lundi 27 septembre 2010

La sorcière du placard aux balais ne prend pas de stagiaire


- Bonsoir votre Gracieuseté, vous dérange-je ?
- Dépend de ce que vous avez à dire pour votre défense.
- C'est que, c'est la rentrée et ...
- Plait-il ? Rentrée ? Il y eut sortie ? De quoi ? Vers Où ? Dans quel but ?
- Eh bien, disons que beaucoup se sont extirpés de leurs cavernes ordinaires pour s'aller installer dans des cavernes prévues pour leur passage épisodique (à grands frais), puis après quelques jours s'en sont revenus à leur point de départ.
- Oui, je sais, je contemple de loin ces cohortes agglutinées sur les rubans routiers, cuisant dans leurs caquelons de ferraille. Et alors en quoi puis-je vous être désagréable?
- Je voudrais apprendre la sorcellerie pour arrêter de travailler, vu que ça ne sert plus à rien. On arrive à peine à payer ses nouilles et le loyer et on n'est plus certain de ne pas être expédié directement de l'usine à la tombe.
- La sorcellerie ne s'apprend pas. C'est un don, on le possède ou pas et à première vue (comme à seconde vue d'ailleurs), vous en êtes dépourvu.
- A quoi le voyez-vous ?
- A votre air de chien battu, de mendiant. Le sorcier est un être fier qui jamais ne quémande ni ne supplie.
- Je venais seulement vous solliciter pour des leçons.
- Erreur ! On ne demande pas de leçons on les prend. Un peintre célèbre a dit "l'artiste n'emprunte pas, il vole". C'est ça la sorcellerie. De la prédation pure (sans grivèlerie) transmutée dans votre chaudron. Avant d'en tirer des miracles vous ferez beaucoup de tambouille indigeste et nauséabonde. Seule votre pugnacité et votre puissance d'invention vous seront utiles. Et l'observation des virtuoses. Mais je ne prend pas de stagiaires. Trop peu savent observer en silence et me bassinent avec leurs questions idiotes.
- Je pourrais être discret.
- Eh bien soyez le à l'instant, disparaissez !

Illustration Le cercle magique, John William Waterhouse

jeudi 23 septembre 2010

Rêves de langage


Spéciale dédicace à Madame de K dont la Minute encyclopédique fait place à son Salon où on se cultive dans la joie et la gaieté
"dans l'esprit des salons du XVIIIème"

Une des librairies que je fréquente propose un étalage d'ouvrages bradés que je ne manque jamais de visiter. J'ai glané ainsi le "Dictionnaire des onomatopées françaises" de Charles Nodier paru en 1808 augmenté en 1828, jamais réédité depuis. " Rêves de langage" selon la quatrième de couverture, "c'est un ouvrage unique. Il a le charme et la subtilité des contes". Les Editions Trans-Europe-Repress l'ont remis en circulation avec une préface (très savante) d'une centaine de pages d'Henri Meschonnic intitulée "La nature dans la voix".

Deux extraits du dictionnaire, pour le plaisir de leur actualité vive.

"CAQUETAGE, se prend par extension, comme caqueter, pour signifier l'action d'un causeur intolérable qui s'épuise en vaines paroles. Linguet s'en est servi à l'occasion du fameux chancelier de l'Hôpi tal. "Aucun ministre dit-il, ne fit jamais convoquer autant de grandes assemblées; mais satisfait d'y étaler une éloquence prolixe et toujours maladroite, il les laissait toutes dégénérer en cohues tumultueuses ou en caquetages scandaleux dont l'unique résultat étoit de constater la frivolité et l'impuissance du gouvernement".

"CLINQUANT. Clinquant s'est dit, au sens propre, , d'une feuille de métal si fine et si légère, qu'elle se froisse sous les doigts avec un petit cliquetis aigre dont son nom est formé; et parce que ces feuilles, à cause de leur ténuité, ont ordinairement plus d'éclat que de valeur, on les prend figurément pour les choses d'un prix médiocre qui ont une apparence brillante, comme dans ces vers de Boileau
Tous les jours à la cour un sot de qualité
Peut juger de travers avec impunité,
A Malherbe, à Racan préférer Théophile,
Et le clinquant du Tasse à tout l'or de Virgile.
Les Anglois appellent le clinquant, tinsel, et cette racine tin est chez eux, comme chez nous, l'onomatopée du retentissement aigu d'un métal très sonore."

Photo ZL. "Le noyer de La Planquade, septembre 2010"

vendredi 17 septembre 2010

L'Afrique m'enchante : Benda Bilili



C'est l'histoire de mecs que le sort n'a pas épargnés. Nés en Afrique, ils ont été atteints de poliomyélite et leurs membres sont plus ou moins détériorés. Ils se déplacent sur des bicyclettes à bras et ils dorment dans la rue sur des cartons. Renaud Barret et Florent de La Tullaye les découvrent à Kinshasa (République démocratique du Congo), pays immensément riche en potentiel mais systématiquement ruiné par ses dirigeants. Commence alors une aventure qui va durer cinq ans pour aboutir à une success story, le "Staff Benda Bilili " en tournée interntionale.




