Quand j'habitais Montreuil, j'emmenais les enfants contempler les merveilles de l'Aquarium tropical du Palais de la Porte dorée. Au cours d'une de mes dernières visites à Paris (avant les évènements), j'y suis retournée avec ma fille. Nous nous sommes extasiées à l'unisson. Le miracle des couleurs, des formes et une exposition sur les menaces qui pèsent sur les coraux .Réchauffement climatique! Grands projets inutiles!
Ne tuons pas la beauté du monde
Photos ZL prises avec mon smartphone donc un peu floues
mardi 24 novembre 2015
samedi 14 novembre 2015
On ne lâche rien!
Ne pas s'enfouir la tête sous les cendres. Combattre la mort par la joie de vivre.
Amitiés à vous tous. On ne lâche rien!
samedi 31 octobre 2015
J'habite ce monde
Trouvé cette très belle image sur FB ici.
Tous les jours, en ce moment, je m'étonne de la tournure que prend la vie quotidienne, harcelée par l'actualité.
Nous sommes sans cesse assommés par le drame du monde. Les médias nous gavent littéralement de catastrophes, les réelles (guerres à profusion, crash d'avion, accident d'autobus, suicides, crimes etc, ad nauséam) et les potentielles (astéroïdes tueurs, hold up des banques sur nos maigres économies, chantage sur les retraites, ad nauseam aussi )
Par ailleurs, en dépit de la mobilisation citoyenne, nos "décideurs" continuent à programmer les dévastations futures. Alors que la COP 21 est censée prendre les décisions éminemment nécessaires pour nous préserver des catastrophes annoncées, hop! on reprend le chantier de Notre Dame des Landes.
C'est à se demander si tous ces gens ne gouvernent pas avec un pistolet sur la tempe...
Et pourtant, le monde pourrait être si agréable à vivre. C'est ce que je me dis tous les matins que je préserve des intempestives "news". Le matin, je ne veux rien savoir de cette avalanche de malheurs qui tournent sur la planète, rien de rien. Je regarde le ciel, les arbres, le chat. Je me dis que j'ai beaucoup de chance d'habiter ce tout petit morceau de planète, pour l'instant préservé. Et j'ai quand même une pensée pour tous ceux que le sort et la folie des hommes ont jeté hors de leur vie ordinaire, exposés au froid, à la peur, à la haine.
Je leur dédie ces quelques images paisibles.
Du matin
Et du soir
vendredi 16 octobre 2015
Marguerite Yourcenar "parler aux enfants de choses véritablement importantes plus tôt qu’on ne le fait".
Comme vous le savez ou ne le savez pas, je suis facebookeuse à mes heures et j'y pêche quelques merveilles que je partage ou non sur FB. Celle-ci j'ai eu envie de la partager ici dans une autre mémoire et de l'illustrer avec une photo différente de celle qui l'accompagnait. On est plutôt familier de Marguerite âgée du temps de sa gloire. J'aime cette photo de la petite fille, dont la mère est morte en lui donnant la vie .Elle s'accorde aux propos qu'elle tient sur ce que devrait être l'éducation d'un enfant, que j'approuve absolument .
« Je condamne l’ignorance qui règne en ce moment dans les démocraties aussi bien que dans les régimes totalitaires. Cette ignorance est si forte, souvent si totale, qu’on la dirait voulue par le système, sinon par le régime. J’ai souvent réfléchi à ce que pourrait être l’éducation de l’enfant.
Je pense qu’il faudrait des études de base, très simples, où l’enfant apprendrait qu’il existe au sein de l’univers, sur une planète dont il devra plus tard ménager les ressources, qu’il dépend de l’air, de l’eau, de tous les êtres vivants, et que la moindre erreur ou la moindre violence risque de tout détruire.
Il apprendrait que les hommes se sont entretués dans des guerres qui n’ont jamais fait que produire d’autres guerres, et que chaque pays arrange son histoire, mensongèrement, de façon à flatter son orgueil.
On lui apprendrait assez du passé pour qu’il se sente relié aux hommes qui l’ont précédé, pour qu’il les admire là où ils méritent de l’être, sans s’en faire des idoles, non plus que du présent ou d’un hypothétique avenir.
