lundi 20 juillet 2009
Vous avez dit festival ?
Je n'ai pas enregistré d'images du festival. Cette année, les empilements de cartons et d'affiches m'ont procuré un sentiment de tristesse. Tant de débauche de moyens, affiches, cartes postales, jeunes gens ramonant les rues, pourquoi au final ? Bien-sûr, j'ai vu quelques spectacles (uniquement du Off, le In inaccessible si on est comme moi peu organisée, ne sachant pas jusqu'au dernier jour quand exactement j'atteindrai les rives du Rhône et les marches du Palais des Papes. Amos Gitai pliait bagage, Wajdi Mouawad archi complet etc. Aussi ne vais-je vous transmettre des rues que l'une d'elle quasiment vide, un miracle.
Chaleur épouvantable, poussière, hordes en baguenaude, téléphone des locations occupés, bref tout ce qui mène à la question récurrente, que suis-je venue faire dans cette galère.
J'ai inauguré pourtant par un vrai bonheur. Les copains du théâtre du Maquis, dont j'ai déjà dit tout le bien que je pense de leur folie douce, présentaient une création Le cabaret des hérétiques, inspiré -très librement!- de la croisade contre les Albigeois et notamment de l'épisode du massacre des Cathares dont on a retenu la phrase prononcée par l'évèque de Béziers "Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens". C'est un opéra rock parfaitement déjanté, dont les textes puisent aux sources du XIIIème sertis de façon irrévérencieuse par Pierre et Jeanne Béziers (coïncidence de nom) dans une série de tableaux où l'Eglise et la Papeauté en prennent pour leur grade. On rit beaucoup tout en revoyant en accéléré l'histoire de l'éradication de l'Occitanie.
D'ordinaire, je vais assister aux lectures ou conférences qui ont lieu au Collège Saint Joseph (l'an dernier Badiou, sur l'Amour). Hélas mon calendrier était en décalage, il ne se passait rien les jours où j'aurais pu.
Ne pas totalement bouder son plaisir. Certains théâtres sont très agréables. Le petit Louvre par exemple où nous (Zoë+ mamzelle fille+ copine Mamzelle + Copine Zoë) avons vu "Nous les héros" du sieur Jean Luc Lagarce, dont le mélange entre drame de la vie familiale, épopée de saltimbanques en recherche de lieux d'exercice de leur talent (et de remplissage d'écuelle) est rythmé de chants yiddish qui rajoutent une note de mélancolie à un propos déjà empreint de nostalgie et d'inquiétude.
Je ne vais pas passer en revue tous les spectacles (une douzaine en tout, tous honorables). Juste vous livrer un lien vers Macondo qui appartient à un dyptique à partir de textes de Gabriel Garcia Marquez et dont j'avais vu avec bonheur Erendira l'an dernier. " La vie n'est pas ce que l'on a vécu, mais ce dont on se souvient et comment on s'en souvient " dixit GM Marquez.
La suite à venir...
Photos ZL
Ile de la Barthelasse vue du Jardin des Doms.
Rue presque déserte en pleine folie festivalière. Avignon 2009.
dimanche 12 juillet 2009
Vent des blogs 20. Love & Struggle!
Je pars tout à l'heure pour Avignon. Eh oui, cela signifie que je déserte le blog pour quelques jours. Petit périple dans le Sud, Avignon, Anduze, La garde Freinet. A chaque escale retrouvailles, amitiés et libations.
Avignon, si je suis inspirée, je vous en dirai deux ou trois choses, au retour dans une dizaine de jours.
Avant de partir un petit bout de l'habituelle pérégrination.
Le lorgnon mélancolique a découvert un de ces sites archéo astrologique, il suffit de taper sa date de naissance et on vous tire le portrait : c'est sommaire et pas toujours flatteur (j'ai vérifié). Quant à la vraisemblance jugez-en, voici ce que la machine m'a annoncé en guise de panégyrique.
Vous êtes un(e) incurable optimiste. Vous cherchez à transmettre aux autres personnes votre point de vue fondamental. Comme vous inspirez de la sympathie et de la confiance, vous pouvez jouer des rôles de premier plan. Vous n’aurez sans doute pas de mal à vous faire de nombreux amis et même des partisans.
C'est y pas gentil ça. Vous voulez savoir ce que le robot pense de vous, c'est là.
