Venise ce n'est pas seulement un labyrinthe de canaux et de ruelles où on se perd forcément (enfin moi en tout cas), c'est surtout un lieu où on rencontre le génie de ces fabuleux artistes italiens qui ont si puissamment influencé la pensée et la culture occidentale.
Parmi eux Léonard de Vinci. L'exposition proposée à la Chiesa Di San Barnaba, rassemble un ensemble de maquettes réalisées à partir des schémas que Léonardo a déposé en nombre invraisemblable dans les reliques de l'humanité.
Engrenages, rouages, voilures et ailes diverses, machines de guerre, on le sait, l'homme ne manquait pas d'imagination
Ceci par exemple est un ancêtre du char avec chenilles incorporées
Ou bien encore cette machine à décapiter
Heureusement il y a des inventions plus paisibles comme ces prototypes d'ailes
Ou mieux, cet astucieux système de miroirs pour saisir le modèle du peintre sous ses diverses facettes.
Venise c'est aussi des masques partout, dans toutes les vitrines.
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C'est au musée de la Musique, une exposition Vivaldi et les instruments datant de l'époque du prestigieux compositeur, ambiance baignée de la célèbre orchestration de violons.
C'est l'Académia, où on ne sait plus où donner du regard tant les merveilles se succèdent, avec un effet de saturation induit par la richesse même des peintures et l'exubérance de la vie -et de la mort- saisies sous le pinceau de ces peintres (beaucoup de vierges à l'enfant).
Titien
Je suis restée assez longtemps devant "Le fléau des serpents" une très grande toile de Tiepolo dont on voit les rayures infligées par l'usure et c'est ce qui en fait la beauté. Certaines toiles sont tellement restaurées qu'elles prennent l'air artificiel des vieilles américaines botoxées (oui, j'exagère).
Venise, c'est aussi la Scuola Grande Di San Rocco, occupée presque uniquement par Tintoret,. L'une des somptueuses sculptures sur bois de Pianta le Jeune qui ornent la partie basse des murs de l'immense salle du Chapitre est censée représenter le peintre. Là aussi profusion de formes enchevêtrées.
La crucifixion (5 mètres de haut, 12 mètres de large) est une extraordinaire composition où se mélent à la fois les figures de la passion du christ et tout un peuple indifférent, occupé à vivre.
Je suis frappée par la puissance des chevaux dans beaucoup des peintures de Le Tintoret (comme d'autres peintres vénitiens, Véronèse notamment) et la force de leur regard comme ici dans ce détail.
A l'étage se trouvait le "trésor" de la Scuola. J'ai osé faire une photo des céramiques, mais pas pu saisir la collection d'objets d'orfèvrerie, d'une très grande délicatesse, une gardienne pétrie d'ennui y veillait.
Un dernier éclair de génie avant de vous laisser aller à vos occupations
Et un tout dernier, car c'est aussi un des grands savoir-faire italiens : la bonne chère.
Photos ZL. Venise janvier 2013 (sauf peintures Titien, Tiépolo, Tintoret)
Nota bene : une pensée pour Florence Cassez qui retrouve le droit de vivre en liberté et une autre pour
Aminata Traore qui doit terriblement souffrir de ce que son malheureux pays subit actuellement.