samedi 19 janvier 2013

Flânerie au coeur de la sublime Sérénissime.



Vous l'aurez compris, j'avais déserté ma colline au profit d'un lieu unique au monde, la Sérénissime. Je n'y allais pas au bras d'un amoureux, mais pour une réunion prévue à Mestre sa cousine de la terre ferme qui présente beaucoup moins d'atours et accueille une population qui ne peut espérer s'offrir un pied à terre sur les îles et "vit dans la vraie vie", besogneuse et ordinaire. 
Avant la séance de travail prévue entre tous ceux qui arrivaient de diverses directions et à des heures très   dispersées, j'avais prévu de m'octroyer deux jours pour mes retrouvailles avec la splendide que je n'avais pas revu depuis ma tendre jeunesse où un ami italien m'avait pilotée au milieu de ses merveilles. 
Il faisait très froid, mais Venise en hiver est un vrai bonheur quand on est seule et qu'on aime la quiétude des petites rues désertées du ramonage touristique et seulement occupées de la vie ordinaire des Vénitiens. Le bonheur de l'absence de voitures, de certains Campi totalement déserts et silencieux.




J'ai été surprise par la clarté des eaux; j'en avais un souvenir moins avenant. De plus, en hiver l'odeur qui s'exhale des canaux est moins entêtante qu'avec la chaleur de l'été.

 





Il est célèbre, à juste raison le Pont du Rialto, qui fut d'abord de bois, s'écroula sous le poids de la foule, fut reconstruit en bois de nouveau, moultes fois réparé et finalement construit en pierre sur un projet de l'architecte d'Antonio da Ponte à partir de 1558, un chantier qui dura trois ans (48 mètres de long pour 22 de large). Il est un passage obligé entre les deux rives du Grand Canal. Il précède de vingt ans la construction du Pont Neuf à Paris (1578).






Les lumières d'hiver sont particulièrement intéressantes parce qu'elles n'écrasent pas les formes et ne saturent pas les couleurs



Les rues qui convergent vers la place San Marco sont une longue litanie de boutiques du grand commerce international. On entre sur la place, on y rencontre en grande largeur un des princes de la conso et c'est très choquant, pour moi, que face à la Basilique Saint Marc, ce soit ce monument d'absurdité qui occupe.







Il parait qu'il est interdit de nourrir les pigeons mais ça reste une attraction : se faire photographier avec un zoziau sur l'épaule (mes congénères m'étonneront toujours).



Manifestement, le soir tombe sur la Place et sur le Grand Canal, au loin la Salute. Les gondoles sont à l'arrêt. peu de clients à cette époque pour des tournées qui coûtent un bras (oui, je sais, je manque de romantisme).





 .  

Un café chez Florian en lisant "Seule Venise" de Claudie Gallay, l'histoire d'une femme qui s'exile à Venise pour fuir un chagrin. Cette ville est par essence un lieu littéraire. Ils sont innombrables ceux qui ont écrit sur et à Venise, ceux qui s'y sont réfugiés, qui se sont exaltés, détruits et abimés dans sa vénéneuse séduction.




J'ai flâné en solitaire. Bien-sûr je suis allée dans quelques musées, quelques églises mais surtout le nez au vent. Je me suis fondue dans cette ville unique et je vous en dirai un peu plus dans mon prochain billet.

Photos ZL, Venise, janvier 2013

33 commentaires:

Laure K. a dit…

ô chouette ! La lumière de janvier me parait en dévoilé beaucoup plus qu'avec des contrastes marquants.
Comment se sent-on dans ce dédale mouvant ?

Zoë Lucider a dit…

@Laure k, on se dit qu'on s'y installerait bien un peu plus longtemps :-)

Nicolas a dit…

Touriste !

Anonyme a dit…

Superbes images qui mériteraient d'être partagées. Sur twitter par exemple.

manouche a dit…

magnifique reportage.

patrick.verroust a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Minijupe a dit…

Moi j'ai découvert Venise en janvier 1992 et seule.

