vendredi 31 janvier 2025

Encore un matin

 Certains jours, on est étonné d'être vivant. Quand j'étais petite, il m'arrivait de me pincer pour le vérifier comme si seule la douleur était une preuve d'exister, que ce miracle soit réel.


Photo ZL

J'ai lu le livre de Sagan Derrière l'épaule. Je n'avais plus lu Sagan au delà de mes seize ans à part "Avec mon meilleur souvenir"   dont je n'ai guère gardé de souvenir justement si ce n'est sa relation amicale avec Sartre. Plus que ses qualités d'écrivaine j'étais admirative de sa liberté. J'ai plus ou moins suivi ses péripéties : accident de voiture -elle roulait à des vitesses folles -, ses démêlés avec la drogue, son rapatriement de Bogota en urgence, parce que cela faisait les gros titres des journaux. Derrière l'épaule est une rétrospective de ses ouvrages antécédents  (elle est plutôt une critique sévère d'ailleurs) et les circonstances dans lesquelles elle les a écrits. A la suite de cette lecture j'ai enchaîné avec le livre de Marie Eve Lacasse Peggy dans les phares qui rend hommage à la discrète amante de Sagan et place la lumière sur celle qui aura été sa compagne tenue dans l'ombre, Sagan ne souhaitant pas rendre publique sa liaison homosexuelle. Vies de privilégiées qui ont cependant mal fini. Sagan ruinée à la suite de ses dépenses folles et Peggy Roche victime de son penchant pour le whisky, car même de bonne qualité il finit par détruire le pancréas.

En contraste total,  "L'histoire de Souleymane" un jeune Guinéen de vingt ans qui parcourt Paris à vélo pour délivrer des commandes Uber Eats.  L'acteur, Abou Sankaré, a décroché à Cannes  un prix d'interprétation mérité pour son humanité inentamée en dépit de toutes les horreurs qu'il subit, notamment en étant arnaqué par celui qui lui prête son nom pour accéder à la plateforme de livraison de repas. Il se réveille très tôt le matin pour réserver auprès du 115 sa place dans le lieu d'hébergement où il retrouve ses compagnons de misère. A condition de ne pas manquer le bus qui récupère les hommes à la fin de la journée. Sa préoccupation fondamentale est de réussir son entretien auprès de l'OFPRA pour obtenir un droit d'asile et donc des papiers  lui permettant de travailler légalement et d'échapper à la peur du contrôle policier. Le film fonctionne comme un thriller et décille les yeux de quiconque ignorerait ce que peut être la précarité et les souffrances endurées par ces migrants  qui déploient un courage et une énergie pour simplement sauver leur peau et celle de leurs proches, en l'occurrence la mère malade restée au pays. 

 

Abou Sankaré, lui même sans papier et menacé d'une OQTF vient d'obtenir un titre de séjour . Le réalisateur Boris Lojkine avait indiqué dans une interview qu'il l'accompagnait dans ses démarches pour régulariser sa situation.

Lu les deux ouvrages qu'ont fait paraître dernièrement deux de mes auteures favorites. L'une comme l'autre ont recyclé des textes parus par ailleurs dans divers magazines.


lola lafon (elle opte elle-même pour l'absence de majuscules) réunit dans cet opus des textes parus dans Libération écrits au fil de l'actualité des deux dernières années. Elle  y aborde les sujets les plus divers, ceux liés à la condition des femmes, -l'actualité regorge de ces mauvais feuilletons d'assassinats ou / et  de viols- mais pas seulement . Elle interroge au cours de ces pages, le déni, l'indifférence, face à la férocité des humains, qu'elle s'exprime crument par le crime ou plus insidieusement par le mauvais sort réservé aux pauvres dont on rend seuls responsables leur défaite, comme les femmes de leur viol. Elle fustige l'abandon dans lequel on tient désormais l'inquiétude, considérée comme une déficience alors que "nous sommes inquiets parce que nous sommes en vie, parce que nous voyons, parce que nous entendons. C'est un aveu d'humanité". [...] "Ce monde dans lequel les "individus" viennent après les" marchés", personne n'y respire vraiment . C'est un lieu de pesées et de mesures dans lequel règne la brutalité d'une force aveuglément affirmative. Un monde où parade une Vérité majuscule. Un lieu qui imagine cartographier nos brouillards les plus intimes". J'aime les gens qui doutent comme le chantait si bien Anne Sylvestre    

 

