« Ce qui importe pour un citoyen, c’est son comportement dans la cité, pas ses préférences métaphysiques. » Confucius
J'ai retenu cette pensée pour introduire mon propos au cours d'une intervention dans l'ESCA (European Space for alternatives un regroupement de plusieurs organismes activistes pour la paix.
Hébergé au sein de la Friche de mai, cependant éclaté dans plusieurs lieux, j'ai eu du mal à évaluer sa fréquentation.
En revanche, une occasion de revoir Marseille et d'entendre la suite des évènements de la rue d'Aubagne, par un de celleux qui se bagarrent pour que les habitant.e.s soient relogé.e.s dignement et que les immeubles dangereux soient réhabilités sans être vendus à l'encan comme cela s'est beaucoup produit Le dossier est loin d'être refermé, plus de cinq ans après l'effondrement des immeubles, alors qu'un nouvel accident s'est produit le 9 avril dernier à 0h46, au 17 rue de Tivoli. Il semblerait que ce ne soit pas la vétusté qui soit en cause mais une explosion au gaz.
A Marseille la pluie était dissuasive pour la promenade mais j'ai pu faire une petite visite au MUCEM sans avoir le temps de faire mieux que contempler la mer au travers des claustras
Le texte en exergue est cité par Amin Malouf dans son livre formidable, Le labyrinthe des égarés : l'Occident et ses adversaires*essentiel récapitulatif des événements politiques qui ont conduit le monde à l'état dangereusement explosif où il se trouve actuellement. Il retraçe "l'itinéraire de quatre grandes nations : d'abord le Japon de l'ère Meiji, qui fut le premier pays d'Asie à défier la suprématie des nations « blanches », et dont la modernisation accélérée fascina l'humanité entière, notamment les autres pays d'Orient, qui tous rêvèrent de l'imiter ; puis la Russie soviétique, qui constitua, pendant trois-quarts de siècle, une formidable menace pour l'Occident, son système et ses valeurs, avant de s'effondrer ; ensuite la Chine, qui représente en ce vingt-et-unième siècle, par son développement économique, par son poids démographique et par l'idéologie de ses dirigeants, le principal défi à la suprématie de l'Occident ; et enfin les Etats-Unis, qui ont tenu tête à chacun des trois « challengers », et qui sont devenus, au fil des guerres, le chef suprême de l'Occident et la première superpuissance planétaire.
Puissante réflexion adossée à une connaissance impressionnante de l'histoire politique du dernier siècle.
A la suite j'ai lu "Nos frères inattendus "un roman sous forme de dystopie à la fois effrayant et amusant, du moins le sujet est-il inquiétant et le traitement ironique et plutôt joyeux même si le fond du propos est la menace nucléaire. La couverture est d'ailleurs dans l'esprit du livre.
Je n'avais pas encore évoqué le livre de Chloé Delaume ou plutôt le livre collectif "Sororité", terme réintroduit après un long purgatoire pour désigner la faternité conjuguée au féminin, un rapport de femme à femme, indéfectible et solidaire. Rabelais l'avait exhumé de son emploi religieux au XVIè siècle mais il est resté relégué par le patriarcat jusqu'à sa réhabilitation dans les années 70 puis sa disparition à nouveau. Il semble qu'il prenne enfin toute sa dimension. Il aura fallu toutes ces années pour que les femmes découvrent qu'on occultait le terme au prétexte qu'il était impensable de prêter aux femmes une quelconque capacité à entretenir avec d'autres femmes une relation dénuée de rivalité. Peu à peu le système de domination est mis à nu avec des termes qui nous viennent d'outre atlantique "manterrupting"le fait qu'un homme coupe la parole sans raison à une femme, "mansplaining" le fait qu'un homme explique à une femme ce qu'elle sait mieux que lui, "manspreading" le fait qu'un homme écarte les jambes dans les transports en prenant toute la place, biopropriating, le fait qu'un homme s'empare des idées et des inventions d'une femme en laissant croire qu'il en est l'auteur.
La mise en concurrence des femmes est orchestrée. Pour en déjouer les incidences il faut traquer les chausse-trappes qui nous conduisent à adopter à l'égard de nos alliées naturelles des stratégies de rivalité.C'est une démarche consciente, une éthique de vie qui nécessite empathie, ouverture et confiance, à rebours de ce qui nous a jusqu'ici formatées.
