vendredi 12 juin 2009

Appeler une chatte... Mots et plaisirs du sexe


On ne peut échapper à Courbet pour illustrer le propos qui va suivre. Le peintre a en effet bravé les interdits de son époque en ne déguisant d'aucune façon l'anatomie de son modèle et en donnant à son tableau un des plus beaux titres explicites de la peinture.
Florence Montreynaud* s'attache à la réhabilitation de termes péjoratifs, qui soit occultent, soit dénigrent voire insultent la sexualité et singulièrement le désir, le plaisir et les organes à cela destinés des femmes. L'exemple emblématique est le con, qui encore sous la plume de Rabelais désigne sans plus de souci ce qu'on ne nommera vagin que beaucoup plus tard. Sous l'effet d'une misogynie qui n'a fait que croître et empirer au fil des siècles pour trouver son apogée au XIXème, cet attribut désignera par la suite toute forme de stupidité et sera en lui-même affublé de qualificatifs les plus dégradants.
Florence Montreynaud nous fait voyager dans l'étymologie, rapproche les langues pour comparer leurs similitudes et leurs différences et passe ainsi en revue tout le vocabulaire du sexe, du plus savant au plus argotique. Ce qu'elle met en évidence c'est la gamme des émotions et du refoulé portée par le langage lorsqu'il désigne (ou euphémise ou exagère) cette "chose là" au bas du ventre, en dessous de la ceinture. Si la sexualité reste un grand tabou, la virilité s'exprime par et dans la performance sexuelle, alors que la féminité n'en a conquis l'expression que très récemment (dernière moitié du XXème et encore!).
Grand absent de la panoplie de la plupart des descriptions y compris savantes, le clitoris. Alors que le reste de l'appareil génital a une fonction "utilitaire": accueillir la verge pour le vagin, le foetus pour l'utérus, le bouton de rose (rosebud, oui, revoir Citizen Kane) n'ayant pas d'autre "utilité" que de procurer du plaisir aux femmes, est largement ignoré, voire méprisé, voire excisé.
"Chaque année, deux millions de victimes viennent s'ajouter aux cent trente millions de "mutilées du sexe", l'expressions est de benoite Groult dans "Ainsi soit-elle", premier livre très diffusé à aborder ce sujet, en 1975. Des millions de femmes souffrent pendant toute leur vie des graves infirmités qui résultent de l'excision.
Naturellement quand on y regarde de plus près, on ne tarde pas à comprendre que l'objectif de l'excision est la frigidité qui garantit l'absence de concupiscence donc la fidélité de l'épouse.
Si le combat contre cette pratique barbare commence à être relayé par des hommes ce n'est pas pour autant que l'ignorance et la sourde animosité est vaincue à l'égard de ce minuscule appendice.
Cet aspect est un des développements de ce livre qui est un bonheur encyclopédique, faisant le tour complet de la question n'oubliant évidemment pas les "Histoire(s) du membre" le tout avec une grande drolerie. On devrait faire lire cet ouvrage à nos adolescents pour leur éviter de fourvoyer leur jeune appétence faute de savoir comment nommer donc maitriser les territoires du plaisir. En effet les clitouristes manquent (terme utilisé par Titeuf pour désigner ceux qui découvrent pour la première fois ce "détail".
Une petite histoire féministe pour conclure : "Quelle est la différence entre un clitoris et une balle de golf ? Réponse : un homme peut passer deux heures à chercher une balle de golf".

*Florence Montreynaud, historienne et philologue est l'auteure entre autres de deux encyclopédies: le XXème siècle des femmes et Aimer. Un siècle de liens amoureux.
Appeler une chatte... Mots et plaisirs du sexe
est paru en 2004 chez Calman Lévy et en 2008 dans La petite bibliothèque Payot.

Cette dernière photo est empruntée à Cactus, à la suite de son commentaire. Les autres sont intéressantes aussi, allez voir. J'ai choisi celle-là parce qu'elle est attendrissante, non ?