Après le chaud, le froid. Il ne fait pas bon l'ouvrir un peu fort, le coup de règle sur les doigts tombe illico. Un exemple ? Parmi d'autres.
Ils n'ont qu'à faire comme les ouvrières du Bronx. Rien de moins qu'une année de grève et de lutte pour obtenir un jugement en leur faveur dans le conflit qui les opposait à leur direction (selon la formule consacrée). Le slogan de soutien des syndicalistes qui les accompagnent Love & Struggle!
Un peu de chaud tiens, je vous fais cadeau d'une roupie de sansonnet
Du très chaud : j'ai découvert grâce soit rendue à Loïs un danseur de flamenco Israël Galvan, (hmmm) après avoir bien ri de la librarian contribution to MJ, épinglée par notre féekabossée, elle n'a aucun mérite, elle travaille dans une "biblicoquète", (bien pratique hein mais chut!).
Bon ma séance de piraterie touche à sa fin. Non que je manque de munitions, mais j'ai un train à prendre. Une dernière de circonstance. Comment dans un vent des blogs oublier de signaler un bel archipel nommé les îles Indigo. Certains d'entre vous connaissent, mais les autres, il faut penser aux autres.
Portez vous bien. Je file danser sur le Pont d'Avignon à la rencontre des baladins. Et n'oubliez pas, Love & Struggle !
jeudi 9 juillet 2009
Ils en parlent admirablement
"Et bien sûr, il n'y a pas plus d'éternité qu'il n'y a de présent ponctuel. L'éternité est stabilisation de l'instant ou récurrence de l'instant dans le temps; et le présent est toujours saisi dans sa double marge, son double mouvement d'ailes du passé et de l'avenir : dire que je vois cette lueur, c'est dire que je me souviens d'elle et que je ne la vois plus. Mais si aucune parole ne saisit le présent, il y a une parole qui le poursuit, cherche la tangence. Et si les mots de l'éternité viennent du temps encore, ils s'efforcent d'échapper au temps du présent. Il y a un art qui vise le temps, un art qui cherche à l'exclure."
Gaëtan Picon. Admirable tremblement du temps / Les sentiers de la création.
Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter.
EM Cioran « Syllogismes de l'amertume »
Tant que l'homme sera mortel, il ne sera jamais décontracté.
Woody Allen
Deux enfants menacés par un rossignol. Max Ernst
mardi 7 juillet 2009
Gracias a la vida !
Je vis sans me demander pourquoi. Il y a longtemps que j'ai compris le piège à glu de cette question. Et d'ailleurs, si je savais pourquoi, est-ce que ça m'aiderait? Pas du tout ! Je questionnerais la réponse, je refuserais l'évidence impavide, je ferais tout pour démentir mon destin, décapiter la pythie. Heureux sort que celui de l'ignorance de nos temps futurs ! Il y a ceux qui se délectent de croire que la fin est proche et en quelque sorte que le monde sera aboli en même temps qu'eux, voire un peu en avance, ils assisteraient ainsi à l'apothéose apocalyptique (prononcer en détachant les syllabes à la mode du Dali show), ou juste après, tant il leur est insupportable qu'il continue à tourner comme si de rien n'était après cette perte incommensurable, leur engloutissement dans le néant.
Je constate que le temps, après m'avoir mordillé en jouant les mollets et la nuque, me flanque d'énormes bourrades dans les vertèbres et me coule du ciment dans les genoux. Je secoue au matin ma peau encore élastique mais je sais bien que son caoutchouc sèche au soleil.
Je souhaite que le monde se lasse de moi en synchronie avec ma fatigue. Je me serai efforcée d'y faire abonder ce qui était en mon modeste pouvoir, j'aurais évité de lui bigorner ses mirettes, de cracher dans ses nectars, de saccager ses arcs-en-ciel, de tonitruer sur ses musiques, mais à l'impossible nul n'est tenu.
Si je devais m'éclipser demain (ce que je ne projette d'aucune façon, au contraire, je n'arrête pas de tirer des plans sur la comète mais vous connaissez les comètes, plus incontrôlable, ça n'existe pas), bref si je subissais l'effet d'un trou d'air dans le néant, j'espère simplement que les humains que j'aurais approchés garderont de moi l'image d'une amoureuse rigolarde et curieuse.
