mercredi 6 avril 2011

Spéciale dédicace à Aimé Césaire. Du courage.

La justice écoute aux portes de la beauté Aimé Césaire.

Cynthia Fleury est une philosophe préoccupée des heurs et malheurs de l'idéal démocratique. La fin du courage, paru en 2010 chez Fayard aurait pu s'orner d'un point d'interrogation, mais Cynthia Fleury a écrit ce livre après qu'elle a subi l'épreuve que chacun traverse un jour dit-elle, la mélancolie du découragement. Savoir qu'il faut tenir quand rien ne tient et n'en avoir plus le désir.

"Nous vivons dans des sociétés irréductibles et sans force. Des sociétés mafieuses et démocratiques où le courage n'est plus enseigné. Mais qu'est-ce que l'humanité sans le courage?"(8)

Elle interroge ce que le courage signifie pour l'individu (morale du courage) et pour la société (politique du courage).

Citant Jankélévitch, elle définit le courage individuel comme une équation à trois entrées : imaginio vera - pretium doloris - vis comica soit le parler vrai, le prix de la douleur, en fait le prix donné à la vie qui vaut d'être vécue et enfin la force comique. (88 - 92).

Citant Hugo, elle établit un parallèle (elle n'est pas la seule) entre la société actuelle, dite démocratique, gouvernée par l'esprit de lucre à courte vue, et celle que Napoléon III avait instaurée. Celle des petits leaders qui règlent leur pas au doigt mouillé et au beuglement de l'opinion (165). Hugo : "Cet homme ment comme les autres hommes respirent. Il annonce une intention honnête, prenez garde; il affirme méfiez-vous; il fait serment, tremblez." (165).
Ceux qui tutoient le prince ne sont hélas que des conseillers, nullement des consciences (178)

Citant Amartya Sen, elle rappelle que le processus démocratique sans participation à la délibération est illégitime. Jamais la définition des fonctionnements de valeur ne doit être confisquée par les experts.

Cependant se rappeler que ce qui fait la grandeur de l'homme c'est d'être incomplet; (...) c'est de percevoir quelque chose au-delà de soi, quelque chose en deçà (...) le monde moral.
Les sujets décomplexés sont affranchis de cela. De cet affranchissement, ils croient faire le lit de leur liberté. Ils ne bâtissent qu'une souveraineté d'eunuque" (183).

Hugo encore "Il n'est pas donné à un scrutin de faire que le faux soit le vrai et que l'injuste soit le juste. On ne met pas la conscience humaine aux voix".

Cynthia Fleury: Entretenir l'illusion de l'agir, voilà la tâche politicienne. Et l'histrion au charisme incivil s'y emploie , de jour comme de nuit.
Constituer une machine financière, non pas servir le pays mais se servir
(Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique).

On voudrait citer le florilège accumulé par Cynthia Fleury, il vaut mieux renvoyer au livre. Et souligner qu'Hugo, écrivant en exil ne s'abandonne pas au pessimisme. Il croit au réveil du peuple et il est persuadé que la gangrène de prospérité ne signera pas la fin de l'éthique démocratique (194).

Désespérer, c'est déserter.

La lecture de l'ouvrage de Cynthia Fleury est revigorante.

Comme il est important d'être informé pour savoir où orienter son courage une information sur la façon dont les agences de notation nous entubent.

Et pour se donner du cœur à l'ouvrage.
Hadouk Trio

dimanche 3 avril 2011

Mon jardin m'a tuer (bis repetita)


Certains fidèles reconnaîtront ce titre et cette photo. Il est vrai que la période est particulièrement épuisante pour le corps qui se trouve rompu après une journée d'arrachage, taille, tonte and so on. Sans compter les éternuements à répétition (poussières et pollen). Bien-sûr, il y a quelque plaisir à contempler la bonne mine des sujets après élagage et rafraichissement. Cependant, je pense à ce que me disait une amie qui avait abandonné son jardin pour un appartement dont les fenêtres donnaient sur un parc entretenu par les jardiniers municipaux: "j'ai le plaisir sans la douleur me disait-elle. (Ça se défend). A moins que...




