samedi 2 mars 2013

Les mots qui lassent, les mots qui délassent.



Bonne nouvelle : les Suisses s'apprêtent à voter pour abolir les hauts salaires


Il y a des mots que je ne peux plus entendre sans un mauvais frisson rampant sur mon échine vers la racine de mes cheveux.
Hélas, ils sont ressassés ad nauseam par nos édiles et mandatés divers et avariés.
Car croyez-le, l'urgence est la conquête des marchés, le soutien à la compétitivité, le retour de la croissance, la lutte contre le chômage, le retour de la France dans le top five des nations hyper florissantes touçi, touça.
Pôvres perroquets répétant à l'envie le bréviaire de tous ces pseudo experts qui ont ruiné l'économie depuis une bonne trentaine d'années tout en enrichissant une poignée de dinosaures qu'il faudra bien abattre si on veut retrouver un peu de latitude et d'initiative pour essayer de changer d’ère.
Il faudrait que nos vieux mâles nostalgiques des épopées antiques comprennent que la conquista est un concept révolu. Plus rien à conquérir, pas même les femelles qui sont désormais rétives aux méthodes agressives et dominatrices.  Le monde est désormais borné et il s'agit d'aménager l'espace, non de le découvrir pour se l'accaparer.
La compétitivité est également très contestée quant à ses vertus économiques. Car ratatiner son concurrent c'est en fait se mettre à dos autant d'autres qui ne pensent qu'à vous croquer. Là aussi, combats de vieux machos qui ne se sentent forts que lorsqu'ils ont réduit à néant les autres. Seulement, c'est fou le nombre d'autres qui existent. Résultat une culture de paranoïaque où le monde est bourré d'ennemis.
Si on examine le résultat de cette course à la compétitivité on s'aperçoit qu'on a rogné au maximum les coûts salariaux pour obtenir des prix conciliables avec ceux des marchés émergents où les salaires sont misérables, mais comme le premier marché est le marché intérieur, la chute du pouvoir d'achat entraine la chute de la demande qui va d'autant plus s'orienter vers des produits importés qu'elle ne peut plus s'offrir la qualité nationale. Pas bien malins nos stratèges !
Retrouver la croissance ? Il faut se réveiller les gars, objectif idiot et sans avenir. Atteindre un équilibre zéro serait déjà bien, réduire serait mieux. Nous n'avons pas besoin de produire tout un tas de choses inutiles. Nous n'avons donc pas besoin de travailler autant. Si nous travaillons moins, nous aurons plus de temps pour manufacturer nos propres produits dont par exemple nos repas, évitant ainsi de bouffer des trucs pas francs du collier (de cheval ah ah!). 
Quant à grimper dans le score des nations enviables, nous sommes bien placés pour l'instant dans un certain nombre de domaines mais nous avons beaucoup perdu. Notre système scolaire qui fut efficace au sortir de la guerre pour faire monter massivement le niveau de formation des petits paysans doit se reconvertir et cesser de fabriquer des bureaucrates, qu'on ne sait plus où caser, pour inventer les métiers d'avenir, paysan par exemple, dont on va manquer si on veut arrêter de manger des pesticides à tous les repas.
Notre système de santé laminé par la version ultralibérale qui sévit depuis 20 ans a besoin de se reconstruire pour développer plus de prévention / information et moins de médicamentation hasardeuse.
Il faudrait juste que nos gouvernants cessent de pleurnicher sur un modèle obsolète, renoncent aux grands projets inutiles et se décident à reconvertir la conquête des marchés vers une  gestion intelligente des biens communs, parce que c'est ça l'avenir, qu'ils le veuillent ou non.

J'ai bien peur cependant qu'ils continuent leur quête aveugle de prestige et de hochets  compensatoires. Ils ont été si mal élevés dans leurs écoles d'élites à baragouiner les mêmes litanies.

marcher (eloge des chemins et de la lenteur) (s)


Qu'ils freinent un peu, qu'ils comprennent que l'ère n'est plus à la frénésie mais à l'éloge de la lenteur.
Les mots qui font du bien : tranquillité, rêverie, flânerie, convivialité, lecture. Ça ne coûte rien et ça n'a pas de prix


dimanche 24 février 2013

Exercices d'admiration

Il ne vous aura pas échappé que j'ai emprunté le titre à Emil Cioran qui écrivait dans cet opus -une fois ne lui était pas coutume- tout le bien qu'il pensait de certains auteurs dont il reconnaissait la puissance. Beckett était un de ceux-là. Il l'avait connu en personne et admirait avant tout son "art inégalé d'être soi".

