dimanche 2 octobre 2011

Côte de Beauté



LienPontaillac, septembre 2011

Meschers, Saint Georges de Didonne, La Grande Conche, Foncillon, Le Chay, Le Pigeonnier, Pontaillac, Saint Sordelin, Le Conseil, Nauzan, Saint Palais, Le Platin, La Grande Côte, La Palmyre, La Côte Sauvage, La Coubre (et son phare), ce sont les plages de la région de Royan, certaines sont minuscules, d'autres comme celle de la Grande Conche à Royan s'étendent sur plus de deux kilomètres. De la Grande Côte à La Côte sauvage 25 kilomètres de dunes de sable fin et de vagues puissantes dont il faut se méfier, on y repêche des noyés tous les ans.
Cela faisait très longtemps que je n'étais pas venue dans la région où se trouve ma maison d'enfance sous un ciel parfaitement bleu et une température idéale. J'y viens plutôt en février ou à Pâques. L'été, la région est gavée de touristes, j'évite.
Cette fin septembre exceptionnellement chaude m'a permis de renouer avec ces plaisirs liés à ma familiarité avec l'océan et ces plages rocheuses où j'ai appris à marcher.


J'ai retrouvé le délice des pieds nus sur le sable ferme et humide, à marée basse, de regarder et écouter les mouettes, de nager, portée par les vagues.


J'aime les odeurs, les matières des roches où flottent les algues brunes.
Je me nourris exclusivement d'huitres, de moules, de lavagnons, de sardines.
Et bien-sûr j'aime les couchers et m'arrange pour me rendre à proximité de l'une ou l'autre de mes criques chéries ou je donne rendez-vous à mes vieux copains pour un diner à La Grande côte, dans un restaurant Le Petit Poucet avec vue imprenable sur les vagues.

Nauzan

Le Conseil

La Grande Côte.

J'ai donc complétement décroché des écrans depuis une semaine et j'ai un peu de réticence à m'y remettre. Alors ce billet est une sorte de sas, ma façon de prolonger mon intimité avec la Côte de Beauté

vendredi 23 septembre 2011

Petits pillages entre amis.



Ma vieille chatte me regarde sans indulgence. Que vas-tu inventer pour te rendre intéressante ?

Je ne vais rien inventer, juste dresser un petit florilège de mes coups de cœur au fil de mes vagabondages sur le web. D'abord celui-ci, que j'avais gardé en réserve et que je tiens à vous faire partager, cet Hommage aux arbres de JEA. L'art de rendre psychédélique (du grec ψυχη = psyche, âme et δηλειν = dẽlein, visible, clair, signifiant « révélateur de l'âme ») tout ce qu'il capture par son œil extra lucide

Glané chez Tania, le blog d'une amoureuse des livres et des Arts et en écho à ce qui précède : Sachez que le poète n’a d’existence que dans le lieu sans privilège du doute passionné et de la ferveur menacée. Jean Pierre Siméon.

Parmi nos amis belges ne pas oublier la magicien du gif, j'ai nommé Luc petits points (dixit Mâme K) qui nous régale d'un voyage sidéral et sidérant. Comme ils sont indissociables et tant qu'à rendre hommage, embrassons le compère, lui-même grand laudateur de la gente féminine.

Un petit dernier : Ecrire c'est parler sans déranger personne. Miroirinverse, 14/09/11 , 09h58.

J'aime bien ces phrases courtes.



La petite jeune, elle s'en fout.

Après Jimi, un grand guitariste toujours vivant lui. Enjoy.

mercredi 14 septembre 2011

On arrête tout et c'est pas triste.


D'accord, il fait asseoir cinq tigresses sur des tabourets, mais saurait-il
apprendre aux papillons à filer droit ? Eric Chevillard. J'adore!



