Dans ce bel endroit a eu lieu une rencontre initiée par mon vieil ami Phil au prétexte de fêter son anniversaire. J'ai ainsi eu le plaisir de revoir des gens qui m'étaient chers mais que je ne voyais plus ou peu à cause des distances géographiques qui finissent par étirer les liens. Joyeuse compagnie, avec un sujet préférentiel d'échanges, le cinéma, Phil étant lui-même cinéaste / vidéaste et quelques autres itou. Beaucoup d'humour, donc beaucoup de rires. Excellente chère bien arrosée, nous étions en Bourgogne et l'ami est un fin connaisseur des richesses de son patrimoine. Musique bien sûr avec un groupe Seize cordes (la somme des cordes des trois compères). Jazz, rock et valse manouche. Catherine qui fut chanteuse dans ce groupe fredonnait. Le lendemain, elle nous a estomaqués en entonnant à l'impromptu, a capella, un air de Gabriel Fauré. Elle avait "le besoin de trouver le bon moment" nous a -telle déclaré.
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Photo empruntée à l'agenda local annonçant leur prestation à la fête de la musique
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Promenade le long de la Tille avec ceux qu'on n'a pas vu depuis longtemps mais avec qui on partage tout un passé, nous donnant des nouvelles de nos vies ou en apprenant de ceux qu'on découvre.
Phil est un grand archiviste. J'ai pu revoir des documents, certains me concernant (nous avons réalisé trois documentaires ensemble), dont je n'ai plus trace mais que lui a soigneusement consignés dans un portfolio qui porte l'année de référence. Autant d'années autant de portfolio où cohabitent toutes sortes de documents articles, synopsis, devis de tournages, photos de plateau etc.. J'ai été extasiée du travail accompli et me suis posé la question de me livrer à cette sorte d'archéologie au sein du fouillis de toutes mes archives. Je pense hélas que je ne parviendrai pas à la méticulosité de mon ami, faute d'avoir anticipé pareille entreprise.
Nous avons eu droit à diverses projections dont celle d'une fête antérieure de 30 ans qui a permis à ceux qui en étaient de s'esclaffer tout en vérifiant que le temps "
aux plus belles choses se plait à faire un affront". Phil a conclu ce film (qu'il a monté à partir d'une capture faite par un des nôtres) par un hommage "à nos chers disparus" dont
Laurent Perrin.
Nous, les présents, étions bien vivants et fiers de l'être, d'avoir réussi à déjouer toutes les chicanes que la faucheuse à semé sur nos parcours.
Découverte (chez Phil, on découvre toujours) d'un peintre extraordinaire
Jean Deletre un autodidacte dont la profusion et la force des couleurs évoque une sorte de mélange de Bruegel pour la truculence des situations, Bosh pour l'onirisme et Archimboldo pour la nature intimement mêlée aux personnages.
Délit de fuite est son deuxième recueil.
Lu, avant et après ce délicieux épisode, le dernier ouvrage de Mona Chollet "Résister à la culpabilisation. Sur quelques empêchements d'exister". (que je conseille chaleureusement).
"Nous devons avoir l'obstination d'accepter notre joie dans l'impitoyable fourneau du monde. faire de l'injustice le seul étalon de notre attention, c'est faire l'éloge du diable. Il est légitime de jouir de la vie, d'honorer de son mieux l'ici et le maintenant, d'utiliser toute la liberté dont nous disposons à l'instant T pour vivre de la manière la plus digne et la plus heureuse possible. Quel sens cela a t-il de vouloir pour tous et toutes un bonheur que l'on jette aux orties quand on en dispose ?Au contraire, nous pouvons veiller au maillage de beauté, de sens et de générosité qui fait tenir le monde, et le renforcer dans la mesure de nos moyens. Nous pouvons assumer et honorer notre propre vie. (Zones 2024, p 242)
Merci à Phil et à sa compagne Chantal d'avoir veillé à nous mettre en partage ces deux jours de beauté, de sens et de générosité.
12 commentaires:
Des retrouvailles formidables, cela se sent en te lisant. Merci pour le partage sur ton blog de ces moments festifs, le nouveau Mona Chollet est noté. Bon week-end, Zoë - ici frais mais lumineux.
@Tania, oui des retrouvailles magnifiques et qui résonnent longuement en moi. Félicité assombrie par la mort hier d'une des amies de mon groupe littérature. Nous le savons bien, la vie est éternelle, mais nous n'en sommes que de fucaces portefaix.
Se retrouver avec émotion, quel week-end fantastique.
Je retiens tes mots: se souvenir avec ceux qu'on connaît, apprendre avec les autres.
Et puis, c'est inévitable, il y a des manquants, de plus en plus.
Un joyeux et lumineux et chaleureux week-end, merci de nous l'avoir si bien raconté.
en ce lieu de bourgogne, une gent/Tille s'est reformée, vous faites ressortir votre moment de bonheur sans trop de nostalgie, il vous reste à peindre les rancunes, rancœurs, échecs qui font partie de la chair des groupes....les métaphorer pour rester tendre et empathique est un talent d'écrivain .....A suivre ....
Toute ma sympathie, Zoë.
@Tania, merci
@Colo, de plus en plus inévitable la disparition des êtres qu'on a aimés en avancant dans l"âge.
@Patrick Verroust, ni rancunes, ni rancœurs durant ces deux jours, donc rien à dire de ce point de vue, que du plaisir
Émouvantes ces retrouvailles 30 ans après. Votre joie transparaît dans les mots employés. Ce sont des instants privilégiés où au delà des chagrins, des doutes, de la difficulté de vieillir, restent simplement le partage et le bonheur de faire groupe.
Oui, sans doute de belles retrouvailles et agapes de souvenirs partagés… :-)
@Pierre NESTOR, c'est tout à fait ça. Merci de votre visite
@D.H. Sans cultiver la nostalgie, c'est agréable de se souvenir de nos bons moments nos bons moments
Honorer l'instant présent, dignes et heureux ; les ressentiments ne font pas tenir le monde : le passage de Mona Chollet éveille.
J'y ajouterais la force de l'humour : retourner la représentation du monde, "se tordre à l'oblique", par le rire, forme de sublimation, selon les mots de Cynthia Fleury.
@christw, se tordre à l'oblique, jolie formule. Merci de votre passage
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