Ci-dessous quelques rencontres au sein de cette grande salle des pas perdus qu'est le ouèbe.



Koltz_ailleursdesmots
Casser le mot
comme une noix
en extraire le noyau
le broyer entre les dents
le recracher au poème


 Mario Ramos disparu en 2012.


                      

Sixto Rodriguez dont j'ignorais l'existence et que j'ai le plaisir de connaître grâce à Sergeant Pepper.
Je vous invite à lire l'histoire étonnante de cet artiste oublié et ressuscité (on a cru qu'il s'était suicidé ) grâce à un site web créé par ses fans sud africains visité par sa propre fille.               



 


Shirin Neshat, découverte grâce à l'amie Laure K.  
En savoir plus sur ce site



vendredi 22 février 2013

Moi, mon papa...


En premier lieu, rappeler à tous ceux qui nous ont saoulés ces derniers jours avec les papas et les mamans que ces deux termes sont réservés aux petits nenfants quand ils s'adressent à leurs géniteurs. Pour toutes les autres occurrences, il existe deux termes adaptés - père, mère- qui fonctionnent parfaitement pour identifier le rôle social dont on veut nous entretenir des heurs et malheurs. Dernièrement donc, ce fut le drame d'un père réclamant, haut perché qu'on lui donne le droit de voir son fils et réclamant à corps et à cris justice pour tous les "papas" à qui on refuse de voir leurs enfants. Après avoir tenu en haleine une kyrielle de journalistes, après que nous eussions entendu 30 fois par jour des témoignages soigneusement sélectionnés sur le drame des pères privés d'accès à leur progéniture par les méchants juges qui donnent "automatiquement la garde à la mère", le papa est descendu de sa grue et s'est répandu largement sur le fin fond de la chose :"Ce qui m'énerve le plus, c'est que la cause des papas n'est pas entendue et que les femmes qui nous gouvernent se foutent toujours de la gueule des papas et qu'il va falloir se battre beaucoup plus"
Evidemment, il n'est pas question de nier que quelques cas peuvent être litigieux. mais il est utile de rappeler  qu'en effet 72,1% des enfants vivent chez leur mère et que 40% des pensions alimentaires ne sont pas payées.
Nombre de séparations sont demandées par les femmes pour raison de violence du conjoint à leur égard ou des enfants. 80% des couples règlent la garde des enfants à l'amiable. Beaucoup de pères se satisfont de ne voir leurs enfants que le week-end après avoir récupéré leur liberté ou convolé avec une nouvelle chérie
Derrière ce ramdam, bien plus que la souffrance d'un père privé de câlins, on peut entendre la colère des mâles qui ont perdu la suprématie sur les femmes et par voie de conséquence sur  les enfants dont elles possèdent le privilège de la mise au monde. Très vieux contentieux. Auparavant droit de vie et de mort, désormais relégué au rang de visiteur, voire déchu de ses droits pour agressivité excessive.
Comme je pourrais apparaitre d'une grande partialité, je vous invite à lire ce qu'en pense un homme, Patric Jean qui a étudié de près la question

Photo prise chez Dominique Chaussois (Pluplu!!!!!).  Quelqu'un, vite,  pour éditer ces merveilles !

Série ‘Enfants’, Naples Italie, 1960
Henri Cartier- Bresson / Magnum Photos


mardi 19 février 2013

So long Pluplu !

Il nous le disait mais nous n'entendions pas. Sous l'humour ravageur la décision qui murit de changer d'ère, de se tirer du sale guêpier pour voler avec les hirondelles, rejoindre les nuages, les merveilleux nuages.
Jeudi 3 janvier 2013
 
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   Que ceux d’entre vous qui ont eu l’extrême amabilité de me souhaiter une bonne année 2013 se fassent connaître, j’aurais deux mots à leur dire. Oh trois fois rien, qu’ils se rassurent.

