samedi 25 janvier 2014

Zone de turbulence

Comment dire. Chamboulement, déménagement, arguties, cogitations, interprétations, interpellations, silences obstinés, regards noirs, pluie, pluie.
Lumière, là, tout au bout, envol.
Mais tenir, s'y tenir. Coire en la "magie sienne". (Deborah Choc)

Déborah Chock - Croire en la magie sienne 

Et puis dire un mot d'adieu à une tendre amie qui vient de mourir brutalement.  Endormie,  elle ne s'est pas réveillée. Mon amie,  toujours en retard, pourquoi alors mourir si vite ?


Le chien Bolo aura beau guetter à s'en noyer les yeux, elle ne reparaitra plus et la fontaine qui coulait à l'entrée de sa maison pleine d'objets moulés de ses doigts, de peintures et de musique va émettre en vain son joyeux gargouillis dans la résignation muette des murs qui ne l'abriteront plus.


J'avais raconté une de mes visites à Souf ici

dimanche 5 janvier 2014

Et vous ça va ?

Après ces fêtes si tant joyeuses, j'ai un coup de mou. Je vais faire une pause. Un mantra pour soutenir ce nécessaire temps de méditation.

lundi 30 décembre 2013

Retrofestive 2013.

Pour conclure cette année,  mon cinquante deuxième post (eh oui, le rythme est devenu quasi hebdomadaire et ça me convient) pour accompagner donc le  passage de l'année 2013 à la  nouvelle  que je vous souhaite pleine d'amitié et de plaisirs aussi simples que ceux que je vous offre ci-dessous.
D'accord, c'est un peu étouffe-chrétien, mais faites comme dans un buffet, picorez...

janvier 2013
Un de mes préférés  Avishaï Cohen deux heures de concert à Paris comme si vous y étiez.


 Ma fillote, deux ans. Déjà - et toujours - curieuse (scan)

Deux accompagnatrices qui lui vont bien Esperanza Spalding et Gretchen Parlato



La chaine des Pyrénées vue de ma fenêtre (7/03/13). Le bois au premier plan est la branche la plus haute du cerisier.

Martha Argerich  dit à sa fille dans Bloody Daughter qu'elle aime jouer Rachmaninov (ici le Concert pour Piano n°3)


 Amusant non ? (14 /04/2013)

Autre pianiste, de jazz lui, Roberto Fonseca, jeune prodige  (comme Martha) mais élevé à La Havane au milieu des grands du jazz afrocubain (il a joué avec les vétérans du Buena Vista Social Club.


Vous ai-je jamais dit que j'aimais les vaches ? Cluny 26/05/13.

Vous ai-je dit que j'aimais Anna Calvi ?

Les roulottes d'accueil du théâtre de verdure  de la Girandole aux murs à pêches  Montreuil (01/06/13)

Un peu de jazz manouche, Bireli Lagrene, Thomas Dutronc, pas forcément le meilleur mais tellement sympatoche

Il faut que le hasard renverse la fourmi pour qu'elle voit le ciel. Proverbe arabe

Ibrahim Maalouf, Hashish . Spéciale dédicace à Sergeant Pepper


Méditation. 22/08/13 
Et pour l'accompagner un duo de hang drums.

Paris, le Marais, 15/09/13
Un autre duo, Adèle B & Zalem didgéridoo Duet.


 

Recyclart, Alternatiba, Bayonne 06/10/13  

Avez-vous déjà croisé l'extraordinaire instrument de Louis ?  


 

Florence 13/11/13

Philippe Jaroussky , magnifique contre ténor, interprète Vivaldi, "Aria Vedro con mio diletto"

 Pour finir et vous souhaiter un excellent réveillon en compagnie de ceux que vous aimez.


 Le surréalisme et l'objet.  Jusqu'au 3 mars 2014. Centre Pompidou 

J'avais hésité entre deux morceaux de Roberto Fonseca, je vous donne lecture de l'autre, c'est trop beau!

A tous mes amis et amies chéri(e)s, mes amis blogueurs et à toutes les âmes de bonne volonté. 
  Bonne année !!! 

Une petite suggestion : si vous avez envie d'enrichir cette modeste playlist, vos suggestions sont les bienvenues. je les posterai en bonne place ici même.

Et voici la rubrique brillamment initiée par Sergeant Pepper.
Léo Ferré récitant Rimbaud, merci Iris .