On essaierait de le familiariser à la fois avec les livres et les choses ; il saurait le nom des plantes, il connaîtrait les animaux sans se livrer aux hideuses vivisections imposées aux enfants et aux très jeunes adolescents sous prétexte de biologie. ; il apprendrait à donner les premiers soins aux blessés ; son éducation sexuelle comprendrait la présence à un accouchement, son éducation mentale la vue des grands malades et des morts.
On lui donnerait aussi les simples notions de morale sans laquelle la vie en société est impossible, instruction que les écoles élémentaires et moyennes n’osent plus donner dans ce pays.
En matière de religion, on ne lui imposerait aucune pratique ou aucun dogme, mais on lui dirait quelque chose de toutes les grandes religions du monde, et surtout de celle du pays où il se trouve, pour éveiller en lui le respect et détruire d’avance certains odieux préjugés.
On lui apprendrait à aimer le travail quand le travail est utile, et à ne pas se laisser prendre à l’imposture publicitaire, en commençant par celle qui lui vante des friandises plus ou moins frelatées, en lui préparant des caries et des diabètes futurs.
Il y a certainement un moyen de parler aux enfants de choses véritablement importantes plus tôt qu’on ne le fait. »
« Je condamne l’ignorance qui règne en ce moment dans les démocraties aussi bien que dans les régimes totalitaires. Cette ignorance est si forte, souvent si totale, qu’on la dirait voulue par le système, sinon par le régime. J’ai souvent réfléchi à ce que pourrait être l’éducation de l’enfant.
Je pense qu’il faudrait des études de base, très simples, où l’enfant apprendrait qu’il existe au sein de l’univers, sur une planète dont il devra plus tard ménager les ressources, qu’il dépend de l’air, de l’eau, de tous les êtres vivants, et que la moindre erreur ou la moindre violence risque de tout détruire.
Il apprendrait que les hommes se sont entretués dans des guerres qui n’ont jamais fait que produire d’autres guerres, et que chaque pays arrange son histoire, mensongèrement, de façon à flatter son orgueil.
On lui apprendrait assez du passé pour qu’il se sente relié aux hommes qui l’ont précédé, pour qu’il les admire là où ils méritent de l’être, sans s’en faire des idoles, non plus que du présent ou d’un hypothétique avenir.
On essaierait de le familiariser à la fois avec les livres et les choses ; il saurait le nom des plantes, il connaîtrait les animaux sans se livrer aux hideuses vivisections imposées aux enfants et aux très jeunes adolescents sous prétexte de biologie. ; il apprendrait à donner les premiers soins aux blessés ; son éducation sexuelle comprendrait la présence à un accouchement, son éducation mentale la vue des grands malades et des morts.
On lui donnerait aussi les simples notions de morale sans laquelle la vie en société est impossible, instruction que les écoles élémentaires et moyennes n’osent plus donner dans ce pays.
En matière de religion, on ne lui imposerait aucune pratique ou aucun dogme, mais on lui dirait quelque chose de toutes les grandes religions du monde, et surtout de celle du pays où il se trouve, pour éveiller en lui le respect et détruire d’avance certains odieux préjugés.
On lui apprendrait à aimer le travail quand le travail est utile, et à ne pas se laisser prendre à l’imposture publicitaire, en commençant par celle qui lui vante des friandises plus ou moins frelatées, en lui préparant des caries et des diabètes futurs.
Il y a certainement un moyen de parler aux enfants de choses véritablement importantes plus tôt qu’on ne le fait. »
Marguerite Yourcenar, "Les yeux ouverts."
Dernière minute 20/10/15, un bel hommage de Dominique Hasselmann à Marguerite
et le 22/10/15 on retrouve Marguerite chez Dominique avec un lien vers un bel article de DH en 2003 sur remue.net.
Dernière minute 20/10/15, un bel hommage de Dominique Hasselmann à Marguerite
et le 22/10/15 on retrouve Marguerite chez Dominique avec un lien vers un bel article de DH en 2003 sur remue.net.
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éducation,
enfance.,
Marguerite Yourcenar
vendredi 9 octobre 2015
On ne voit pas le temps passer.
