbal!).

Le Monde publie un texte d'Yves Simon, "Visage, mappemonde de l'au-delà", dithyrambe sur l'importance de nous donner à voir les uns les autres notre fonds commun d'humanité.

Sur la même page cet appât : ISF: 75% de réduction! Investissez dans des PME françaises prometteuses et réduisez votre ISF 2010 jusqu'à 75% ! 75% ! Le problème est de déterminer quelles sont les PME prometteuses, ce qu'elles promettent, ce qu'elles tiendront et à quelle sauce elles mangeront leurs petits. L'autre question c'est l'ISF. Vous en êtes vous, de ceux à qui on "inflige cette ponction insupportable"?

Enfin une bonne nouvelle : après l'annonce de la projection à Cannes du film "Le Grand Amour" de Pierre Etaix, la ressortie officielle de l'ensemble de ses films le 7 juillet 2010, huit films restaurés (il s'agit de la première restauration d'une intégrale ), pas loin de 1000 pages de contrats pour résoudre des années d'imbroglio juridique, plus de 20 ans d'absence des films. Plus de détails ici

Dernière minute, le Chasse-clou a trois ans.
Nous ne sommes pas en mesure de vous indiquer le nombre de mots, d'images et de traits d'humour commis en son nom mais vous invitons à rendre visite à ses travellings fous.

Photo ZL

dimanche 9 mai 2010

Sauvegarder le ferment de la vie.

A la question « faut-il s'armer pour abattre le tyran », Etienne de La Boétie, démontrant à quel point il détenait le secret de sauvegarder, par-delà la glaciation des siècles, le ferment d'une vie à renaître, fournit à nos contemporains une réponse à laquelle ils ne pourront souscrire sans la mettre en œuvre aussitôt: « Nullement. Je ne veux pas que vous le poussiez ou l'ébranliez. Mais seulement, ne le soutenez plus! Et vous le verrez, comme un grand colosse à qui on a dérobé sa base, de son poids même fondre en bas et se rompre » Raoul Vaneigem, pour l'abolition de la société marchande pour une société vivante. Manuels Payot, 2002

Hyam Yared, Dany Laferrière, Marie-Christine Navarro, Balma 2010.

C'est en substance ce que nous a donné à entendre Denis Laferrière, Président d’Honneur des rencontres du livre et du vin de Balma 8 et 9 mai, au cours de la table ronde « La langue pour territoire » où il était aux côtés de Denise Desautels (Le coeur et autres mélancolies, Apogée) , Nimrod Bena Djangrand ('L'Or des rivières, Actes Sud) et Hyam Yared («Sous la tonnelle, Sabine Wespieser) . La table ronde était animée par Marie-Christine Navarro (Une femme déplacée, Fayard) .

"Qu’y a-t-il de commun entre un écrivain originaire d’Haïti, un autre du Québec, un autre encore du Liban, un autre du Tchad, sinon la langue, et singulièrement la langue française écrite ? A l’heure où un certain débat sur une prétendue « identité nationale » bat son plein, il est bon de rappeler ce que les écrivains ont à nous dire sur leur territoire, celui de l’imaginaire, par définition sans frontières, et incarné par la langue, ce patrimoine/matrimoine humain mondial."

«L’énigme du retour» est le grand roman de la maturité de Dany Laferrière. On y retrouve son personnage de l’écrivain qui ne fait apparemment rien que prendre des bains dans son appartement à Montréal. Un matin, on lui téléphone : son père vient de mourir. Son père qui, dans un parallèle saisissant, avait été exilé d’Haïti par le dictateur Papa Doc, comme le narrateur, des années plus tard, l’avait été par son fils, le non moins dictatorial Bébé Doc.

C’est l’occasion pour le narrateur d’un voyage initiatique à rebours. Partant d’abord vers le Nord, comme s’il voulait paradoxalement fuir son passé, il gagne ensuite Haïti pour les funérailles de son père. Accompagné d’un neveu – qui porte le même nom que lui –, il parcourt son île natale dans un périple doux et grave, rêveur et plein de charme, qui le mène sur les traces de son passé, de ses origines. Mais revient-on jamais chez soi ? Un roman d’une facture extrêmement originale : il est en vers libres, d’une lecture très fluide, rythmée et toute en séduction."

Ces extraits sont tirés du programme, version électronique du Salon du livre et du vin de Balma, manifestation sympathique que je fréquente chaque année. Une occasion d'y rencontrer des écrivains dont certains sont également blogueurs (je n'ai pas dit blagueurs). Je tairais ma rencontre de cette année, délicieuse, ce sera mon seul commentaire. A noter que le Salon comporte un "arbre à palabres", sous lequel une lectrice tente bravement de donner à entendre des textes dans un brouhaha de haute densité.