Photos ZL, toutes 2013, sauf la fillote, un peu plus ancienne.  

mercredi 18 décembre 2013

Mes dernières séances


Je suis restée à distance de ce blog, occupée ailleurs.
En très lapidaire, mes dernières péripéties, extrêmement banales mais très fournies.
Quelques jours à Paris.

  
Art mural. Belleville.   11/12/13, 9h23
Partagé une petite heure avec l'amie Sofka, en grande forme et très remontée contre à peu près tout et notamment les Politiques, les publicitaires, les journalistes et j'en passe. Nous nous sommes réciproquement congratulées de notre virulente lucidité.
Suis beaucoup allée au cinéma. Je vous épargnerai un laïus critique, des recommandations, juste proposer quelques mots sur les films, une image forte, une émotion fugace
Le fond de l'air de l'air est rouge de Chris Marker. Dans cette fresque, collage d'images d'archives des années 60 à 70, de la guerre du Vietnam au coup d'Etat de Pinochet, beaucoup de violence dans ces réminiscences. Pour moi la plus hallucinante est celle du jeune aviateur américain commentant en direct l'usage du Napalm et la façon dont ils canardent (ils sont nombreux)  les malheureux qui s'éjectent du brasier. La jubilation de ce type est insoutenable et on se dit qu'on ne permettrait plus à la barbarie une expression aussi directe. Autre constat, le contraste entre mai 68 en France où les victimes ont surtout été les pavés et les voitures versus ce qui se passait au Mexique, au Japon et bien sûr à Prague. Nos CRS étaient décidément des tendres, comparés à leurs homologues  de ces pays.
Les jours heureux  de Gilles Perret. Leçon d'histoire sur le CNR (Conseil National de la Résistance). Images d'archives et témoignage des survivants. Qu'ils étaient beaux à 20 ans, Lucie et Raymond Aubrac ! La photo des cinq survivants qui nous servent de guides pendant le film nous fait, hélas, percevoir l'impitoyable manducation du temps, qui leur a laissé leur vivacité d'esprit et leur humour mais a ravagé la belle texture de leur visage.
Violette de Martin Provost ( l'auteur du magnifique Séraphine). Le cinéaste aime tirer de l'oubli des talents qui n'avaient eu qu'une notoriété passagère, des femmes au destin étrange, des sensibilités ignorées voire bafouées.. Violette Leduc est interprétée par Emmanuelle Devos (qui ne me plait pas beaucoup d'ordinaire, je ne sais pourquoi). Dans ce rôle son tempérament excessif donne toute son ampleur à cette femme dévorée du désir d'être aimée et sans cesse repoussée y compris par Simone de Beauvoir (Sandrine Kiberlain métamorphosée). Une scène  emblématique : Beauvoir déménage, Violette lui offre de l'aider de sa façon habituelle, en forçant un peu la main. Comme elle propose de décrocher les rideaux, Simone lui suggère de les prendre ainsi que quelques objets dont elle se débarrasse. Violette quitte la place offusquée, humiliée. La bourgeoise et la fille de peu : un fossé infranchissable. Cependant, Simone soutiendra de toutes les façons cette femme dont la qualité d'écriture et la hardiesse du propos l'a immédiatement convaincue qu'il était de son devoir de lui permettre de rencontrer des lecteurs, et surtout des lectrices. "Aucune femme n'a parlé de la sexualité comme vous, Violette". A l'époque c'était sans doute vrai. Depuis les termes et les images sont devenus banals.
La Vénus à la fourrure de Roman Polanski. nous permet l'entrée par infraction dans un lieu d'où le spectateur est en général banni : la répétition de la pièce et le temps de l'accord entre metteur en scène et comédiens, comédienne en l'occurrence. Or, Mathilde Seigner,  non seulement n'a pas l'intention de se plier aux directives du metteur en scène (Mathieu Amalric) mais elle va en permanence contester ses partis pris, dénigrer le machisme sous-jacent et renverser les rôles.
Le jeu de séduction sera l'occasion de propos bien sentis sur le désir de pouvoir sous-jacent à toute création artistique,   sur l'identification entre auteur et personnage et en clôture la revanche de la marionnette sur le marionnettiste. Comme les pôles d''empathie permutent sans cesse, on en sort un peu chamboulé, retrouvant dehors les préparatifs du Noël chrétien. Mais Jésus n'est-il pas une icône du masochisme ?

