mardi 10 mars 2009

Tenir la vague

Ambigus,
Nous flottons
Sattelisés
Le dos appuyé au nuage épais de nos rèves
Ondes entrechoquées de messages avortés
Ne laissant qu'une fumée laiteuse
Dans notre transparence.
Nous dérivons
Côte à côte
Absence et présence conjuguées.
Brusques remontées
Lire à la surface des visages
L'épaisseur engloutie.
Çà et là
Quelque signe
Trace
Ebauche de la rencontre
Attendre un flux nouveau
S'y rouler
Tenir la vague.
Amarrés l'un à l'autre
Bercés, deux bateaux au mouillage
Et nos mains brulent
Comme un siroco.
Oublier nos rèves giflés
Oublier la haine
Ses doigts aigus plantés dans nos veines.
Animal, mon frère
Frottons nos crinières électriques
Allons hennir dans le vent rose de nos bulles
Que leur rencontre éclate en une larme
Alchimie première
Quand je te prierai à voix basse
Entendras-tu le murmure de mon sexe ?
Ou m'oublieras-tu sur une grève de craie.
Ce cri arraché
Quand tu me cernes au plus près
Mer intérieure que tu captures
En ce point infini de ma reculade.
Alors
Lave arrachée à son centre
Je pénètre chaque écorchure de ta plaine
Scories et diamants mêlés
Organique et minérale
Je me coule à tes formes
Comme un plomb fondu
Et viens m'éteindre
Poussière et bois
Volute et pesanteur
En ce lieu où
Nos alluvions resculptées
Feuilletés l'un par l'autre
Nous émergeons
Dans l'aube clignotante de nos cils

Illustration Alain Ghertman.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Contre vents et marées, donc.
Et bien entendu, nous ne manquons pas de convoquer l'aemateur Rimbaud : " Je tiens le système. "

Anonyme a dit…

armateur

Cactus , ciné-chineur a dit…

"Dans l'aube clignotante de nos cils"
Faux cils ou pas , je vous fais un cygne : j'ai beaucoup aimé vous accompagner tout au long , là encore !

Anonyme a dit…

Magnifique !

Anonyme a dit…

Poésie qui n'est pas une vague à l'âme mais lame de fond sur laquelle surfer jusqu'à la plage du rêve éveillé...