Donc, que nous a dit Dany Laferrière avec cet humour inimitable qui se moque avant tout de lui-même ? De mémoire, car je n'ai pas pris de notes : quand il est arrivé au Québec, il s'est demandé s'il n'allait pas préférer retourner affronter le dictateur d'Haïti plutôt que le général Hiver particulièrement féroce à Montréal. Ce sont ceux qui restent qui souffrent le plus de l'exil. Celui qui part et en l'occurence le jeune homme qu'il était, découvre de nouvelles façons d'exister dans un pays libre,(mention spéciale aux charmes des Québécoises), tandis que ceux qui sont restés (sa mère en l'occurence) vivent le quotidien médiocre des temps de glaciation démocratique, amputé de la présence de ceux qui sont partis. Il n' a jamais voulu parler d'exil pour lui-même, mais de voyage, affirmant ainsi un choix délibéré et non la contrainte liée au despote.
Cet homme professe la culture du bonheur. Nimrod surenchérit en s'étonnant que la littérature soit si souvent sur le mode de la déploration quand il faudrait s'extasier de la beauté du monde.

Denise Desautels, Nimrod Bena Djangrand

DanyLaferrière, en riant, a prétendu que la meilleure façon de résister au dictateur est de l'ignorer. Le dictateur veut, exige, que les pensées et les actes de ceux qu'il prétend gouverner soient totalement conditionnés par la révérence à sa référence. Qu'on le loue ou qu'on le haïsse, l'important est qu'il se doit d'occuper notre esprit. Or, il est possible de le réduire à néant en l'ignorant, purement et simplement.
Refuser de servir. Laferrière, digne émule de la Boétie.

Photos ZL. Leur qualité n'est pas excellente mais le lieu était mal éclairé et il était difficile de s'approcher de l'estrade.

mercredi 5 mai 2010

Tout va très bien Madame la Marquise !

L'hiver revient. Saint Flour en Auvergne le 4 mai, Carcassonne sous la neige. Partout on rallume le chauffage. Moi-même je suis accompagnée d'un bon feu dans la cheminée.

Lui, au contraire, il a chaud, il passe devant un véhicule incendié à Athènes, le 1er mai 2010

Trop d'eau et le quotidien est défiguré. On aura reconnu les inondations due à Xinthia, cette salope.


Iran, 1986, entraînement au tir. © Jean Gaumy / Magnum Photos

Celles-ci, pour moi, c'est le summum de l'absurdité, c'est le plus noir de l'avenir du monde.


Pakistan, 1984, jeune réfugiée afghane. © Steve McCurry / Magnum Photos

Qu'est devenue cette magnifique jeune fille qui a (ou aurait ?) 26 ans supplémentaires. probablement mariée à un affreux et chargée de mouflets ou morte de faim ou de violence.


Je constate sur cette photo que la reconstitution de l'Acropole a beaucoup progressé depuis le temps lointain où je m'y promenais. Vous bénéficiez d'une leçon de langue grecque au passage grâce à la traduction aimablement fournie sur la gauche de l'image par le KKE, le parti communiste grec.
Je pense à tous mes copains (pas encartés au parti mais ayant subi quelques persécutions ou exil du temps des Colonels) que je n'ai pas revus depuis si longtemps. Je pense à cette ville et à ce pays où j'ai vécu tant de moments sublimes et tant d'autres moins reluisants.
Désolée, chers amis grecs, mais il fait trop froid en ce mois de mai pour que le peuple se lève. Il est sous la couette et regarde la ferme des animaux, pardon, des célébrités.
Et je viens d'entendre que notre premier ministre annonce des mesures drastiques à l'encontre des niches fiscales. Enfin une bonne nouvelle! Mouahahahahah!

Photos l'Internaute dont 3 et 4 extraites du livre publié par Reporter Sans Frontières pour ses 25 ans, album de 101 photos choc qui ont marqué notre siècle.

Je ne résiste pas au plaisir de vous faire constater le cynisme qui s'affiche en offrant la Grêce au rabais simultanément aux images de baston entre les Grecs et leur Police (Astynomia). Ça ne vous tente pas ? Vous avez tort ! Vous seriez accueillis comme les Dieux de l'Olympe !


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vendredi 30 avril 2010

Félix, si tu savais!


C'est de la façon de vivre désormais sur cette planète, dans le contexte de l'accélération des mutations technico-scientifiques et du considérable accroissement démographique, qu'il est question. Les forces productives, du fait du développement continu du travail machinique, démultiplié par la révolution informatique, vont rendre disponible une quantité toujours plus grande du temps d'activité humaine potentielle. Mais à quelle fin ? Celle du chômage, de la marginalité oppressive, de la solitude, du désœuvrement , de l'angoisse, de la névrose ou celle de la culture, de la création, de la recherche, de la réinvention de l'environnement, de l'enrichissement des modes de vie et de sensibilité. Dans le Tiers monde, comme dans le monde développé, ce sont des pans entiers de la subjectivité collective qui s'effondrent ou qui se recroquevillent sur des archaïsmes, comme c'est le cas, par exemple, avec l'exacerbation redoutable des phénomènes d'intégrisme religieux.

Il n'y aura de réponse véritable à la crise écologique qu'à l'échelle planétaire et à la condition que s'opère une authentique révolution politique, sociale et culturelle réorientant les objectifs de la production des biens matériels et immatériels. Cette révolution ne devra donc pas concerner uniquement les rapports de force visibles mais également des domaines moléculaires de sensibilité, d'intelligence et de désir » Félix Guattari. Les trois Ecologies.