Lydie Salvayre propose également une compilation de textes écrits en marge de ses romans, publiés dans différentes revues, littéraires pour la plupart. Ce sont des exercices d'admiration  pour deux rubriques  de cinq articles chacune, intitulées "Mes poétesses et poètes" et "Mes guerrières ". La dernière rubrique "Mes colères et leurs raisons" comme on peut s'en douter est plutôt orientée vers la fulmination. Elle oppose aux colères rances, hideuses, fielleuses, aux colères ivres de destruction, les colères bienfaisantes, généreuses, flamboyantes, sublimes, qui ravivent les consciences dormantes, déverrouillent les bouches en même temps que la pensée, ouvrent brusquement des horizons impensés et impulsent de nouvelles façons de vivre, d'aimer, de se lier, de travailler, de parler, d'écrire, ou de créer. Dans l'article "Pour un engagement voluptueux"   elle interroge ce que peut et ne peut pas dire du monde la littérature, alors que c'est sa mission. Faute de ne pas se pencher sur "ces fort vilaines choses" (Stendhal), le risque est que les hommes de culture deviennent indifférents au monde, deviennent apolitiques, qu'ils finissent par récuser le monde et s'enfoncer dans une égolatrie monstrueuse.[...] Or penser le monde dans un roman et le penser politiquement (et voluptueusement et joyeusement )  [...] c'est trouver les conditions d'une autonomie, d'une liberté, qui ne supportent aucun ancrage, aucune inscription, aucun enregistrement dans un mouvement, dans une mode ou dans des conventions qui semblent aller de de soi. Tout en étant profondément politique 

Enfin parmi ceux que j'ai lus ce dernier mois celui de Justine Augier.
 

Ce dernier n'est pas sans rapport avec les deux premiers. Il s'agit bien ici encore de s'interroger sur le pouvoir des mots. Justine Augier est la fille de Marielle de Sarnez, longtemps partenaire politique de François Bayrou. En même temps que Justine se préoccupe de ses amis résistants en Syrie menacés d'emprisonnement et de mort, l'auteure accompagne sa mère dans ses derniers jours. Ce temps lui permet de se réconcilier avec une mère dont elle n'approuvait pas l'orientation politique mais dont elle admirait l'énergie, la générosité et l'intelligence. Justine Augier entremêle  sa préoccupation des événements du Moyen Orient (elle a vécu cinq ans en Israël), celle de sa mère en rémission puis en rechute de sa leucémie et son interrogation sur le pouvoir des mots, en usant de citations dont elle donne la liste des auteurs en fin d'ouvrage. De son long propos sur le pouvoir de la langue, je retiens ce texte qui souligne au contraire à quel point la langue est 'trompeuse" : La langue de nos débats publics s'abîme dans la déconnexion entre les mots et ce qu'ils tentent de recouvrir, et l'on peut dire Nous sommes en guerre sans que personne ne soulève l'indécence de cette phrase quand d'autres ailleurs sont effectivement sous les bombes. Cette déconnexion cynique entre ce qui advient et le récit qu'on en fait, le mensonge , sont devenus des modes de discours si communs que rien ne compte plus vraiment" . 

Ce constat commun à nos trois écrivaines, suscite leur colère et cependant leur foi en la littérature reste  intacte. Il faut des mots de vérité pour désinfecter l'imaginaire saturé par les clichés, les mots insignifiants à force d'être ressassés, mots gelés qui ferment la possibilité d'une conversation -plus rien à quoi s'agripper. 

Quant à moi, je m'interroge : pourquoi continuer à nourrir ce blog de ces quelques lignes. Une chose reste sûre, la littérature offre le bonheur de lire, c'est à dire d'échapper à sa vie ordinaire ou au contraire trouver des clés pour mieux la comprendre et parfois la transformer. 

J'écoutais ce soir Marianne Faithfull, elle a accompagné l'écriture de ce billet, comme elle a accompagné en partie ma jeunesse et je choisis pour lui rendre hommage cette archive de l'INA . So long Marianne.

samedi 28 décembre 2024

La vie et rien d'autre

 " Il nous faut mener double vie dans nos vies, double sang dans nos cœurs, la joie avec la peine, le rire avec les ombres, deux chevaux dans le même attelage, chacun tirant de son côté, à folle allure.

Ainsi allons- nous, cavaliers sur un chemin de neige, cherchant la bonne foulée, cherchant la pensée juste, et la beauté parfois nous brûle, comme une branche basse giflant notre visage, et la beauté parfois nous mord, comme un loup merveilleux sautant à notre gorge."
Christian Bobin

Ce texte posté sur Facebook m'a été envoyé par une amie. Dois-je avouer que je n'ai pas lu Christian Bobin, poète élégiaque. On veut m’enfermer dans la cage de la mièvrerie, disait- il. Je crois en effet que c'est ainsi et à distance que je ne l'ai pas lu. Je pense réparer.

En revanche j'ai découvert une auteure italienne et lu les trois livres publiés en France d'une traite.