Les chiffres sont sans appel : ma fréquentation de la blogosphère baisse inexorablement.
Je suis très occupée, il est vrai, à de multiples grandes petites affaires. Outre les tâches attendues par mes cercles d'activités (dont quelques jours ultra compacts à Berlin), les travaux divers dans la maison et au jardin, j'ai accueilli tout ou partie de la troupe de comédiens avec lesquels ma fillote s'est lancée dans une aventure théâtrale. Bien qu'ils aient travaillé principalement à Paris, ils ont donné la première à Toulouse et j'étais chargée d'organiser un peu la logistique d'accueil. La jeune troupe débute, a peu de moyens financiers et le projet est ambitieux. "Le peuple lié" a obtenu l'attention de Philippe Caubère qui leur a prêté sa voix off (celle du Major) et les a gratifiés d'un joli texte d'encouragement que je reproduis ici
"" J'invite et j'encourage avec toute la vigueur possible tous les programmateurs, directeurs et, au-delà, amateurs de théâtre qui le pourront, à se rendre au Théâtre du Gymnase pour assister à l'une des trois présentations de ce spectacle, que je n'ai pas vu puisqu'il est encore en répétitions, mais dont j'ai eu l’occasion de lire le texte auparavant et auquel j'ai eu la chance et l’honneur de participer par l'enregistrement de ma voix incarnant l'un de ses personnages. Pourquoi -à part ça- me direz-vous? Parce que le roman dont il est inspiré et la formidable adaptation qu'en ont tiré Marie Lauricella et Olivia Combes m'ont tout de suite rappelé Le Premier Maître, ce prodigieux film de Kontchalovski de 1965, et surtout La Tragédie optimiste de Vichnievsky (1933), deux œuvres majeures qui ont bouleversé ma génération. Le même climat, les mêmes mots, les mêmes images. En fait : la même histoire. Celle de la grande guerre de libération du peuple russe et du prix qu'il a dû la payer. Et non pas seulement vue, mais vécue ici par les femmes. Un bataillon de jeunes femmes. Vivantes, drôles, enfantines, coquettes, parfois terrifiées, la plupart du temps follement courageuses. Voici, avec le retour sur la scène de cette grande et noble histoire que je pensais jetées aux oubliettes, celui d'un féminisme enfin digne de ce nom. Réel, historique, bouleversant. Ne manquez pas, s'il vous plait, d'aller applaudir ces combattantes héroïques qui prennent le temps de s'habiller joliment avant d'aller mourir, comme ces actrices, metteuses-en-scène ou décoratrices, aussi belles qu'aventurières, n'ayant pas craint de partir vivre en Russie pour y trouver le métier et l'inspiration, avant d'en revenir avec ce joyau de poésie, de fraîcheur, de littérature et de tragédie. Cette merveille de théâtre."
Ils vont se produire à Paris, au Gymnase, une scène peu familière de ce genre de théâtre, mais dont les directeurs fait confiance au talent des deux metteuses en scène.
Inutile de mentionner que j'ai été éblouie par le résultat des deux ans de travail des deux bougresses (adaptation de la pièce, sélection des acteurs -tous impeccables- décors, costumes, tout avec leur seule énergie). Et fière de ma fillote
C'est un spectacle où se mêlent la poésie, l'émotion, la drôlerie, un texte fort danse et chants Un petit teaser pour vous donner envie
Toutes les infos ici
A part ça, j'ai lu des livres, de nature différente, mais j'y reviendrai. Un petit teaser là encore ?
Le foyer, un lieu de repli frileux où l’on s’avachit devant la télévision en pyjama informe ? Sans doute. Mais aussi, dans une époque dure et désorientée, une base arrière où l’on peut se protéger, refaire ses forces, se souvenir de ses désirs. Dans l’ardeur que l’on met à se blottir chez soi ou à rêver de l’habitation idéale s’exprime ce qu’il nous reste de vitalité, de foi en l’avenir.
