mercredi 12 décembre 2012

Complétement givrée!

 Ce matin, plein soleil, le plaisir pur du spectacle après les brouillards givrants de la nuit.

C'est dans ce petit bosquet que je niche
 Les peupliers sont une des premières étapes = petite promenade. Au delà ce sera la ferme, puis le lac. mais pas aujourd'hui








 
Le givre est un grand artiste.
Le soleil a fait fondre la féérie.
Je quitte mon abri et je pars sur les routes.
A plus tard

samedi 8 décembre 2012

Pour un monde sans pitié


Cannibales

Le téléthon me hérisse. Les appels au don sur le ton de l'urgence quand ça fait des années qu'on  nous mène en bateau avec cette histoire. Comme Jacques Testart en fait la démonstration implacable, s'il y a bien une partie des dons qui permet d'offrir aux malades des aménagements (qui devraient l'être via la solidarité publique, soit dit en passant), les annonces mirobolantes concernant les chances de guérison s'avèrent fallacieuses. "En suscitant de faux espoirs, la thérapie génique pourrait conduire à un échec d?autant plus douloureux qu?il aura été coûteux, y compris pour la connaissance."
Le cirque organisé pour susciter la collecte, particulièrement gerbant, se résume à fournir au bon gogo de base l'occasion de se sentir bon et généreux, encouragé en cela par les vedettes de service et l'exhibition des handicapés, tout cela accompagné par les bonimenteurs dégoulinant de discours larmoyants et culpabilisants (si vous ne donnez pas vous êtes un salopard d’égoïste sans cœur). Quant à la circulation de la manne dans les circuits nauséabonds de la spéculation financière, un voile pudique nous dispense d'en connaître les chemins tortueux. En revanche comme les dons sont déductibles des impôts, au final, c'est bien l'argent public qui finance en partie cette recherche et -selon Testart-elle se trouve dévoyée, car il faut des résultats seulement dans le domaine transgénique et si possible des brevets juteux à la clé.
Comme je ne suis pas certaine que vous lirez l'excellent article de Testart, (ce serait dommage, mais vous êtes libre)  je vous en extrais un petit morceau que j'ai dégusté avec délice : la position d'un handicapé qui dit mieux que je ne saurais le faire ce que je pense de cette machine à mendier.
« j'ai vraiment cet énorme rêve que les handis bouleversent les clichés, s'approprient leurs indépendances, construisent leurs autonomies. et il me semble que le téléthon est l'ère préhistorique de tout ça. J'ai 28 ans, je doute avoir plus de 10 ans à vivre, heureusement que j'ai depuis longtemps boosté ma vie bien loin des promesses d'autrui, de toute cette création de l'attente-dépendance que le téléthon orchestre minutieusement. Je ne fais plus du tout partie des handis qui soutiennent une image de nous comme celle que les téléthons nourrissent. J'y ai la vive impression que mon handicap y est justement caché : pas de sexualité (ah si quand tout le monde pionce...), pas de morts dans nos entourages, pas de dépression insidieuse face à l'évolution de la maladie, pas de discriminations sociales (logement, études, travail, relations amoureuses...), pas de vie précaire financière, pas d'inaccessibilité urbaine stagnante... non, que des p'tits handis bien blancs / bien du-centre-ville (ils sont où nos potes handis kailleras aux téléthons ?!), bien gonflés d'espoiiiir, bien souriants... la réalité-bonne-conscience, non merci. Allumez votre quotidien plutôt que la télé !... » 

Personnellement, je suis pour un monde sans pitié. Je préfère me démener pour l'accès à l'autonomie de chaque être humain, pour le respect de ses droits à une situation digne. Ça suppose que la manne  des richesses produites, non par l'intelligence miraculeuse de notre élitocratie, mais par tous ceux qui rament, ne soit pas siphonnée par une minorité qui se gave pendant que d'autres doivent pleurnicher et tendre la main pour simplement bouffer. Pas de pitié pour les pauvres, pas de pitié pour les riches, mais il va falloir que les derniers réduisent la voilure, sinon ils finiront dans les marmites des gueux et ce sera bien fait!  