Quant à la rôdeuse, friande de coller au caveau les meilleurs d'entre nous, je lui dis "Va fan culo !" Euh, pardon ! Gracias a la vida
Photo L'été au lac ZL
dimanche 5 juillet 2009
Le vent des blogs 19. La grande lessive
C'est un fait, je ne fais plus guère que du vent. Trop à faire, plus le temps de rêver.
En compilant les trouvailles glanées au cours d'une semaine de visites éclair, je compense.
La question des femmes m'a beaucoup occupée. Bagarre sur la République des Libres où un excellent papier de Lazarillo a déclenché une hénaurme polémique (425 commentaires ! A l'heure où j'écris, ça se calme), au sujet des violences faites aux femmes alors que le sujet d'origine était "La gauche ralliée". Mystère de l'interaction. Il faut dire que ma contribution a quelque peu enflammé les esprits. J'avais un peu forcé sur le chiffre de la chasse aux sorcières, lapsus calami qui a mis en branle pléthore de protestations entrecoupées d'arguties, bref un sacré tintouin. Comme je passe puis ne repasse que de longues heures plus tard, quand je me suis aperçue de ma bévue, il y avait eu moultes allusions à l'éventualité que je sois toutes sortes d'avatars de la cinglée. Je serais plus prudente à l'avenir et me relirai plus systématiquement. Passons.
Mais restons sur le motif féminin : il existe un prix Nobel alternatif dont je préfère l'intitulé anglais Right Livelihood Award. Il a été attribué en 2008 à trois femmes et un couple.
Asha Hagi présidente de "Sauver les femmes et les enfants de Somalie" (un pays en totale dérive où le piratage est devenu une des seules sources de richesse accessible pour les populations ). Elle intervient comme médiatrice avec les seigneurs (saigneurs) de guerre pour permettre à la parole des femmes de se faire entendre
Amy Goodman, (je vous conseille de suivre le lien pour admirer l'oeuvre des forces de l'ordre arrêtant une femme seule) anime un mouvement pour un journalisme sans corruption, complaisance, compromission et en donne un exemple avec la télévision Democraty now .
Quant au couple Krishnammal et Sankaralingam Jagannathan, ils se démène pour l'accès à la terre des Dalits, ces intouchables indiens plus spoliés que jamais avec l'accélération du développement de l'économie libérale en Inde.
Pour poursuivre un texte de Baudouin de Bodinat La vie sur terre cité par Frasby qui nous signale l'excellente maison d'édition "Encyclopédie des nuisances" où ce texte est paru en 1996.
Pour finir en s'amusant, je vous conseille la pièce de théâtre interactive, alimentée par quelques intervenautes qui ont ensuite, les fainéants, abandonné la partie. Heureusement le maître des lieux a achevé, seul, ce chef d'oeuvre, brechto- shakespearien avant de décider de partir en vacances. Et il n'est pas le seul. Ca sent la crême solaire et la barbe à papa.
L'illustration tout là-haut est empruntée à Nadège qui a réalisé toute une série sur ce sujet emblématique de la condition féminine : la lessive !
Je rajoute ce jour (lundi) un lien vers le texte malicieux de Pierrette Fleutiaux, enfin des propos sensés sur la burqa
mardi 30 juin 2009
Fouineuse en vol plané.
Aujourd'hui, je feuillette , un truc intitulé l'Altermondialiste, fait à la main par un folliculaire local exposé dans un de ces lieux un peu particuliers que je fréquente et je tombe sur une histoire dont je cherche à vérifier la véracité et le Net me donne en pâture ça.
Je n'ai pas les moyens de mener l'enquête mais je peux vous dire que si cette amarante (il faut lire le lien pour comprendre eh ouais) est une source intéressante de protéines, je n'ai pas à m'en faire, le jardin en est bourré et j'ai dû arracher depuis que je m'escrime à sauver les "bonnes plantes" de la voracité des "mauvaises" de quoi nourrir maintes cohortes d'affamés sans savoir quelle tragique erreur je commettais. Déjà que je maintenais quelques buissons d'orties (pugnacité de la plante + connaissance de ses vertus + fainéantise), que je cherchais fébrilement des infos sur les qualités nutritives du chiendent (j'en ai un stock phénoménal), j'apprends donc que cette plante envahissante, pas très avenante est de la dynamite moléculaire et qu'elle vient de faire un bras d'honneur à Monsanto dont (selon l'info en direct de Géorgie US), les ventes de graines de Roundup Ready auraient reflué de façon significative. Et pendant que je pianote ces mots, j'apprend que la CE vient d'autoriser la mise en culture d'un maïs Monsanto, à ce jour interdit dans 7 pays dont la France. Les oiseaux de mauvais augure peuvent s'égosiller, qu'importe, si au final on se fait du blé !