20 minutes.fr

Peut-on parler aujourd’hui d’une catastrophe écologique?
Dès l’instant où on assiste à une fuite de cette ampleur, c’est une catastrophe écologique. Les milieux marins sont déjà touchés, et nous devons faire face à un potentiel désastre écologique sur terre. Pour le moment, c’est quasi-impossible de dire quel est l’impact de la catastrophe. Des activités comme la pêche ainsi que certaines formes d’aquaculture sont touchées. Quant à la population marine, le pétrole brut peut-être ingéré par le poisson, entrant ainsi dans l’écosystème marin.

Et pour la terre?
Si ça vient jusqu’aux côtes, la faune et la flore seront touchées. Les oiseaux notamment seront impactés. A titre de comparaison, la catastrophe de l’Erika en 1999, a engendré plus de tonnes d’oiseaux morts que de brut déversé. Les mammifères et les amphibiens vont également être victimes de la marée noire.

Dernière minute

a annoncé un bénéfice en hausse de 9% au 1er trimestre 2010, soutenu par la remontée des de l'or noir et une hausse de la production, et a fait état de sa "confiance" pour le reste de l'année, selon un communiqué publié vendredi.

Félix, au secours!

Fredo, merci !


dimanche 25 avril 2010

Paris. Des plantes et des oiseaux.

J'ai trouvé les allées du Jardin des Plantes un peu tristes. Peu de plantations, à part une bordure de pavots. je ne sais pourquoi, le lieu semblait négligé.



Il y avait bien au loin cette masse rose, qui grossissait alors que j'avançais dans sa direction. Il s'agissait d'un Prunus serrulata au meilleur de sa floraison.



Je n'ai fait que traverser le Jardin des Plantes mais il me semblait que le lieu n'était plus entretenu. Etait-ce seulement une affaire de saison ou une restriction de personnel sur le vieux Musée dans son ensemble. "Il a trouvé que c'était poussiéreux" disait une mère à un père qui, semblait-il, venait de les rejoindre après leur visite de la grande galerie de l'évolution. Ben forcément, hein tout ça c'est vieux, très vieux. Je me demandais combien de temps encore les serres seraient visitées. C'est l'année de la biodiversité. Une année ? Et après ?

Je venais de m'offrir un plaisir-souvenir, un repas au restaurant de La Grande Mosquée de Paris, un endroit délicieux où j'avais interrompu ma dégustation, pour capturer par l'objectif les moineaux eux-mêmes occupés en toute tranquillité à se rassasier des miettes, soit un vrai festin pour leurs minuscules estomacs.




N'étant pas moi-même musulmane, j'ai toujours aimé ce lieu où je retrouvais mes amies pour un hammam suivi d'un thé et de quelque patisserie. Patios ombragés, fontaines, mosaïques. Pourquoi cet art de vivre devrait-il être méprisé au prétexte que l'islamisme rugissant nous pourrit la vie et que l'intégrisme essentiellement porté par des hommes qui en tire leur pouvoir de domination sur l'autre moitié de l'espèce est devenu une caricature sanglante d'une spiritualité qui a par ailleurs inspiré de grandes réalisations.
Merci à Floréal pour ce lien qui hélas nous rappelle que les femmes sont les martyres de ces religions mortifères. Non, "c'est pas normal des tueries pareilles".

mercredi 21 avril 2010

Paris. Au bord du canal, fièvre du samedi.



Paris sera toujours Paris. Il n'empêche, j'ai pu constater quelques modifications profondes. Ainsi le canal de l'Ourcq. Du temps où j'habitais rue de Joinville, c'était un lieu très peu attractif, bordé d'immeubles gris, entrepôts et autres lieux de labeur. Je m'y suis promenée samedi, on y a installé des restaurants, l'Holidays Inn vous y accueille à partir de 110 euros la nuit. Le petit noir vous brule le gosier à raison de 2euros 80, à moins que vous ne choisissiez d'embarquer aux antipodes pour un prix plus doux. Ce que j'ai fait.



Puis j'ai continué ma promenade.

En approchant de la Rotonde de la Villette, j'ai bien remarqué sous des piliers des matelas entassés à peine masqués par des guenilles placées en rideau et noté également que la plupart des gens passaient à l'arrière, évitaient cette partie de la promenade Signoret Montand (sissi, ils ont donné leur nom à cet endroit propice au campement SDF).

En passant devant le cinéma MK2, Quai de la Seine, j'ai pris plaisir aux citations.



Comme je dépassais le cinéma, je tombai sur une scène qu'on aurait pu croire tirée d'un film. Quatre types campés sur la hauteur séparée du quai par une dizaine de marches se hurlaient des insultes. Deux d'entre eux ont dégringolé les marches, l'un s'est emparé d'une bouteille, a ajusté un des clochards resté sur la hauteur et l'a atteint en plein visage, lui explosant la joue et lui criant "T'es mort", comme dans un jeu d'enfant. Le deuxième, un grand Noir s'est alors tourné vers nous et on a pu voir qu'il avait le visage en sang.
Il est venu se laver en prenant l'eau de la fontaine puis est reparti à l'attaque, armé de bâtons.