Photo ZL.

vendredi 1 avril 2011

La sorcière invite une copine

La sorcière s'ennuie un peu. Tiens se dit-elle, si je faisais un petit plongeon. Mais pas seule!

Au centre

jeudi 31 mars 2011

Antidote








Ainsi passe la vie, de l'un à l'autre va
Se fait et se défait, s'invente, se prolonge
S'endort dans les maisons que bâtissent les songes
Se rêve et s'éveillant ne se reconnaît pas.

Ainsi passe la vie. Quand le soleil va naître
Il partage déjà ses hautes graminées
Ses nuages, ses fleurs, ses défuntes années
Son devenir de feux passant dans nos fenêtres.

Ainsi passe la vie. On entend des bourdons
Tracer dans la lumière un sillage illusoire
Pour lui seul le poète écoute ses histoires
Et plonge au coeur des fleurs pour apprendre leurs noms.

Ainsi passe la vie à surprendre un langage
Inaudible et pourtant comme l'herbe vivant
De l'éternel azur qui n'est fait que de vents
De silence, d'attente et d'autres paysages

Pierre Seghers. La vie. in Les mots couverts. Seghers.

Photos ZL, La Tour, 30 mars 2011

dimanche 27 mars 2011

Vous prendrez bien une petite dose.


Selon Matthias Loster, un chercheur américain il est possible d'assurer les besoins énergétiques de la planète en convertissant l'énergie solaire à partir de six emplacements dédiés positionnés en noir sur la carte de l'ensoleillement qui montre au passage que le soleil inonde généreusement la planète d'une énergie (à ce jour) inépuisable. Cependant ce type de projet reste centralisateur. Il est plus judicieux de disperser et d'associer les sources d'énergie, comme le suggère cette carte , d'autant que pour la première hypothèse on risque de voir les Etats Unis détenir le monopole de la distribution. (voir ce qui s'est passé pour Internet)


solar-thermal-power-bb011.jpg

Pour rappel, en France nous hébergeons 58 réacteurs nucléaires en activité dans 19 centrales en exploitation, un réacteur à neutrons rapides expérimental, 12 réacteurs nucléaires arrêtés, 2 centrales en cours de démantèlement et 3 centres de stockage de déchets radioactifs.

Fichier:Nuclear power plants map France-fr.svg

Un drame comme celui de Fukushima est évidemment potentiellement possible. Il suffisait d'écouter les jumpers et autres décontamineurs expliquer les dérives de la sous-traitance à Aréva et les pressions subies par ceux qui sont censés alerter sur les incidents (RAS Nucléaire, rien à signaler, Arte, vendredi 25 mars 2011, 22h10).
C'était plutôt effarant.

Il semblerait que l'accident de Fukushima va accélérer le processus de prise de conscience urgent pour l'abandon de ces monstres galeux. L'ère post nucléaire aurait même enfin débuté, en tout cas le blog des optimistes en recense des signes encourageants.

Autre chose, qui n'a rien à voir (si justement, cherchez bien). Chantal Serrière avait pris quelques vacances, elle est revenue et j'ai glané dans un de ces billets une information sur l'armée de Touaregs de Kadhafi. Voyez comme les cercles vicieux fonctionnent. L'insécurité au Niger, entretenue largement par l'AQMI (Al Qaida au Maghreb islamique) ayant fait fuir après les touristes les investisseurs, les Touaregs n'ont plus d'autre moyen de s'offrir des 4X4 et des villas que d'aller se vendre à Kadhaf. Mais comme nos troupes vont réduire le tyran et le déférer devant un tribunal international (quoi, vous en doutez !) eh bien ces Touaregs somptueusement armés n'auront d'autre issue que d'aller semer la terreur dans leur propre pays. On souhaite bon courage à Mahamadou Issoufou, tout nouveau président élu le 12 mars.

Le dernier mot à Pierre Desproges
"L'ennemi est bête : il croit que c'est nous l'ennemi, alors que c'est lui."