42 commentaires:

JEA a dit…

Etonnement (pas au sens étymologique quand même) de voir le conin, autrement écrit le petit lapin, être détrôné (si l'on peut dire) par la chatte".

madame de K a dit…

Mademoiselle Zoë, permettez-moi une critique : votre "origine du monde" a l'air d'un cadavre pas frais ;-))) faudrait nous trouver une image de meilleure qualité (par exemple là : http://www.insecula.com/oeuvre/photo_ME0000053394.html ).
Sinon pour le reste 200% d'accord ! (monsieur de K ne joue pas au golf ;-D)

JC a dit…

Pour un homme d'une exquise pudeur comme votre serviteur, Zoë, recevoir de bon matin cette Origine du monde en pleine face, c'est rude (j'allais dire c'est raide ...)!
Merci pour ce cadeau mignon ... qui fit la joie de Lacan.
PS ...si le mot "lapin" est interdit à bord des navires, c'est qu'il ne faut pas de "conin" à bord pour la tranquillité des équipages ...

Cactus , ciné-chineur a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Cactus , ciné-chineur a dit…

Ma damoiselle Zoë , mon billet du jour rejoint le votre , non ?
sinon , là , sur G MAIL je lis " déconnexion du chat "
quelle époque !
pourtant le petit chat de ma voisine des dessous n'est pas mort , je l'entends miauler au Corneille !
Sissi ! ( au fait le sex-appeal se recharge combien de fois si piles usées point trop rusées ? )
( à lundi )

JEA a dit…

@ JC

Force est de ne jamais prononcer le nom de cette bête poilue dévoreuse de carottes à bord d'un bateau. Sous peine de catastrophe style naufrage médusant.
Mais j'imaginais que cet interdit venait de la voracité de ces grignoteurs qui s'attaquaient au calfatage des coques en bois.
A vous lire, l'explication serait totalement autre ?

JEA a dit…

@ JC (bis)

"Dico d'histoire maritime", T. 2, R. Laffont, Bouquins :
- "LAPIN. Animal maudit dans la marine.
Rongeur, capable de couper les cordages, il était symbole du malheur, de la voie d'eau, du naufrage."
(P. 837).

JC a dit…

@JEA
Rien n'interdit plusieurs explications sur l'horreur du conil à bord ... Vérité multiple !

JC a dit…

Autre son de cloche :
"Lapin et marine ne font guère bon ménage. Les superstitions maritimes européennes prohibent souvent l'emploi du mot "lapin" à bord des navires. On y parle alors d'"animal aux longues oreilles" ou de "cousin du lièvre". Selon l'explication la plus répandue, mais aussi probablement la plus fausse, cette supersition remonterait au temps de la marine à voile. A cette époque, les cordages arrimant les cargaisons ou fixant les voiles étaient en chanvre, de même que le calfatage de la coque. Et un lapin échappé de sa cage aurait vite fait de les grignoter, occasionnant des voies d'eau fatales dans les cas les plus graves. Cette explication ne convainct pourtant pas. Les principaux dégâts commis à bord étaient le fait des rats et les marines arabes ou asiatiques n'ont jamais interdit l'embarquement de lapins. L'hypothèse la plus crédible est probablement à rechercher dans les croyances médiévales. Alors que les mers étaient déjà le lieu de tous les dangers, pourquoi majorer le risque en embarquant un animal dont la frénésie sexuelle et la lèvre fendue évoquaient le Malin ?"

D. Hasselmann a dit…

D'accord avec Madame de K, l'illustration n'est pas exactement celle de l'origine...

Lacan cachait l'oeuvre maudite derrière un rideau comme un refoulé en tissu.

Courbet s'est attaqué à la colonne Vendôme, il y a forcément un lien phallique dans tout ça.

Il est enfin plaisant que des femmes s'emparent du sujet. Vous avez bien fait de nous le rappeler.

Dexter a dit…

oupsssss....
sorry, j'aurais dû frapper avant d'entrer.
quelle idée aussi de faire la sieste en petite tenue... faut dire qu'avec cette chaleur... mais quand même.

Mr Lapin a dit…

Copiste!