J'ai fait mon 13ème voyage pour le nouvel an et j'ai réussi à y aller 5 fois en 10 mois dans ma grande période (celle de déprime...)

Je ne m'en lasse pas et pense y retourner assez rapidement car à chaque fois, on découvre toujours quelque chose de nouveau et c'est ça qui est magique !

http://minijupe.hautetfort.com/venise/

JEA a dit…

j'ai (légèrement) secoué la première photo et des flocons sont tombés pour aller fondre sur le canal et blanchir la gondole
merci pour ce spectacle féérique et sans cesse renouvelé !!!

Vinosse a dit…

J'espère que t'est taxée à 75% !

patrick.verroust a dit…

Ah! les peintures érotiques au plafond des églises vénitiennes, les observateurs attentifs qui les voient, découvrent les secrets de la la méditation extatique...Seigneur que ta volonté se fesse!

Ps: Vous trouverez chez tout bon prothésiste des bras d'amoureux de voyage, pliables, peu encombrants,de prix abordables, des love toys élégants., réalisés pleine peau douce et caressante. On trouve pour les snobinettes dont vous ne faîtes pas partie, des bras imitations de « people » , des bras d'honneur ,ils coûtent un bras . Il est aussi possible d'amputer le bras d'un amoureux et de le conserver par des méthodes de momifications sophistiquées, c'est compliqué et à déconseiller. Quant à emmener l'amoureux en son entier, il y a de bonnes agences de body guard pour des protections très rapprochées..Seigneur, prothèsez votre brebis , ne la laisse pas s’égarer hors des voies du plaisir!

Zoë Lucider a dit…

@Nicolas, jaloux, te voilà reviendu sous l'arbre ?
@ladyappolline, mais je partage ici. Bienvenue.
@manouche, hé hé, une defifauteuse.
@Minijupe, savoureux vos reportages, le feu d'artifice du nouvel an, une tuerie.
@JEA, il neigeait sur Venise quand j'en suis partie. Je n'ai hélas pas eu le bonheur d'aller admirer le spectacle.
@Vinosse, oui et je pense à m'exiler à Venise et à demander la nationalité italienne.
@PV, les bras ne me suffisent pas. On a envie de recruter certains Vénitiens pour guides, mais en les gardant entier de préférence.

Tania a dit…

Merci pour la promenade, Venise fait encore plus rêver en hiver, hors de la cohue. (Une pub géante sur la place, le roi du sans-gêne !)

patrick.verroust a dit…


Que les bras ne vous suffisent pas, je m'en doute, que vos amoureux soient entiers, je leurs souhaitent mais peu importe.Il y a des manchots, empereurs des boudoirs, experts en mignardises à en faire tomber les bras à plus d'un gars . Les vénitiens sont surfaits. Le vernis enlevé, il n'y a pas de quoi se gondoler,comme le dit la chanson "Vénétie ,aussi!". les Casanova ne sont pas florès même s'ils friment en Dodge pour mieux embarquer..Il n'y a pas mieux que le french lover, comme le dit le grand chauve hein à col roulé. Il a , franchement raison, non mais! N'écoutez pas les conseils trop "cavaliere" de ces vantards, même leur ancien, président du conseil, en avait la berlue ce connard!

Anonyme a dit…

Superbe reportage ! Mais parfaitement choquant le panneau publicitaire Versace sur le fronton de ce palais. La société de la marchandise est partout et récupère tout.

Hypathie a dit…

Superbe reportage ! Mais parfaitement choquant le panneau publicitaire sur le fronton de ce palais. La société de la marchandise est partout et récupère tout.
PS Désolée pour le doublon, j'ai appuyé sur la mauvaise touche, et le mode anonyme ne me plaît pas.

