vendredi 8 mars 2013
samedi 2 mars 2013
Les mots qui lassent, les mots qui délassent.
Bonne nouvelle : les Suisses s'apprêtent à voter pour abolir les hauts salaires
Il y a des mots que je ne peux plus entendre sans un mauvais frisson rampant sur mon échine vers la racine de mes cheveux.
Hélas, ils sont ressassés ad nauseam par nos édiles et mandatés divers et avariés.
Car croyez-le, l'urgence est la conquête des marchés, le soutien à la compétitivité, le retour de la croissance, la lutte contre le chômage, le retour de la France dans le top five des nations hyper florissantes touçi, touça.
Pôvres perroquets répétant à l'envie le bréviaire de tous ces pseudo experts qui ont ruiné l'économie depuis une bonne trentaine d'années tout en enrichissant une poignée de dinosaures qu'il faudra bien abattre si on veut retrouver un peu de latitude et d'initiative pour essayer de changer d’ère.
Il faudrait que nos vieux mâles nostalgiques des épopées antiques comprennent que la conquista est un concept révolu. Plus rien à conquérir, pas même les femelles qui sont désormais rétives aux méthodes agressives et dominatrices. Le monde est désormais borné et il s'agit d'aménager l'espace, non de le découvrir pour se l'accaparer.
La compétitivité est également très contestée quant à ses vertus économiques. Car ratatiner son concurrent c'est en fait se mettre à dos autant d'autres qui ne pensent qu'à vous croquer. Là aussi, combats de vieux machos qui ne se sentent forts que lorsqu'ils ont réduit à néant les autres. Seulement, c'est fou le nombre d'autres qui existent. Résultat une culture de paranoïaque où le monde est bourré d'ennemis.
Si on examine le résultat de cette course à la compétitivité on s'aperçoit qu'on a rogné au maximum les coûts salariaux pour obtenir des prix conciliables avec ceux des marchés émergents où les salaires sont misérables, mais comme le premier marché est le marché intérieur, la chute du pouvoir d'achat entraine la chute de la demande qui va d'autant plus s'orienter vers des produits importés qu'elle ne peut plus s'offrir la qualité nationale. Pas bien malins nos stratèges !
Retrouver la croissance ? Il faut se réveiller les gars, objectif idiot et sans avenir. Atteindre un équilibre zéro serait déjà bien, réduire serait mieux. Nous n'avons pas besoin de produire tout un tas de choses inutiles. Nous n'avons donc pas besoin de travailler autant. Si nous travaillons moins, nous aurons plus de temps pour manufacturer nos propres produits dont par exemple nos repas, évitant ainsi de bouffer des trucs pas francs du collier (de cheval ah ah!).
Quant à grimper dans le score des nations enviables, nous sommes bien placés pour l'instant dans un certain nombre de domaines mais nous avons beaucoup perdu. Notre système scolaire qui fut efficace au sortir de la guerre pour faire monter massivement le niveau de formation des petits paysans doit se reconvertir et cesser de fabriquer des bureaucrates, qu'on ne sait plus où caser, pour inventer les métiers d'avenir, paysan par exemple, dont on va manquer si on veut arrêter de manger des pesticides à tous les repas.
Notre système de santé laminé par la version ultralibérale qui sévit depuis 20 ans a besoin de se reconstruire pour développer plus de prévention / information et moins de médicamentation hasardeuse.
Il faudrait juste que nos gouvernants cessent de pleurnicher sur un modèle obsolète, renoncent aux grands projets inutiles et se décident à reconvertir la conquête des marchés vers une gestion intelligente des biens communs, parce que c'est ça l'avenir, qu'ils le veuillent ou non.
J'ai bien peur cependant qu'ils continuent leur quête aveugle de prestige et de hochets compensatoires. Ils ont été si mal élevés dans leurs écoles d'élites à baragouiner les mêmes litanies.
Qu'ils freinent un peu, qu'ils comprennent que l'ère n'est plus à la frénésie mais à l'éloge de la lenteur.
Les mots qui font du bien : tranquillité, rêverie, flânerie, convivialité, lecture. Ça ne coûte rien et ça n'a pas de prix
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dimanche 24 février 2013
Exercices d'admiration
Il ne vous aura pas échappé que j'ai emprunté le titre à Emil Cioran qui écrivait dans cet opus -une fois ne lui était pas coutume- tout le bien qu'il pensait de certains auteurs dont il reconnaissait la puissance. Beckett était un de ceux-là. Il l'avait connu en personne et admirait avant tout son "art inégalé d'être soi".
Ci-dessous quelques rencontres au sein de cette grande salle des pas perdus qu'est le ouèbe.
Casser le mot
comme une noix
en extraire le noyau
le broyer entre les dents
le recracher au poème
Mario Ramos disparu en 2012.
Ci-dessous quelques rencontres au sein de cette grande salle des pas perdus qu'est le ouèbe.
Chez La pierre et le sel
Casser le mot
comme une noix
en extraire le noyau
le broyer entre les dents
le recracher au poème
Mario Ramos disparu en 2012.