Le malaise grandissait chez les badauds mais en quelques minutes, alors qu'ils s'étaient rapprochés et se menaçaient de coups de batons, des flics en civil se sont rués sur les belligérants, révolver au poing et les ont fait se jeter à terre, les maintenant de la sorte jusqu'à ce qu'une voiture de police déverse les renforts, en uniforme, qui ont passé les menottes à deux des combattants (un dans chaque camp). Les pompiers sont intervenus quasi immédiatement et ont commencé à soigner le Noir au visage ensanglanté, tandis que le clochard moins touché, se carapatait sans que personne ne s'y oppose et que les deux autres se tortillaient à terre, les mains menottées derrière le dos.
Une jeune femme me commentait la scène. Elle habitait à Paris depuis un an. Cet endroit est -disait-elle- un lieu de trafic et il existerait une guerre larvée entre police nationale et police municipale qui aboutirait à laisser se développer une zone de non droit. En tout cas, pensais-je, elle est truffée de policiers en civil qui interviennent en jaillissant de la foule installée paisiblement aux alentours. Je n'ai pas attendu la clôture de l'algarade. Je suppose que tout le monde a été embarqué. Sauf, le clochard évaporé. Au total deux voitures de Police, deux de pompiers, des flics en civil, et les veaux sont bien gardés.

mercredi 14 avril 2010

Les recettes de la sorcière du placard aux balais (suite)

- Bonsoir o' Lumière des tréfonds
- Vous me dérangez dans mes méditations. Quel en est le motif ?
- C'est que, Subtile Gorgone, la planète menace de s'enflammer au motif que rien ne va plus, que les dés sont pipés, qu'on n'y voit plus très clair, que satire et hagiographie s’entremêlent et s'annulent, exultation et dépression alternent et nous épuisent, inondations succèdent à tremblements de terre, nous ne savons plus où donner de l'urgence, bref nous souhaiterions que votre sagacité nous désigne ne serait-ce qu'un tout petit, minuscule sentier de crête entre tous ces chaos.
- Le chaos est la nature première du monde.
- Sans doute, mais Sublime Protectrice, comment conjurer ces oracles qui nous annoncent une mort par extinction lente et douloureuse ?
- Il se peut qu'elle soit rapide et presque indolore.
- Que nous conseillez-vous pour échapper à un destin si funeste.
- Croyez-vous qu'il m'importe de secourir une engeance coupeuse de tête? Ça non ! Débrouillez vous puisque vous ne savez pas échapper à l'embrouille. Il est bien temps de consulter une fois que vous avez prétendu tout savoir sur tout, tout gouverner sans une once d'humilité, tout posséder sans remise. Allez, ne venez pas pleurnicher au bord des gouffres. Mettez à contribution votre fameuse "raison", peut-être saurez-vous en tirer un brin de bon sens, vertu que vous avez tenu en mépris ces derniers siècles. Et maintenant, retirez-vous, je retourne à mes occupations.


Petit ajout du 15 avril
La sorcière part quelques jours. Elle a envie de vous confier un petit dilemme, le voici:
Chaque intervenaut est salué ici d'une réponse. Une façon d'adresser un message de réception à minima, parfois d'entamer un débat. Cette méthode (ou cette manie) qui n'est pas pratiquée par tous les blogueurs est diversement appréciée. Pour ses détracteurs (le mot est trop fort), ce serait une façon d'avoir le dernier mot, une pratique d'institutrice qui rectifie la copie.
Je suis donc perplexe. Comme je ne pourrais pas avoir accès à mon blog pendant quelques jours, prenez la liberté de vous exprimer (ou non) sur ce point, juste pour me permettre de me faire une idée. Appelons ça une consultation.

dimanche 11 avril 2010

Capture


« Ce que je suis ? Je vais vous le dire et c’est très simple. Je suis un homme qui écrit dans une chambre, tout seul, et qui ne s’inquiète pas du destin de ses œuvres, qui ne se laisse jamais troubler par le tapage, l’admiration ou la colère que ses œuvres peuvent un jour susciter. Pour tout dire, un homme qui ne demande rien aux hommes, sinon de l’amitié, quelque tolérante compréhension. »

Michel de Ghelderode, Les entretiens d’Ostende

Je viens de retrouver dans mes archives cette capture dans une présentation de Tania Textes et prétextes.

Je n'écris pas , du moins rien qui ait vocation à être publié. Je travaille mais ce n'est pas pour alimenter ce blog. Je le nourris donc grâce aux provisions glanées au cours de ces derniers mois.

En attendant de revenir avec du grain à moudre.

mercredi 7 avril 2010

Hymne à l'oisiveté


Le paresseux

Accablé de paresse et de mélancholie,
je rêve dans un lit où je suis fagoté
Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté,
Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie.

Là, sans me soucier des guerres d'Italie,
Du comte Palatin, ni de sa rouauté,
je consacre un bel hymne à cette oisiveté
Où mon âme en langueur est comme ensevelie.