Ce livre voudrait dire la sagesse des casaniers, injustement dénigrés. Mais il explore aussi la façon dont ce monde que l’on croyait fuir revient par la fenêtre. Difficultés à trouver un logement abordable, ou à profiter de son chez-soi dans l’état de « famine temporelle » qui nous caractérise. Ramifications passionnantes de la simple question « Qui fait le ménage ? », persistance du modèle du bonheur familial, alors même que l’on rencontre des modes de vie bien plus inventifs…
Autant de préoccupations à la fois intimes et collectives, passées ici en revue comme on range et nettoie un intérieur empoussiéré : pour tenter d’y voir plus clair, et de se sentir mieux. Mona Chollet, Chez soi, une odyssée de l'espace domestique. éditions Zones, 250 pp., 16 €. Parution le 23 avril.
Si vous ne connaissez pas Mona, je vous conseille son site, elle a été pionnière de la communication numérique. Elle y publie à un rythme beaucoup plus élastique encore que le mien, mais il est vrai qu'un essai aussi fouillé que celui qu'elle vient de faire paraitre, ça mange beaucoup de temps. Sur son site une présentation de son opus plus explicite que je ne saurais l'être. Et les mots de minuit avec Cynthia Fleury
Un dernier teaser avant de retourner à mes moutons (sommeil!!!) . La musique de 'Ici les aubes sont plus douces" est en grande partie de Yom et c'est une merveille. Découvrir Yom
A bientôt!
Je suis très occupée, il est vrai, à de multiples grandes petites affaires. Outre les tâches attendues par mes cercles d'activités (dont quelques jours ultra compacts à Berlin), les travaux divers dans la maison et au jardin, j'ai accueilli tout ou partie de la troupe de comédiens avec lesquels ma fillote s'est lancée dans une aventure théâtrale. Bien qu'ils aient travaillé principalement à Paris, ils ont donné la première à Toulouse et j'étais chargée d'organiser un peu la logistique d'accueil. La jeune troupe débute, a peu de moyens financiers et le projet est ambitieux. "Le peuple lié" a obtenu l'attention de Philippe Caubère qui leur a prêté sa voix off (celle du Major) et les a gratifiés d'un joli texte d'encouragement que je reproduis ici
"" J'invite et j'encourage avec toute la vigueur possible tous les programmateurs, directeurs et, au-delà, amateurs de théâtre qui le pourront, à se rendre au Théâtre du Gymnase pour assister à l'une des trois présentations de ce spectacle, que je n'ai pas vu puisqu'il est encore en répétitions, mais dont j'ai eu l’occasion de lire le texte auparavant et auquel j'ai eu la chance et l’honneur de participer par l'enregistrement de ma voix incarnant l'un de ses personnages. Pourquoi -à part ça- me direz-vous? Parce que le roman dont il est inspiré et la formidable adaptation qu'en ont tiré Marie Lauricella et Olivia Combes m'ont tout de suite rappelé Le Premier Maître, ce prodigieux film de Kontchalovski de 1965, et surtout La Tragédie optimiste de Vichnievsky (1933), deux œuvres majeures qui ont bouleversé ma génération. Le même climat, les mêmes mots, les mêmes images. En fait : la même histoire. Celle de la grande guerre de libération du peuple russe et du prix qu'il a dû la payer. Et non pas seulement vue, mais vécue ici par les femmes. Un bataillon de jeunes femmes. Vivantes, drôles, enfantines, coquettes, parfois terrifiées, la plupart du temps follement courageuses. Voici, avec le retour sur la scène de cette grande et noble histoire que je pensais jetées aux oubliettes, celui d'un féminisme enfin digne de ce nom. Réel, historique, bouleversant. Ne manquez pas, s'il vous plait, d'aller applaudir ces combattantes héroïques qui prennent le temps de s'habiller joliment avant d'aller mourir, comme ces actrices, metteuses-en-scène ou décoratrices, aussi belles qu'aventurières, n'ayant pas craint de partir vivre en Russie pour y trouver le métier et l'inspiration, avant d'en revenir avec ce joyau de poésie, de fraîcheur, de littérature et de tragédie. Cette merveille de théâtre."
Ils vont se produire à Paris, au Gymnase, une scène peu familière de ce genre de théâtre, mais dont les directeurs fait confiance au talent des deux metteuses en scène.