Zoë a dit…

@JEA, Selon F.Montreynaud,en français, chat est utilisé dans ce sens au moins depuis le XVIIIème siècle, par glissement du mot chas, le trous d'une aiguille, vers le nom de de l'animal doux à caresser.
@Mâme K. Critique acceptée. L'essai pratiqué avec le lien donne accès à une image qui déborde. Du coup après hésitations j'ai en fait réduit la première utilisée, pour éviter de froisser la pudeur de JC et autres messieurs effarouchés par la crudité du tableau (j'y reviendrai)
@JC. Votre interprétation du refus des cuninculus correspond à tout ce qui est attaché à la symbolique du conin, amplement passée en revue par FM. Ainsi ce n'est pas un hasard sur les pépettes de Playboy portaient oreilles de lapin et touffe blanche sur les fesses.
@Cactus. En effet très complémentaire dirons-nous. Je me demande si je ne vais pas t'en emprunter une pour conclure ce billet.
@DH, Quel refoulé ce Père vert.
En exergue de son livre (FM) cette phrase de Camus :"Mal nommerles choses, c'est ajouter au malheur du monde". Il est utile de revoir un vocabulaire qui avilit ce qui devrait être aussi respectable que les oreilles ou les doigts de pied, non?
@Dexter, désolée, je ne savais pas que les pièces de musée vous troublaient à ce point.
@Mr Lapin, je ne sais pas qui vous êtes mais je savais que je risquais ce genre d'humour pompier.

Vinosse a dit…

Eh bin, c'est du propre!

JEA a dit…

Copiste ?
Que nenni...
Apologue ?
En tout bien tout honneur !

JEA a dit…

Mes excuses d'encombrer.
Mais un mot encore. Pour remercier d'avoir sorti Courbet de l'exil où il est mort.
Un peintre qui a refusé la Légion du déshonneur que voulait lui épingler Napo III. Un Communard vraiment pas commun. Un persécuté par Mac-Mahon (un Maréchal, déjà).

mon chien aussi a dit…

D'abord j'aime beaucoup Courbet dans ses "petites" œuvres. Et cette origine du monde est d'une beauté verticale. Je ne suis pas étonné que Lacan dissimulait le tableau derrière un rideau. Lui-même a passé son temps à se cacher derrière les mots.
Bon, ceci dit, je trouve que c'est plus joli qu'une paire de couilles. Si je puis me permettre.

Loïs de Murphy a dit…

J'aime bien l'expression "con comme une bite" :o)
Sinon pour Courbet :
http://biffureschroniques.typepad.fr/biffures_chroniques/2008/06/sam-gratt.html

Poupette a dit…

Ah ah! Mon chien s'y connait autant en Richtères qu'en Courbettes...

Les chattes par contre, il les jappe par derrière...


Miaaaoooowwwww ! FFFFrrrrrrrrr...

Zoë a dit…

@Vinosse, c'est proprement ça!
@JEA, vous n'encombrez nullement voyons! Oui, Courbet le courage, qui refusait de revenir en France tant qu'une amnistie ne serait pas déclarée à l'égard de tous les proscrits de la commune. Et peintre inspiré des grands Flamands.
@Mon chien. On peut se permettre de dire ce qu'on pense. Je n'opposerais pas l'un à l'autre pour ma part. Aux oppositions je préfère les conjugaisons.

Sophie K. a dit…

Hello Zoë ! Courbet est une de mes peintres préférés, je dois dire.
Je corrige un p'tit détail dans les comm's : je crois que "L'origine du monde" était en fait planqué par Lacan derrière un autre tableau, genre paysage (pays sage ?)qui s'ouvrait sur le Courbet comme une porte dérobée (dérobée ?)...
Ce qui a surtout beaucoup choqué avec cette toile, ce n'est pas seulement le minou de la dame (après tout, ça faisait des siècles qu'on voyait des femmes dévêtues sous des prétextes divers), mais le fait que ce minou soit pileux (ben oui, vous savez combien l'histoire du poil est intimement mêlée à l'histoire des religions, quand même !)
Quant aux lapins marins, laissez moi vous rappeler les noms d'Anne Bonny, de Mary Read et de Charlotte de Berry, célèbres femmes pirates, vêtues comme des hommes, courageuses et âpres au combat, et vivement recherchées - on les qualifia de "femmes cruelles et monstrueuses", hahhahahahaw ! - par les autorités au 17eme siècle. Donc des "lapins" sur des navires, il y en eût, au moins chez ces libertaires de pirates !