Parvis de Notre-Dame , 10/12/13, 18h43

Suis allée le lendemain piétiner un peu à l' Hôtel de Ville. Je ne saurais trop vous recommander l'exposition Brassaï, pour l'amour de Paris ( l'artiste hongrois est photographe, dessinateur, sculpteur, journaliste, écrivain, cinéaste), plus de 300 photos nous donnent à voir la vitalité de la  capitale, de jour comme de nuit des années 30 à 50. Diversité des thématiques : du graffiti, au Paris canaille, au Paris la nuit (flous et brouillards), aux portraits d'artistes dont beaucoup de Picasso et de ses divers ateliers  J'y ai trouvé une photo bien connue de Simone de Beauvoir qui m'a permis de constater à quel point Sandrine Kiberlain avait su se rapprocher de son célèbre modèle. On peut comprendre que Violette en ait été si amoureuse.

 
 La suite se passe à Toulouse. Mon fils ayant souhaité squatté la maison avec une bande de cinéphiles pour projections privées sans discontinuer de films sélectionnés par leurs soins, nous avons échangé nos clés de pénates. J'ai ainsi eu tout loisir de me promener dans cette ville qui a beaucoup de points communs avec les villes de la renaissance italienne (couleurs, architecture, richesse du patrimoine) et notamment Florence.

 Toulouse 15/12/13, 11h38

Il a fait très beau ces derniers jours. J'ai pu marcher le nez au soleil. Au jardin des Plantes, entre autres où j'ai croisé quelques poussettes, barbe à papa (et papas à proximité),  et même des paonnes (ça se dit ?) perchées un peu partout.

 Jardin des Plantes 15/12/13, 16h52
Voir des ours, très innofensifs ceux-là,  qui se trouvent en vedette sous la conjugaison d'une expo consacrée à l'Ours (Ours, mythes et réalites) et de la période de Noël ( le nounours a toujours la cote chez les mouflets.

Jardin des Plantes, 15/12/13, 17h15

Cinéma encore.
Henri de Yolande Moreau dont j'avais aimé Quand la mer monte . C'est le cinéma populaire des Carné et des Jean Vigo, intensément proche des petites gens dont il enregistre la subtilité des états d'âme qui s'expriment à peu de frais, d'un clignement de paupière, ou d'une moue à peine ébauchée. Yolande Moreau est une artiste de l'image et son univers poétique est fondé sur l'art de dénicher la beauté dans l'ordinaire du monde. La rencontre entre Henri (Pippo Delbono) et Rosetta (Candy Ming) est l'alliance de deux fragilités animées d'un même désir d'être aimé. Seulement, les gens là, ils veulent pas...
Casse-tête chinois, de Cédric Klapisch pour le plaisir de retrouver les acteurs avec quelques années de plus, embringués dans des histoires de familles éclatées, recomposées, d'homoparentalité, de carte de travail, de diversité culturelle. A peu près tous les sujets de nos sociétés en évolution lente et fulgurante à la fois. mais surtout le plaisir de retrouver New York comme si j'y étais (à nouveau). Léger sans être mièvre. Sympatoche et rigolo, un moment agréable à se faire du bien.
Un dernier et je ferme, c'est promis.
Les Garçons et Guillaume à table de et avec Guillaume Gallienne. Hyper nombriliste, un humour parfois de plomb, quelques scènes un peu drôles, mais bon, je pouvais m'en passer.


 Samedi, j'avais rejoint dans un bout du mondeManu Causse et Emmanuelle Urien qui signaient dans ce café culturel très sympathique, (que j'ai découvert grâce à eux, merci les Manu Manu), en compagnie de quelques autres des auteurs que publie cette aimable maison d'édition. 
 
 Toulouse, au coucher en longeant la Garonne, alors que les oiseaux paillent au ras de l'eau, c'est beau.

Berges de la Garonne 15/12/13, 17h42

Depuis, je suis de retour sur ma petite colline. Eh bien vous savez quoi ? J'irais bien faire un petit tour à New York. Sacré Klapisch!

Photos ZL, Décembre 2013, sauf la 3 bien-sûr.

jeudi 5 décembre 2013

Reposez en paix Nelson Mandela. Total respect.





 “A Man who takes away another man’s freedom is a prisoner of hatred” Long walk to freedom

Nelson Mandela , 18 juillet 1918, 5 décembre 2013.

L'hommage de Christiane Taubira   (ajouté ce jour, 7/12/13)

vendredi 29 novembre 2013

L'arbre a cinq branches




Cinq ans, oui ce blog a tenu bon depuis 5 ans. 
En dépit des tentations d'abandon.
Merci à tous ceux qui m'ont accompagnée.