Lui, c'est Roger. Il est valide, mais enfant des rues, mal barré s'il n'avait développé un talent de musicien. Il tire de ce drôle d'instrument monocorde de sa fabrication des sons inouïs
Pour les écouter c'est ici
Le film -reportage réalisé sur cette saga étonnante tourne actuellement. Si vous voulez goûter à la quintessence de l'humanité, ne le manquez pas.
Quant à moi, aujourd'hui, dans la salle de l'Utopia, les commissures aux oreilles, je revivais l'émotion qui m'avait explosé le coeur un premier juillet de l'année 1982. Je me trouvais à Bujumbura. Le Burundi (comme tout l'ex Congo belge) fêtait ses vingt ans d'indépendance. Nous étions dans une Mission où travaillaient deux Français qui nous avaient invités aux fêtes prévues pour la circonstance. Monseigneur l'Archevèque soi-même honorait la Mission de sa présence. Ce lieu accueillait les estropiés de Buja et ses environs, pour la plupart victimes de polio. Nous avions pu constater la vitalité de ces êtres dont les jambes ou les bras se réduisaient à des moignons et qui avaient développé une capacité prodigieuse à compenser leur handicap (dans le film la scène du football des culs de jatte est extraordinaire).
Après les joueurs de tambours du Burundi, acrobatiques en dépit de leurs membres altérés, une chorale s'est fait entendre et assis comme nous l'étions, nous avons vu clopiner vers nous les chanteurs et musiciens. De ma place, je ne distinguais pas où se trouvait le chanteur soliste dont la voix ample et puissante conduisait le chant. Quand la troupe est enfin entrée dans la salle, j'ai éprouvé un choc inédit : le chanteur était un homme tronc qui se déplaçait allongé sur une planche à roulettes et dont la tête dressée telle celle d'un cobra, rouge, gonflé de sang, les yeux au ciel émettaient des sons d'une beauté prodigieuse.
Benda Bilili, c'est aussi, c'est surtout, une leçon d'optimisme. Ces types réduits à la pire misère croient fermement à leur destin. Leur joie de vivre requinque en ces temps atrabilaires.
Il n'y a pas de mal à se faire du bien.
Staff Benda Bilili

dimanche 12 septembre 2010

'tain d'ta race!*



Voilà qu'elle revient la vieille tentation de l'utiliser ce terme que les ethnologues (Lévi Strauss un des premiers), les biologistes et autres observateurs de l'humaine aventure, ont depuis déjà quelques lunes dénoncé comme arrogante billevesée des semi Albinos du Nord pour justifier leurs coutumes barbares d'assassinat, de viol et de captation, dont ils ont tiré leur soi-disant suprématie civilisationnelle et dont ils persistent à démontrer l'excellence grâce à leur génie balistique.
(...)
Rappelons que ce terme est utilisé pour fonder à partir de critères choisis comme discriminants (au sens de la science classificatoire) et ordonner sur une échelle de performance les unités discrètes en question. Or s'il peut être utile (encore que...) de distinguer chez les chiens les races de bergers des races de courants, chez les chevaux les percherons des alezans, les persans des siamois pour les matous, les blanches des grises pour les souris, on sait bien que derrière cette activité de classement il y a une distribution et une assignation des fonctions. Les laitières donnent des veaux et du lait, les castrés du biftek et les taureaux de "l'émotion esthétique".
Et pour les humains, les Blancs des traders, les Noirs des balayeurs, les Jaunes des ouvriers innombrables et silencieux, les Rouges les derniers primitifs pour ethnologues compatissants.
N'oublions pas la race féminine. Il n'y a pas de raison pour que le taux de mélanine ou la courbure du nez soit un caractère distinctif plus signifiant que la forme des appendices sexués. Taillable, corvéable, engrossable, castagnable à merci. Merci pour elles.
Pour ma part la race que je serai prête à flanquer dans des camps de contention pour éviter les dégâts qu'elle engendre serait celle des vieux mâles, de toutes les couleurs dès que, imbus de leur suffisance, ils se croient autorisés à faire marcher au fouet, ceux qu'ils ont assujettis grâce notamment à ces discours pernicieux et dénués de tout fondement justifiable. Je ne les martyriserais pas; les obligerais simplement à se supporter les uns les autres et à s'autosuffire sans recourir à la kyrielle de larbins qui leur permet de dédier tout leur temps à se regarder le nombril en s'émerveillant de la délicatesse de son dess(e)in. Je sais, c'est violent et infaisable. C'est eux qui ont la haute main sur la mitraille. C'est même la raison qui les a portés à être si inventifs en la matière, la crainte de la révolte de leurs serfs. Puisqu'on ne peut encore leur retirer leurs jouets les plus dangereux, refusons au moins de leur permettre de continuer à prolonger leur mythologie mafieuse. Race, racialité, racisme, Merdre messieurs les Trous d'Ubu.