J'ai une flemme phénoménale. Voilà, c'est tout bête. Je viens m'installer devant l'écran et je me trouve mille choses plus passionnantes à faire qui toutes me tirent par la manche et je finis par ne rien finir, je laisse à moitié entamées toutes les tâches auxquelles je m'attelle. J'écoute les mauvaises nouvelles du monde. Il y en a trop : Sarko se prépare à jouer les importants en Lybie, voyage surprise qui n'en est pas une, la bourse monte et descend, Villepin est blanchi (!!!) et s’apprête à se mettre au service (!!!) de la France, les pubards s'intéressent de très près à la physiologie du cerveau, tu parles, c'est leur fonds de commerce la disponibilité de nos neurones et ainsi de suite. Et comme d'habitude, à Ma
rcoule il n'y a pas à s'inquiéter et de toute façon c'est la faute à pas de chance.
Donc ça ne m'inspire aucun commentaire. Juste envie de regarder le ciel, d'aller me baigner au lac (il fait très beau) de concocter une tarte (champignons, carottes,jambon de pays, fenouil, gruyère) et aller lire avant de dormir. Aucun commentaire.
Ah,si ! MERDRE !

jeudi 8 septembre 2011

Enfant d'la balle


Je pars pour quelques jours, je vous laisse avec une merveilleuse révolution technologique.
Profitez!

dimanche 4 septembre 2011

Des souvenirs à oublier d'urgence



La première fois, il m'est tombé des mains. Je l'ai abandonné sur la pile des relégués, à savoir ceux qui ne sont pas vraiment rangés mais attendent qu'un sort moins incertain se dessine.
Puis, la rentrée littéraire imposant la liste des nouveaux romans d'écrivains connus ou moins connus, je vois réapparaître le nom de l'auteur, David Foenkinos, au nombre des très attendus, de ceux dont on sait d'avance qu'ils vont s'imposer en tête de gondole. Alors je retrouve dans la pile l'opus négligé et je m'y recolle bravement, après tout, je pouvais n'avoir pas perçu, faute de n'avoir pas dépassé dix pages, la saveur et la finesse de l'ouvrage. Eh bien j'ai tenu à m'acquitter de ma vérification jusqu'au bout et je peux désormais l'affirmer, après avoir (péniblement) achevé la lecture de "La délicatesse", je laisserai "Les souvenirs"orner la devanture de mon libraire, le livre ne viendra pas s'ajouter sur la pile de mes perplexités.
Pourquoi en parler alors? Eh bien parce qu'il me semble que ce genre de "littérature" (oui, les guillemets sont opportuns), relève de ce que Jourde nomme la littérature sans estomac et son camarade Eric Chevillard la littérature pavillonnaire.
Pas une once d'originalité, pas une trace de poésie, un humour d'enclume, des affèteries sirupeuses, des commentaires ou apartés absolument sans grâce, des superlatifs en guirlande qui clignotent dans le désert de l'intrigue.Lien Et ce néant est promis à devenir un film avec Audrey Tautou, l'actrice obligée du romantisme à deux balles. Le livre comporte 117 chapitres (chiffre qui prétend à un certain ésotérisme, mais lequel ? ) dont quelques uns sont des digressions (un peu de fantaisie ne nuit pas hein ?) ce qui nous donne parfois accès à quelque pépite, une citation de Cioran par exemple, qui brille du coup d'un éclat incomparable.
Sinon, les clichés se suivent et se poursuivent et quand le nombre excède le supportable, l'auteur nous signale qu'il en assène un, histoire sans doute de nous faire oublier les autres. De même pour les métaphores approximatives, les tournures du genre "elle était ce qu'on a coutume d'appeler". Quant à l'indigence des dialogues, elle est heureusement allégée par le nombre de silences qui s'installent en permanence entre ces personnages falots.
La délicatesse a obtenu dix prix littéraires et été traduit dans plus de quinze langues et pour son nouveau forfait, Foenkinos serait goncourable, on croit rêver!
L'art et la manière de l'édition (l'auteur bosse chez Gallimard) de fabriquer du yaourt pour les neurones du gogo de base déjà bien encrassés par la soupe audiovisuelle .
Une petite virgule pour conclure.Lien

jeudi 1 septembre 2011

Les belles et les bêtes



Qu'elles soient nues ou vêtues, seules ou accompagnées, elles expriment toutes une inaliénable liberté que souligne leur manière d'occuper l'espace. Etrange ballet que celui de ces danseuses, de ces nageuses et autres sirènes, nées de la rotondité de la terre tournée et qui pourtant ne touchent pas terre (...) le corps en quête de plaisir est là simplement offert. Et dans l'apesanteur qui est à ces femmes fatales leur espace sans contrainte, leur oxygène pur, elles figurent toutes les positions du plaisir et même davantage, inventant serpentines et divines, des torsions et des contorsions à la recherche de cette jouissance originelle dont on perd le souvenir en naissant.