Lilian Guderska




 
 
http://krapooarboricole.files.wordpress.com/2008/03/tige-de-chene.jpg

File:Red-knobbed.starfish.arp.jpg



 

mardi 26 novembre 2013

Florence, libre comme l'air.

Je n'ai eu qu'une toute petite journée que je pouvais consacrer à la visite de la ville. Le cœur historique est relativement restreint, de sorte qu'on peut s'y promener à pied, en s'émerveillant à chaque pas de la beauté paisible de cette ville qui regorge de monuments

dont la fameuse Santa Maria del Fiore (il Duomo, dont la coupole a été réalisée par l'architecte Brunelleschi). Je ne suis pas entrée. Je voulais marcher à l'air libre, il faisait si beau.

 
Les rues, les places sont tranquilles, on y observe une atmosphère détendue. Je n'ai pas croisé de mendiants, ça m'a frappé après coup. N'y aurait-il pas de pauvres à Florence ou sont-ils exclus de ces beaux quartiers?

 En ce mois de novembre, la présence des touristes est plutôt discrète, à part dans quelques lieux "incontournables" tels que le Ponte Vecchio sur l'Arno.



et encore n'est-ce pas la foule sinon ces deux-là ne pourraient pas circuler entre les boutiques où ruisselle l'or, montés sur ce drôle d'engin.






 En déambulant à proximité des Offices, mon oeil a été attiré par ce vieil olivier incongru. La plaque apposée sur son enclos indique qu'il s'agit d'un arbre planté là en souvenir de l'attentat de la Via dei Georgofili 
perpétré contre la Galerie des Offices en 1993 qui a fait 5 morts et de nombreux dégâts.
On y découvre également un terme né d'une traduction fantaisiste "évidencer" pour "mettre en évidence".


Comme il faisait très beau (j'ai mangé un sandwich en terrasse)  j'ai fini par opter pour une promenade dans le jardin de Boboli (il Giardino di Boboli) adjacent au Palais Pitti.

Le palais fut entrepris par le banquier Luca Pitti, pour concurrencer semble-t-il le faste des Médicis qui l'achetèrent (o' heurs et malheurs des fortunes) quand le banquier fit banqueroute. Ils y installèrent leur résidence et c'est le plus grand palais de Florence qui contient les appartements royaux, la Galerie Palatine et le Musée d'art moderne.

 


Le jardin abrite une riche collection de sculptures des plus classiques 




aux plus modernes (Igor Mitoraj, Tindaro Screpolato, bronze, 1993)


Neptune s'évertuant de son trident n'impressionnait d'aucune façon le héron installé dans la vasque 

 qui jouait à la star pendant que les appareils photos le mitraillaient.
Quand  j'en parlais le soir, avec Sabine qui m'hébergeait le temps de mon séjour, elle m'apprit que les hérons étaient un problème à Florence, qu'il y en avait trop, qu'ils faisaient des dégâts. Dommage!



 Le jardin offre de très belles perspectives sur la ville qu'il domine, par exemple de cette allée bordée des fameux vases médicis



Après un café pris dans la cafeteria du musée, j'ai repris le chemin du Ponte Vecchio et suis revenue vers ma base .


Les grues et les chantiers que j'ai croisés tout le jour m'ont rappelé que nous avons hérité de magnifiques traces du passé, d'un patrimoine fabuleux, mais que nous devons entretenir à grands frais. Ce sentiment a été accentué le lendemain alors que je contemplais  les peintures de Botticelli, je notais les dates toutes récentes des restaurations. Était-ce dû  à l'attentat mafieux de 1993 qui endommagea 173 tableaux et de nombreuses sculptures ou à l'attentat du temps. En tout cas, ces œuvres rénovées signalent que dans des ateliers du XXIe siècle, des artisans travaillent amoureusement des techniques anciennes pour restituer au plus près ce que plusieurs siècles plus tôt  d'autres ont amoureusement empreint sur la toile, cette même toile, qui elle, a résisté au temps.
 
Sur mon chemin je me suis reposée sur un banc, devant Santa Maria Novella, dans le jour finissant.

Après un tour trop rapide aux Offices le lendemain matin, j'ai quitté Florence, à peine entrevue avec regret, me promettant d'y revenir pour un plus long séjour. Merci à mes hôtes florentins.

Photos ZL, Florence, novembre 2013