Illustration

vendredi 30 novembre 2012

Interlude



 
Pour vivre heureux, il faut coucher sur la paille qu'on voit dans l’œil de son voisin et se chauffer avec la poutre qu'on a dans le sien. Alphonse Allais 
   
 PoPour vivre heureux, il faut coucher sur la paille que l'on voit dans l'oeil de son voisin et se chauffer avec la poutre qu'on a dans le sien.

Un exemple saisissantur vivre heureux, il faut coucher sur la paille que l'on voit dans l'oeil de son voisin et se chauffer avec la poutre qu'on a dans le sien.

vendredi 23 novembre 2012

Contre les torgnoles et le viol, marchons!


Une journée nationale contre les violences faites aux femmes

Extrait d'une précédente campagne de sensibilisation sur les violences conjugales.
En France, 75 000 femmes sont violées chaque année et plus de 150 meurent sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon. A peine 10 % des femmes violées portent plainte et seuls environ 2 % des violeurs sont condamnés.
 Une journée nationale, parce que le honte doit changer de camp mais est-ce suffisant ? Quand rien ne bouge dans l'imaginaire : pubs affichant des femmes dénudées et aguicheuses, puissance virile clamée et adossée aux armes et aux bagnoles, sans compter l'impunité  (2% de violeurs condamnés, rien que ce chiffre dit l'essentiel).
Petite compilation d'articles consacrés à cette journée du 25 novembre

Spots contre le viol
Viol double peine
Viol les voix du silence

Et l'amie Frédérique Martin

Pas le temps, ni le cœur d'en dire plus, ni mieux. J'irai marcher demain dans la rue à Toulouse et bramer avec les copines pour que "la honte change de camp" même si je n'y crois pas un seul instant. Mais ce n'est pas parce que la cause est perdue d'avance qu'on doit en plus se taire!

Sans compter que les Robocops continuent leur infâme boulot à Notre Dame des Landes

lundi 19 novembre 2012

Quatre ans déjà ? Ca ne nous rajeunit pas !










mardi 13 novembre 2012

Chroniques parisiennes. Dans la vie, y'a des hauts et des bas.


La veille j'avais assisté à la première de Félicie, je m'étais régalée et couchée à pas d'heure. Le lendemain j'entamais ma journée parisienne d'un bon pied et l’œil affuté.


Arrrrrgh! C'est le râle que Sofka a entendu pendant que nous devisions au téléphone quand je découvris le temps d'attente pour l'expo Hopper : deux heures et demi !!!
Je renonçais immédiatement et comme j'étais à Champs-Elysées Clémenceau, je suis descendue vers la Concorde et l'Orangerie. Il faisait très froid et j'ai emprunté la contre-allée, ne serait-ce que pour éviter les baraques du marché de Noël déjà en place et  les camions qui installaient les drapeaux pour la cérémonie du 11 novembre.



J'y ai rencontré une statue étrange intitulée : la muse, ah bah!


Dans les jardins des Tuileries, j'ai croisé un Dubuffet, le Bel Costumé, une oeuvre de 1973,installée là en 1998.

 J'ai eu raison de choisir  Chaïm Soutine, (1893-1943) : pas de queue, donc des salles relativement tranquilles et une collection regroupée autour du fond de l'Orangerie (collection Paul Guillaume) avec des toiles venant de tous les grands musées du monde.
Chaïm Soutine était un être étrange qui déchirait des toiles pour les recoudre, peignait sous une impulsion irrépressible (dixit Madeleine Castaing, décoratrice et mécène de Soutine, elle décrit ses relations avec le peintre dans une archive INA diffusée dans l'exposition).   

 
Madeleine Castaing vers 1929
Elle et son mari prendront la suite de Paul Guillaume pour soutenir Soutine. C'est un homme introverti, coléreux, exigeant, qui brule volontiers ses toiles. On estime qu'il en a brulé autant qu'il en a peint. Il est vrai que sa peinture traduit ces états extrêmes.
Les portraits sont étonnants, ils sont à la fois torturés et compassionnels. Chaïm Soutine est particulièrement sensible aux petites gens (il appartenait à la communauté juive pauvre de Biélorussie sous l'empire russe)



 

