vendredi 23 octobre 2009

Dans quel état j'erre


Tout être en introspection, au lieu d'atteindre à cette simplicité qu'on dit la clé de la félicité, s'empêtre au contraire dans la complexité. Se plaçant en observateur de lui-même, il ne tarde pas à en être le juge, dissociant en lui l'acteur et le voyeur. L'un obéit à ses déterminismes plus ou moins acclimatés, l'autre pèse les opportunités et les erreurs à l'aune d'une éthique, collage hétéroclite d'influences oubliées, de mythes amputés, de superstitions éventées, de théories incertaines, de normes approximatives, de remords parcheminés, de peurs maquillées en audaces. C'est ce qu'il nomme pompeusement sa conscience.

Photo : Caïn, sculpté par Giovanni Dupre (Musée de St. Pétersbourg) Wikipédia

25 commentaires:

Sophie K. a dit…

Wow.
Là, va falloir que je réfléchisse un peu avant de commenter INTELLIGEMMENT si possible.
Vais essayer.
(Mais prems quand même, n'empêche. Et chtoc !)
:-)))

Brigitte giraud a dit…

La conscience de soi, la lucidité, ce qui se referme sur soi et en soi, et qui nous contient, des parties d'un tout.

JEA a dit…

Dans quel état, j'hermine dans les pré-tentieux...

la bacchante a dit…

Et le voyeur s'est construit strate après strate au fil de la vie de l'acteur...
J'adore et j'adhère à cette hétéroclite définition de la conscience.

D. Hasselmann a dit…

Le voyeur (à la Robbe-Grillet) laisse passer sur la statue comme une troisième main, qui arrive par derrière pour se placer devant l'objet, l'organe ou l'appendice interdit.

Le ministre de la culture prend conscience de la délicatesse du sujet (comme la Fiac, confrontée à des problèmes du même tonneau : faut-il cacher l'art ou cracher sur l'art ?).

Vinosse a dit…

Putain, la Toussaint approche, on erre dans les cimetières ...

La fin est proche!

Zoë a dit…

@Sohie K, t'es intelligente sans effort, allons, juste il te fallait une nuit de réflexion (une nuit pas cent ans...)
@Brigitte giraud, sommes nous jamais lucides ?
@JEA et dans les pré-tendus.
"Dis, quand reviendras tu,
Dis au moins le sais tu?"la bacchante
@la bacchante, nous sommes une géologie en voie de constitution avant la démolition du chantier
@DH, bravo, j'ai choisi cette illustration parce que Cain mais aussi pour cette main venue on ne sait d'où, de la conscience du sinistre de l'époque?
@Vinosse, c'est pire : les grands cimetières sous la lune

Anonyme a dit…

Oui... dans quelle étagère ranger sa conscience finalement ?
ArD

Dominique Boudou a dit…

Appelons cela la conscience du flou. Il me paraît nécessaire d'en garder, du flou, pour parvenir à simplifier la complexité non dans sa structure mais dans son énonciation. Conscience du flou, conscience de l'ombre aussi. Pour se déprendre de soi.

Chr. Borhen a dit…

Au fait Zoë, pour écrire un tel billet, vous avez obéi à vos déterminismes ou bien vous avez fait appel à votre conscience ?

Zoë a dit…

@ArD, une fois rangée, il faut la déranger
@Dominique Boudou, peut-on dire j'ai un coup de flou quand on hésite?
@Chr.B, j'ai oscillé sur mon axe

Dexter a dit…

bonjour Zoë, merci pour ce beau billet,
sur le simple et le complexe.
on se fait arnaquer par les politiques et les économistes, avec leurs histoires de complexité du monde pour nous expliquer sa misère.
c'est vous qui parliez d'Avishaï Cohen, justement je suis justement en train de l'écouter, le morceau Ani Maamin, j'adore ces tempos en 6/8, on a l'impression de courir derrière quelque chose irrattrapable, comme une chose qui recule à chaque fois qu'on s'en approche,
la musique aussi peut nous donner des pistes ? je sais que certains l'utilisent pour comprendre les choses, tracer leur chemin, avec tous les obstacles, les embûches, combien de technique, d'efforts, de complexité, nous faut-il accumuler avant d'arriver à quelque chose d'aussi simple, sans doute la simplicité n'est-elle alors que le but ultime de tout cheminement :