Déjà paru sous l'arbre en décembre 2008. et hélas toujours d'actualité.

Photo, La Croix.com

Ca n'a rien à voir, mais j'aimais bien Claude Chabrol. La nouvelle vague est en total reflux.

*Oui, je sais, je jure beaucoup ces derniers temps.

mercredi 8 septembre 2010

Sans commentaire




Toulouse 7 septembre 2010

dimanche 5 septembre 2010

Oncle Boonmee

Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures)

Les apparitions magiques de sa femme défunte et de son fils disparu depuis des années confirment à Oncle Boonmee que sa fin est proche. Dans son domaine apicole, entouré des siens, il se souvient alors de ses vies antérieures.
J'aime plutôt les films qui mélangent rêve et réalité, j'aime la lenteur, la magie des lumières, la force des paysages de la jungle thaîlandaise. D'où vient que je n'ai pas vraiment aimé ce film ?
Le sujet, l'approche de la mort à partir de la cosmologie bouddhiste de la réincarnation est traité de façon paisible. Les fantômes s'invitent à la table de l'homme qui sait ainsi qu'il va les rejoindre.
"Où pourrais-je te rejoindre, demande Oncle Boonmee à sa femme, sortie des limbes pour l'assister dans ses dernières heures. Les fantômes ne sont pas attachés aux lieux dit-elle mais aux vivants qu'ils ont quittés. De fait, nous convoquons nos morts ou ils nous rendent visite, la métaphore fonctionne. Une des rares scènes un peu convaincante, c'est à dire qui suscite une empathie est celle où Boonmee étreint sa femme fantôme et pose sa tête sur son sein. Cette scène et celle de la femme dont le visage ravagé redevient lisse dans le miroir de l'eau et qui s'abandonne à la surface de l'eau au coït d'un poisson-chat. Pour le reste, la beauté des images reste glacée. la grotte où l'Oncle revient (matrice initiale) pour s'allonger et mourir est somptueuse, ornée de mille scintillements, mais la longue marche à la torche qui nous y conduit se déroule sans émotion. Nous marchons, sans comprendre où le voyage conduit même s'il est entendu que nous savons. Les reminiscences sont une sorte de collage dont les contours sont insaisissables. Ainsi dans une vie antérieure, Boonmee a-t-il été ce buffle somptueux qui inaugure le film ou l'homme qui le rattrape après qu'il a rompu sa corde, le jeune porteur que la Princesse cherche à séduire ou la Princesse elle-même ? C'est évidemment décousu comme tous les rêves, mais le résultat est qu'on finit par s'en désintéresser. Quand il voit le futur, le mourant n'est pas optimiste. Il voit resurgir du passé et du présent actuel le régime de la violence arbitraire, mais la séquence est si artificielle soudain (la lumière crue et les jeunes gens armés) qu'elle ne produit aucun effet, pas même celui de nous rappeler l'état de guerre civile actuelle dans le pays du cinéaste.
La fin n'en est pas une. Elle s'accroche en bout de piste et achève de nous frustrer .
Il me manque sans doute les clés de compréhension des symboles, non pas de connaissance rationnelle mais de familiarité intime avec les formes et les notations, de résonnance psychique.

Le film suscite quelques enthousiastes dithyrambiques. On a compris que je n'en suis pas. Tim Burton est un amateur d'univers où se mèlent intrusions de l'imaginaire dans la vie normale. En tant que président du jury à Cannes, il a sans doute poussé l'Oncle. Avec un tel parrain, le film devrait trouver son public. Je crains néanmoins qu'il soit plutôt restreint. Wait and see.

jeudi 2 septembre 2010

Ils ont bon caractère.



L'amoureuse.

Il n'y a point d'ouvrage si accompli qui ne fondit tout entier au milieu de la critique, si son auteur voulait en croire tous les censeurs qui ôtent chacun l'endroit qui leur plait le moins.
La Bruyère, La critique.

Lot érotique à 50%

Afin de venir au secours de ma grande flemme, ont collaboré à l'insu de leur plein gré, La Bruyère dont j'avais noté cette remarque pertinente dans un carnet et Nadège Dauvergne dont je capture de temps à autre les drôleries. Ils forment un joli couple.

dimanche 29 août 2010

Soupir

Mes pensées, comme ces papillons blancs, volettent par dizaines et quand je cherche à les saisir, seules quelques unes demeurent captives dans mon filet de lumière



et encore, floues et indécises, à peine perceptibles dans le maquis odorant et bleuté du jour qui passe.

mercredi 25 août 2010

Marcher, créer

Manifestement, tous les Arlésiens n'apprécient pas d'être grévinisés aux côtés de l'ex paria devenu une des idoles de Sotheby.

La Fondation Van Gogh, haut lieu de la culture de la ville d'Arles affiche, sans fard, la couleur.

