lundi 30 mai 2022

Tribulations, suite

" Nous travaillons dans l'obscurité, nous faisons ce que nous pouvons,nous donnons ce que nous avons. Notre passion est notre tâche. Le reste relève de la folie de l'Art." 

Henri James cité par Denis Grozdanovitch, "Brefs aperçus sur l'éternel féminin". Un tel titre pourrait faire fuir la féministe de base. En réalité ce livre est une délicieuse collection de portraits de femmes et surtout de petites filles, en particulier Emilie, sa propre fille. Le livre regorge d'anecdotes puisqu'il est concu  à partir de notations que DG accumule dans ses carnets au gré de ses recontres ou des menues observations de la vie comme elle va.

Celle-ci par exemple : alors  qu'Emilie vient de répondre à son père "cest pas vrai" et qu'il lui demande la différence entre ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas, voici la théorie de la demoiselle :

" Eh bien !  La différence entre quelque chose qui est vrai et quelque chose qui ne l'est pas, est que ce qui n'est pas vrai ne bouge pas, tandis que ce qui est vrai remue tout le temps."  

Ces deux derniers mois j'ai encore beaucoup bougé : après Genève et Malaga,  Strasbourg, passage par Lyon et Paris au retour, puis il y a peu Barcelone et dans deux jours Bordeaux. Et comme ce n'est pas du tourisme (à part Malaga), je n'ai guère le temps de venir sous l'arbre, du moins mon arbre virtuel.

En voici un bien réel admiré au Jardin des Martels (j'y vais au moins une fois l'an, généralement pour le faire visiter à un.e ami.e).

  
Les personnes donnent la mesure de ce magnifique dont je ne suis pas parvenue à savoir le nom


 

Sculpture métallique de Pierre Treilhes

 


     
Pas toujours facile de cadrer correctement avec un simple smartphone 


De Strasbourg, je ne dirai rien. Il s'agissait de la Conférence organisée par la Commission européenne intitulée "L'économie sociale, le futur de l'Europe". Nous verrons si le plan présenté par Nicolas Schmit  produit quelque effet salutaire. Juste cette photo de Claude Alphandéry, un des pionniers, ancien résistant, membre du Comité National de la Résistance. Créateur du Labo de l'ESS. Il est intervenu en visio, il a (presque) 100 ans. Respect.    

Au retour de Strasbourg, je me suis arrêtée à Paris, le temps d'aller au Palais de Tokyo qui propose une exposition intitulée "Réclamer la terre"

"Réclamer la terre est une prise de conscience autant qu'un cri de ralliement. Quatorze artistes nous fony prendre conscience que nous ne sommes pas pas seulement "face au paysage " ni "sur terre"mais que nous faisons corps avec elle.

Parmi les artistes j'ai retenu Hélène Bertin. 

 
 

Elle a réuni 90 pièces issues de la collection de l'herbier de Lyon I. Ces agrandissements réalisés au XIXe siècle  servaient au cours de Botanique.
Autres installations
 



Il y avait un espace dédié à l'écoféminisme. En partant j'ai acheté un ouvrage recommandé par l'ami qui m'accompagnait ( qui grince un peu sur certaines allégations féministes, ça nous vaut quelques joutes amicales), un ouvrage d'homme donc, que je n'ai pas encore entamé : "Par delà nature et culture" Philippe Descola.   

Au retour, conviée par ma fillote dont c'est un favori, nous sommes allées à Tarbes (deux heures et demi de route...) assister au spectacle de James Thiérrée / Cie du Hanneton, Room. Après 20 ans de création, James Thiérrée veut "ouvrir la boite à outils, creuser en profondeur, densifier, magnifier, pour trouver de joyeuses pulsations". Opéra rock baroque, numéros de cirque, de danse, musique, presqu'aucun texte. (D)étonnant ! Et une soirée en tête à tête avec ma fille. Nous n'en avons pas si souvent l'occasion.


Barcelone. Nous avons travaillé dans un ancien couvent devenu une université (catholique, privée mais laïque selon mon amie Carmen qui avait mis une salle à disposition dans l'université où elle enseigne)

 

Juste en face se trouve la Maison  Dragon, une des fantaisies de Gaudi (voyez-vous ses deux yeux-fenêtres?)

 
Gaudi a sans doute inspiré cet architecte en herbe (ou peut-être un adulte cherchant quelque pièce pour manger) dont j'ai admiré l'oeuvre en me promenant le long de la plage après une journée bien remplie

Quand je suis revenue, les seringats étaient en fleurs et leur parfum ont embaumé ma nuit.

Bonheur du lit familier!

6 commentaires:

patrick verroust a dit…

hum...tous ces déplacements à vélo...Je suppose!!! " voyager plus pour se déplacer moins" ...
L'efficacité de toutes ces rencontres reste à démontrer mais cela crée un courant d'échanges et d'activités paradoxales...Cela satisfait votre amour de l'art et du beau , c'est dejà çà...C'était minute d'ironie matinale...Notre président doit être un mélomane, il vient de faire un jeu de chaise musicale. Cette symphonie ou cacophonie s'appelle un " changement de politique" ;)

Zoë Lucider a dit…

@P. V.L'ironie vous va à ravir ! Courant d'échanges nécessaire pour que la barque tienne. Cacophonie sans doute mais voyons la suite.

Euterpe a dit…

Un espace dédié à l'écoféminisme ! C'est rare ! Très intéressantes, tes tribulations. Et la théorie de la vérité qui bougerait tandis que le mensonge ne bougerait pas, ce pourrait un sujet de philo au bac s'il y avait encore de la philo à cet examen!

Zoë Lucider a dit…

@Euterpe, un retour un peu tardif à ton commentaire. Mais je suis encore partie, à Bordeaux cette fois. Oui l'écoféminisme invité dans une expo ça valait la peine d'aller voir. Mensonge et vérité, deux sujets ardus!

hypathie. a dit…

Superbes captures photos de land art. Expression d'artistes que j'aime beaucoup, fait avec des matériaux de récupération souvent, et accessibles, au moins physiquement, à tout le monde.

Zoë Lucider a dit…

@ hypathie, ce n'est qu'une sélection, il y en avait beaucoup, toutes fortes et légères, accessibles ... à condition d'acquitter le prix d'entrée du jardin