Leçon de lecture et d’écriture donnée à trois petites-filles par leur grand-père
Vendredi 1er janvier 2010 . La journée se termine mal. J'apprends la mort de Pierre Vaneck. La première fois que je l'ai vu, je crois, c'était sur scène dans Les possédés, la dernière fois, j'en suis sûr, c'était dans Art. La dernière fois que nous l'avons rencontré, c'était à Ménerbes. Il était infiniment secourable pour ses amis, quand il avait appris que je souffrais d'un dysfonctionnement respiratoire il m'avait tout de suite obtenu un rendez-vous avec un professeur de sa connaissance. Nous devions nous revoir bientôt… Je voulais lui parler d'Anvers où jadis nos pas se sont croisés. Ce sera donc dans la galerie des souvenirs. Là, j'entendrai à nouveau les mots qu'il retenait et proférait soudain. Je retrouverai cette impression, qu'avec patience et temps nous aurions eu beaucoup à nous dire sur le bonheur d'être là, sur la vie précieuse qu'un rideau vient de faire disparaître à la vue. En allant voir sur la toile ce qu'on disait de lui, je suis tombé sur ma propre notice. Sous mon nom, cette notice en suspension : (1925 - ). Un blanc à remplir comme il vient de l'être dans la sienne.
Hubert Nyssen Textes et Carnets
Hubert Nyssen Textes et Carnets