Bansky, Bethléem
Vous ne le trouvez pas sympathique cet enfoiré, euh pardon, cet indispensable ?
J'ai trouvé ce texte stocké, (alors que je cherchais autre chose). Tiens me suis-je dit, j'ai publié ça ? Et quand donc ? En parcourant mes archives, je ne l'ai pas retrouvé. Or donc je vous l'inflige (une deuxième fois peut-être mais peut-être non), en le bricolant un peu car on n'est jamais la (le) même après une année de tribulations et quelles !
(...) mes vœux sous la forme suivante « optimisme, lucidité, pugnacité, sérénité" cocktail subtil à concocter, d'un effet revitalisant garanti. Comme vous me semblez fonctionner avec ce genre de carburant, j'ai eu envie de défendre la recette auprès de mes compagnons lecteurs. (D'où cette idée que j'avais sans doute publié ça mais quand ?)
L'optimisme n'est pas une prédisposition mais une hygiène mentale qui relève du pari pascalien : le pire, anesthésiant, mortifère, n'est ni plus ni moins avéré que son antonyme le mieux.
La lucidité est une fonction utile à chaque instant pour distinguer les vessies des lanternes, la flagornerie de l'hommage et la probité de l'imposture.
La pugnacité n'est pas folle agressivité mais volonté articulée à la résistance, toutes choses nécessaires pour seulement se lever chaque matin.
La sérénité consiste essentiellement à ne pas craindre la mort. Lorsqu'elle nous fauchera nous n'aurons plus aucun regret, à moins d'imaginer que notre corps en se dissolvant relâche une âme en quête de salut, ce qui, à Dieu ne plaise, relève (à ce jour) de la pure mythologie.
Si on observe le cours du vivant, on constate qu'il procède de ces principes. En revanche les pulsions mortifères sont antagoniques, en tension nécessaires sans doute mais dangereuses dans leur exacerbation.
Le pessimisme chronique réduit tout acte à son inanité.
La lucidité, sous bassement revendiqué de la logique pessimiste consiste essentiellement à traquer les mauvaises raisons de se satisfaire du dégoût du monde et à considérer avec mépris la modestie du quotidien.
La pugnacité revêt souvent l'uniforme de la guerre, recours soi-disant ultime pour convertir un monde dissolu.
Quant à la sérénité, elle se confond ici avec l'atrophie émotionnelle, rempart de l'angoisse.
Bien entendu, nous avançons chacun sur la corde tendue entre ces pôles et nul n'échappe à l'optimisme niais, aux aveuglements suivis de trous noirs, aux désirs de meurtres, au chaos émotionnel.
Cher visiteur, si tu penses reconnaître un bla bla que tu aurais déjà aperçu sous l'arbre, n'hésite pas à me traiter de radoteuse. Mais il te faudrait plus de mémoire que j'en ai. Est-ce bien raisonnable ?
Et si tu cherches des vœux tarabiscotés va faire un tout par là.
Je vais terminer sur un vœu conjoncturel. La Tunisie, ce n'est qu'un début. L'Afrique va entrer en ébullition. Les jeunes vont se débarrasser des vieux crocodiles corrompus. Yep!
« Les femmes, je le sais, ne doivent pas écrire;
J'écris pourtant,
Afin que dans mon cœur au loin tu puisses lire
Comme en partant.
Je ne tracerai rien qui ne soit dans toi-même
Beaucoup plus beau:
Mais le mot cent fois dit, venant de ce qu'on aime,
Semble nouveau. »
Solko en a dressé un portrait assorti d'une photo où on lit cette expression, qui fut celle de tant d’humains de ces générations-là, gens oubliés du dix-neuvième siècle, tous les captifs, tous les vaincus qui n'eurent pas même la possibilité d'écrire la moindre ligne, de jouer le moindre rôle, et de graver leurs traits dans le camaïeu du moindre daguerréotype.
L'Olympe fait aussi une revue du net et elle est gratinée. Je vous recommande d'écouter également le petit extrait faciles et pas chères reloud à souhait.
On va finir avec Desproges dont je vous recommande le site (posthume, il va sans dire) et son fameux numéro les Juifs. Un antidote.