http://www.youtube.com/watch?v=OyeR6jj1nY8

Sophie K. a dit…

Mais c'est pas une main, c'est une pattoche de fauve abattu (qui tient toute seule miraculeusement)... :-)
La simplicité est une chose qu'on perd tellement de vue en ce moment qu'un brave gars qui, en toute conscience, c'est à dire de façon simplement généreuse, recueille deux jeunes Afgans sans papiers et les loge dans sa ferme, se voit arrêté, accuser et juger pour avoir assisté des étrangers sans permis de séjour (et c'est limite si on ne l'accuse pas en plus de les avoir fait travailler au noir simplement parce que les deux jeunes gens l'ont aidé à rentrer ses vaches). C'est-y pas beau, ça ?
Je hais ce que ce pays est en train de devenir.

Vinosse a dit…

On voit que tu sais pas ce que c'est de rentrer des vaches...
A sont tellement connes que...

Sophie K. a dit…

Ben si Vivi, je sais, j'ai bossé dans une femre quand j'étais jeune, et justement, je faisais rentrer les vaches avant de les traire... Je suis une des rares parisiennes à savoir traire une meuhmeuh, hahaha !
C'est dingue (dong), non ?

Sophie K. a dit…

fer-me.
scusi.

Sophie K. a dit…

...et j'ai oublié un h à afghan... Pffff.

Zoë a dit…

@Dexter, oui la musique est un lieu d'extrème complexité et cependant d'intense pureté du temps présent. Très beau ce morceau.
@Sophie K, j'aime les vaches, leu placidité, leur odeur puissante et leur parfaite indifférence à notre impatience.
@vinosse, mais toi tu sais hein

Vinosse a dit…

Sophie: pour oublier un "h" à afgan, faut pas avoir un jour goûté au chitral...avec un chilum...qu'a un chiffon au bout...

Et chi... Chochie.

Chuis chaud, là...

Sophie K. a dit…

Cha ch'est chur que t'es chaud, chripouille ! :-)))

L.................uC a dit…

C'est beau comme tu le dis... Et à propos de conscience, j'ai quelque chose qui pourra t'intéresser sous "mon" arbre.o)

Zoë a dit…

@Vinosse et Sophie K pas de contenu illishit chur che blog!
@L....C j'y vais voir immédiatement

mon chien aussi a dit…

La psychanalyse est une connerie, la conscience une ânerie... passque c' qui compte c'est pas l'être lui-même en tant qu'objet de son propre regard mais sa position dans le monde par rapport aux autres. Sinon, nombrilisme, voire solipsisme...
Tous les philosophes de l'ego, ceux qui s'examinent comme des choses ach'vées à décrypter sont que des vieux cons insupportables (vieux cons parfois très jeunes)... Tu peux pas te connaître toi-même, sauf si on te met sous vide rayon des viandes chez Auchan... Putain de philosophes branleurs ! Une semaine ou deux dans les mines de Silésie, et y z'auraient un autre point de vue... ( c'st uen blague, hein, j'aime pas les maos et tous les épigones... je l' dis des fois qu'on m' prendrait 1er degré... )

Cactus , ciné-chineur a dit…

finalement , mieux vaut une vraie petite érection qu'une grosse élection truquée , non ?

Cactus , ciné-chineur a dit…

La psychanalyse ne sert qu'à engraisser de beaux parleurs qui , en plus , ne disent jamais rien , My Dog !
ma petite soeur est grande psy ; je sais donc de quoi je parle : impossible d'avoir la moindre conversation inintéressante avec elle sans qu'elle ne me prenne la jauge : pour reprendre une de vos phrases écrite ailleurs , si j'en viens à péter lors d'un repas chez des gens biens , je ne vous dis pas son analyse alors : Hitchcock et sa psychose à coté c'est vraiment du cinéma de bas-fonds entre renoirs ; imaginez qu'un jour une rousse pète !
elle mettra des jours à analyser le comment du pourquoi !
les psys causent et la caravane ..........
bien à vous !