Sixto Rodriguez dont j'ignorais l'existence et que j'ai le plaisir de connaître grâce à Sergeant Pepper.
Je vous invite à lire l'histoire étonnante de cet artiste oublié et ressuscité (on a cru qu'il s'était suicidé ) grâce à un site web créé par ses fans sud africains visité par sa propre fille.
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vendredi 22 février 2013
Moi, mon papa...
En premier lieu, rappeler à tous ceux qui nous ont saoulés ces derniers jours avec les papas et les mamans que ces deux termes sont réservés aux petits nenfants quand ils s'adressent à leurs géniteurs. Pour toutes les autres occurrences, il existe deux termes adaptés - père, mère- qui fonctionnent parfaitement pour identifier le rôle social dont on veut nous entretenir des heurs et malheurs. Dernièrement donc, ce fut le drame d'un père réclamant, haut perché qu'on lui donne le droit de voir son fils et réclamant à corps et à cris justice pour tous les "papas" à qui on refuse de voir leurs enfants. Après avoir tenu en haleine une kyrielle de journalistes, après que nous eussions entendu 30 fois par jour des témoignages soigneusement sélectionnés sur le drame des pères privés d'accès à leur progéniture par les méchants juges qui donnent "automatiquement la garde à la mère", le papa est descendu de sa grue et s'est répandu largement sur le fin fond de la chose :"Ce qui m'énerve le plus, c'est que la cause des papas n'est pas entendue et que les femmes qui nous gouvernent se foutent toujours de la gueule des papas et qu'il va falloir se battre beaucoup plus"
Evidemment, il n'est pas question de nier que quelques cas peuvent être litigieux. mais il est utile de rappeler qu'en effet 72,1% des enfants vivent chez leur mère et que 40% des pensions alimentaires ne sont pas payées.
Nombre de séparations sont demandées par les femmes pour raison de violence du conjoint à leur égard ou des enfants. 80% des couples règlent la garde des enfants à l'amiable. Beaucoup de pères se satisfont de ne voir leurs enfants que le week-end après avoir récupéré leur liberté ou convolé avec une nouvelle chérie.
Derrière ce ramdam, bien plus que la souffrance d'un père privé de câlins, on peut entendre la colère des mâles qui ont perdu la suprématie sur les femmes et par voie de conséquence sur les enfants dont elles possèdent le privilège de la mise au monde. Très vieux contentieux. Auparavant droit de vie et de mort, désormais relégué au rang de visiteur, voire déchu de ses droits pour agressivité excessive.
Comme je pourrais apparaitre d'une grande partialité, je vous invite à lire ce qu'en pense un homme, Patric Jean qui a étudié de près la question.
Photo prise chez Dominique Chaussois (Pluplu!!!!!). Quelqu'un, vite, pour éditer ces merveilles !
Série ‘Enfants’, Naples Italie, 1960
Henri Cartier- Bresson / Magnum Photos
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mardi 19 février 2013
So long Pluplu !
Il nous le disait mais nous n'entendions pas. Sous l'humour ravageur la décision qui murit de changer d'ère, de se tirer du sale guêpier pour voler avec les hirondelles, rejoindre les nuages, les merveilleux nuages.
Jeudi 3 janvier 2013
Que ceux d’entre vous qui ont eu l’extrême amabilité de me souhaiter une bonne année 2013 se fassent connaître,
j’aurais deux mots à leur dire. Oh trois fois rien, qu’ils se rassurent.
samedi 16 février 2013
C'est quand qu'on va où?
Bien entendu, la quiche en recherche de glamour, c'est une femme. On aurait pourtant pu illustrer le slogan différemment.
Par exemple
Pendant ce temps, d'autres recherchent des solutions pour des questions autrement plus importantes. L'habitat par exemple. Personnellement je suis plus intéressée par les trouvailles de Nader Khalili, un architecte américain d’origine iranienne qui a développé un concept d'Ecodome en sacs de sable, adaptable à toute forme de paysage et aux performances époustouflantes.
Ou par cette jeune femme qui a décidé d'instaurer la pédagogie du bonheur dans sa classe. (spécial dédicace à la bacchante)
Ou encore par ceux qui ont opté une fois pour toutes pour l'aventure absolue : vaincre la pauvreté en s'appuyant sur l'intelligence de ceux qu'on appelle les plus démunis alors qu'ils sont tout simplement spoliés. Prenez le temps de regarder ce très beau témoignage. C'est un régal d'intelligence, d'humour et d'humanité et ça nous venge de toute l'arrogance et la bêtise exposées ci-dessus.
Le commentaire final est emprunté à Gandhi :“First they ignore you, then they laugh at you, then they fight you…then you win”
Je ne vous fais pas l'offense de traduire.
J'ai appris ce jour que l'ami Pluplu aurait tiré sa révérence. J'emploie le conditionnel parce que je n'arrive pas à y croire, j'espère qu'il nous fait une de ses blagues dont il était prodigue. Il fait un soleil insolent aujourd'hui et je suis très triste.
samedi 9 février 2013
Douceur de l' Ephémère
Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver. René Char. La parole en archipel.
Photos ZL. 21/01/13
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