Inutile de mentionner que j'ai été éblouie par le résultat des deux ans de travail des deux bougresses (adaptation de la pièce, sélection des acteurs -tous impeccables- décors, costumes, tout avec leur seule énergie). Et fière de ma fillote
C'est un spectacle où se mêlent la poésie, l'émotion, la drôlerie, un texte fort danse et chants Un petit teaser pour vous donner envie
A part ça, j'ai lu des livres, de nature différente, mais j'y reviendrai. Un petit teaser là encore ?
Le foyer, un lieu de repli frileux où l’on s’avachit devant la télévision en pyjama informe ? Sans doute. Mais aussi, dans une époque dure et désorientée, une base arrière où l’on peut se protéger, refaire ses forces, se souvenir de ses désirs. Dans l’ardeur que l’on met à se blottir chez soi ou à rêver de l’habitation idéale s’exprime ce qu’il nous reste de vitalité, de foi en l’avenir.
Ce livre voudrait dire la sagesse des casaniers, injustement dénigrés. Mais il explore aussi la façon dont ce monde que l’on croyait fuir revient par la fenêtre. Difficultés à trouver un logement abordable, ou à profiter de son chez-soi dans l’état de « famine temporelle » qui nous caractérise. Ramifications passionnantes de la simple question « Qui fait le ménage ? », persistance du modèle du bonheur familial, alors même que l’on rencontre des modes de vie bien plus inventifs…
Autant de préoccupations à la fois intimes et collectives, passées ici en revue comme on range et nettoie un intérieur empoussiéré : pour tenter d’y voir plus clair, et de se sentir mieux. Mona Chollet, Chez soi, une odyssée de l'espace domestique. éditions Zones, 250 pp., 16 €. Parution le 23 avril.
Si vous ne connaissez pas Mona, je vous conseille son site, elle a été pionnière de la communication numérique. Elle y publie à un rythme beaucoup plus élastique encore que le mien, mais il est vrai qu'un essai aussi fouillé que celui qu'elle vient de faire paraitre, ça mange beaucoup de temps. Sur son site une présentation de son opus plus explicite que je ne saurais l'être. Et les mots de minuit avec Cynthia Fleury
Un dernier teaser avant de retourner à mes moutons (sommeil!!!) . La musique de 'Ici les aubes sont plus douces" est en grande partie de Yom et c'est une merveille. Découvrir Yom
A bientôt!
Libellés :
Cynthia Fleury,
Ici les aubes sont plus douces,
Le peuple lié,
Mona Chollet,
Yom
mercredi 16 septembre 2015
Un peu de gaieté dans ce monde sinistre
La Cop 21, vous en avez entendu parler ? Oui ? Non ?
Alternatiba, ? Remember ?
Depuis, les BIZI, le comité organisateur qui avaient lancé l'initiative "créons 10, 100, 1000 Alternatiba".
a fait des petits et suscité une grande mobilisation à l'occasion de la COP 21. Pour tenter d'éviter qu'elle se termine comme à Copenhague : un fiasco absolu et Rio + 20 dont les maigres résolutions sont restées lettre morte, partout en France les alternatives se rassemblent dans une grande fête pédagogique : on peut faire autrement, la preuve! Le slogan : changeons le système, pas le climat ! 35000 personnes sont venues se baguenauder entre les 200 stands.
J'ai fait partie de cette petite foule, mon appareil photo en bandoulière et même si je connaissais la plupart si ce n'est des exposants eux-mêmes du moins des enseignes, j'ai eu plaisir à en découvrir d'autres.
Quelques captures en illustration. Autant d'intelligence, de savoir-faire et de bonne humeur, ça fait du bien. Allons, il y a de l'espoir, on va s'en sortir.
Il y avait du Oud, du rock et même ici du tango. Beaucoup de convaincus de l'urgence de changer de système, beaucoup de curieux qui découvraient mille façons de faire autrement tout en se régalant de bière locale (la Garland est délicieuse) et des sandwichs aux herbes. Le stand des glaces n'a pas désempli.
J'ai assisté à une controverse animée par l'Arc-en-ciel Théâtre Forum ou comment aborder tous les conflits sur le mode du débat et de la drôlerie. Le sujet : mon voisin peut-il devenir un élu.