Dominique Autrou a dit…

Pratique, ce miroir de sécurité !
(on imagine la difficulté d'un créneau en gondole... )

Zoë Lucider a dit…

@Tania, oui l'hiver va bien à cet univers d'eau. Les publicitaires sont les rois du vulgaire.
@PV, en réalité, je me sentais parfaitement bien seule, donc pas besoin ni de bras, ni de gondole.
@Hypathie, j'étais bouche-bée de surprise, immédiatement suivie de colère, mais inutile, donc photo pour s'indigner, quoi d'autre.
@DA, situé au croisement de deux canaux pour éviter le télescopage.

Henri Zerdoun: a dit…

Le nez au vent,vous avez dit le nez au vent...
C'est une saine activité pour cet appendice.
H.Z

Lavande a dit…

Très belles vos photos à la tombée de la nuit hivernale. Je ne connais que la Venise estivale, envahie certes, mais belle quand même.
Il y a une série de romans policiers qui se passent à Venise et que j'aime beaucoup: les romans de Donna Leon avec le commissaire Brunetti. Des personnages intéressants, des itinéraires dans Venise sur les pas d'un commissaire, vénitien jusqu'au bout des "scarpe" , amoureux de sa ville et sans illusions sur la corruption et les magouilles en haut-lieux.

Zoë Lucider a dit…

@HZ, je suis ravie que cet emprunt (inconscient) m'ait donné le plaisir d'un de vos commentaires.
@Lavande, Venise est belle sous le soleil, juste un peu "recouverte" de trop de gens :-)Je ne connais pas cet auteur. Je note, merci.

Henri Zerdoun: a dit…

Je ne vous ai pas parlé de Venise pour une raison bien simple, j'y ai vécu et travaillé pendant 6 mois dans le quartier du Dorsoduro..
Par contre,comme l'a fait Lavande, je vous recommande vivement la lecture de Gustaw Herling ("Le portrait vénitien et autres contes") si il n'est pas épuisé (??)
Je ne peux vous en dire plus car c'est vraiment le réduire que de mal 'en parler'.
Bien à Vous.
H.Z

Dominique Hasselmann a dit…

Ce beau café Florian... il m'en reste quatre flutes à champagne (ils n'en font plus, la dernière fois que j'y suis alléà.

Quant au panneau Versace, c'est pareil à Paris : il a fallu supporte les pubs Sony et iPad pendant la réfection de certains monuments historiques. Heureusement, la pub s'en va quand le ravalement est terminé (comme sur certains blogs).

Ces photos sont belles et me font penser à la douceur incomparable de Venise, surtout en hiver (j'ai revu en imagination les miennes que j'avais dû mettre à plusieurs reprises sur "Le Chasse-clou").

Dominique Hasselmann a dit…

"que j'y suis allé."

"supporter."

(je me corrige en relisant !)

patrick.verroust a dit…

Zoë
«Je me sentais parfaitement bien seule »  ….