Trois fois rien et c'était tout. 
Non vraiment, ça n'aurait jamais dû finir comme ça.

Son Luc lui envoie un message dans l'au-delà
Et  François Matton  

samedi 16 février 2013

C'est quand qu'on va où?





Bien entendu, la quiche en recherche de glamour, c'est une femme. On aurait pourtant pu illustrer le slogan différemment.
Par exemple


Pendant ce temps, d'autres recherchent des solutions pour des questions autrement plus importantes. L'habitat par exemple. Personnellement je suis plus intéressée par les trouvailles de Nader Khalili, un architecte américain d’origine iranienne qui a développé un concept d'Ecodome en sacs de sable, adaptable à toute forme de paysage et aux performances époustouflantes.
Ou par cette jeune femme qui a décidé d'instaurer la pédagogie du bonheur dans sa classe. (spécial dédicace à la bacchante
Ou encore par ceux qui ont opté une fois pour toutes pour l'aventure absolue : vaincre la pauvreté en s'appuyant sur l'intelligence de ceux qu'on appelle les plus démunis alors qu'ils sont tout simplement spoliés. Prenez le temps de regarder ce très beau témoignage. C'est un régal d'intelligence, d'humour et d'humanité et ça nous venge de toute l'arrogance et la bêtise exposées ci-dessus. 

Le commentaire final est emprunté à Gandhi :“First they ignore you, then they laugh at you, then they fight you…then you win”
Je ne vous fais pas l'offense de traduire. 



J'ai appris ce jour que l'ami Pluplu aurait tiré sa révérence. J'emploie le conditionnel parce que je n'arrive pas à y croire, j'espère qu'il nous fait une de ses blagues dont il était prodigue. Il fait un soleil insolent aujourd'hui et je suis très triste. 

samedi 9 février 2013

Douceur de l' Ephémère


Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver. René Char. La parole en archipel.


Photos ZL. 21/01/13

samedi 2 février 2013

Un jour d'entre les jours à l'IMA

 Photo ZL Jardin des Plantes 29/01/13.
Il y a quelques jours, j'étais (encore!) de passage à Paris. J'ai pu soustraire une journée à consacrer au seul plaisir de la ville. En traversant sous la pluie le jardin des Plantes, désert à part les joggers  qui suent sous les gouttes, j'ai croisé ce joli bronze ruisselant. J'allais en direction de l'Institut du Monde arabe à la rencontre des Mille et une nuit, et de la belle Shéhérazade.


Étonnant comme cet univers nous est familier, il a été pourvoyeur de tant d'images -voire de clichés- sur l'Orient, il a inspiré tellement de créateurs, il a habité notre imaginaire dès le plus jeune âge et alimenté nos fantasmes érotiques.
Le livre lui-même a eu un destin romanesque.  A l'origine mélange de contes transmis par la tradition orale, tardivement consigné par écrit dont Antoine Galland  entreprend de 1704 à 1717 la traduction et l'enrichissement.  Il ajoute en particulier les aventures de Sinbad, d'Aladin et d'Ali Baba, se transformant lui-même en Shéhérazade. Quand l'ouvrage est édité, il provoque un véritable engouement  et déclenche une chasse aux nouveaux contes.
Le recueil va susciter diverses traductions dont celle de Joseph Charles Mardrus. C'est celle que j'ai lue, dans la collection Bouquins chez Laffont, du temps où je vivais au Moyen Orient. Celle que la mère de Proust n'osait refuser à Marcel tout en lui suggérant de préférer celle de Balland, expurgée des détails trop précis des batifolages qui sont légion dans ces contes.
L'exposition se présente en plusieurs salles thématiques. On peut s'installer à l'écoute des contes. dans une atmosphère nocturne et des mises en décor un peu kitch pour certaines . La première salle présente de nombreuses éditions anciennes richement illustrées du livre. Les suivantes déclinent les thématiques importantes dans les contes. L'amour, la guerre, les mondes occultes...
On apprend ainsi que la langue arabe classique fournit une cinquantaine de termes pour traduire les émotions liées à l'état amoureux.
Je suis passée un peu vite, je l'avoue dans la partie dédiée à la guerre, les armes, les films qui  s'en inspirent.
En revanche j'ai contemplé la beauté du film d'animation  de Lotte Reiniger,   Les aventures du Prince Ahmed  (1926)

