" Nous travaillons dans l'obscurité, nous faisons ce que nous pouvons,nous donnons ce que nous avons. Notre passion est notre tâche. Le reste relève de la folie de l'Art."
Henri James cité par Denis Grozdanovitch, "Brefs aperçus sur l'éternel féminin". Un tel titre pourrait faire fuir la féministe de base. En réalité ce livre est une délicieuse collection de portraits de femmes et surtout de petites filles, en particulier Emilie, sa propre fille. Le livre regorge d'anecdotes puisqu'il est concu à partir de notations que DG accumule dans ses carnets au gré de ses recontres ou des menues observations de la vie comme elle va.
Celle-ci par exemple : alors qu'Emilie vient de répondre à son père "cest pas vrai" et qu'il lui demande la différence entre ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas, voici la théorie de la demoiselle :
" Eh bien ! La différence entre quelque chose qui est vrai et quelque chose qui ne l'est pas, est que ce qui n'est pas vrai ne bouge pas, tandis que ce qui est vrai remue tout le temps."
Ces deux derniers mois j'ai encore beaucoup bougé : après Genève et Malaga, Strasbourg, passage par Lyon et Paris au retour, puis il y a peu Barcelone et dans deux jours Bordeaux. Et comme ce n'est pas du tourisme (à part Malaga), je n'ai guère le temps de venir sous l'arbre, du moins mon arbre virtuel.
En voici un bien réel admiré au Jardin des Martels (j'y vais au moins une fois l'an, généralement pour le faire visiter à un.e ami.e).
Les personnes donnent la mesure de ce magnifique dont je ne suis pas parvenue à savoir le nom |
Sculpture métallique de Pierre Treilhes |
Pas toujours facile de cadrer correctement avec un simple smartphone |
De Strasbourg, je ne dirai rien. Il s'agissait de la Conférence organisée par la Commission européenne intitulée "L'économie sociale, le futur de l'Europe". Nous verrons si le plan présenté par Nicolas Schmit produit quelque effet salutaire. Juste cette photo de Claude Alphandéry, un des pionniers, ancien résistant, membre du Comité National de la Résistance. Créateur du Labo de l'ESS. Il est intervenu en visio, il a (presque) 100 ans. Respect.
Au retour de Strasbourg, je me suis arrêtée à Paris, le temps d'aller au Palais de Tokyo qui propose une exposition intitulée "Réclamer la terre".
"Réclamer la terre est une prise de conscience autant qu'un cri de ralliement. Quatorze artistes nous fony prendre conscience que nous ne sommes pas pas seulement "face au paysage " ni "sur terre"mais que nous faisons corps avec elle.
Parmi les artistes j'ai retenu Hélène Bertin.
Il y avait un espace dédié à l'écoféminisme. En partant j'ai acheté un ouvrage recommandé par l'ami qui m'accompagnait ( qui grince un peu sur certaines allégations féministes, ça nous vaut quelques joutes amicales), un ouvrage d'homme donc, que je n'ai pas encore entamé : "Par delà nature et culture" Philippe Descola.
Au retour, conviée par ma fillote dont c'est un favori, nous sommes allées à Tarbes (deux heures et demi de route...) assister au spectacle de James Thiérrée / Cie du Hanneton, Room. Après 20 ans de création, James Thiérrée veut "ouvrir la boite à outils, creuser en profondeur, densifier, magnifier, pour trouver de joyeuses pulsations". Opéra rock baroque, numéros de cirque, de danse, musique, presqu'aucun texte. (D)étonnant ! Et une soirée en tête à tête avec ma fille. Nous n'en avons pas si souvent l'occasion.
Barcelone. Nous avons travaillé dans un ancien couvent devenu une université (catholique, privée mais laïque selon mon amie Carmen qui avait mis une salle à disposition dans l'université où elle enseigne)
Juste en face se trouve la Maison Dragon, une des fantaisies de Gaudi (voyez-vous ses deux yeux-fenêtres?)
Gaudi a sans doute inspiré cet architecte en herbe (ou peut-être un adulte cherchant quelque pièce pour manger) dont j'ai admiré l'oeuvre en me promenant le long de la plage après une journée bien remplie
Quand je suis revenue, les seringats étaient en fleurs et leur parfum ont embaumé ma nuit.
Bonheur du lit familier!