  


Le train des enfants : Naples, 1946. Amerigo, sept ans, quitte son quartier pour monter dans un train. Avec des milliers d'autres enfants du Sud, il traversera toute la péninsule et passera quelques mois dans une famille du Nord : une initiative du parti communiste vouée à arracher les plus jeunes à la misère après le dernier conflit mondial. Loin de ses repères, de sa mère, Antonietta, et des ruelles de Naples, Amerigo découvre une autre vie. Le livre est inspiré de faits historiques et l'auteure en même temps qu'elle décrit une réalité violente : le sud de l'Italie est misérable tandis que le Nord est prospère et le parti communiste organise le transfert des enfants pauvres auprès de familles qui s'engagent à les nourrir et les abriter. intentions vertueuses mais qui engendrent une rupture entre les enfants et leurs familles. Amerigo en l'occurrence doit renoncer à son apprentissage du violon quand il revient à Naples et vivre à nouveau la honte de la misère et souffrir de l'amertume maternelle.

Le choix : « Une fille, c’est comme une carafe : qui la casse la ramasse, dit toujours ma mère". Martorana, un petit village de la Sicile des années 1960. À quinze ans, Oliva Denaro rêve de liberté. Elle étudie le latin et aime découvrir dans le dictionnaire des mots rares qui l’aident à formuler ses pensées encore confuses. Elle aime courir à en perdre le souffle, aller à la chasse aux escargots avec son père, viser avec son lance-pierre ceux qui se moquent de son ami Saro. Aussi, quand les conventions l’obligent à se soumettre à une loi ancestrale, Oliva se rebelle et fait valoir son droit de choisir. Au risque d’en payer le prix fort.


Les merveilles: Elba porte le nom d’un fleuve : c’est sa mère qui l’a choisi. Seuls les fleuves circulent librement, lui disait-elle, avant de disparaître mystérieusement. Depuis, Elba grandit seule dans cet endroit qu’elle nomme le monde-à-moitié : un asile psychiatrique, à Naples.

C’est là qu’elle pose son regard d’enfant, sur le quotidien de cette « maison des fêlés, avec dedans plein de gens qui ressemblent à des félins », nourrissant de ses observations son Journal des maladies du mental. Jusqu’au jour où le jeune docteur Fausto Meraviglia décide de libérer les patients, comme le prévoit une loi votée quelques années plus tôt en 1978, et de prendre Elba sous son aile. Lui qui n’a jamais été un bon père apprend le poids et la force de la paternité.

Je n'en dirai pas davantage que ces résumés en ajoutant que j'ai été séduite par une écriture simple et vibrante qui traite sans avoir l'air d'y toucher de sujets graves tels que les mœurs patriarcales obligeant une femme à épouser son violeur, les inégalités Nord Sud en Italie à la fin de la guerre, le système psychiatrique et ses méthodes barbares.  

Ma copine Chris Guillon exposait au Salon Art Graulhet 







J'ai ainsi découvert des artistes locaux de grand talent. Je n'en cite que deux parce que leurs œuvres baroques ont retenu mon attention mais vous pouvez en connaître la liste en cliquant sur le lien 

Charles Moquet alias Cha Môkeur (sculpture, Lautrec 81)


Carole Petit (sculpture, Latronquière 46)

Je suis allée à Clermont Ferrand pour participer à un séminaire. De la fenêtre du train j'ai pu admirer les paysages enneigés de Haute Loire


Un peu plus tard, je partais à Cadaquès pour quelques jours. Le contraste était saisissant 

Cap de Creus






 Revisité la Maison de Dali à Portlligat. Je l'avais découverte une première fois avec mes enfants. Il y a un tel amoncellement d'objets qu'on se demande comment deux êtres humains pouvaient se mouvoir dans un tel décor,


et y recevoir autant de personnalités réputées comme en atteste le  mur de photographies composé par Gala. Gala était un génie m'a chuchoté l'accompagnatrice de la visite qui se fait par tout petit groupe. 







Terminons par une note plus triviale, cet ouvrage collectif, 24 textes et bandes dessinées abordent la masculinité par différentes portes d’entrée, comme le regard genré en tant qu’artiste, la condition d’homme racisé, le rôle du vêtement, l’utilisation des toilettes publiques en tant que personne transgenre, la gestion des hommes violents ou encore les attentes sur la taille du pénis. Avec ses fictions, autobiographies et analyses de styles variés, cet album audacieux entend passer de main en main pour apporter sa petite pierre aux débats contemporains ! (présentation de l'éditeur, Glénat)




Je n'aime pas l'expression d'homme "déconstruit" même si elle exprime bien que la virilité est une construction sociale. J'ai apprécié l'humour de ces mâles qui sont conscients des aléas des injonctions à la virilité dont ils font les frais eux aussi même s'ils reconnaissent que celles-ci sont assorties de privilèges.