(Poupette, contente de vous lire, vous ferez mes amitiés à Christophe... :-)

Sophie K. a dit…

* "un" de mes peintres préférés, pas "une", pffffff....
:-)))

Dahu l'Arthropode a dit…

Celui d'Alice

mon chien aussi a dit…

Hier, pressé par moi-même, j'ai oublié de mentionner le mot "sadinet" qui sert à désigner la "chatte"... Je trouve qu'il est joli mais je n'arrive pas à me rappeler où je l'ai vu. Mystère... J'ai beau me creuser la tête... Il y a un bouquin d'Etiemble qui est une célébration du sadinet. Lui l'appelle "blason". Et puis, comme dit Sophie, c'est le poil qui a choqué. Chez les Japonais, ça continue : tout sauf les poils !
Et tant que j'y suis, puisqu'on a déjà fait l'éloge de Courbet (peintre magnifique dans ses "petites" œuvres, j'aime moins ses grosses machines), je vais en profiter pour dire qu'il faut lire Vallès... Sa trilogie est admirable.
Y a pas un petit livre de Carrière et Betchel ou Bechtel (je sais plus comment ça s'écrit) "Le mot et la chose" consacré au "minou" ?...

Dexter a dit…

@mon chien aussi, quelle profusion de mots !
Quand on sait toutes ces histoires autour de ce tableau, une affaire d'état, d'espionnage, caché, dissimulé, en sous main, interdictions.....
A l'époque on rigolait pas avec les émois du moi.
Aujourd'hui ? faites un sondage, l'expression qui reviendrait le plus souvent au sujet de ce tableau serait : "épilation du maillot".
Je me souviens avoir eu, il y a quelques années une discussion sévère avec F. Weyergans. Il avait évoqué avec nostalgie l'époque où jeune garçon, il était troublé à la vue d'un genou d'une lycéenne.
Du coup, je l'avais branché sur la désérotisation du monde. Comme quoi il fallait qu'il vienne nous bassiner avec ses nostalgies à la noix parce que lui et ses potes avaient participé activement à ce processus de 'désérotisation'.
On peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, on aura perdu en émoi ce qu'on a gagné en liberté.

JC a dit…

Je me demande si la liberté nuit véritablement, comme le dit Dexter, à l'érotisation ...
Pour preuve cette citation peu connue de Konrad Lorentz : "Avec un peu de désir, une once d'imagination, un doigt de rêve et (pour conclure) une "contracture" à la Fermat, gare aux étudiantes de 17 à 77 ans !"

Zoë a dit…

@L°? Excellent le texte de Sam Gratt, voilà un morceau d'histoire de la peinture qui nous manquait.
@Poupette Je reconnais le style et pourtant est-ce une imposture?
@Sophie, étonnant comme le tableau produit un effet qui dépasse le seul sujet. C'est le poil et le détail de la vulve mais surtout le cadrage, car rien d'autre ne permet de distraire le regard. Oui les piratesses ont existé en se déguisant et en faisant éventuellement la preuve hyperbolique de leur bravoure.
@Dahu, merci pour le lien, je ne connaissais ce très beau texte.
@Dexter et JC, trop vaste question. La réponse est logée dans nos hémisphères puisque la sexualité et plus encore leur érotisme des humains sont logés dans leurs cerveaux. Ainsi certains ont besoin de voiler, d'autres dévoiler, de nommer et d'utiliser le verbe, d'autres de se tenir dans un silence religieux. Certains hommes sont stimulés par les cris, d'autres ne supportent pas. Le tableau de Courbet et mon modeste billet s'occupent plutôt de l'hypocrisie et de la culpabilité qui entravent la liberté de chacun dans ce domaine.

Zoë a dit…

@Mon chien. Je ne connais pas ce livre mais sur le mot et la chose

"Je crois même en faveur du mot
Pouvoir ajouter quelque chose
Une chose qui donne au mot
Tout l'avantage sur la chose

C'est qu'on peut dire encore le mot
Alors qu'on ne fait plus la chose
Et pour peu que vaille le mot
Mon Dieu c'est toujours quelque chose

De là je conclus que le mot
Doit être mis avant la chose
Qu'il ne faut ajouter au mot
Qu'autant que l'on peut quelque
chose

Et que pour le jour où le mot
Viendra seul hélas sans la chose
Il faut se réserver le mot
Pour se consoler de la chose"
L'abbé de l'atteignant Extrait

D. Hasselmann a dit…

@ Madame de K : vous avez raison, j'ai écrit trop vite "rideau" impliquant "voile", alors qu'il s'agissait d'un tableau d'André Masson, avec une glissière, qui dissimulait l'oeuvre dénudée.

D'un tableau l'autre... Le miroir (son stade) était bien en bois et toile (on en revient au tissu) !

Rackham Le Rouge a dit…

Bonjour Mademoiselle Zoë,
Il est bien votre blog !
Sujets intéressants et photos attachantes. Je reviendrais...

