dimanche 14 juin 2015

Quelques jours parmi les jours






Ada Colau en campagne dans le quartier de Gracia à Barcelone  (14/05/15). L'indignée sera élue  sera élue peu  après.



Quelques pas sur la plage, une paêlla partagée avec les collègues avant de repartir 

 Reims 28/05/15. La cathédrale est en travaux. Avez-vous remarqué comme tous ces bâtiments historiques sont sans cesse affublés d’échafaudages ?


Un diner de gala nous est offert dans le Palais du Tau après une promenade dans le musée

 


Milan, 02/06/15. je revois des amis que j'aime beaucoup. Nous n'avions pas eu l'occasion de nous rendre visite depuis dix ans. Promenade à leurs côtés, échange sur nos vies.



Léonard domine de toute sa stature une ville qui lui a permis d'exercer son génie


Les contrôleurs guettent les fraudeurs à la sortie du tramway. Touffeur ! il fait 35°
Je suis venue pour l'Expo.
Pas celle des multinationales qui affichent un slogan indécent "we feed the world" alors qu'elles l'affament.


L'expo dei popoli  où se sont donnés rendez-vous ceux qui se battent pour la souveraineté alimentaire, l'accès à l'eau, contre l'accaparement des terres  et des zones de pêche.





Sur la proposition de Stéfania , nous sommes allés (quelques uns- d'entre nous) rendre visite à un producteur qui nous a présenté ses plantations et expliqué de quel système il s'est échappé (productiviste et à la merci de la grande distribution) pour reconsidérer sa façon de produire et de vendre. Son agriculture bio approvisionne désormais des "GAS"(gruppo di acquisto solidale) équivalent des AMAP en France.



 

Le dernier soir, les anciens docks du Darsenna près du canal du Naviglio Grande offrent en étalage les produits locaux qu'on peut acheter et déguster assis autour des tables distribuées le long du canal.Un peu de fraicheur après la canicule et de légèreté après la gravité des propos tenus au cours de ces journées chargées en chiffres désespérants et en discours gonflés d'énergie.



Photos ZL



mercredi 20 mai 2015

Un temps déraisonnable

 "C'était un temps déraisonnable"... Paris drainait entre Montmartre et Montparnasse du Bateau Lavoir à la Ruche,  tous les grands illuminés du début du siècle. Ils vivaient dans des gourbis, ne mangeaient pas toujours à leur faim mais ils embrasaient le monde des arts  et des lettres, ils s'appliquaient à réduire en poussière les corsets que la bienséance bourgeoise avait accrochés aux corps et aux esprits. 
Bohèmes 
 Il y a eu de ferventes bagarres entre les Anciens et les Modernes. On se conviait sur le pré, on tirait en l'air pour effrayer un contradicteur, on prenait au sérieux la fête et l'excès. Mais avant tout on créait sans cesse et à tout prix. Picasso, Braque, Modigliani, Apollinaire, Pascin, Desnos, Breton, Man Ray, Diaghilev, Rodin et bien d’autres, inventaient le siècle. Le cubisme faisait fuir les rombières et enchantait les prospecteurs de nouveauté qui firent fortune de leurs intuitions et rendirent riches et célèbres certains de ces anciens pauvres.
Puis la guerre est venue. Certains s'y sont engagés et y ont laissé leur crâne (Apollinaire), leur bras (Cendrars) ou leur raison.
Dan Franck nous invite à revivre à leurs côtés leur intimité avec la création, leurs querelles et leurs jalousies, leurs amitiés et leurs amours. Le livre est un monument d'érudition, l'auteur a puisé directement dans les écrits des artistes ou de ceux qui les ont intimement fréquentés. Il s'y conjugue grands évènements fondateurs de l'Art et heurs et malheurs des artistes.   Cela donne des entremêlements de points de vue des uns sur les autres qui nous restituent à vif douleurs et enthousiasmes. Modigliani meurt pauvre, sa femme enceinte de leur deuxième enfant se suicide peu après. Pascin dépense sans compter et abreuve généreusement tous ceux qui lui montrent quelque amitié. Picasso se tient à distance, il est le prince incontesté dont Max Jacob et Apollinaire se disputent la préférence. On croise Kiki de Montparnasse et toutes les égéries des artistes, grands consommateurs de modèles ou de muses. Aragon rencontre Elsa qui jette sur lui son dévolu. On voit naître également le marché de l'art et s'amasser les collections qui trônent désormais dans les grands musées du monde. Les cafés de Montparnasse naissent, la Rotonde, le Sélect, La Closerie deviennent les ports d'attache des célébrités nouvelles ou à venir. Le livre est truculent, une anecdote par page, les cocasseries les plus inouïes, Dada et les surréalistes dans leurs frasques, les coups d'éclat des excentriques qui ne veulent surtout pas risquer le conformisme. Au total, moins des analyses de l'art que le matériau de vie frémissante, hasardeuse, qui le nourrit.
 Ce tome restitue les trente premières années.  Libertad et Minuit poursuivent la mise en scène des "aventuriers de l'art moderne". Je ne les ai pas encore lus. A suivre sans doute...