J'ai également été fascinée par un Méliès de 1905, le Palais des mille et une nuits. 
Sans oublier Pasolini 

Profusion de bijoux, ustensiles, instruments de musique, tentures, tapis .
Au nombre des peintures qui m'ont particulièrement séduite celle d' Etienne Dinet, "Esclave d'amour et lumière des yeux"


 


Les décors de Léon Bakst, ou encore (ci-dessus) de Jacques-Emile Blanche, Ida Runbinstein dans le rôle de Zobéide dans le ballet "Shéhérazadeé, musique de Rimsky-Korsakov
L'ensemble bien qu'inégal propose une riche palette de variations inspirées par la Sultane et son exploit de parvenir à sauver sa peau -et celle de toutes les vierges qui étaient sinon promises à l’immolation-  en tenant en haleine son sanguinaire de mari.

"Tout écrivain est Shéhérazade, tout écrivain a en lui une menace de mort". M. Butor, Entretiens avec Georges Chardonnier.


Voir aussi http://sexe.blog.lemonde.fr/2012/12/30/les-freres-musulmans-font-taire-scheherazade/


vendredi 25 janvier 2013

Venise, le génie dans tous ses états


Venise ce n'est pas seulement un labyrinthe de canaux et de ruelles où on se perd forcément (enfin moi en tout cas), c'est surtout un lieu où on  rencontre le génie de ces fabuleux artistes italiens qui ont si puissamment influencé la pensée et la culture occidentale.
Parmi eux Léonard de Vinci. L'exposition proposée à la Chiesa Di San Barnaba, rassemble un ensemble de maquettes réalisées à partir des schémas que Léonardo a déposé en nombre invraisemblable dans les reliques de l'humanité.
Engrenages, rouages, voilures et ailes diverses, machines de guerre, on le sait, l'homme ne manquait pas d'imagination   

Ceci par exemple est un ancêtre du char avec chenilles incorporées




 Ou bien encore cette machine à décapiter

Heureusement il y a des inventions plus paisibles comme ces prototypes d'ailes




Ou mieux, cet astucieux  système de miroirs pour saisir le modèle du peintre sous ses diverses facettes.

Venise c'est aussi des masques partout, dans toutes les vitrines.
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C'est au musée de la Musique, une exposition Vivaldi et les instruments datant de l'époque du prestigieux compositeur, ambiance baignée de la célèbre orchestration de violons.


C'est l'Académia, où on ne sait plus où donner du regard tant les merveilles se succèdent, avec un effet de saturation induit par la richesse même des peintures et l'exubérance de la vie -et de la mort- saisies sous le pinceau de ces peintres (beaucoup de vierges à l'enfant).


  
Titien

Je suis restée assez longtemps devant "Le fléau des serpents" une très grande toile de Tiepolo dont on voit les rayures infligées par l'usure et c'est ce qui en fait la beauté. Certaines toiles sont tellement restaurées qu'elles prennent l'air artificiel des vieilles américaines botoxées (oui, j'exagère).

Venise, c'est aussi la Scuola Grande Di San Rocco, occupée presque uniquement par Tintoret,. L'une des somptueuses sculptures sur bois de Pianta le Jeune qui ornent la partie basse des murs de l'immense salle du Chapitre est censée représenter le peintre. Là aussi profusion de formes enchevêtrées.


La crucifixion (5 mètres de haut, 12 mètres de large) est  une extraordinaire composition où se mélent à la fois les figures de la passion du christ et tout un peuple indifférent, occupé à vivre.
Je suis frappée par la puissance des chevaux dans beaucoup des peintures de Le Tintoret (comme d'autres peintres vénitiens, Véronèse notamment) et la force de leur regard comme ici dans ce détail.


A l'étage se trouvait le "trésor" de la Scuola. J'ai osé faire une photo des céramiques, mais pas pu saisir la collection d'objets d'orfèvrerie, d'une très grande délicatesse, une gardienne pétrie d'ennui y veillait. 