Je trouve ce plaisir si doux et si charmant,
Que je crois que les biens me viendront en dormant,
Puisque je vois déjà s'en enfler ma bedaine,

Et hais tant le travail que, les yeux entrouverts,
Une main hors des draps, cher Baudoin, à peine
Ai-je pu me résoudre à t'écrire ces vers.

Saint-Amant (1594-1651)

A peine ai-je pu les reproduire...
Spéciale dédicace aux flemmards et autres adeptes de la procrastination

Illustration Vénus endormie Paul Delvaux

dimanche 4 avril 2010

Les filles de joie, Florilège


Pour faire suite au post précédent, je ne pouvais me priver du secours de ce brave
Georges. Si vous voulez chanter avec lui, comme au karaoké voici les paroles. Sinon, ça fonctionne très bien sans musique, en élégie élémentaire.
Bien que ces vaches de bourgeois
Les appell'nt des filles de joie
C'est pas tous les jours qu'ell's rigolent
Parole, parole
C'est pas tous les jours qu'elles rigolent

Car, même avec des pieds de grues
Fair' les cents pas le long des rues
C'est fatigant pour les guibolles
Parole, parole
C'est fatigant pour les guibolles

Non seulement ell's ont des cors
Des œils-de-perdrix, mais encor
C'est fou ce qu'ell's usent de grolles
Parole, parole
C'est fou ce qu'ell's usent de grolles

Y a des clients, y a des salauds
Qui se trempent jamais dans l'eau
Faut pourtant qu'elles les cajolent
Parole, parole
Faut pourtant qu'elles les cajolent

Qu'ell's leur fassent la courte échelle
Pour monter au septième ciel
Les sous, croyez pas qu'ell's les volent
Parole, parole
Les sous, croyez pas qu'ell's les volent

Ell's sont méprisées du public
Ell's sont bousculées par les flics
Et menacées de la vérole
Parole, parole
Et menacées de la vérole

Bien qu'tout' la vie ell's fass'nt l'amour
Qu'ell's se marient vingt fois par jour
La noce est jamais pour leur fiole
Parole, parole
La noce est jamais pour leur fiole

Fils de pécore et de minus
Ris pas de la pauvre Vénus
La pauvre vieille casserole
Parole, parole
La pauvre vieille casserole

Il s'en fallait de peu, mon cher
Que cett' putain ne fût ta mère
Cette putain dont tu rigoles
Parole, parole
Cette putain dont tu rigoles

Celles-ci le chantent d'ailleurs et elles sont de Toulouse, o' Toulouse. Les filles de joie

Ici, il s'agit de l'enfer des filles de joie à la frontière germano-tchèque . Edifiant

Enfin pour satisfaire mon goût des contrastes je propose à ma droite celles qui, prétendant défendre un nouveau féminisme "décomplexé"se dénudent dans Le cabaret des filles de joie
A ma gauche Les filles de joie de la pensée 68. Il s'agit d'un numéro de Multitudes, une revue trimestrielle. Ce n° 12 date de 2003, mais la revue existe toujours. Je dois avouer que le titre m'a tiré l'oeil et que je me suis contentée de lire l'article d'introduction d'Anne Querrien. Guattari a sonné l'alarme en 1981, nous allions entrer dans une période de glaciation. Le numéro 40 du printemps 2010 nous le confirme " Big Brother n'existe pas, il est partout". Vous voilà prévenus. Sinon, les oeufs, les cloches, l'homélie de Benoit, tout ça, c'était bien ?

La photo, je l'ai trouvée sur ce blog, ainsi vous avez en ce dimanche saint tout de même une bribe (et quelle!) de Vent des blogs

jeudi 1 avril 2010

Réouverture des maisons closes: la burqa y est interdite.


Ca y est! Les maisons closes sont ouvertes!

C'est un misérable poisson d'avril, mais provisoire peut-être, car 70% de mâles les plébiscitent et 49% de femmes (on croit rêver!) dont sans doute 100% de «travailleuses du sexe » qui peuvent considèrer comme Wonderzone que cela offrira

-de meilleures conditions sanitaires pour les travailleurs et leurs clients (lieux propres, accès à la contraception, suivi médical constant...). - la possibilité de cotiser pour la retraite. - une plus grande sécurité dans l’exercice de la profession. - un plus grand contrôle et une réduction de la prostitution clandestine. - une reconnaissance et une réhumanisation des travailleurs du sexe qui sont encore aujourd’hui déconsidérés ou mal considérés dans notre société. - une levée des tabous liés au travail du sexe. etc..

La prostituée c’est « la patate chaude » si je puis me permettre ce mauvais jeu de mot. Considérer que le sexe n’a pas vocation à être vendu, pas plus que le cerveau à être rendu disponible c’est être rangé dans le camp des puritaines effarouchées ou des chiennes de garde hargneuses. Il n’y aurait plus que 10% d’opposants absolus ! Misère!

La prostitution, c'est de la soumission, de la domination et de l'exploitation. Ce n’est pas moi qui le dit mais un homme Bernard Lemettre, Président du mouvement du Nid qui accueille des femmes victimes de violences. Et s’il y a bien une violence faite aux femmes c’est la mise sur le marché de leur corps, les exposant à la libre disposition (moyennant monnaie, dont une maigre partie reste aux mains de la gagneuse, le reste au mac et à l'Etat) par des mecs pas toujours « d’équerre », ni bien ragoutants, voire très fêlés.