Bon dimanchaille !
Besos
Jack

L..........................uC a dit…

Petite annonce: tie rech. clit./
G tout mon tps.

mon chien aussi a dit…

Je ne suis pas sûr que la liberté fasse perdre l'érotisation— il me semble même que c'est ce genre de discours que j'entendais chez les Frères (école catholique). Ils préconisaient le mystère, la contrainte... Ils racontaient cette histoire du fiancé qui désirait d'autant plus sa promise qu'elle était éloignée et inaccessible. Ouais. Et puis, en même temps, ils disaient qu'il fallait brider le désir, pour ne pas succomber à ses instincts, parce que l'homme n'est pas un animal.
Ce que j'aime chez Courbet, c'est le regard d'homme qu'il pose sur les choses. Parfois même brut. Et celui-ci est très beau, peint avec une franchise de toucher qui époustoufle. Et je ne suis pas d'accord avec cette conviction qu'il faut du "mystère" et de la "dentelle". Il me semble que l'érotisme (comme le dessin et la peinture) est une affaire mentale et pas tellement une affaire de fanfreluches.
Il existe un recueil de poèmes de Lucien Becker, publié chez Gallimard dans les années 50, qui est un des plus beaux recueils de textes érotiques où tout est effleurements.
@Zoë. Le livre de Carrière est aux éditions Plon. Apparemment, Marielle aurait joué le texte. Merde, ça me contrarie. J'aurais bien voulu le voir, moi qui suis un inconditionnel des "Galettes de Pont-Aven" chef d'œuvre méconnu. Rare film où le cul n'est pas triste.

Dexter a dit…

@mon chien aussi : ils étaient plutôt cools votre frères curés !
Ils préconisaient le mystère, l'érotisme et le désir ?
J'en ai pas connu beaucoup des comme ça.

Sinon je ne remettais pas en question bien sûr les effets positifs de la libération sexuelle, le planning familial, se libérer des carcans, des interdits lourdingues de nos parents aura été une bonne chose pour tout le monde.

Il restera encore, sans doute, pour les générations futures de bonnes occasions de s'émouvoir : un petite dose de mystère et d'interdit, et hop, le tour est joué, au moins juste ce qu'il faut.

Sinon, la transparence à l'excès, une société que nous voulons faire ressembler à un laboratoire, la programmation, les éprouvettes, le calcul, la prévision etc.. à la longue, on peut vite tuer le désir,
tout comme voulait le faire les curés que j'ai connus.
D'ailleurs il y aurait tout plein d'analogies à faire entre l'église et le laboratoire, entre la transparence du confessionnal et celle de l'écran video...

Reconnaissez que ce serait quand même rigolo d'avoir fait tous ces efforts pour en revenir au même point.

Zoë a dit…

@R le R. translation de chez Cactus ? Revenez, nous aimons les pirates par ici
@L...c En voilà un de pirate qui adore le langage codé. Faut suivre !!!
@Mon chien . Ah entièrement d'accord pour les galettes de Pont Aven et Marielle est un de mes vieux acteurs préférés que j'ai beaucoup aimé dans un de ses derniers "Faut que ça danse" (2007). Le film est un peu balourd mais lui est d'une légèreté et d'une drôlerie à nulle autre pareille. Pourvu qu'on vieillisse aussi bien que ce genre de zozo.Merci pour la référence du bouquin.
@Dexter, les abbés de Mon chien, j'en suis d'accord, sont de la série soft. La subtilité érotique est ce qui sépare la délicate peinture de Courbet de l'illustration mise en lien par un lapin de passage, plus haut. Y'a pas photo, c'est cas de le dire.

JC a dit…

"Reconnaissez que ce serait quand même rigolo d'avoir fait tous ces efforts pour en revenir au même point."

Comme je suis persuadé que le risque n'est pas nul, je ne vais pas dormir de la nuit (la planète des singes) ...
Merci, Dexter !

Dexter a dit…

JC, désolé...
vous savez, les chances que ça se produisent sont tout de même très très minces, quasi nulles.
Et puis dans le film on les montre sous leur mauvais jour, en vérité les singes sont vachement plus sympas (pourquoi ne peut-on pas dire les vaches sont singement plus sympas), à ce qu'on dit parce que personnellement j'en connais pas.
non ?
bonne nuit.