 Un dernier éclair de génie avant de vous laisser aller à vos occupations 

Et un tout dernier, car c'est aussi un des grands savoir-faire italiens : la bonne chère.

https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtNxA22BwPe_ePZ_2_gDfJiMBX030AKpQwltoFmjGnnVFhrxeqofDY-qj0CK3p0rhrxkYUSaZIRKDlzO6ycFnh4cowFHJ_wzYoMnhg6MOEI8920mieIlicoH9ff0uo7FNTRlX9cBj9uaHs/s1600/DSCN1088.JPG

Photos ZL.  Venise janvier 2013 (sauf peintures Titien, Tiépolo, Tintoret)

Nota bene : une pensée pour Florence Cassez qui retrouve le droit de vivre en liberté et une autre pour Aminata Traore qui doit terriblement souffrir de ce que son malheureux pays subit actuellement.

samedi 19 janvier 2013

Flânerie au coeur de la sublime Sérénissime.



Vous l'aurez compris, j'avais déserté ma colline au profit d'un lieu unique au monde, la Sérénissime. Je n'y allais pas au bras d'un amoureux, mais pour une réunion prévue à Mestre sa cousine de la terre ferme qui présente beaucoup moins d'atours et accueille une population qui ne peut espérer s'offrir un pied à terre sur les îles et "vit dans la vraie vie", besogneuse et ordinaire. 
Avant la séance de travail prévue entre tous ceux qui arrivaient de diverses directions et à des heures très   dispersées, j'avais prévu de m'octroyer deux jours pour mes retrouvailles avec la splendide que je n'avais pas revu depuis ma tendre jeunesse où un ami italien m'avait pilotée au milieu de ses merveilles. 
Il faisait très froid, mais Venise en hiver est un vrai bonheur quand on est seule et qu'on aime la quiétude des petites rues désertées du ramonage touristique et seulement occupées de la vie ordinaire des Vénitiens. Le bonheur de l'absence de voitures, de certains Campi totalement déserts et silencieux.




J'ai été surprise par la clarté des eaux; j'en avais un souvenir moins avenant. De plus, en hiver l'odeur qui s'exhale des canaux est moins entêtante qu'avec la chaleur de l'été.

 





Il est célèbre, à juste raison le Pont du Rialto, qui fut d'abord de bois, s'écroula sous le poids de la foule, fut reconstruit en bois de nouveau, moultes fois réparé et finalement construit en pierre sur un projet de l'architecte d'Antonio da Ponte à partir de 1558, un chantier qui dura trois ans (48 mètres de long pour 22 de large). Il est un passage obligé entre les deux rives du Grand Canal. Il précède de vingt ans la construction du Pont Neuf à Paris (1578).






Les lumières d'hiver sont particulièrement intéressantes parce qu'elles n'écrasent pas les formes et ne saturent pas les couleurs



Les rues qui convergent vers la place San Marco sont une longue litanie de boutiques du grand commerce international. On entre sur la place, on y rencontre en grande largeur un des princes de la conso et c'est très choquant, pour moi, que face à la Basilique Saint Marc, ce soit ce monument d'absurdité qui occupe.







Il parait qu'il est interdit de nourrir les pigeons mais ça reste une attraction : se faire photographier avec un zoziau sur l'épaule (mes congénères m'étonneront toujours).



Manifestement, le soir tombe sur la Place et sur le Grand Canal, au loin la Salute. Les gondoles sont à l'arrêt. peu de clients à cette époque pour des tournées qui coûtent un bras (oui, je sais, je manque de romantisme).





 .  

Un café chez Florian en lisant "Seule Venise" de Claudie Gallay, l'histoire d'une femme qui s'exile à Venise pour fuir un chagrin. Cette ville est par essence un lieu littéraire. Ils sont innombrables ceux qui ont écrit sur et à Venise, ceux qui s'y sont réfugiés, qui se sont exaltés, détruits et abimés dans sa vénéneuse séduction.




J'ai flâné en solitaire. Bien-sûr je suis allée dans quelques musées, quelques églises mais surtout le nez au vent. Je me suis fondue dans cette ville unique et je vous en dirai un peu plus dans mon prochain billet.

Photos ZL, Venise, janvier 2013