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jeudi 25 août 2011

Le jour H



"le cri que lança Hendrix en jouant The Star Spangled Banner à Woodstock, le 18 août 1969, à 9 heures du matin, ce cri me bouleverse tout comme au premier jour (...) j'ai le sentiment que je n'entends plus aujourd'hui de cri qui ait, comme le sien, ce souffle à arracher les arbres"
(...) Un cri plus fort que tous les mots, un cri d'effroi devant la vie menacée par la folie guerrière et d'espoir increvable devant la beauté.
Un cri qui déchira l'espace, un cri aux accents inconnus, un cri qui était comme une incantation aboyée dans un monde infernal; comme un sanglot terrible.
(...) Le cri de Hendrix fit tomber en un instant, ce matin du 18 août 1969, à Woodstock, des murs entiers d'indifférence et d'amnésie.
(...) Où entend-on aujourd'hui une conflagration de cette ampleur qui nous alarme aussi abruptement sur la démence du monde et qui nous interroge aussi abruptement sur notre maintenant?"

L'écriture fiévreuse et somptueusement baroque de Lydie Salvayre à la rencontre de Jimi Hendrix, génie humain, trop humain, qui incendia la musique grâce à sa prodigieuse dextérité et son engagement absolu dans une exigence artistique sans faille.

Hélas, il fut un des premiers à devenir cet objet commercial que son manager vendit sans vergogne dès lors que de parfait inconnu il se transforma en star, (257 concerts rien que pour l'année 1967!), "alors que la seule chose qu'il souhaitait, c'était de s'enfermer dans un studio,(...) obsédé par l'idée d'inventer la guitare, de lui donner un son absolument neuf et d'avancer plus avant dans l'inconnu".

Hymne est un magnifique hommage à cet homme aux sangs mêlés (noir, blanc, indien), navré par la trivialité du monde, entravé tel l'albatros par ses ailes de géant, infirme dans un monde ordinaire où les pires dérives de l'adulation du veau d'or ont installé durablement un nuage ankylosant et mortifère, celui de la bêtise, base essentielle pour la prolifération des profits.

Extrait de l'Express
Lu par Lydie Salvayre