Cactus , ciné-chineur a dit…

mes attributs en photo chez Zoë , en conclusion en plus : content de m'être vu si bien emprunté : je laisserais donc une empreinte qui me survivra si mon postérieur il tait ?

le t'es-tu ?
le t'est ton ?
le t'est , toi ?

trois questions toutes simples qui montre bien que j'avance à tâtons entre Madame de K et Mon chien aussi !
Sissi !!!!!!
( vivement mardi soir ! )

Cactus , ciné-chineur a dit…

roooooooo " qui montrent " ! fichue faute de petite frappe qui me dévoile comme je ne suis pas ou très rarement ! ( un pluriel peu singulier en plus ! )

Joël Doncabel a dit…

Les italiens ne sont pas réputés pour leur féminisme, et pourtant ... Très bref et succinct vocabulaire :
Bite = Cazzo
Chatte = la fica (ressemble beaucoup à figue (fico)), il topo (la souris(le rongeur)), la patata ... J'ai entendu dire qu'il y avait beaucoup plus de vocabulaire pour l'organe féminin que le masculin, mais je ne l'ai pas vérifié (je suis de langue maternelle française). Si c'était vrai, ce serait le contraire du français.
Plus intéressant : pour traiter quelqu'un de "con", on le traite de cazzo, et cet emploi est infiniment plus fréquent que notre "nœud" ou "neuneu" ou "tête de nœud", et même que notre passionnant "con comme une bite".
Pour dire qu'on n'a pas de chance, on se plaint d'être "sficato(a)", c'est à dire, littéralement, de ne pas avoir de "fica". Certes, j'apprends à l'instant que "ne pas avoir de chatte" existe en français, mais mon ignorance de 45 ans (alors que je suis tout de même dans la catégorie des portés sur la chose à l'esprit mal tourné)témoigne d'une relative rareté, surtout quand on compare aux quatre malheureuses années passées en Italie et au nombre de fois où j'y ai entendu cette expression.
Enfin, s'il y a bien un lien sémantique entre fico et fica (ce que je ne saurais garantir, mais je trouve plus élégant de ne pas googler mes lacunes), il faut signaler que fico est un adjectif familier extrêmement élogieux, traduisible selon le niveau par "trop cool" ou "vraiment fabuleux".
Voilà, ici s'achèvent ces digressions oiseuses sur votre excellent billet, digressions qui vous éviteront peut-être de commander l'œil gourmand "un gelato alla fica" ou de conseiller au néophyte en informatique de mieux tenir son topo.

Zoë a dit…

@Cactus, tes attributs étaient vraiment trop appétissants, on n'a pu résister(attention danger de dévoration).
@LdeC. Bienvenue, j'ai découvert que vous étiez toulousain et débutiez en bloguerie. Eh bien bon courage, on viendra vous rendre visite. En tout cas merci pour ce florilège italien. Je les ai toujours tenus pour moins machos que les Français, effet d'exotisme peut-être.

Cactus , ciné-chineur a dit…

et Zoo , un petit peu de Léo tôt , dans le contexte :
"Cette blessure
Où meurt la mer comme un chagrin de chair
Où va la vie germer dans le désert
Qui fait de sang la blancheur des berceaux
Qui se referme au marbre du tombeau
Cette blessure d'où je viens

Cette blessure
Où va ma lèvre à l'aube de l'amour
Où bat ta fièvre un peu comme un tambour
D'où part ta vigne en y pressant des doigts
D'où vient le cri le même chaque fois
Cette blessure d'où tu viens

Cette blessure
Qui se referme à l'orée de l'ennui
Comme une cicatrice de la nuit
Et qui n'en finit pas de se rouvrir
Sous des larmes qu'affile le désir

Cette blessure
Comme un soleil sur la mélancolie
Comme un jardin qu'on n'ouvre que la nuit
Comme un parfum qui traîne à la marée
Comme un sourire sur ma destinée
Cette blessure d'où je viens

Cette blessure
Drapée de soie sous son triangle noir
Où vont des géomètres de hasard
Bâtir de rien des chagrins assistés
En y creusant parfois pour le péché
Cette blessure d'où tu viens

Cette blessure
Qu'on voudrait coudre au milieu du désir
Comme une couture sur le plaisir
Qu'on voudrait voir se fermer à jamais
Comme une porte ouverte sur la mort

Cette blessure dont je meurs"

Zoë a dit…

@Cactus, magnifique conclusion!