Je ne peux m'empêcher de penser à Christophe Bohren. Si tu nous lis, fais nous juste savoir que tu te reposes , que tu écris, que tu respires quoi !
Notre cher Henri Zerdoun a réchappé à une nouvelle attaque. On espère qu'il lui a claqué le museau pour un bon moment à la sale fouineuse. Nos enveloppes charnelles sont si fragiles !
Prenez soin de vous !
Photo 1 Mottes ZL
Photo 2 Sweet Mambo
PS Lavande me signale qu'il avait échappé à ma vigilance, mais pas à la sienne un développement sur l'amarante beaucoup plus fouillé, feuillu. Si vous ne voulez pas mourir idiot, suivez le guide
dimanche 28 juin 2009
Le vent des blogs 18. Lettre sur le bonheur
Souvenons-nous d'ailleurs que l'avenir ni ne nous appartient, ni ne nous échappe absolument, afin de ne pas tout à fait l'attendre comme devant exister et de n'en point désespérer comme devant certainement ne pas exister.
Epicure. Lettre sur le bonheur
Oui, j'aurai sauté d'un vent des blogs à l'autre sans autre forme de regret. Zoccupée j'étais. Oui beaucoup. D'abord, le clavier monopolisé pour concocter une mouture dont je vous fais grâce. Puis mise en silence du clavier et ouverture des esgourdes et de la boite à parlote.
Auparavant, cette semaine, la burqa a fait flamber la fréquentation de la RDL, pour ou contre l'interdiction. A ne pas confondre avec pour ou contre la burqa elle-même. Pour moi la burqa est une relique immonde comme sa résurgence. Les Afghanes du temps des Soviétiques avaient commencé à s'en débarrasser en même temps qu'elles accédaient à l'école. Invasion contre invasion, l'Occident a choisi d'outiller la guerre civile en soutenant les Talibans. Effet boomerang : nous voilà avec des Afghans qui fuient leur pays et durcissent leurs positions de repli religieux dans des pays qui les accueillent au lance-pierre. Par contagion, la burqa devient un symbole de résistance, subi certes, mais éventuellement revendiqué comme une liberté. On marche sur la tête! On va en remettre une couche en l'interdisant, ainsi que le commentait un collègue belge qui constatait qu'en Belgique, on foutait la paix aux "signes d'appartenance religieuse", moyennant quoi, il n'y avait pas de prosélytisme galopant. Bref on s'est sauvagement engueulé sur les blogs. Et ça continue à faire des étincelles ça et là, mais je ne fournirai pas les voies vers ces escarmouches, pas envie, sauf celle-là tiens. Tel est mon bon vouloir.
Un peu de douceur dans ce monde de brutes, comme le vante sans relâche la douce Lavande
Des choses plus légères donc, que j'ai pillé en fréquentant la déesse de la spiritualité (l'une des) et ses commentatrices (oui je sais, sexisme de la langue) et leurs liens. Ca donne une petite virée en poésie érotique, et d'un et de deux.
Celle-ci est passablement coquine aussi, elle est d'enfer
La poésie, ça peut-être du rap. Il existe même du rap rural. Vous ne me croyez pas ? Une de mes amies est réalisatrice d'émissions pour une télé locale, télédraille. Découvrez le verbe d'une qui s'est déployée au sein de ces paysages de garrigue et de cigales.
Vous aurez compris que ce jour, je reviens d'une expédition dont je vous épargnerai le détail, je vais simplement vous situer le lieu, en précédant vos questions. Non, je n'assistais pas à un congrès d'œnologie. J'étais juste à quelques mètres des tours de la cité de Carcassonne où s'organisait un moment de promotion et défense du Rosé. Trafiqué ou pas, le Rosé, ce n'est pas ma tasse de thé. Mais voir se promener partout des gus coiffés d'un chapeau rose, des filles enturbannées comme des bonbonnières, ça me collait des hauts le coeur.
Décidément flemmarde, pour la musique, ce sera strictement confidentiel. Pourquoi se fatiguer, quand d'autres se décarcassent et pourraient partager plus largement. C'est le sens du vent des blogs, non ?