La copie est assez ressemblante, à quelques variations de saison près. J'ai pris un petit déjeuner dans le salon de thé opportunément installé sous les colonnades

Puis, je me rendais vers mes occupations en longeant le Rhône qui variait beaucoup selon l'heure du jour


Je longeais les bâtiments des quais,


passais à côté de la librairie Actes Sud

qui forme avec le restaurant L'entrevue

et le cinéma Le Méjean, un lieu très sympathique au bord du fleuve. Seul bémol, le soir, pour diner, se munir de lotion anti moustiques, nous sommes au coeur de la Camargue.

On pouvait, grâce à un pass visiter les expos photos. J'ai opté pour la gratuité : à l'école nationale de photographie


se tenait une exposition intitulée "Marcher, créer".
Ca tombait bien, je marchais, par 35 degrés à l'ombre.




On peut faire le tour du centre ville en peu de temps. Des Arènes,

aux Remparts, à peine quelque minutes ou une heure selon qu'on tourne dans un sens ou un autre. Prendre soin de se reposer au jardin
où d'un vieil arbre abattu demeure cette sorte d'autel.

Vous êtes fatigués ? Je comprends. Notez l'absence d'images de taureaux, ce qui représente si on parle d'Arles une forme d'hérésie. J'assume!
En revanche, la promenade serait amputée si je ne vous présentais ma découverte perplexe : on trouve des tags de Miss.tic tous les cents mètres. J'ignore les raisons de cette omniprésence. J'ai capté une de ces vignettes pour son commentaire mélancolique.

mercredi 18 août 2010

Vagabondage à Fontfroide

Abbaye de Fontfroide

"Il y eut une époque où, dans les livres, le sens des mots m'échappait. Grâce au seul moyen de la lecture, je me suis lentement familiarisé avec un vocabulaire élargi que je n'avais jamais employé ni entendu employer autour de moi. Cette façon ardue d'appréhender la langue m'a laissé un immense amour des mots. Amour presque physique de l'image. Riche. Pleine. Charnelle.Le mot est avant tout un cri. C'est par un cri que nous nous manifestons au monde. Expression! C'est-à- dire besoin incontrôlable de faire entendre sa voix. les mots sont faits pour scintiller de tout leur éclat. Il n'y a pas de limite concevable à leur agencement parce qu'il n'y a pas de mesure à la mesure des mots. Il ne viendrait à personne l'idée de mettre un frein à la clarté nue de midi en été. (...) Vous rencontrerez toujours un de ces singes maniaques pour vous expliquer gravement que ce que vous prenez ordinairment pour des lustres de Venise ne sont que de vulgaires chandelles usagées. Devant ces démonstrations savantes empreintes de mesure, pétez-lui au nez d'un air jovial et bon enfant, qu'il comprenne que la leçon a porté"
Calaferte Septentrion.

J'ai trouvé ce texte dont j'ai prélevé un extrait dans un petit Folio à deux balles qui rassemble sous le titre "Au bonheur de lire" des extraits de Proust, Sarraute, Stendhal et quelques autres amoureux du livre et de la lecture, tant il est vrai qu'avant d'être écrivain, il faut soi-même avoir puisé dans la lecture du matériau qu'on aura engrangé dans son alambic avant de tenter de distiller son propre alcool.
Je pensais à mes séances de lecture, lorsque mes soeurs, plus jeunes, se glissaient au pied de mon lit et que je me délectais de leur restituer par le ton, les accents, les mimiques tout le bonheur que je prenais moi-même à m'immerger dans ces univers qui me consolaient plus que toute autre chose de devoir me coltiner le reste du vivre. Le plus souvent, elles s'endormaient avant que je ne m'en avise et je continuais silencieusement jusqu'à ce que le sommeil m'emporte.




Comme on le constate, l'Abbaye de Fontfroide possède une gamme de vitraux trés éclectique. Certains (comme le premier) ont été reconstitués à partir de vitraux endommagés d'églises saccagées. D'autres sont de facture plus moderne. L'Abbaye est d'ailleurs une série de superpositions entre le pur style roman (photo du haut) et le placage d'une facade XVIIIème comme ci-dessous. Entre-temps, les moines sont passés de la règle stricte de Saint Benoit des Cisterciens à la licence des luxurieux des romans du dix-huitième. Ils ont disparu à la révolution. L'abbaye a été comme beaucoup d'autres vandalisée et pillée, finalement achetée par un mécène Gustave Fayet qui consacrera une imposante fortune à la réhabiliter. Ses descendants en sont les actuels gestionnaires. Les caves produisent un excellent vin.

