Donc, relaxe pour DSK. En dépit de ce qu'en ont dit les femmes ( matos en langage d'enfoirés), malgré les descriptions explicites du commerce dont elles étaient l'objet, au -delà de ce qui a été largement évoqué des violences faites aux femmes dont certaines très jeunes, DSK repart libre et j'ai même entendu un débat sur l'éventualité qu'il puisse demander des dommages et intérêts. Comme le titre Politis , le néolibéralisme annule la dette de la violence économico-sexuelle. Beurk
En revanche les Femen ayant outragé le même procureur sont assignées à répondre d'un tel outrage. Ces messieurs ne supportent l'exhibition des femmes que lorsqu'ils la commandent et la paient.
En Turquie, on constate la recrudescence des meurtres de femmes. Cette fois la société civile s'est mise en colère suite à la découverte d'une jeune femme de 20 ans violée puis assassinée par trois salopards ordinaires. Pourquoi une telle augmentation du nombre de victimes « Ceux qui ne font pas leur travail sont les tribunaux, qui ne condamnent pas les criminels, et l’Etat, qui protège les tribunaux. Car c’est la politique sexiste de ce gouvernement qui fait monter les statistiques. »
Ça n'a en tout cas pas dissuadé un type de découper sa femme en morceaux dans ce beau pays.
Mieux vaut pour nous donner du courage s'inspirer de notre cher Vaneigem
C’est une stratégie peu coûteuse que d’enrôler dans des affrontements absurdes des gens qui, avec un peu de réflexion, risqueraient de dénoncer les manœuvres des exploiteurs et de se liguer contre eux. Allez donc jouer le jeu des commanditaires en accordant plus d’importance à certaines catégories d’assassins qu’à d’autres. Sous quel label rangerez-vous le taré qui en Norvège a massacré une centaine de personnes au nom de la pureté ethnique ? Et l’écolier qui un beau matin tue froidement ses compagnons de classe ? Encouragée ou non par des factions religieuses ou idéologiques, la bêtise a la même origine : l’ennui, la frustration, l’abrutissement, le désespoir, la sensation d’être pris au piège dont seul peut libérer un grand bond vers le néant. C’est ce piège qu’il s’agit de briser en brisant l’économie marchande. Sur son passage, elle ne laisse aucune chance à la vie. Il faudra bien que sur l’autre versant de la désespérance un grand rire se lève, un rire universel ne laissant aucune chance au commerce qui d’un homme fait une chose. Le rire de la joie de vivre retrouvée.
Raoul Vaneigem
19 janvier 2015
lavoiedujaguar.net