Les belles de Sophie voisinent plus volontiers avec les bêtes qu'avec les hommes. Peut-être parce que, comme ces animaux que l'artiste cerne d'un trait naïf, elles appartiennent à un imagier hors du temps. Pas de rides, d'outrage des ans sur le corps et le visage de ses femmes. pas d'âge non plus pour les bêtes qui les frôlent et qui les séduisent comme du temps triomphant de l'Olympe, quand lassées des immortelles déesses, les dieux se transformaient en bêtes -cygnes et souvent taureaux - pour abuser de candides jeunes filles aux yeux écarquillés de désir et d'effroi.

Ce beau texte de Michèle Gazier accompagne les illustrations d'un livre hommage à Sophie Combres.
J'avais rencontré cette femme au cours d'un festival du film d'Aigues Vives. Elle était déjà atteinte de la maladie de la moelle qui finira par avoir raison de sa magnifique vitalité. Peut-être parce qu'elle était atteinte de cette maladie qui peu à peu la réduisait à l'immobilité, elle était vibrionnante et si mes amis ne me l'avaient pas dit, je n'aurais jamais imaginé que cette femme pétillante fût malade.
J'ai découvert ce livre au cours de ma visite à la Maison de la Céramique de Giroussens. Je viens de le parcourir. J'aime ses belles et ses bêtes et la flamboyance de ses couleurs.

Aucune de ses belles ne baisse les yeux, aucune d'elles ne les ferme. Et cette frontalité de qui refuse de se protéger derrière les paupières closes est une manière d'affirmer un courage certain et une inaltérable lucidité.





jeudi 25 août 2011

Le jour H



"le cri que lança Hendrix en jouant The Star Spangled Banner à Woodstock, le 18 août 1969, à 9 heures du matin, ce cri me bouleverse tout comme au premier jour (...) j'ai le sentiment que je n'entends plus aujourd'hui de cri qui ait, comme le sien, ce souffle à arracher les arbres"
(...) Un cri plus fort que tous les mots, un cri d'effroi devant la vie menacée par la folie guerrière et d'espoir increvable devant la beauté.
Un cri qui déchira l'espace, un cri aux accents inconnus, un cri qui était comme une incantation aboyée dans un monde infernal; comme un sanglot terrible.
(...) Le cri de Hendrix fit tomber en un instant, ce matin du 18 août 1969, à Woodstock, des murs entiers d'indifférence et d'amnésie.
(...) Où entend-on aujourd'hui une conflagration de cette ampleur qui nous alarme aussi abruptement sur la démence du monde et qui nous interroge aussi abruptement sur notre maintenant?"

L'écriture fiévreuse et somptueusement baroque de Lydie Salvayre à la rencontre de Jimi Hendrix, génie humain, trop humain, qui incendia la musique grâce à sa prodigieuse dextérité et son engagement absolu dans une exigence artistique sans faille.

Hélas, il fut un des premiers à devenir cet objet commercial que son manager vendit sans vergogne dès lors que de parfait inconnu il se transforma en star, (257 concerts rien que pour l'année 1967!), "alors que la seule chose qu'il souhaitait, c'était de s'enfermer dans un studio,(...) obsédé par l'idée d'inventer la guitare, de lui donner un son absolument neuf et d'avancer plus avant dans l'inconnu".

Hymne est un magnifique hommage à cet homme aux sangs mêlés (noir, blanc, indien), navré par la trivialité du monde, entravé tel l'albatros par ses ailes de géant, infirme dans un monde ordinaire où les pires dérives de l'adulation du veau d'or ont installé durablement un nuage ankylosant et mortifère, celui de la bêtise, base essentielle pour la prolifération des profits.

Extrait de l'Express
Lu par Lydie Salvayre