L'abbaye accueillait des moines convers qui assuraient les travaux d'intendance pendant que les moines, eux se consacraient à la prière et à l'étude.
Et, comme dans toutes les abbayes le cloître est le lieu où vient l'envie spontanée de s'asseoir avec un bon livre.
Photos ZL 12 août 2010

dimanche 15 août 2010

"I would prefer not to"

Lagrasse est ce petit village situé dans les Corbières, traversé par l'Orbieu où il est toujours possible de se baigner à condition de choisir son heure afin d'éviter les familles et leurs enfants hurlants, les allongés luisant d'huile solaire et de façon générale la vulgarité des vacanciers écramollés. 

 

Ce village est dominé par l' Abbaye Sainte Marie qui abrite d'un côté la communauté des Chanoines Réguliers de la Mère de Dieu, de l'autre, la propriété du Conseil Général de l'Aude mise à disposition de La Maison du Banquet pour l'activité culturelle développée par cette association. 

 

 

Cette année, Gérard Bobillier, nous le savions, ne viendrait pas s'adosser à un des murs du petit cloitre pour écouter, en fumant son éternelle cigarette, l'orateur de l'heure. Beaucoup d'entre eux lui ont rendu un hommage ému. Bob était un homme intense, exigeant, volontiers violent dans sa verve et son humour. "Il était complètement dans le présent qui va dynamiter l'avenir" dit Martin Rueff dans une émission du 7 octobre 2009 au lendemain de sa mort. Il est vrai que l'aventure éditoriale de Verdier est unique, dans la recherche absolue de la puissance de la langue, portée par un petit groupe de compagnons qui se partageaient toutes les tâches et dont l'objectif n'était certes pas la renommée, la gloire et l'argent. L'histoire de Verdier est à la fois d'une très haute ambition et d'une grande modestie. "L'aménagement d'un espace pour la parole , pas pour la conversation, mais pour ce qui nous force à être plus que nous-mêmes". (Tiphaine Samoyault. Ainsi de ce banquet (le quinzième) dont le thème était Chaque un.

  Cette année donc quelques uns des habitués. Patrick Boucheron a magistralement analysé la fresque Allégorie du bon gouvernement peinte par Lorenzetti Ambrogio entre 1337 et 1340 qu'on trouve au Palazzo publico de Sienne : qu'est-ce qu'une cité "bien gouvernée" ? Ce qui est donné à voir c'est une grande tension entre la parade des grands principes et leurs effets sur la vie de chacun. Sur deux fois 14 mêtres, s'opposent deux peintures, l'une montrant des humains vivant une vie paisible, l'autre des gens en proie aux malheurs. Ce qui juge en dernier lieu c'est la réalité des gens qui sont gouvernés avec cette sanction finale : vivre bien, c'est vivre "sansa paura", sans peur. Il semblerait qu'on soit plutôt actuellement dans une tendance inverse. Gwénaëlle Aubry, Stéphane Audeguy, Maryline Desbiolles, Olivier Rolin, Mathieu Riboulet (dont la lecture de ses textes nous a basculés dans l'univers homosexuel dans sa dimension la plus violemment tragique), Gérard Macé (que j'ai découvert avec bonheur), Paul Jorion sur la crise. Bref, de la parole vive. C'était parfois trop, ces discours qui s'enchainaient. Les autres années le cinéma et la musique "allégeaient" le menu. 

Une Lolita, souvent accompagnée de semblables nous étaient offerte au regard, placée ainsi en surplomb afin d'enregistrer les orateurs. Il est donc possible de visionner certaines prestations. 

 Ici, Pennac parle de Bartleby (Melville), du désarroi du notaire devant ce personnage qui s'arrête ("I would prefer not to"), avant de nous en donner lecture, à la nuit tombée. En dépit de nos réticences, (nous en avions parlé au diner avant de tout de même aller l'écouter) nous n'avons pu qu'être profondément secoués par son art de nous insinuer de façon très subtile l'angoisse de passer d'une sorte de comédie ou de farce au drame de la mort du scribe. O' Bartleby ! O' humanité! Ces quelques jours au bord de l'Orbieu, au coeur de ce banquet où se partagent livres et bonnes bouteilles sont le temps béni d'une pause, même si cette année, je me suis trouvée un peu lasse du rituel. Se méfier des habitudes.

jeudi 5 août 2010

Délivrez nous des livres!

Cette photo, je l'ai emprunté au Mac Comber, qui vient de se faire un petit voyage le long du Canal du Midi, à bicyclette.

Depuis deux jours je suis attelée à un ménage géant : redonner un coup de peinture dans ma chambre et pour cela évacuer tous les bouquins qui s'y empilent puis les réinstaller après une séance "d'épuration" consistant à rapatrier ceux qui n'ont pas vocation à demeurer à portée de mes oreillers mais dans mon bureau ou sur les rayonnages plus génériques. Ensuite donner un semblant d'ordre à ces élus. S'apercevoir du nombre de ceux qui attendent patiemment sous la poussière qu'on veuille bien consolider cet élan qui nous avait porté à les acquérir. Il y en a trop!