La prostitution, « le plus vieux métier du monde » est coextensive de la « plus vieille exploitation du monde », celle des femmes et de la plus ancienne hérésie, le désir de domination. Dominer la nature, dont les femmes, c’est l’obstination absolue de l’engeance.

La prostitution c’est aussi le résultat d’une inégalité perpétuée dans l’accès à un salaire correct pour un travail supportable, alors que ce sont les femmes qui sont toujours assignées aux temps partiels sous payés pour des boulots pourris, sans aucune reconnaissance sociale.

Que des femmes ou des hommes utilisent leurs corps à des fins vénales, c’est une pratique répandue et pas seulement des secrétaires avec leurs patrons, à des niveaux très élevés dans la hiérarchie sociale. Maintenant que les femmes accèdent au pouvoir, elles peuvent s’offrir de mignons gitons jeunes, beaux et pas forcément cons à la fois. Pourquoi pas. Chacun fait ce qui lui plait pour les raisons qui le regardent et dans les conditions qui lui conviennent. Moi, ça me débecte, mais ça ne regarde que moi.

A part ça qu’il puisse exister des maisons dites de rendez-vous où hommes et femmes, consentants se rencontrent pour des parties fines, il n’y a rien à redire, les clubs échangistes sont là pour ça. Ou alors imaginer la parité au bordel, les joyeux bordeaux qu'avait inventés Christiane Rochefort dans Archaos

En revanche les maisons closes ne sont rien d’autres que des hypermarchés du sexe, où « les petites mains » et les "petits culs" sont exploités sans vergogne. La réouverture ce serait signifier que nos sociétés considèrent qu’il est normal qu’un être humain détruise en le galvaudant ce qui fait de lui un être de désir et de liberté.

Oui, je sais pour un premier avril, ce n'est pas rigolo, mais voilà, la rigolade obligatoire c'est pas mon truc. Pour conclure et en écho au buzz de Mélenchon dont j'approuve la colère (après la burqa, les maisons closes, foutez nous la paix les roquets) et qui a provoqué dans la volière des cris d'orfraie ou d'effraie, un lien vers une harangue qui était en effet très visionnaire, même si elle semble éloignée du sujet. Pas tellement en fait. Au contraire. Dis-moi qui tu exploites, je te dirais qui tu es.

Ah oui, j'oubliais c'est une femme , Chantal Brunel, députée UMP qui s'est chargée de la besogne. Misère! Qu'il est long le chemin.

Photo. Musée de l'Erotisme; Expositions temporaires. Les maisons closes


dimanche 28 mars 2010

Vent des blogs 52. Avis de tempête


Le numéro 52 signifie que j'ai consacré autant de dimanches à la rédaction de ces billets, soit une année complète et même un peu plus, j'ai dû en sauter quelques uns puisque j'inaugurai cette série le 22 février 2009
de la façon suivante :
Pour lutter contre l'éphémère, je me propose de réaliser chaque semaine, le dimanche de préférence, sauf empêchement pour cause de mieux à faire, un résumé de mes coups de cœur ou de sang, au fil de ma lecture des postiers de la blogosphère. Leur ordre d'apparition n'obéira à aucune hiérarchie, voire souffrira de tête-à queue chronologique, de coq à l'âne et autres figures interdites.

Je présentais quelques uns de mes premiers complices et qui le sont restés Le Chasse -clou, Dom A et l'ami Bohren qui fut mon premier lecteur.
Chez Chr. B, (Lettres libres) j'ai glané ceci , (L' Auto-friction, 19/02, mais tout est bon chez le Christophe), un florilège de la jactance de têtes brûlées :
On s'éclate au lieu d'on s'amuse ;
on a cassé
au lieu d'on a rompu ;
je m'arrache
au lieu de je m'en vais ;
j'hallucine au lieu de c'est incroyable ;
j'y crois pas au lieu de c'est extraordinaire ;
c'est d'enfer au lieu de c'est inouï... ?
Et ne disent-ils pas que c'est clair quand plus rien ne l'est ?

On aura compris que ce rappel est ma façon de lui exprimer mon plaisir à le retrouver alerte et égal à lui-même. après plusieurs mois d'absence.

Jusqu'au numéro 7, le Vent des blogs se déclinait par son numéro. Au septième, j'ajoutais un titre en l'occurence Tout à l'égo. Zoë fait son coming out
Le 24 mai, sous l'intitulé Ni héros, ni martyr, découverte au travers des Lettres libres, Sophie K, qui partage un site avec une belle palette de talents. Strictement confidentiel ne l'est pas plus que d'autres et pas moins. Incidemment ce blog va changer complètement pour ressembler davantage à celle qui l'anime. De collectif il deviendrait plus personnel. Si vous voulez voir à quoi il ressemble avant qu'ils cassent tout, cliquez.