"Cet ouvrage collectif est un geste sororal. Ici quatorze femmes se penchent sur le sujet (...) racontent, interrogent, explorent ce qui constitue pour elles ce lien si particulier." (Chloé Delaume dans son introduction).
Un outil pour reconstruire l'humanité en reparant l'amputation d'une moitié d'elle-même qu'elle a subi au cours de ces siècles d'obscurantisme religieux et patriarcal .
Un petit tour au pays basque espagnol avant de se quitter
La plage de Zarautz |
L'ancêtre du home cinéma ( Musée de la photographie à Zarautz) |
La Kontcha de San Sebastian vue du Mont Igueldo (par le funiculaire) |
Les coiffes qui désignaient l'appartenance à un métier, une confrérie |
Au musée, on trouvait aussi le solex |
Santilliana del Mar, |
La Collégiale romane Sainte Julienne |
Ce n'était qu'une petite escapade , il faisait froid et il pleuvait de temps à autre. San Sebastian est une ville animée. Nous avons mangé des pintxos dans la vieille ville bien-sûr, exploré le Musée San Telmos et approché ainsi, un peu, la culture basque. J'ai pu tremper mes pieds dans l'océan, mais ne serait pas allée au-delà, le maillot est resté dans la valise. Nous sommes passés à Guernica ( Gernika-Lumo en basque), visite éprouvante, en particulier la séquence où, enfermés dans une pièce sombre, nous vivons la simulation d'un bombardement. Le musée de Guernica est consacré à la paix et une série de photos présente des épisodes célèbres de réconciliation. Le récit des réfugiés du camp de Gurz et la honte qu'on éprouve en tant que Français.e pour les traitements inhumains infligés. Plus loin, la plage de Bakio était noyée de brume et nous avons renoncé au Sanctuaire de Gaztelugatxe. Nous étions préparé.e.s aux 241 marches qui y mènent, mais la queue pour le droit d'entrée et la contemplation de la déambulation de la cohorte tout le long de l'ascension nous en a dissuadé.e.s, (évitant peut-être l'arrêt cardiaque en cours de route).
Nous avons visité la Grotte d'Altamira à Santilliana del Mar dont les peintures rupestres sont reconstituées comme celles de la grotte Chauvet. Le village est conservé en grande partie dans son architecture médiévale. Nous avons déambulé dans les petites rues Mais d'où vient que j'ai de plus en plus de mal à visiter les lieux "préparés" pour le tourisme?
* (
7 commentaires:
"Le labyrinthe des égarés" m'a déjà été vivement conseillé, c'est noté, j'ajoute "Sororité".
Votre question finale résonne en moi aussi. J'ai tant de plaisir à visiter un endroit sans réservation d'un créneau horaire, à découvrir peut-être pas par hasard mais avec la sensation d'être libre (un sujet très bien illustré dans "Grand Hotel Europa" d’Ilja Leonard Pfeijffer.
@ Tania, deux livres que j'aurai plaisir à voir chroniqués dans textes et prétextes. Et je note la recommandation. J'ai été très occupée et n'ai pas eu le temps de vous rendre visite. Je le fais sans tardes
Santillana del mar me rappelle tant de souvenirs: partie d'Anvers en Belgique avec ma cousine dans une vieille 2 chevaux jusqu'au nord de l’Espagne, nous avons passé de merveilleux moments dans ce beau village.
Visiter Majorque n'est pas recommandé du tout, l'île est devenue insupportable pour les habitants eux-mêmes. Non pas qu'il faille réserver, mais circuler est déjà une gageure...même à pied en ville.
Je lirais volontiers Sororité moi aussi, et puis Maalouf bien sûr.
Merci, à bientôt.
@Colo, ah, je suis déçue, je n'imaginais pas que Majorque soit devenue impraticable. Dommage! Merci de ton passage.
Le Mucem : un si beau lieu, comme un peu le musée du Havre (en plus imposant), et donnant sur la mer ! :-)
@D.H,oui un lieu qui mérite le déour.
détour
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