"Il faut rire de tout, c'est extrêmement important. C'est la seule humaine façon de friser la lucidité sans tomber dedans."

Petit ajout, glané chez Clopine, le grand Morel, le seul digne de Pierre. Son billet du 25 mars est tellement raccord avec ce qui précède!

mercredi 23 mars 2011

Blog, un poulpe qui se mouche.



Il n'existe pas qu'un monde où la cruauté et la folie s'expriment à coup de missiles et de kalachnikovs. Il y a une autre partie du monde où elle s'exprime à l'aide de tutus et de bikinis.
C'est aussi navrant même si les dégâts sont plus subtils et moins immédiatement appréhendés.
C'est chez Olympe lanceuse d'alerte que j'ai découvert le marché des petites filles "reines de beauté".

"Quand je vais rêver solitaire aux pensées des choses futures et bâtis des châteaux en l'air sans crainte et sans amertume, livré au plaisir de mes doux fantasmes, le temps me semble courir vite" (Robert Burton, Anatomie de la mélancolie, Gallimard Folio, cité par Cynthia Fleury La fin du courage, Fayard, ouvrage en cours de lecture.

Eric Chevillard défend assez bien l'usage littéraire du blog, (ne serait-ce que pour moucher le nez de Beidbeger, ce fat) comme le lieu d'action immédiate de l'écriture qui a sinon un temps de latence dû à la nécessaire maturation lente d'un ouvrage de plus grande envergure. Il cite notre PhA au nombre des écrivains blogueurs mais en oublie un certain nombre et quelque intervenaute ajoute une liste à la maigrelette que Chevillard propose. Je la reproduis ici, sans avoir encore exploré les blogs, mais je ne tarderai pas et vous pouvez vous y essayer.

http://gudule.over-blog.com/
http://www.lioneldavoust.com/
http://irenedelse.wordpress.com/
http://reves-de-cendre.over-blog.com/
http://fabrice-colin.over-blog.com/
http://www.charlottebousquet.over-b...
http://marshotel.blogspot.com/
http://lorenjy.wordpress.com/
http://cluzeau.nicolas.free.fr/blog/
http://lependu.blogspot.com/


La lecture de cet article m'a donné du courage.

Allons, ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul.

dimanche 20 mars 2011

Ceux qui la décident ne la font pas.


Donc nous voici à nouveau en guerre. Nos beaux avions, notre si efficace porte-avions, nos missiles et tout et tout. Ça commençait un peu à rouiller. En Afghanistan, on ne peut pas s'en servir, on se bat au corps à corps (pas tout à fait quand même).

Oui, bien-sûr, on ne pouvait pas laisser le Caligula libyen continuer le carnage, mais dans ce cas pourquoi si tard et pourquoi pas au Yémen, au Bahreïn, en Côte d'Ivoire ?

Pour bannir la violence, il faudrait commencer par démonter les usines d'armement. Aussi impensable que d'arrêter le nucléaire ! Enfin, pour moi cela me semble la seule idée intelligente, mais je ne suis pas un stratège n'est-ce pas. Encore moins une.

Naturellement, ça n'a pas manqué. A l'occasion (du fiasco ?) des cantonales, un homme du Prez a (ab)usé de la situation pour rappeler qu'en temps de guerre, on espérait (avant d'exiger ?) qu'on se tint tous respectueusement en soutien du chef suprême.

Oh! Que je n'aime pas le tour que tout cela prend !

Version Chanson plus Bifluorée du texte de Francis Lemarque et la version d'icelui.

Allez, ne restons pas sur la version sombre du monde. Allons nous distraire intelligemment. We want sex equality, un excellent film social comme seuls les Anglais (Nigel Cole) savent les faire, pour raconter comment les ouvrières de Ford, en 1968, ont obtenu à travail égal salaire égal. Magnifique, Sally Hawkinds interprète celle qui mènera la grève jusqu'au bout.

Dernière chose, l'Europe veut faire disparaître la "médecine naturelle". Sus au lobby des industries pharmaceutiques. Signez la pétition. Je vais me faire une tisane, tiens.