A une certaine époque dans ce blog, je m'étais amusée à tenir une petite chronique satirique dont voici quelques titres qu'on n'est pas obligé de consulter mais on peut..*
Pourquoi exhumer ma sorcière ? Pour rendre hommage à une sorte d'émulation: Anne Sylvestre
vient d'enfourcher son balai pour rejoindre le paradis des poètes dont
elle était une fière envoyée sur terre et pour cette raison n'a été admise
sous les sunlights télévisuels qu'avec circonspection. Elle s'en fichait
un peu parce que ce n'était pas ce qui l'intéressait. Aux plateaux de
télé elle préférait la bonne chaleur d'un public aimant qui la suivait
fidèlement.
Je l'ai beaucoup écoutée à certaines époques de ma vie puis je l'ai un peu oubliée puis redécouverte. La dernière fois que j'ai eu le plaisir de l'écouter et de l'approcher (nous avons bu un verre ensemble avec d'autres après le concert), elle participait à la 1ère Edition du Festival Saison d'Elles, festival féministe qui se déroulait les 7, 8 et 9 octobre 2016 sur la place des Pradettes à Toulouse. En grande forme, elle nous a bluffées par sa puissance (elle était âgée de 84 ans donc) et lorsque une zélée dans un silence avait soufflé la suite de la chanson, elle l'avait sèchement rabrouée, elle n'aimait pas faire l'objet d'une quelconque allusion à son âge qui aurait entravé sa mémoire.
Depuis lundi, on retrouve sur les ondes et surtout sur les réseaux ses chansons dont celle-ci, Une sorcière comme les autres qui m'a inspiré le titre de ce billet et qui est très connue, à juste raison. Mais il y en a tant qui sont dans notre mémoire dont bien-sûr les fabulettes que nous avons données à entendre à nos enfants.
Vous en saurez davantage grâce à ce très bel hommage.
Ce que je retiens de son parcours, c'est la fidèlité à elle-même, la pugnacité, l'humour. Elle est restée vivante jusqu'au bout.
*Les recettes de la Sorcière du placard aux balais 14/04/ 2010 La Sorcière du placard aux balais ne prend pas de stagiaires 27/09/2010 La Sorcière écrit au Père Noyel 11 / 12 /10 LaSorcière du placard aux balais range son grenier 11/10/2010
8 commentaires:
Mourir pas loin de la saint Sylvestre...Voilà qui témoigne de l'appétence pour l'humour
@Humour noir!
Oui, une chanteuse qui chantait en français et des paroles signifiant quelque chose : une rareté !!!
Merci pour cet hommage... :-)
J'ai écouté Une sorcière comme les autres, et franchement, je n'aime pas ça, ce ressassement du malheur des femmes vues sempiternellement par la binarité patriarcale -maman ou putain, pour faire court, on peut allonger la liste, ça dure plus de 7 minutes d'opposés ! Et ensuite l'imploration des hommes pour qu'ils nous voient autrement. Mon féminisme est un peu plus triomphant, on peut refuser les deux rôles, il n'y a pas de fatalité ni à être maman, ni à être putain. On peut refuser cette lourdeur des femmes, on peut refuser de se lire dans leur regard, on peut refuser de pleurer sur son sort, et celui de toutes les femmes. Et j'espère qu'on peut refuser ce système binaire aristotélicien pour faire autre chose de sa vie sans se fair d'illusions sur la vanité des choses. Mais merci pour ce billet. Anne Sylvestre prouve qu'on peut faire une (longue) carrière sur un segment du public, et se maintenir sans compromission avec le star system.
L'hommage de Jean-Rémi Barland m'a appris des choses que j'ignorais, sur son père par exemple. J'imagine que tu auras écouté la chronique de François Morel (lien ajouté sur T&P après ton passage).
J'écoute souvent Anne Sylvestre dans la voiture et c'est si gai de chanter ses chansons avec elle.
@ D.H, Oui et beaucoup de textes sont très puissants
@Hypathie tous les textes ne sont pas de "ressassement". Ecoute Petit bonhomme par exemple. Mais Anne Sylvestre est d'une génération où se positionner comme elle l'a fait était très courageux et d'avant-garde. Depuis nous avons fait un peu de chemin et si tu es allée sur mes liens sorcières tu auras eu une utre tonalité.
@Tania, oui pas facile d'avoir eu un telpère en étant née en 1934. J'ai entendu l'hommage de François Morel et je vais le mettre en lien moi aussi
Elle chantait les femmes, mais pas contre les hommes (elle se moque gentiment d'eux, ça oui) Je pense souvent à sa phrase : "Me voilà comme une vague, vous ne serez pas noyés".
Ses textes disaient, quand j'avais 20 ans, exactement ce que je voulais, ou avais besoin d'entendre, ils permettaient aux femmes de ne pas se sentir seules.
Merci pour ce bel hommage.
@Colo, oui, elle disait ce que nous avions besoin d'entendre et brandissait un sacré étendard de liberté.
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