Fin d'une année assez éprouvante. Que peut-on espérer de la suivante? La vie et rien d'autre   



jeudi 31 octobre 2024

Dictionnaire amoureux du plaisir

 C'est le titre du dernier livre de Hervé Hamon. Il avait publié en 2020 "Dictionnaire amoureux des îles" dans cette collection délicieuse chez Plon des "dictionnaire amoureux". J'ai partagé la plupart des  plaisirs et j'en aurai évoqué d'autres si l'exercice m'avait été confié mais sans doute pas avec le talent d'Hervé Hamon. Outre que la thématique est prometteuse d'emblée, le choix de l'auteur est savoureux.  Quelques exemples : à la lettre c, les "cocottes" ces femmes qui décident parce que leurs "beaux corps, beaux yeux, beaux seins, belles jambes" le leur permet de "régner sur les régnants, ces hommes riches de la fin du XIXème qu'elles attirent dans leur toile suave, n'hésitant pas à recourir à tous les subterfuges pour les séduire, puis  les congédier quand elles ont trouvé un remplaçant plus avantageux. Je suis étonnée de n'avoir pas vu apparaître "conversation" que j'aurais sans doute choisi. Il me semble que ce bavard doit apprécier plus que tout une bonne conversation avec des amis ou en tête à tête.



Qu'on ne s'y trompe pas, les plaisirs évoqués ne sont pas délictueux. Dans certains cas le terme sert de support à une réflexion qui va à l'encontre de ce qu'il pourrait évoquer. Ainsi le Goncourt ne vante absolument pas l'immense satisfaction de l'heureux bénéficiaire mais le risque d'une date fatale qui peut assécher le désir d'écrire. Hamon affirme "que le prix Goncourt n'est pas le meilleur roman de l'année. Pour la bonne et simple raison que l'art et la compétition sont incompatibles, que la notion même de "meilleur roman" n'a strictement aucun sens. Inutile de dire que j'approuve des deux mains

Beaucoup d'entrées de la mer dans les articles, Hamon est un marin expérimenté qui a beaucoup voyagé sur mer. Sur terre également où son métier de journaliste lui a offert l'occasion de connaître des peuples et des êtres sur tous les continents. Il ne se prive pas de fustiger ceux qui se targuent d'être nés sur une terre qu'ils tiennent à défendre contre "les étrangers" avec ce vieux réflexe tribal qui n'a plus aucun sens ni aucun fondement quand on sait à quel point nous appartenons et sommes façonnés par mille lieux et que le "peuple français"  est le résultat de tant de métissages qu'on ne voit pas bien où serait préservée la racine gauloise sinon chez Astérix et encore...

Je me suis sentie en phase absolue avec ses diverses réflexions sur l'inanité d'une pédagogie fondée sur la contrainte, la répression de la vitalité, le refus argumenté, délibéré du plaisir. Un refus qui confine à la haine. Il cite, en contraste, la rencontre au cours de ses enquêtes en collège, d'un maître qui rompait avec les méthodes "ordinaires" en inventant mille manières de faire activement participer les élèves à son enseignement. Et l'enthousiasme des élèves remplaçait avantageusement l'ennui constaté dans d'autres cours. Ce type de pédagogue s'attire les foudres d'essayistes réactionnaires qui déversent des tombereaux d'insultes sans avoir eux-mêmes jamais mis les pieds dans un établissement. Philippe Meirieu, authentique pédagogue lui, rappelle que si la parole de l'éducateur est première, elle n'est pas dernière, l'apprentissage place l'éduqué en position de s'approprier, de prolonger et de démentir ce qui lui a été enseigné.      

Chaque article est jubilatoire et l'occasion de mêler harmonieusement souvenirs d'enfance, de rencontres, anecdotes cocasses ou émouvantes, exercices d'admiration, références bibliographiques, sans oublier quelques analyses politiques bien senties et au fond une réflexion profonde sur le sens de l'existence. Ce dictionnaire est un plaisir qu'on peut déguster à petites lampées ou goulument comme je l'ai fait. Revitalisant. 

Comme je ne prend plus très souvent le temps de blogger je vais ajouter quelques notations sur le mois écoulé.

Vu à Paris au Musée du Quai Branly une expo  Zombis la mort n'est pas une fin, les Zombis ont une grande importance dans la culture haïtienne. J'ignorais tout de ces non morts et j'ai ainsi appris que le zombi est le produit d'un syncrétisme entre spiritualités d'Afrique subsaharienne, catholicisme européen et cultures des Caraïbes et devient dans le vaudou haïtien, une personne malfaisante condamnée par la société à une peine pire que la mort et vouée à servir d'esclave à un sorcier bokor qui contrôle son corps et son esprit. J'emprunte ce résumé  aux  Inrockuptibles. Abuser de la peur liée à la croyance religieuse, un trait de l'humanité bien réparti sur le globe. Le mythe a inspiré, en le transposant, les films que l'on connait sauf, si comme moi, on n'aime pas du tout . En revanche j'apprécie toujours la créativité des Africains   




Je ne dirai rien du plaisir que j'ai éprouvé à revisiter après tant d'années la salle des grands tableaux du Louvre  même si j'ai de plus en plus de mal avec les musées gavés de monde, mais j'avais envie de revoir La Liberté Guidant le Peuple (2,60 de hauteur, 3,25 de largeur, Delacroix) et le radeau de la Méduse (4,91 de hauteur, 7,16 de largeur, Géricault)  entre autres qui ne supportent pas la réduction à petite échelle. Envie aussi de traverser le Jardin des Tuileries, j'ai habité pendant dix ans rue de Rivoli (sous les toits sans ascenseur). Evidemment pour sortir du Louvre il faut traverser une enfilade de boutiques luxueuses qui n'existaient pas alors. C'est un peu pénible. 