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Un petit mot sur un opus beaucoup plus mince, mais dont le propos remet en scène l'horreur de la grande guerre que décrivaient Apollinaire ou  Cendrars, largement cités par Dan Franck.
« À une heure de l’après-midi, avec la chaleur qui écrasait la ville, les hurlements du chien étaient insupportables. Il était là depuis deux jours, sur la place Michelet et, depuis deux jours, il aboyait. C’était un gros chien marron à poils courts, sans collier, avec une oreille déchirée. Il jappait méthodiquement, une fois toutes les trois secondes à peu près, avec une voix grave qui rendait fou.
Dujeux lui avait lancé des pierres depuis le seuil de l’ancienne caserne, celle qui avait été transformée en prison pendant la guerre pour les déserteurs et les espions. Mais cela ne servait à rien. » 

Jean Christophe Rufin à partir d'un fait divers que lui a raconté un ami,  nous livre un roman moins de la guerre que de l'après guerre où les hommes renvoyés à la vie civile sont  désormais amers et désolés. Chez Rufin un fond d'optimisme relève toujours le propos grave. Comme l'histoire est construite sur une enquête, on ne lâche le collier rouge que lorsqu'on a eu le fin mot de l'affaire. Un petit moment profond et délicieux. 

Sur Bohèmes, je renvoie à Tania qui en avait proposé une subtile et alerte présentation

mardi 5 mai 2015

Ouvrir les portes. Sauve en mai

 Quelques jours dans le Gard, en visite chez mes amis potiers.  Temps maussade comme à peu près partout en France. Il se trouve qu'à Sauve, à quelques kilomètres les artistes ouvraient leurs ateliers.

Nous y sommes allées, bras dessus bras dessous, ma douce amie et moi-même. Nous avons arpenté les rues et sommes entrées ici ou là au hasard



 Ici une épicerie tenue par Fouzia où on trouve plein d'épices et de denrées du Maghreb




 Les propositions nous offraient l'occasion de visiter de belles bâtisses ou comme ci-dessous des jardins
suspendus



Robert Crumb habite à Sauve. Sa femme Aline et sa fille Sophie exposaient .
Grande variété et richesse des expositions. Nous avons dû écourter la visite car nous étions attendues pour un diner concert chez des amis.

Le lendemain nous pensions y retourner mais une invitation à déjeuner nous en a détournés. Nous étions conviés par Gerard Coquelin alias Coco  à partager le poulet du dimanche en compagnie du sculpteur  Michel Wohlfahrt et de sa chérie






La maison de Coco accrochée à flanc de rocaille en surplomb du tracé de la voie ferrée désormais désaffectée à Saint Hippolyte du Fort. Bourrée d'objets en fer (si vous avez suivi le lien vous aurez pu admirer son travail) et de trouvailles uniques dans un beau désordre élégant.
Changement de décor ensuite. La petite fontaine au fond du jardin d'une maison en plein centre, chez une autre amie
Avant de repartir, j'ai quand même réussi à boire un verre avec le gigot de potence et savourer les anecdotes qu'il nous a contées.
Ah! Le Gard, quel pays de contraste, violent et doux à la fois. Toujours un peu tentée de m'y installer.
Finalement suis revenue sur mes terres lauragaises où le céanothe est à son pinacle

Photos ZL 1-3 mai 2015

En complément allez vous enchanter sur le site de Mère Castor

jeudi 30 avril 2015

London at a glance

 Boire un café au bord de la Tamise dans le "Swan at the Globe" le bar associé au Shakespeare Globe dont les couloirs sont tapissés de magnifiques photographies de scènes de ce théâtre mythique. (On distingue le reflet de ZL)



Dans les parcs beaucoup d'écureuils  qui dégustent les graines qu'on leur donne pour le plus grand plaisir des petits et des grands.

 Gandhi, un peu sombre, mais toutes ces photos sont prises avec mon mobile... lors de mes déplacements dont la plupart étaient hâtifs.




J'ai traqué les traces du Bloomsbury Group. Il y a aussi une plaque pour ce cher Keynes.
 


 Pour finir cette courte promenade dans la ville d'où sont exclues les voitures qui ne peuvent payer un octroi (ce qui est très flagrant en comparaison de Paris encombré), une ville très étendue mais dont les transports en commun fonctionnent bien (mais sont chers!), pour conclure donc,  un zeste d'humour anglais. On trouve des vignettes de conseil, d'alerte, un peu partout (et des caméras aussi). Ci-dessous un choix de celles qui m'ont fait sourire




  Un conseil pour finir donc : Dont grow up, it'a trap. Ne grandissez pas, c'est un piège!

Photos ZL, Londres avril 2015

jeudi 23 avril 2015

Interlude en bleu



"Nos paroles sont lentes à nous parvenir, comme si elles contenaient, séparées, une sève suffisante pour rester closes tout un hiver; ou mieux,comme si, à chaque extrémité de la silencieuse distance, se mettant en joue, il leur était interdit de s'élancer et de se joindre. Notre voix court de l'un à l'autre; mais chaque avenue, chaque treille, chaque fourré, la tire à lui, la retient, l'interroge. Tout est prétexte à la ralentir.
Souvent je ne parle que pour toi afin que la terre m'oublie".
Lettera amorosa. René Char











Photos ZL, Sidi Bou Saïd, mars 2015