Cette constatation que vous fîtes m'interpelle quelque part , mais toujours au même endroit, depuis quelque temps. Je vais essayer de cerner mon point de vue.L'état amoureux met un prisme grossissant et déformant qui absorbe les choses vues, dans la lumière noire de l'amour. Le risque existe qu'elles demeurent enfouies dans la subjectivité d'un souvenir magnifié, mais peut être qu'une décantation s'opérera qui les fera apparaître pour elles-même, elles peuvent,aussi disparaître suite à une désillusion amoureuse. Visiter en intimité avec une compagne, un compagnon peut offrir le délicat plaisir de voir avec les yeux de l'autre. S'il est vrai que toute déambulation curieuse est une aventure personnelle, un voyage en soi-même, la confrontation avec un tiers aiguise la vision et la connaissance de soi, insensiblement l'ami(e) vient s'incruster dans le champ de vision. Se promener seul permet d'engloutir des images dans le désordre de son rythme personnel au gré de ses attirances sans contrainte, comme un cheval sans œillères, sans nécessité de choix, ni de compromis structurants. Il est ,davantage, possible de se fondre dans l'ambiance, de se laisser porter avec le secret désir d'improbables rencontres, comme celui de goûter le blond vénitien mieux que sous la palette d'un peintre...A mon grand regret, je ne voyage plus, les voyages que j'ai effectués, m’imprègnent, toujours à mon grand étonnement. Ils devaient satisfaire ma curiosité foncière, je les faisais , libre y compris dans mon attention à l'autre, j'étais un touriste, hors norme, peu influencé par les diktats qui disent ce qu'il faut, absolument, voir. Intuitif et curieux de la vie des gens, amoureux du quotidien, sensible à ce qui est offert, un regard, un plat, un spectacle, je provoquais sans les chercher des rencontres impromptues favorisées par l'humour qui est ma pierre de touche...J'ajoute que je me foutais éperdument de l'argent, non pas que j'en débordais mais j'étais capable de prendre le risque de claquer le budget prévu pour quinze jours en deux jours quitte à rentrer, prématurément, mais comblé. Cette aptitude, conjuguée avec l'appétit à goûter les mets locaux sans aucun dégoût avec une solide résistance à l'alcool fit, probablement, que beaucoup de portes secrétes, closes au grand nombre, s'ouvrirent devant mon audace amusée.Mes souvenirs vénitiens se situent dans les ruelles perdues aux alentours des monuments que vous photographiâtes, je suppose qu'il en est, de même pour vous, j'ai en mémoire un reportage photographique en Avignon que vous offrîtes, sous l'arbre, il me laisse penser que vous êtes fort à l'aise à galoper hors des sentiers battus....Les voyages en groupe,ne m'ont jamais attiré avec leurs passages obligés, je n'ai pas le sens du troupeau, je perçois que voyager,seul, suppose une maturité affirmée, un sens de la contemplation, une aptitude à être un petit galet emporté par le flot, voyager à deux décuple la curiosité, crée une émulation et apporte une sécurité de tous ordres qui rend l'aventure plus ludique autant pour les visiteurs que pour les visités, plus faciles à surprendre....Pour conclure, les voyages qui n'ont pas pour unique but le tourisme ont le plus de chance de réaliser cette alchimie qui rend un voyage merveilleux. Je remercie l'arbre de m'avoir permis de coucher sur le papier ces souverains poncifs qui ne feront pas papoter...Coucher sur le papier, c'est un peu théorique, non ?

Cactus , ciné-chineur a dit…

j'avais trouvé sur FB :-)

Cactus , ciné-chineur a dit…

sinon , merci , j'ai suivi tes conseils !

Zoë Lucider a dit…

@Henri, j'aime bien ce quartier et 6 mois, c'est autre chose que mon passage éclair. Le vais essayer de trouver ce livre. Merci.
@DH, des flutes soustraites? Le chasse-clou avait dû se parer de quelques belles pièces.
@PV, soit :-)
@Cactus, no comprendo

Sophie K. a dit…

Whaou, que c'est beau, que ça fait du bien aux yeux... :)

macha seruoff a dit…

merci pour le voyage (ici aussi chacune son tour...)

et vos partages d'éMOTions...

la bacchante a dit…

Que de sérénité dans ce billet que je découvre aujourd'hui. Superbes photos. Merci Zoé.

Zoë Lucider a dit…

@Sofka, tu ne quitterais pas ton terrier même pour une promenade à Venise, incorrigible sédentaire ? :-)
@macha seruoff, bienvenue à la jolie pouffe, obsédée textuelle.
@la bacchante, calme et volupté.

Dominique Autrou a dit…

C'est une machine à décapiter les pieds ?
La barbarie n'a pas d'âge, elle parfois le produit des esprits les plus fins et c'est effrayant. Heureusement, notre conscience est sélective et parvient, douloureusement, à ne retenir que le beau.

Obni a dit…

Les photos sont admirables ! Ah Venise !!