Enfin, un petit tour dans l'Opéra Urbain qui vient juste de s'achever à Toulouse. 


Ma fillote était à la manœuvre sur la grande bête, le Minotaure. Elle manipulait le bras gauche. Pas facile, il faut éviter arbres et réverbères et, même si elle est canalisée, la foule.



  Deux jours de délire. Plus d'un million de personnes de tous âges qui s'émerveillaient de la beauté des machines, de la performance des techniciens et des surprises lorsque Ariane l'araignée s'interposait entre Astérion et Lilith la femme scorpion venue des enfers pour recruter des âmes damnées et séduire le minotaure

 

Crédit photo : Patrice Nin. Mairie de Toulouse - Toulouse Métropole.

La ville de Toulouse se prête à ce genre de déambulation d'un pont à l'autre mais les rues sont un peu étroites et le parcours était semé d'embuches. Un exploit pour les 220 personnes mobilisées sans compter les bénévoles et les services de sécurité.
Je n'aime pas la foule. Cependant celle-ci était paisible, rieuse, surtout concentrée sur ses smartphones pour immortaliser (enfin momentanément) l'événement. Et entre les passages elle piqueniquait ou se répandait dans les bars qui ont pour le moins bénéficié de ce grand raout. 
La clôture, comme il se doit s'est conclu par une spectacle de pyrotechnie et surtout par l'opéra dont une voix de femme fabuleuse (dont je n'ai pas réussi à connaître le nom).




"Je crois, pour ma part, que le goût du plaisir, loin de servir d'échappatoire, est comme le soulignait Deleuze, une forme de résistance (...) Le plaisir n'est en rien une inadvertance, une récréation, une mégarde, une dissipation. C'est un antidote, c'est manière de nous rappeler que nous ne sommes pas conformes, que nous ne plierons ni devant un despote ni devant une intelligence artificielle (...) ce qui est de l'ordre de la liberté (Hervé Hamon).
Merci à tous les artistes qui enchantent le monde.

Photos @ZL

mercredi 2 octobre 2024

Un week-end lumineux

 


Dans ce bel endroit a eu lieu une rencontre initiée par mon vieil ami Phil au prétexte de fêter son anniversaire. J'ai ainsi eu le plaisir de revoir des gens qui m'étaient chers mais que je ne voyais plus ou peu à cause des distances géographiques qui finissent par étirer les liens. Joyeuse compagnie, avec un sujet préférentiel d'échanges, le cinéma, Phil étant lui-même cinéaste / vidéaste et quelques autres itou. Beaucoup d'humour, donc beaucoup de rires. Excellente chère bien arrosée, nous étions en Bourgogne et l'ami est un fin connaisseur des richesses de son patrimoine. Musique bien sûr avec un groupe  Seize cordes (la somme des cordes des trois compères). Jazz, rock et valse manouche. Catherine qui fut chanteuse dans ce groupe fredonnait. Le lendemain, elle nous a estomaqués en entonnant à l'impromptu, a capella, un air de Gabriel Fauré. Elle avait "le besoin de trouver le bon moment" nous a -telle déclaré.  


Photo empruntée à l'agenda local annonçant leur prestation à la fête de la musique


Promenade le long de la Tille avec ceux qu'on n'a pas vu depuis longtemps mais avec qui on partage tout un passé, nous donnant des nouvelles de nos vies ou en apprenant de ceux qu'on découvre.


Phil est un grand archiviste. J'ai pu revoir des documents,  certains me concernant (nous avons réalisé trois documentaires ensemble), dont je n'ai plus trace mais que lui a soigneusement consignés dans un portfolio qui porte l'année de référence. Autant d'années autant de portfolio où cohabitent toutes sortes de documents articles, synopsis, devis de tournages, photos de plateau etc..  J'ai été extasiée du travail accompli et me suis posé la question de me livrer à cette sorte d'archéologie au sein du fouillis de toutes mes archives. Je pense hélas que je ne parviendrai pas à la méticulosité de mon ami, faute d'avoir anticipé pareille entreprise.

Nous avons eu droit à diverses projections dont celle d'une fête antérieure de 30 ans qui a permis à ceux qui en étaient de s'esclaffer tout en vérifiant que le temps "aux plus belles choses se plait à faire un affront". Phil a conclu ce film (qu'il a monté à partir d'une capture faite par un des nôtres) par un hommage "à nos chers disparus" dont Laurent Perrin.
Nous, les présents, étions bien vivants et fiers de l'être, d'avoir réussi à déjouer toutes les chicanes que la faucheuse à semé sur nos parcours. 