Le Petit Pâtissier, vers 1922-1923 

La série de paysages peints dans le Sud  sont éclatants, vibrants, dansants,  

L'escalier rouge à Cagnes 1923-1924

Et pour l'amoureuse des arbres que je suis il y a une belle série dont celui ci et les suivants. Mais allez plutôt voir l'exposition (si vous le pouvez), ces images ne rendent pas justice à la puissance des toiles  

 
 

J'ai bien-sûr eu beaucoup de plaisir à parcourir la collection de Jean Walter et Paul Guillaume, riche des Derain, Matisse, Cézanne et  Picasso  (avant le cubisme, Domenica, la veuve de P. Guillaume s'en étant débarrassée). Je sais bien que Les Nymphéas sont considérés comme la pièce majeure et inaugurale de l'Orangerie mais je ne sais pourquoi, dans cette immense salle de béton,  ils perdent leur sensualité. Ou je commençais à être fatiguée.

Nu drapé étendu
Henri MATISSE (1869 – 1954)
1923 - 1924


Il me fallait un répit : une salle de cinéma ("J'enrage de son absence", film très sensible de Sandrine Bonnaire, -une femme que j'aime beaucoup -, un peu gâché -le film- par une musique trop insistante dans le pathos). Ensuite, j'avais rendez-vous avec mes amis potiers qui exposaient au Salon du Patrimoine culturel au sein du Carrousel du Louvre. Quelle foire insensée, pas le salon en lui-même, plutôt compassé avec toutes ces choses précieuses comme des meubles en bois de rose et des vitraux et des fers forgés et tout ça



Non, c'est l'immense usine à consommer située à quelques encablures du Louvre qui m'a effarée. Une horreur!
Après un diner dans un restaurant que nous faisait découvrir un ami, ( je vous l'aurais bien recommandé, mais  j'ai oublié le nom et l'adresse) l'ami en question a tenu absolument à nous faire visiter son nouveau futur logis (un monceau de travaux à prévoir). Pas très enthousiaste pour ma part, j'avais envie de me coucher de bonne heure ou plutôt, moins tard que les jours précédents mais je n'ai pas voulu gâcher l'ambiance. Las, nous sommes restés bloqués dans l'ascenseur entre deux étages (5 et 6). Lutte contre la claustrophobie (prévu pour quatre, l'ascenseur, mais bien esquichés), contre l'angoisse de la chute libre (j'avais lu Le cas Sneijder), contre l'agitation de mon copain qui se maintenait guilleret en se proposant de péter la porte et la vitre pour nous glisser dans le petit carré dégagé. Finalement en appelant par le bouton prévu à cet effet nous avons obtenu l'assurance qu'on viendrait nous délivrer dans un délai d'une demi-heure. Je vous épargne les détails. Ce fut fait puisque me voilà ici à vous conter ce petit incident. Statistiquement, il est normal que ça arrive une fois au moins dans une vie, j'espère avoir ainsi effacé ma trace sur l'ardoise du destin.

Photos ZL, sauf les peintures qu'on ne peut prendre en photo au musée et c'est aussi bien.


mercredi 7 novembre 2012

And the winner is...

 Puisque l'Amérique (pardon les États (des) Unis d') a tout de même préféré un type qui prône l'égalité entre tous plutôt que le tri entre le bon grain (homme blanc riche), de l'ivraie (tous les autres, infoutus de gagner au moins 100 000 dollars par jour), même si la politique d'Obama ne sera pas pour autant si différente (sinon, on le saurait, depuis 4 ans), on va au moins éviter qu'un discours de ségrégation ne se généralise et que la moisissure puritaine finisse par totalement scléroser le cerveau des Yankees. On va aussi éviter que chez nous, les Copé et autres barbants imprécateurs se gargarisent d'un succès qui aurait regonflé leur voile f-haine.
Alors qu'il fait un soleil radieux et que je m’apprête à passer une nuit dans l'Intercités Toulouse Paris ( en général une demi-heure de retard à prévoir), donc en raison de toutes ces minuscules scories de l'actualité, je conclue ce billet hyper condensé par une citation de Thomas Vinau
La poésie
muscle en nous
ce qui ne prétend pas gagner

Photo ZL  rue des Francs-Bourgeois Paris 4, mai 2012