lundi 18 novembre 2013

Florence. Entre les murs.

 Ce fut d'abord un couvent de Bénédictines qui choisissaient la claustration totale et vivaient emmurées d'où le nom de cet énorme complexe Le Murate construit en 1424 et situé entre via Ghibellina et via dell'Agnolo.
Napoléon prenant possession de Florence expédia les Nonnes au diable et s'empara du bâtiment. Peu après en 1845, le bâtiment fut réorganisé en prison, les cellules des nonnes devinrent les cellules de prisonniers.

Le Murate hébergea -contre leur gré- pas seulement des droits communs mais également des prisonniers politiques, des écrivains  opposants aux régimes diversement tortionnaires de ces anciens temps aux mœurs si rugueuses.
  
La prison a été inondée lors de la crue de l'Arno en novembre 1966 et les prisonniers délivrés pour ne pas risquer la noyade. Quelques-uns la risquèrent cependant pour porter secours au gouverneur de la prison et à sa famille cernés par les flots. Par la suite, la prison surchargée et insalubre fut fermée et les prisonniers transférés dans une prison plus moderne et surtout hors du périmètre de la ville.

A partir de 1998, sur des plans de l'architecte Renzo Piano, le complexe a été transformé et abrite désormais des logements, 
un centre culturel, une bibliothèque, un café (très agréable, ci-dessous), un restaurant (également sympathique)


 et des espaces de travail pour divers organismes dont celui où j'ai été "emmurée" pendant  deux jours.


A suivre ...

Photos ZL, Florence novembre 2013

12 commentaires:

Tania a dit…

Quelle riche histoire pour ce bâtiment qui a traversé les siècles ! Cette rénovation semble très réussie et je suis curieuse de lire la suite.

patrick.verroust a dit…

Le prez qui lit vos billets avec avidité a du se dire " Ah, si l'Arnaud pouvait être cru..."

Les différents strates de prisonniers ont ils laissé les desserts du restaurant sympathique,
les nonnettes , pets de nonne et religieuse, Bonaparte , le napoléon, les écrivains , les mille feuilles, bref, diplomates ,ambassadeurs,les gateaux que Caesar aime à la crème et à Rome

Sophie K. a dit…

Et tu n'as pas eu de fantômes soulevant malicieusement tes feuilles de travail ? :)

Hypathie a dit…

C'est bien de ce gynophobe de Napoléon de virer des bonnes sœurs de leur domicile pour transformer celui-ci en prison ! Quel sale type ! Bravo pour le reportage :))

Zoë Lucider a dit…

@Tania, oui la rénovation est réussie, l'appareillage des murs a été parfaitement restaurée et l'ensemble très ouvert paradoxalement.
@PV, vous m'avez l'air bien documenté sur les douceurs ma foi.
@Sofka, non mais ces portes et cet ensemble de dédales, l'ancienne cour de déambulation etc, font réfléchir sur la reconversion de toute chose éventuellement en son contraire.
@Hypathie, ce n'est pas Napoléon qui a transformé ce lieu en prison mais bien lui qui en a chassé les nonnes. " Comediante, tragediante".

christiane a dit…

Magnifique traversée du temps.Même illogisme dans les utilisations successives de ce bâtiment que dans le monde de rêve qui vient pénétrer nos regards en traversant l'exposition des objets magiques du surréalisme (voir avec le blog de Dominique Asselmann "Métronomiques", dont je viens). Un certain sentiment d'absurde couvre ce vingtième siècle, de tragique aussi. Ce bâtiment évoque des disparitions, vibre d'absences ensevelies, comme effacées. Votre cheminement est comme un travail de deuil, de mémoire. Palimpseste...

Dominique Hasselmann a dit…

Ce café "litterari" est tout à fait attractif...
On aimerait y aller expresso !

Zoë Lucider a dit…

@christiane, les surréalistes avaient en effet choisi de mettre en scène l'absurdité du monde, là où réside sa beauté et son tragique.
@DH, c'est un endroit très agréable où j'ai passé quelques heures, débarquée un peu en avance sur le rendez-vous prévu.

la bacchante a dit…

Les murs gardent-ils la mémoire des siècles. C'est un lieu qu'Ernest Pignon Ernest pourrait investir.

Angelun Bizi a dit…

J'irai bien à FLORENCE le 30 Novembre pour la Giornata del non acquista...
Merci pour ce nouveau billet si riche ...Un vrai cours d'Histoire asilaire...

Angelun Bizi a dit…

"J'irais"... bien sûr...

Zoë Lucider a dit…

@la bacchante, j'imagine ce que ce cher Ernest aurait pu concevoir en effet après Naples.
@Angelun Bizi, journée sans achat sans voyage ?