Le piège dans ce genre d'entreprise, c'est de s'interrompre pour feuilleter. Je n'ai pu m'empêcher de lire quelques pages du gros Léautaud, (le gros c'est pas lui, chétif et mal nourri), son Journal littéraire, 894 pages, 927 avec l'index, au Mercure de France et encore n'est-ce qu'une sélection.


J'avais collé des post-it, aussi me suis-je intéressée à ce qui avait retenu mon attention à l'époque où je l'avais élu livre de chevet. Voici ce qu'il écrivait le samedi 30 juin 1945
"L'Assemblée Consultative s'est émue (langage parlementaire) et a demandé des explications au gouvernement au sujet des nombreuses installations militaires disséminées sur le territoire français. Il n'est pas difficile d'en deviner les raisons: en vue d'un grabuge révolutionnaire possible, même quelque peu probable. C'est un propos que je tiens souvent : nous ne connaissons pas le Général De Gaulle. (...), ce n'est certes pas un "révolutionnaire" à la mode du jour. Les gens qui comptent sur lui auront des surprises. N'est-ce pas déjà merveilleux d'adresse d'avoir institué une assemblée qui n'est que consultative, c'est à dire sans pouvoir? Il est seulement dommage, et c'est un point qu'on ne s'explique pas, ou alors par des raisons peu en sa faveur, qu'il tolère la justice arbitraire de ce moment, avec ses crimes. La politique, de quelque sorte qu'elle soit, de quelque côté qu'elle soit, comporte décidément des compromis fâcheux".

Ensuite, c'est Cioran qui m'a tiré l'oeil avec ceci, extrait de ses "Entretiens avec Sylvie Jaudeau, paru chez Corti :
"La lucidité grâce au vide qu'elle laisse entrevoir, se convertit en connaissnce. Elle est alors mystique sans absolu. La lucidité extrême est le dernier degré de la conscience ; elle vous donne le sentiment d'avoir épuisé l'univers, de lui avoir survécu".

En fait, actuellement je lis "Fils unique" de Stéphane Audeguy, une biographie totalement inventée du frère de Jean-Jacques Rousseau, mystérieusement disparu et qu'Audeguy se plait à faire traverser le XVIIIème siècle, survivre à son frère, rencontrer Sade à La Bastille et assister au virage de la Révolution en Terreur, le tout écrit dans une langue qui n'a rien à envier aux auteurs du siècle des lumières. Un délice d'humour et une mine de croquis historiquement documentés. J'avais aimé La théorie des nuages et le Petit éloge de la douceur. Audeguy sera à Lagrasse dans quelques jours, j'y serais dès demain soir.

Comme je suis dans une période de rangement, j'ai retrouvé dans un brouillon, deux adresses de site que je destinais sans doute à un Vent des blogs. Ce n'est pas parce que je n'alimente plus une telle rubrique que je ne vais pas vous recommander le blog d'Angèle Paoli et particulièrement ses reportages photos de son beau pays, la Corse. De même pour l'article d'Hélenablue sur Maria Elena Vieira da Silva .

That's all, folks.

mercredi 28 juillet 2010

Auprès de mon arbre

De retour après quelques escapades.
Reprendrai-je me dis-je, cette habitude étrange : me poster jusqu'à point d'heure devant mon écran. D'autant qu'en dressant un bilan, je constate que nombre de mes favoris ont déserté.
Cactus n'émet plus que par intermittence. Dexter a fermé son blog définitivement. Peut-être l'été n'est-il pas propice à ces longs tête-à-tête avec le clavier. Après quelques jours maussades, il fait beau à nouveau. Ma fille me tire par la manche pour que nous allions "à la ville". J'en reviendrai très tard. Les autres soirs, des amis festoyaient (du moins je l'espère ) à ma table.
Un peu avant il y a eu Avignon. Chaud et épuisant. La magie n'était pas au rendez-vous pour moi.


Trois spectacles cependant. , Jeanne Béziers, (digne fille de ses parents dont j'avais aimé en 2009 le spectacle La croisade des hérétiques qui repassait cette année) présentait Les Monstres une belle panoplie de rêves cauchemardesques et surréalistes et une reprise façon gore rigolote des contes et fables de notre enfance. Accompagnée par un contrebassiste, elle passe d'instants délicats et subtils à des interprétations rock à la Nina Hagen. Elle arbore un maquillage outré, du plus bel effet quand elle chante dans la position renversée que j'ai pu capter, en infraction, morigénée (le flash!) par sa môman (Florence Hautier) auprès de qui j'étais assise. Des trouvailles scéniques (la pieuvre qui chante), des morceaux de claquettes ébouriffants, un contrebassiste complice, trafiquant de sons. Un régal..


Novecento, tiré du roman d' Allessandro Baricco, un "récit jazz", texte magnifique, histoire étonnante de cet enfant adopté par l'équipage d'un paquebot en 1900, qui devient un pianiste de jazz exceptionnel et ne peut vivre ailleurs que sur ce paquebot. Le pianiste et l'acteur en symbiose, une musique originale du pianiste qui n'est pas un simple contrepoint mais la charpente même de l'édifice. Nous (l'amie qui m'accueille chaque année et moi) avons parlé avec les deux interprêtes après leur prestation. Beaux, talentueux et chaleureux.



