La voisine sort enfin de son confinement après une longue attente. Entamé, il y a plus de 20 ans son parcours a été semé d'embûches et entravé par le peu de disponibilité de son auteure. L'absence d'éditeur dans la liste de ses contacts pourtant très fournie mais pas du tout dans le domaine de la mise au monde d'un ouvrage classé littérature romanesque ne l'a pas encouragée à poursuivre. La voici enfin prête à prendre son envol, grâce à une jeune maison d'édition, rien ne remplace le contact direct. Elle est donc de sortie le 2 mai, juste après les grandes manifestations prévues pour persister dans le harcèlement de nos élus, sourds même aux concerts de casseroles. La voisine n'est pas très activiste à rebours de son autrice, elle serait plutôt en retrait du monde, au point de disparaître après avoir changé d'identité.
Longtemps restée stockée dans la mémoire de l'ordinateur, elle a été revue par une ancienne agente littéraire, donnée à lire à (très) peu d'amis (il est si difficile de donner un avis à un.e ami.e en toute honnêteté). Envoyée à une dizaine d'éditeurs qui l'ont honorée de réponses banalisées. Bref, elle n'espérait plus accéder au statut de vrai livre que des lecteurs peuvent se procurer en cliquant sur ce lien, . Il sera possible de le commander en librairie à partir de mai.
Bien-sûr, l'auteure n'espère pas vivre de ses ventes, seulement permettre au jeune éditeur, qui a accepté d'inaugurer sa collection avec cet ouvrage, de couvrir ses investissements. Si vivre de son écriture était vraiment possible, il n'y aurait pas autant d'écrivain.e.s de talent qui seraient contraint.e.s de se livrer à d'autres activités plus lucratives (enfin "lucrative" au moins permettant de vivre), ainsi qu'en a témoigné Bernard Lahire.
"Acteurs centraux de l'univers littéraire, ils sont pourtant les maillons économiquement les plus faibles de la chaîne que forment les différents " professionnels du livre ". À la différence des ouvriers, des médecins, des chercheurs ou des patrons, qui passent tout leur temps de travail dans un seul univers professionnel et tirent l'essentiel de leurs revenus de ce travail, la grande majorité des écrivains vivent une situation de double vie : contraints de cumuler activité littéraire et " second métier ", ils alternent en permanence temps de l'écriture et temps des activités extra-littéraires rémunératrices".
Quand ces activités "rémunératrices" sont excessivement "time consuming" (pardon pour l'anglicisme qui me vient spontanément parce que je travaille très souvent en anglais) le temps d'écriture personnelle est lui même réduit à peau de chagrin (terme o'combien approprié en l'occurence).
C'est donc le premier roman qui vient enfin au jour (il y en a d'autres qui attendent, déjà écrits mais...) Vous qui me suivez fidèlement, merci de lui faire bon accueil. Si vous l'aimez, dites -le moi. Sinon, vous pouvez aussi le dire. Toute critique est utile à condition qu'elle soit aimablement formulée.