Découverte (chez Phil, on découvre toujours) d'un peintre extraordinaire  Jean Deletre un autodidacte dont la profusion  et la force des couleurs évoque une sorte de mélange de Bruegel pour la truculence des situations, Bosh pour l'onirisme et Archimboldo pour la nature intimement mêlée aux personnages. Délit de fuite est son deuxième recueil. 

Lu, avant et après ce délicieux épisode, le dernier ouvrage de Mona Chollet "Résister à la culpabilisation. Sur quelques empêchements d'exister". (que je conseille chaleureusement).
"Nous devons avoir l'obstination d'accepter notre joie dans l'impitoyable fourneau du monde. faire de l'injustice le seul étalon de notre attention, c'est faire l'éloge du diable.  Il est légitime de jouir de la vie, d'honorer de son mieux l'ici et le maintenant, d'utiliser toute la liberté dont nous disposons à l'instant T pour vivre de la manière la plus digne et la plus heureuse possible. Quel sens cela a t-il   de vouloir pour tous et toutes un bonheur que l'on jette aux orties quand on en dispose ?Au contraire, nous pouvons veiller au maillage de beauté, de sens et de générosité qui fait tenir le monde, et le renforcer dans la mesure de nos moyens. Nous pouvons assumer et honorer notre propre vie. (Zones 2024, p 242)

Merci à Phil et à sa compagne Chantal d'avoir veillé à nous mettre en partage ces deux jours de beauté, de sens et de générosité.  

mardi 3 septembre 2024

Sorcière, prend garde à ton derrière

 Aussi, si je ne les aimais pas toutes, je les plaignais avec leur teint cireux, leurs corps si riches de promesses, mais mutilés comme ces arbres que des jardiniers s'efforceraient de nanifier ! Par contraste, nos enfances de petites esclaves pourtant si amères, semblaient lumineuses, éclairées du soleil des jeux, des randonnées, des vagabondages en commun. Nous faisions flotter des radeaux d'écorce de canne à sucre sur les torrents. Nous faisions griller des poissons roses et jaunes sur des croisillons de bois vert. Nous dansions. Et c'était cette pitié contre laquelle je ne pouvais me défendre qui me poussait à les égayer. (Maryse Condé, Moi, Tituba sorcière...Folio p 97)

Tituba, née à la Barbade, est  initiée par sa grand-mère guérisseuse et faiseuse de sort. Exilée pour suivre son mari à Boston comme esclave, elle rencontre et subit l'histoire du procès des sorcières de Salem.

Je n'en dirai pas davantage. Il faut savourer la langue de Maryse Condé et ce qu'elle transmet de l'indignité faite aux Noir.e.s dans ces périodes d'esclavage.

La lecture de ce passage a fait resurgir en moi des souvenirs de mon arrivée à Paris et de ma rencontre avec mes congénères que j'avais si fortement enviés quand ils venaient en vacances au bord de l'océan qui était mon quotidien et que je ne quittais jamais. Sauf une fois, à 9 ans,  pour des vacances à la ferme où mes sœurs et moi avons découvert avec bonheur les animaux dont nous nous amusions à reproduire les cris. Une autre fois (à 12 ans) en colonie de vacances à Servoz, petit village proche de Chamonix où j'avais été éblouie par la beauté du Mont Blanc. En parlant avec mes camarades d'université, je découvrais à quel point leur enfance avait été contenue dans des appartements, des conventions vestimentaires et souvent des parents peu aimants. Au contraire, comme Tituba, j'ai vécu une enfance de sauvageonne. Notre maison était entourée de terrains vagues (ils ne le sont plus depuis longtemps et se vendent désormais à prix d'or). Nous avions tout loisir d'y galoper, de cueillir les mures et les pommes sauvages et surtout de rejoindre la plage pour s'y ébattre follement, y compris à l'adolescence pour les premiers flirts. Et même si la rue était encore à cette époque un lieu ouvert aux enfants, dans les "bonnes familles" on ne laissait pas les enfants "trainer" dans la rue. 




J'ai payé le prix de cette enfance libre quand je me suis aperçue que je n'avais pas les codes de la bonne société, que je ne me "tenais" pas bien et qu'on me le faisait sentir en me snobant ostensiblement. J'ai traversé une période de mimétisme effréné pour tenter de franchir le fossé entre mes origines "roturières" et cette sorte d'aristocratie bourgeoise qui formait la majorité des étudiants. Il n'y avait que 7% d'enfants de prolétaires à l'université à mon époque. Ca n'a guère évolué. D'après le centre d'observation de la société,  la baisse de la part d’enfants d’ouvriers se poursuit (...). Ces derniers forment 10 % des étudiants à l’université, 7 % dans les classes préparatoires aux grandes écoles et 2 % des élèves des écoles normales supérieures (parmi les plus sélectives des grandes écoles).   