Sous l'arbre du Jardin Sainte Claire du théâtre des Halles, Philippe Avron, Montaigne Shakespeare mon père et moi. Emouvante prestation d'un acteur de 81 ans sur la transmission, la présence vivante des auteurs pour nous accompagner de l'enfance à la vieillesse, sur un mode léger, sans emphase ni pathos.
A un certain moment, l'acteur se pose un masque de chat sur le visage et nous donne à savourer Montaigne

Je voudrais bien que tu me fasses entendre pourquoi, nous, tes confrères, tes compagnons, tu nous appelles bêtes. Pourquoi tu dis : ils n'ont même pas la parole.
Toi ! La plus calamiteuse des créatures vivantes.
Logée, comme nous, sur cette boule de fiente et de bourbe perdue dans les étoiles.
Pourquoi ? Dès que tu t'es dressé sur tes maigres pattes, dès qu'a grossi ton cerveau méandrin tu as dit "je suis le maître"
Maître des bêtes, maître des arbres, maître des océans.
Que sais-tu de nous ?
Que connais-tu de nos branles internes et secrets ? Sais-tu que nous nous parlons, pas seulement à l'intérieur des espèces mais aussi d'espèce à espèce ?
Pourtant, tu le sais, nous avons, comme toi, nos pleurs et nos réjouissances, et l'appel de l'amour et la peur de la mort et l'angoisse de la séparation
(...)
Je voudrais bien que tu me fasses entendre par l'effort de ton discours, sur quel fondement tu as bâti ce grand avantage que tu penses avoir sur les autres créatures.
(Au moment où j'écris, nous apprenons que la Catalogne abolit la peine de mort pour les taureaux).
Philippe Avron nous livre son texte comme s'il tenait conversation. Un homme se lève et part. PA l'accompagne avec sollicitude d'un "chacun est libre". Il s'assoit, il est lent, on se prend à craindre qu'il n'aille au bout et pourtant, quand je lirai le texte (acquis à la sortie pour quelques piastres), je serai émerveillée de l'absolue fidélité de sa performance.
Faisant alterner les pépites extraites des écrits de Montaigne et de ceux de Shakespeare, osant même slamer leur prose (un hommage à Grand Corps Malade),
"Il est des peuples, où on tourne le dos à celui qu'on salue et où on ne regarde pas celui qu'on doit honorer.
Il est des peuples, où les vierges montrent leur sexe et où les femmes mariées le cachent. (...) Par la suite, ce qui est contraire à la coutume, nous le croyons contraire à la raison. L'accoutumance est une traitresse maitresse d'école".
Et la conclusion est celle de Shakespeare dans La Tempête :
"Rendez-moi ma liberté et souflez dans mes voiles pour que je puisse rentrer chez moi".

Quant à moi, j'ai dû m'y reprendre trois jours successifs pour aller au bout de ce texte minuscule, chaque fois interrompue par l'ordinaire du temps. C'est dire...

Allez, il est tard. Un dernier effort pour La Boétie, (oui Montaigne réclame son ami). Rappelons que ce qui suit est écrit par un jeune homme de 18 ans en 1548.
Dans ce monde plombé où on ne peut même plus imaginer la vertu, où les seules valeurs sont le profit et l'ambition, où le visage des hommes se cache sous le masque de leur fonction, où se parjurer n'est pas un vice, mais une façon de parler, où la politique sans conscience et sans âme consiste à faire le renard, je refuse de répondre par le mensonge à cette époque de mensonge.

Photos ZL

J'ai reçu un SMS de mon amie avignonnaise m'apprenant que Philippe Avron vient de mourir après un malaise en scène.
"en donnant son ultime spectacle, Montaigne, Shakespeare, mon père et moi ! en Avignon, pendant le festival, en juillet au Théâtre des Halles, il a voulu vivre pour le théâtre avant de partir dans la dignité."