Après deux bonnes heures à arpenter, serrer des mains et claquer des bises, comme il commençait à pleuvoir, qu'à peine descendue de l'avion venant de Berlin et venue directement saluer les copains j'étais épuisée, je suis partie. Mais requinquée.
Si Alternatiba passe par chez vous, n'hésitez pas, allez savourer l'utopie en marche.
Photos ZL 13/09/15
Alternatiba, ? Remember ?
Depuis, les BIZI, le comité organisateur qui avaient lancé l'initiative "créons 10, 100, 1000 Alternatiba".
a fait des petits et suscité une grande mobilisation à l'occasion de la COP 21. Pour tenter d'éviter qu'elle se termine comme à Copenhague : un fiasco absolu et Rio + 20 dont les maigres résolutions sont restées lettre morte, partout en France les alternatives se rassemblent dans une grande fête pédagogique : on peut faire autrement, la preuve! Le slogan : changeons le système, pas le climat ! 35000 personnes sont venues se baguenauder entre les 200 stands.
J'ai fait partie de cette petite foule, mon appareil photo en bandoulière et même si je connaissais la plupart si ce n'est des exposants eux-mêmes du moins des enseignes, j'ai eu plaisir à en découvrir d'autres.
Quelques captures en illustration. Autant d'intelligence, de savoir-faire et de bonne humeur, ça fait du bien. Allons, il y a de l'espoir, on va s'en sortir.
Il y avait du Oud, du rock et même ici du tango. Beaucoup de convaincus de l'urgence de changer de système, beaucoup de curieux qui découvraient mille façons de faire autrement tout en se régalant de bière locale (la Garland est délicieuse) et des sandwichs aux herbes. Le stand des glaces n'a pas désempli.
J'ai assisté à une controverse animée par l'Arc-en-ciel Théâtre Forum ou comment aborder tous les conflits sur le mode du débat et de la drôlerie. Le sujet : mon voisin peut-il devenir un élu.
Après deux bonnes heures à arpenter, serrer des mains et claquer des bises, comme il commençait à pleuvoir, qu'à peine descendue de l'avion venant de Berlin et venue directement saluer les copains j'étais épuisée, je suis partie. Mais requinquée.
Si Alternatiba passe par chez vous, n'hésitez pas, allez savourer l'utopie en marche.
Photos ZL 13/09/15
samedi 5 septembre 2015
L'appel contre les murs
Je relaie intégralement ce texte qu'un ami m'a transmis et qui dit mieux que je ne saurais le faire ce que je ressens et pas depuis deux jours mais depuis toujours.
(…) La tentation du mur
n’est pas nouvelle. Chaque fois qu’une culture ou qu‘une civilisation n’a pas
réussi à penser l’Autre, à se penser avec l’Autre, à penser l’Autre en soi, ces
raides préservations de pierres, de fer, de barbelés, ou d’idéologies closes,
se sont élevées, effondrées, et nous reviennent encore dans de nouvelles
stridences. (…)
(…) La moindre invention, la moindre trouvaille, s’est toujours répandue dans
tous les peuples à une vitesse étonnante. De la roue à la culture sédentaire.
Le progrès humain ne peut pas se comprendre sans admettre qu’il existe un côté
dynamique de l’identité, et qui est celui de la Relation. Là où le
côté mur de l’identité renferme, le côté Relation ouvre tout autant, et si, dès
l’origine, ce côté s’est ouvert aux différences comme aux opacités, cela n’a
jamais été sur des bases humanistes ni d’après le dispositif d’une morale
religieuse laïcisée. C’était simplement une affaire de survie : ceux qui
duraient le mieux, qui se reproduisaient le mieux, avaient su pratiquer ce
contact avec l’Autre : compenser le côté mur par la rencontre du
donner-recevoir, s’alimenter sans cesse ainsi : à cet échange où
l’on se change sans pour autant se perdre ni se dénaturer.