Le 18, Lettre sur le bonheur, Des choses plus légères donc, que j'ai pillé en fréquentant la déesse de la spiritualité (l'une des) et ses commentatrices (oui je sais, sexisme de la langue) et leurs liens. Ca donne une petite virée en poésie érotique, et d'un et de deux. Celle-ci est passablement coquine aussi, elle est d'enfer.

Etc etc...

Que les autres me pardonnent, tous ceux qui ne pourraient être cités, et qui se trouvent dans la blog liste. Certains se sont rencontrés sous l'arbre (ce qui est d'une grande banalité, c'est la règle commune), sauf peut-être que je donnais à voir un de leurs écrits, une de leur photo et les liens vers leur blog.

Au-delà de ceux que je fréquente régulièrement (aux déjà cités ajouter annadesandre, frédaime, Luc, JEA, Cactus, Clopine, Kouki, Dexter et j'en oublie encore) de nouveaux arrivent, d'anciens ne viennent plus, la vie des blogs quoi.

Cette année de vagabondage aura été très riche en découvertes (textes, musiques, images, points de vue, humour -énormément-, informations de toutes sortes). En amitié aussi.
Mais, il y a un mais, le vent des blogs m'a mobilisée tous les dimanches et partiellement les jours précédant sa réalisation. Ce rendez-vous que je m'étais imposé à jour fixe m'obligeait. Je m'étais donc donné l'échéance du numéro 52 pour plier les voiles.

Je vais continuer à publier mais peut-être à un rythme moins soutenu et surtout non contraint par une date limite. Et je ne manquerai pas de mettre en partage mes coups de coeur.

Un dernier lien pour la route ? Ce sera un clin d'oeil en écho aux billets sur l'humour au féminin. Voyez comme ma chasse est maigrichonne. je n'ai dans ma besace que ça: Les pintades La pintade est une femme qui n'a rien d'une bécasse. Qu'elle disent!

Illustration

NB, Il existe un excellent compilateur de liens, Onc' Paul, qui réalise un mensuel "Bric à blog". celui de mars vient de sortir et il décoiffe!


vendredi 26 mars 2010

Les zéros sont fatigants



Ca recommence! Les urnes ne sont pas encore rangées dans les soutes que nos marathoniens du bulletin de vote se jettent sur la piste. Ils me fatiiiiiguent !!!! C'est abyssal ! Les journaux alignent les concurrents de notre impayable Prince du pire, ils spéculent. Le Villepin a-t-il des chances ou bien va-t-il faire capoter la droite ? Ne pas oublier le "jeune" Copé et le Bordelais et ... celui qui la boucle mais n'en pense pas moins. Va-t-on garder la Martine ou récupérer le FMIste Dominique, mais la Ségo, elle ne va pas s'asseoir sur son score faramineux et gnagnagna.
Qu'ils nous lâchent un peu! Tous, aussi bien les prétendants que nous, les électeurs éventuels. Les médias sont responsables aussi de l'abstention. Ils nous saoulent.

Dernière péripétie : Cohn Bendit lance une "coopérative politique" une structure pérenne et souple à la fois, capable d'élaborer des positions collectives et de porter le projet écologiste, sans s'abîmer dans la stérilité des jeux de pouvoir ou la folle tempête des ego en compétition". (Euh Daniel, ça va l'égo? pas trop poussif quand même!)

Si seulement on pouvait enfin se débarasser de "la folle tempête des égos en compétition ". Si on pouvait une fois pour toute éradiquer le chefaillisme qui règne partout. La Président de la République devrait être ce que Chirac fut pendant son dernier mandat : un type qui inaugure les manifestations, reçoit ses homologues pour des conversations entre gens civilisés et ne se mèle pas d'autre chose que de veiller au bon fonctionnement des institutions démocratiques.(Oui, bon, j'embellis, mais il me semble que c'est ce qu'on lui a reproché non ? Alors que moi je le trouvais à sa place).
Et pour le reste, ce sont les assemblées qui doivent faire le boulot. La démocratie n'a pas besoin d'un chefaillon qui décide mais d'intelligences qui se coordonnent et fournissent les éléments d'analyse et de synthèse. Les Régionales n'ont pas mobilisé alors que ces assemblées proches des réalités locales sont les mieux placées pour favoriser les articulations utiles au service public tout en préservant l'initiative privée (et en favorisant les féodalités locales, je sais ). De plus, c'est un niveau politique qui actuellement s'est efforcé (ou plutôt a été contraint )à la parité. Alors qu’en 1998, 27,5% des conseillers régionaux étaient des femmes, elles sont un peu plus de 47,6% six ans plus tard dans les mêmes assemblées. En imposant des listes paritaires où doivent alterner une femme / un homme, la loi a contribué à féminiser les assemblées régionales mettant ainsi à mal la discrimination quantitative dont sont victimes les femmes. Bon, ne rêvons pas leurs attributions sont surtout dans le social, la culture. L'aménagement du territoire, l'économie etc c'est encore les hommes qui captent.
Ce niveau devient pertinent pour donner à la démocratie les moyens du débat à condition de l'aménager c'est à dire d'organiser les façons dont le citoyen peut secouer ses représentants quand ils oublient leurs engagements ou susciter les débats, voire des votes sur des sujets qui les concernent. C'est à partir de ces assemblées que les citoyens pourraient désigner leurs porte-parole dans les assemblées nationales. Ministres et premiers ministres devraient être sous le contrôle des assemblées et non désignés par un individu et un seul avec tous les risques d'effet de cour auxquels nous assistons actuellement. La composition de cet exécutif serait donc le reflet de la diversité des opinions au lieu de cette règle militaire "tous derrière le chef". Quand le chef délire (étymologie, sort du sillon), il n'existe actuellement pas de moyen réel de le démettre.