lundi 12 juillet 2010

Harmonie du soir*

Mon jardin m'a tuer bis repetita. Pour quelque détail, se reporter au lien. Pour cette raison et bien d'autres, mon ordi entre en veille de plus en plus souvent. Je m'apprête à rejoindre Avignon pour quelques jours de fournaise et de baguenaude. Je ne verrai pas Richard II, je dois revenir à temps pour assister à la représentation de "La terrible défaite d'Aizu Taketori", une adaptation à la mode japonaise de Macbeth, et c'est une copine qui a commis le forfait, ça se passe sur les terres lauragaises. Cette année donc, j'irais seule à Avignon. Le rituel qui m'était cher d'y entrainer ma fillote et sa copine a pris fin. L'une et l'autre sont devenues des "grandes" qui font leur vie et je suis priée de faire la mienne en arpentant seule la rue des Teinturiers et l'esplanade du Palais des Papes. Bon, bon, je m'en remettrai. N'ai-je pas fréquenté la cité alors que toute jeune, un amoureux m'y avais conviée. Entre elle et moi, se sont agglomérées de nombreuses strates. Je n'en conterai pas le détail ce soir, pressée que je suis d'offrir à mon corps fourbu une position propice à l'évasion. Je vais à Bakou avec Olivier Rolin. Chaque soir, à l'heure où les hirondelles tourbillonnent dans le ciel mauve, un homme aux cheveux gris franchit la porte d'un petit hôtel de la rue Mirza Mansûr, tourne à droite dans Harb, puis à gauche dans Sabir, que surplombent de beaux balcons de bois parfois entortillés d'une vigne, pavoisés de linge. Tombé d'un minaret proche du palais des Shirvanshashs, l'appel d'un muezzin suspend dans l'air de frêles festons sonores - si discret, presque plaintif, qu'il en devient émouvant. Le Dieu qu'invoque cette voix de violoncelle n'a pas l'air terrible, on l'inviterait bien au restau, justement on dîne seul ce soir- comme tant d'autres soirs. Je remplacerais bien Dieu, en l'occurence

 *C'est le titre du premier chapitre du livre d'Olivier Rolin, Bakou, derniers jours, Fiction & Cie/ Seuil, 2010 

 Photo ZL, Fillote au masque d'argile.

mercredi 7 juillet 2010

Hors de moi



J’ai formé le vœu de me débarrasser de ma peau, de travailler à la dissolution de ma figure, la ruine de mon visage, d’y mettre toute l’énergie possible, entendez bien, il ne s’agit en rien d’un projet funeste ou suicidaire, juste l’envie de sortir de tout ce que je suis censé être, une naissance, une filiation, une famille, une couleur, une identité pour employer ce mot affreux des documents d’état civil et autres débats en vogue, il s’agit seulement de renoncer à à l'injonction de mes oreilles qui me racontent sans cesse des paysages anciens, des senteurs révolues, abandonnées,des rues passées, des amours perdues même, oui renoncer même à cela malgré mon inclination au regret, à la nostalgie, et aux bénéfices secondaires du deuil.
Là où je me tiens, il n'y a pourtant de place que pour cela, tout ce qui me contraint à moi-même, et moi je veux sortir,je suis sûr que lire c'est sortir, écrire c'est sortir, parler c'est sortir et je voudrais lire et écrire et globalement jusqu'ici je me suis tu. Si je considère l'ampleur de ce qui ébranle le monde à chaque instant, ce qui atteint le monde, les bruits qui y résonnent, ce qui le laisse à genoux, chaque jour et de plus en plus, ce qui le réduit au silence, alors je peux dire que je n'ai pas parlé assez. (...)
Trouver ce tissu continu entre nousqui à la fois invente et annule les identités, les pays, les naissances, parce que le point qui nous soude est le même, notre rencontre évidente est au prix d'un seul geste : défaire la couture du masque et que nous soyons tous au bout du compte toujours et définitivement des hommes qui doutent de leur figure.

Thierry Illouz. Politis / Digression, 1er Juillet 2010.
Thierry Illouz est avocat, écrivain : L'ombre allongée Fayard 2001, Quand un soldat, Fayard 2003, et dramaturge, J'ai tout, Buchet Chastel, 2004.

Photo ZL, Frontière du jardin 7 juillet 2010

vendredi 25 juin 2010

Téoùlà

Ca, c'est un bouquet des champs que ma copine chérie a collecté
au cours de sa promenade autour de chez moi

Téoùlà, c'était un nom d'entreprise que Marc Jolivet (un humoriste toujours vivant et n'ayant fait l'objet d'aucune excommunication, alors qu'il n'est pas tendre avec l'engeance prétentieuse des "élus" du peuple) avait inventé lors de l'explosion du portable.
Je suis partout sauf sur ce blog, même si je le garde en fond d'écran glissé derrière une multitude d'autres "espaces existentiels", au nombre desquels le pied du cerisier, du moins le haut de l'escabeau campé sous son ramage, histoire de l'alléger de ses délicieuses et charnues et rouge sombre cerises avant de les réduire en une confiture qui fera mon bonheur cet hiver.
Et bien d'autres lieux dont je ne dirai rien, parce que je m'apprête à partir tôt demain vers la jolie cité de Carcassonne où je suis attendue pour des parlotes orientées.
Après Carcassonne, je suis -en principe- rendue à une vie plus calme et plus propice au vagabondage verbal (sinon verbeux) sur la Toile.
En attendant, une petite livraison d'images.

Le temps des cerises un peu décalé cette année pour cause de bizarrerie climatique.

Tous ensemble, tous ensemble, etc...

Rappel utile pour comprendre.

Lui, s'en fout totalement de la lutte des classes

Placide, il va m'accueillir, les grosses chaleurs s'annoncent.