Conclusion de l'article 

(...) comme le montrent ces données, notre système est loin de faire ce qu’il devrait pour assurer l’égalité des chances scolaires, essentiellement parce que la compétition y est très tendue, que l’école française laisse peu de place à l’expérience et qu’elle cherche à sélectionner quelques bons élèves plutôt que d’éviter d’en perdre un grand nombre en route.   

Pour ce qui me concerne, j'avais de bons résultats (sauf en discipline, trop rebelle), j'avais compris que c'était l'issue de secours. Mais je n'ai jamais tout à fait perdu le sentiment d'imposture dont parle Bourdieu qui m'a vraisemblablement bloquée dans mon désir de devenir écrivaine. Je suis très reconnaissante aux transfuges de classe d'avoir un peu entamé le plafond de verre et à Bourdieu d'avoir si bien analysé l'influence du "capital culturel" dans son livre "La distinction". Cela m'a aidé à m'émanciper et à m'inventer mes propres références et mon code de valeurs, notamment en me frottant à d'autres cultures et en me moquant bien de grimper dans une quelconque échelle sociale. 

Ce billet est inspiré de la lecture de Maryse Condé, mais conjoncturellement d'une rentrée des classes qui se fait dans les pires conditions. L'illustration de la couverture est le fameux  "Portrait de Madeleine, réalisé par  Marie-Guillemine Benoist. Il s'est d'abord intitulé portrait d'une négresse et a été débaptisé et rebaptisé pour être désormais exposé au Louvre sous l'intitulé "Portrait d'une femme noire".

 Le titre du billet  reprend le refrain d'une chansonnette tirée d'un conte de Pierre Gripari, la Sorcière du placard aux balais. 

Je rajoute ce jour (04/09) un très beau texte de la Poétesse berbère Taous Ait Mesghat :


"Puisque dévoiler mes jambes cause des tremblements de terre et mes cheveux, cyclones et vents froids.
Puisque un bout de ma gorge fait monter la mer et des terrains glissent au son de ma voix. Puisque mon sein qui allaite provoque famine et misère et que mes bras nus réchauffent le climat. Puisque mon sourire déstabilise l'univers et réveille tous les instincts bas. Puisque je suis derrière toutes les catastrophes naturelles, alors crains moi. Car force divine je suis et le misérable mortel, c'est toi."

jeudi 22 août 2024

L'été en pente douce

 Je me suis aperçue que mon blog me servait parfois à retrouver une date. Comme j'y consigne certains événements ou voyages, je peux m'y reporter quand je souhaite en retrouver certains détails, dont la date. 

Cet été, à la recherche d'une de ces occurrences,  je me suis amusée à revoir certains billets et notamment ceux du temps où les blogs étaient plus en vogue qu'ils ne le sont aujourd'hui. Ainsi beaucoup des liens que je collectais dans mon "Vent des blogs" ne mènent plus nulle part (je ne choisis pas celui-ci par hasard, les commentaires sont aux petits oignons et la plupart des liens restent actifs). Certains des blogueurs ont même été avalés par la grande broyeuse (JEA, Depluloin ) Clopine n'émet plus sur Facebook ce qui me fait augurer le pire. Henri Zerdoun avait cessé également de poster sur FB, il vient de réapparaître après 6 mois d'hospitalisation pour notre plus grand plaisir. 

J'ai alterné journées calfeutrée à l'intérieur pour fuir la canicule et les moustiques. Et quelques sorties. J'ai commencé à passer en revue mes archives, ne prélevant que quelques documents et remplissant des cartons de feuilles destinées au recyclage. Ce faisant, dans une rétrospective de mon activité professionnelle, je constate la variété et la somme de documents accumulés. Etrange de revoir sa vie sous cet angle. 

Pour les festivités, quelques amis en visite, quelques visites chez des amis. Ma fille jouait dans un de ces festivals d'été à Vaour, occasion de revoir des amis qui habitent dans cette région, encore dans le Tarn mais où l'Aveyron coule au sein de très belles gorges qui font le bonheur des adeptes du canoé kayak.

Les guinguettes rencontrent un vrai succès et se sont multipliées ces dernières années. Nous en avons une à proximité immédiate où nous dégustons les produits de la ferme en écoutant des concerts de qualité. 

La Mondine

  

Une visite de Cordes pour en offrir la découverte à un ami, hébergé pour quelques jours, Parisien réfugié pendant l'invasion des JO, (il connaissait en fait) et pour la redécouvrir. Seul problème, la vieille ville se mérite, il faut grimper dans ses rues pavées, un peu éprouvant. Je n'en avais pas gardé ce souvenir, il est vrai que j'avais 40 ans de moins.  