(…) Les murs qui se construisent aujourd’hui (au prétexte de terrorisme,
d’immigration sauvage ou de dieu préférable) ne se dressent pas entre des
civilisations, des cultures ou des identités, mais entre des pauvretés
et des surabondances, des ivresses opulentes mais inquiètes, et des
asphyxies sèches. Donc : entre des réalités qu’une politique
mondiale, dotée des institutions adéquates saurait atténuer, voire résoudre.
Ce qui menace les identités nationales, ce n’est pas les immigrations, c’est
par exemple l’hégémonie étasunienne sans partage, c’est la standardisation
insidieuse prise dans la consommation, c’est la marchandise divinisée,
précipitée sur toutes les innocences, c’est l’idée d’une « essence
occidentale », exempte des autres, ou d‘une civilisation exempte de tout
apport des autres, et qui serait par là-même devenue non-humaine.
C’est l’idée de la pureté, de l’élection divine, de la prééminence, du droit
d’ingérence, en bref c’est le mur identitaire au cœur de l’unité-diversité
humaine.
(…) Mais la folie serait de croire inverser par des diktats le mouvement des immigrations. Dans le mot« immigration » il y a comme un souffle vivifiant. L’idée d’« intégration » est une verticale orgueilleuse qui réclame la désintégration préalable de ce qui vient vers nous, et donc l’appauvrissement de soi. Tout comme l’idée de tolérer les différences qui se dresse sur ses ergots pour évaluer l’entour et qui ne se défait pas de sa prétention altière. Le co-développement ne saurait être un prétexte destiné à apaiser d’éventuels comparses économiques afin de pouvoir expulser à objectifs pré-chiffrés, humilier chez soi en toute quiétude. Le co-développement ne vaut que par cette vérité simple : nous sommes sur la même yole. Personne ne saurait se sauver seul. Aucune société, aucune économie. Aucune langue n’est, sans le concert des autres. Aucune culture, aucune civilisation n’atteint à plénitude sans relation aux Autres. Ce n’est pas l’immigration qui menace ou appauvrit, c’est la raideur du mur et la clôture de soi. (…)
(…) Mais la folie serait de croire inverser par des diktats le mouvement des immigrations. Dans le mot« immigration » il y a comme un souffle vivifiant. L’idée d’« intégration » est une verticale orgueilleuse qui réclame la désintégration préalable de ce qui vient vers nous, et donc l’appauvrissement de soi. Tout comme l’idée de tolérer les différences qui se dresse sur ses ergots pour évaluer l’entour et qui ne se défait pas de sa prétention altière. Le co-développement ne saurait être un prétexte destiné à apaiser d’éventuels comparses économiques afin de pouvoir expulser à objectifs pré-chiffrés, humilier chez soi en toute quiétude. Le co-développement ne vaut que par cette vérité simple : nous sommes sur la même yole. Personne ne saurait se sauver seul. Aucune société, aucune économie. Aucune langue n’est, sans le concert des autres. Aucune culture, aucune civilisation n’atteint à plénitude sans relation aux Autres. Ce n’est pas l’immigration qui menace ou appauvrit, c’est la raideur du mur et la clôture de soi. (…)
Les murs menacent tout le monde, de l’un et l’autre
côté de leur obscurité. C’est la relation à l’Autre (à tout L’Autre, dans ses
présences animales, végétales, environnementales, culturelles et humaines) qui
nous indique la partie la plus haute, la plus honorable, la plus enrichissante
de nous-mêmes.
Nous
demandons que toute les forces humaines,
d’Afrique d’Asie, des Amériques, d’Europe, que tous les peuples sans
États,
tous les « Républicains », tous les tenants des « Droits de
l’Homme », que tous les artistes, toute autorité citoyenne ou de bonne
volonté, élèvent par toutes les formes possibles, une protestation
contre ces murs qui tentent de nous accommoder au pire, de nous habituer
à
l’insupportable, de nous faire fréquenter, en silence, jusqu’au risque
de la
complicité, l’inadmissible.
Tout le contraire de la beauté.
Tout le contraire de la beauté.
Edouard GLISSANT - Patrick CHAMOISEAU
Extrait de
« Quand les murs tombent :
l’identité
nationale hors la loi ? » Editions Galaade.
Libellés :
autre,
Edouard GLISSANT - Patrick CHAMOISEAU,
murs,
relation
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