Pour commencer à modifier le paysage politique, il faudrait changer d'imaginaire, cesser de se représenter le peuple comme une meute qui demande un chef de meute, dégager le chefaillisme et instituer la prise de décision ascendante, abandonner la culture du château fort pour enfin adopter celle du réseau. Nos structures sont archaïques, le parti est une vieille chose. Alors quoi à la place ? Une coopérative ? Mouais.
Illustration Charlemagne et son armée contre les sarrasins en Espagne (miniature d'un manuscrit du XVe, bibliothèque nationale de Turin)

mercredi 24 mars 2010

La belle mine de Germinal et la pianiste amoureuse des loups



Le jeune homme à l'image m'a séduite immédiatement quand je l'ai découvert dans les Carnets de JLK qui lui consacre un article chaleureux.
J'ai bien évidemment cherché sur le web Germinal Rohaux, (c'est son nom) et j'ai été très impressionnée par ses photographies, notamment celles d'adolescents . Il a réalisé deux films dont je n'avais jamais entendu parler Icebergs et Des tas de choses. Je vais essayer de voir ces deux oeuvres sensibles.
Je n'ajoute rien et vous laisse le soin de vous intéresser si comme moi, ce visage vous a émus.


Autre talent et touchante beauté Hélène Grimaud. La pianiste aime les loups, portrait de cette jeune femme lumineuse.

dimanche 21 mars 2010

Le Vent des blogs 51. Insoutenable légèreté de l'air

(Paolo Pellegrin, Magnum)

J'emprunte cette photo au blog de Pascale Clark. J'aime bien le ton de la journaliste, je ne connaissais pas le blog. Voilà qui est fait avec, de façon inaugurale, cette photo de l'envol en illustration d'un billet intitulé Apesanteur. Ils me font penser aux personnages de Folon ces deux rêveurs -nageurs de l'azur. C'est le printemps.
En contraste total la vidéo qui suit : Une démolition inachevée. Je crains une comparaison oiseuse avec un certain parti qui ce soir risque de ressembler à ce spectacle, les rires au moins aussi bruyants.
Ce serait préférable plutôt que d'assister à un concours d'ignominies telles que dépeintes par Celeste. Vont-ils s'en laver les mains ?
En attendant, on assiste à une gentrification des quartiers qui, grâce à la loi Borloo, vont revenir dans le giron de la classe moyenne. Il faut reconnaitre que certains quartiers sont vraiment trop proches du centre ville et des commodités pour être durablement dévolus au logement social. On fait sauter quelques immeubles pour éclaircir, on applique de "la mixité sociale " et le tour est joué. (Où sont passés les anciens habitants ? Secret défense!).
Je ne regarde pas la télé mais je n'ai pu échapper à l'information : la télé tue. Le zapping de Canal + en date du 21 mars a sélectionné quelques morceaux du remake de l'expérience de Stanley Milgram, au milieu d'autres infos comme celle de la femme qui a décidé de battre le record de poids (400 kilos et des brouettes) tandis qu'en Italie, un concours de pouffes sévit pour sélectionner des candidates à la célébrité. Etc. Je ne regrette pas d'échapper à ces horreurs.

Un blog a attiré mon attention, Mes relations textuelles. Sous l'intitulé Aquoibonnisteries, une certaine Laure K (je collectionne les K* ) se demande pourquoi on finit par ne plus croire en rien.
Pourquoi, oui pourquoi ?

Des fois, en période de léthargie ou de stupeur, je me jetterais dans l'accélérateur de particules pour forcer la collision de mes atomes personnels. Capituler de plaisir, c'est bien la seule capitulation qui vaille. Ce lien je l'ai glané chez le "chasseur cueilleur d'étincelles " et je lui ai emprunté la photo ci-dessous. J'ai trouvé que le personnage là qu'on aperçoit et qui semble se ratatiner à la chaleur ressemblait à not' bon maître ou à son premier sinistre, on distingue mal, il est vrai. Illusion sans doute mais c'est le printemps, l'optimisme est de mise.


Eric Mc Comber.


*Pour découvrir mes K, cliquez ici, ici et ici.

Dernière minute : 17%, pour le FN (en moyenne, là où il s'est maintenu) selon des estimations de début de soirée. Le chef du parti, Jean-Marie Le Pen atteint 22,5% en Provence-Alpes-Côte d'Azur et sa fille et vice-présidente Marine 22,2% en Nord-Pas-de-Calais.
Pas de quoi être optimiste finalement, même si la France s'affiche en rose (bonbon?).