

Je ne sais plus comment j'ai rencontré Lapin carotte chasseur, il doit se trouver dans la liste d'un de ceux que je visite. Toujours est-il qu'il orientait vers Les histoires de géants du Royal de luxe.
Le Royal, je le suis depuis longtemps, les géants ont été fabriqués par La Machine au sein de l'Usine où je compte un certain nombre de copains, alors je vous propose si vous ne connaissez pas de découvrir comment on actionne une marionnette de plusieurs mètres de hauteur, laquelle est profondément humanisée dans son aspect et ses mouvements. Des milliers de gens sont tombés amoureux du géant et de sa progéniture.
Sommes-nous des marionnettes, voulez-vous connaître un peu plus le système qui tire les ficelles et qui nous transforme en esclaves englués par la dette, entendre les confessions d'un "assassin économique", comprendre comment l'empire s'est construit et pourquoi le personnel politique amuse la galerie pendant que les vrais potentats continuent leur course éperdue et parfaitement absurde vers le toujours plus de profit ? Voulez-vous envisager le futur autrement que sous l'angle de la guerre perpétuelle et de la défaite ? Bien entendu, je ne vous garantis pas que tout ce qui vous sera présenté est la vérité révélée, mais ça tombe bien, ceux qui parlent le disent, il n'y a qu'une succession d'émergences, notre seule responsabilité est de développer notre intelligence et notre vigilance. Pas de maître, de guru. Les religions sont les piliers du conservatisme le plus obsolète, le libéralisme étant la plus redoutable. Il faut compter deux heures pour aller au bout de la Video et de sa démonstration. Soyez patients, c'est beaucoup plus instructif que le best of Home.
Le marathon des mots s'est déroulé pour moi totalement différemment de ce que j'escomptais. Trop en retard pour Isabelle Alonso, je suis allée écouter les souvenirs de deux éditrices, Viviane Hamy et Térésa Crémisi qui déroulaient leur expérience de l’exil, la filiation, l’appréhension singulière d’une culture. Elles parlaient de ce lieu particulier, Alexandrie, carrefour des cultures où la langue française, cohabitait avec les autres langues présentes, l'arabe bien-sûr, l'italien, l'anglais et comment on jonglait couramment avec l'une ou l'autre selon le registre dans lequel on se situait. Elle disait surtout que pour se guérir de la nostalgie, il est plus efficace de ne pas la cultiver et d'être présent au monde dans le temps réel que nous habitons.
J'avais rendez-vous avec Manu Causse et Emmanuelle Urien, pour le vernissage de leur exposition à quatre mains. Ces deux là ne se contentent pas d'écrire, ils se mélent de pinceaux, voire de cordes (de guitare). C'était tout à fait sympathique, on y croquait des légumes en les trempant dans diverses mixtures délicieuses et en buvant un verre de Fronton, tout en laissant muser son regard sur leurs toiles. J'y ai rencontré Rodolphe dont je me promettais depuis longtemps de signaler le blog où vous êtes invités à faire oeuvre originale. Voilà qui est fait. Nous avons eu droit à une lecture d'Emmanuelle ("Tu devrais voir quelqu'un"), accompagnée par Manu à la guitare, puis à la version théâtre de La fête à Fred qui m'a bien dilaté la rate. Mais pour un supplément de saveurs mieux vaut l'original.
Pour finir joyeusement, vous savez comme je salue toute occasion d'épanouissement de mes zygomatiques, Lavande, visiteuse de talent a répandu abondamment un lien qui nous entraine dans ces lieux où on n'attend rien d'autre que des trains et où les suprises sont d'autant plus fortes que justement on ne soupçonne pas qu'elles pourraient survenir. Voilà des moeurs qu'il serait aimable de répandre davantage.
That'all folks ! J'ai une semaine très touffue, il est bien possible que mes apparitions se raréfient.
Je vais laisser la parole à un de nos sages, Edgar Morin. Le monde 13 juin 2009