Une ruelle de Cordes 

Un petit tour à Anduze pour les plaisirs de l'amitié, des bons repas et des rires partagés. 

Pendant que nous étions dans le sud un incendie s'est déclaré au dessus du village. Comme nous étions près de l'étang où nous avions pris un bain, nous avons assisté de très près au va-et-vient des canadairs  qui venaient s'approvisionner en eau pour la déverser sur l'incendie dont nous pouvions apprécier l'importance aux volutes de fumée noire. Une chance cette proximité qui a permis de juguler le feu assez rapidement. Cependant plus de 300 hectares dévastés, non seulement les arbres mais la flore et la faune. Nous connaissons bien la Gardiole, mon compagnon est originaire du village. J'avais une pensée mélancolique pour ceux qui ne bénéficie à proximité du désastre d'une source d'eau aussi abondante et des appareils pour y puiser

Cliquer pour agrandir. Au fond le Mont Saint Clair de Sète

Et enfin, confitures de reine-claude et coulis de tomates dont le jardin regorge.

Et lectures bien sûr. 

C'est presque la fin de l'été. Je vais conclure ce mois d'août par un stage de chant. Dans une jolie chapelle.

"Il fallait que je prenne garde à ne plus passer à côté des choses importantes, celles qui rehaussent la vie vers la joie pure, mais c'est une entreprise d'être attentif à tout lorsqu'on slalome entre les jours, entre contraintes, assurance et oubli, et je défie qui que ce soit de soutenir que notre trajectoire est une ligne droite plutôt qu'une errance, j'en détiens la preuve." Valérie Zenatti, Qui-vive, Ed de l'Olivier 2024 (p 16)

Le titre est emprunté au film réalisé par Gérard Krawczyk, sortie 1987, Pauline Lafont, Jean Pierre Bacri, Jacques Villeret, Guy Marchand, Jean Bouise.

mardi 30 juillet 2024

Comme un air de vacances


La tension entre le besoin de tranquillité et le désir de contact, entre l’amour du quant-à-soi et la curiosité pour les autres, n’est jamais résolue définitivement. La taupinière assiégée Les introvertis et la promo. Blog de Mona Chollet  

Petite expédition à Royan à l'occasion d'un minuscule salon du livre, prétexte à retrouvailles avec mes terres d'enfance. Le salon un peu décevant. A ma droite, une écrivaine vendait des romans policiers à tour de bras. A ma gauche, une dame charmante et mal voyante proposait  l'histoire de son chien guide. L'une comme l'autre asséchaient les finances de ceux qui auraient pu s'intéresser à ma prose  Il faut dire que je suis une piètre attachée de presse de moi-même. C'est un exercice où je suis très mal à l'aise. Voir ce qu'en dit Mona Chollet en cliquant sur le lien ci-dessus


J'ai eu le plaisir de retrouver une amie de lycée après une longue éclipse. Elle m'a donné des nouvelles de certaines de mes connaissances. C'était très agréable. Nous nous sommes promis de renouer un lien pour le moins distendu.

Promenade le long de la côte, odeurs anciennes, je constate avec plaisir que les algues qui avaient presque disparu sont de retour. Un signe de meilleure santé de l'océan? 

Parties de scrabble avec ma sœur, seules occasions pour moi de jouer. Je gagne avec seulement quelques points d'écart.

Repas de langoustines, de moules, de seiche et visite du marché avec ses langoustes et ses homards  attendant dans leurs aquariums la main fatidique qui va les peser, les emballer avant qu'on les ébouillante ou les grille.




Visite de Mornac, un des villages courus des touristes que j'ai souvent fréquenté hors saison parce que j'aime me promener le long des cabanes d'ostréiculteurs. Cette fois, il était un peu envahi mais j'ai regardé avec amusement un gamin plonger dans la Seudre suivi immédiatement de son chien, remontant de concert jusqu'à la rive pour plonger à nouveau.






En dépit du vent froid et des nuages lâchant par moments de courtes averses, j'ai réussi à me baigner. Bonheur de se laisser porter par les vagues. En revanche, un jour, la mer bastonnait et je ne suis plus suffisamment à l'aise avec la violence du flux et reflux dont nous nous amusions tant avec mes copines. Si j'aime encore la plage, je n'y reste plus très longtemps comme je le faisais avec un livre ou en compagnie d'un.e ami.e.



Retour, visite de mon fils pour me sauver d'une arnaque de hacker et reprise en main du jardin avant dépérissement, faute d'arrosage. Nous abordons des temps de canicule.  36° aujourd'hui et cela devrait durer.

Alors, un peu de temps pour écrire tous stores baissés, en compagnie d'Ibrahim Malouf que j'ai eu le plaisir d'écouter en concert à Lisle sur Tarn, le village où j'ai habité pendant une année de transition      

 



Ajouté en dernière minute, requiem pour Charles Juliet " Lambeaux," considéré à juste titre comme son chef d'œuvre