jeudi 25 octobre 2012

Huaxi, la cité radieuse.

Les villes les plus dynamiques du monde seront chinoises ! Ce n'est pas moi qui l'affirme mais un blog dédié au marketing chinois.
Les méthodes capitalistes associées à un régime autoritaire font saliver nos dirigeants qui ont affaire à des capricieux et des fainéants, obsédés de justice sociale et de conservation des acquis. 
Voyons, pour la beauté de la démonstration l'exemple tout à fait étonnant de Huaxi, une ville qui est passée d'un état de famine à celui de prospérité. Chaque famille possède une villa et une ou deux voitures, chaque habitant cumule 1,2 millions de Yuans de propriété, la santé et l'éducation sont gratuites et l'animation culturelle et artistique y est soutenue. Il semblerait que ce "miracle" se soit fait sous la houlette du secrétaire du parti du village Wu Renbao, (50 ans de bons et loyaux service, toujours à la manœuvre à plus de 85 ans) qui s'est dédié, infatigable , à l'avènement d'une richesse partagée en invitant les habitants à travailler inlassablement pour  créer de la richesse.
Il a exalté les habitants du village, encore paysans à  travailler dur et sérieusement pour devenir un modèle.
Dans les années 1970, le regroupement de cultivateurs de riz ont construit une usine de fer et d’acier, puis une entreprise de tissage puis ont lancé une société de matériaux de construction, et les changements se sont accélérés avec l’adhésion de tous les habitants.

http://www.marketing-chine.com/wp-content/uploads/2011/08/huaxi-ville.jpg


 
"Il faut renforcer mutuellement le développement matériel et spirituel. Mais le développement matériel prime. Le développement spirituel est notre âme. L’association artistique de Huaxi vise à enrichir la vie des habitants. Enrichir la vie spirituelle du peuple est indispensable, sinon la vie matérielle devient vaine."

Ceci est le centre commercial de la ville. Riante architecture n'est-ce pas ?

"Dans cette ville chinoise spéciale, les chiffres sont surprenants : toutes les personnes actives perçoivent des salaires et des primes, selon leur rendement au travail.
Elles dépensent le tiers et investissent le reste dans les activités de la cité.  (c'est moi qui souligne) Chaque personne travaille dur et les gains générés ne peuvent pas se vendre si elles quittent le village donc tout le monde reste et travaille dur.
Tous les habitants sont actionnaires des 9 grandes sociétés dirigent des complexes industriels géants et des 60 moyennes entreprises dépasse les 30 milliards yuans en capital."

Voilà donc un modèle économique qui combine l'hyper productivisme, la coopérative et le partage des richesses, sans oublier le ciment d'une culture partagée.

Voilà pourquoi nous allons devenir les nouveaux Indiens de la Planète et pourquoi également on peut s'inquiéter de la fonte des glaces aux pôles. A moins que nos industrieux Chinois ne trouvent la solution pour compenser leur formidable expansion par un soin proportionnel à l'égard de la biosphère. 
Mais j'ai quelques doutes...
Quant à envier ces nouveaux élus... 

11 commentaires:

la bacchante a dit…

Je préfère le modèle de leurs voisins japonais: le teikei.

'Tsuki a dit…

"Le développement matériel prime". Avec ça, ils ont tout dit, voilà un endroit où je n'aurais jamais droit de cité. Et ma foi, je crois que je ne m'en porterais pas plus mal.

Après au niveau architectural, ça ressemble à toutes les banlieues pavillonnaires cossues du monde, post 50's . Tout le monde a les même maisons, la même hauteur de gazon, les mêmes teintes de peinture, etc. Ça n'a rien de spécifique à la culture chinoise actuelle, qu'elle soit axée sur le rendement ou pas.

Dans une ville comme ça, j'imagine assez que je gagnerai la même somme d'argent mensuellement que ce que je gagne actuellement. Aucune société actuelle dans ce monde n'aime les gens qui réfléchissent et qui ne veulent pas travailler pour se consacrer à des études, et à de l'écriture : c'est improductif, socialement parlant que ce soit en France ou en Chine...

Vinosse a dit…

Quel est véritablement l'américanisme qu'on traduit en français par: "travailler dur" ? On l'entend à tout bout de champ dans les séries éponymes et il devient chez nous aussi le crédo bien pensant du libéralisme conquérant: j'ai des biens, du pognon, mais c'est normal, j'ai "travaillé dur"... C'est une personne respectable qui justement ne réfléchit pas trop comme vous autres les français, car elle travaille dur pour nourrir sa famille...
Elle rend gloire à dieu en même temps qui lui aussi a travaillé dur pour créer le monde ... etc...

Cactus , ciné-chineur a dit…

perso , après Capri , le sushi c'est fini !!!!!!!!!!!!!

Zoë Lucider a dit…

@la bacchante et tu as bien raison!
@'Tsuki, les improductifs sauveront le monde s'il peut encore être sauvé.
@Vinosse, j'ai entendu ça dans la bouche d'une femme qui "travaillait dur" dans l'animation des entreprises à partir de jeux et dont le mec a travaillé dur dans la finance tout ça à Londres pendant 16 ans et qui déplorait d'être rentrée en France trop tôt, parce que si elle avait su qu'Hollande allait passer...
@Cactus, tu travailles mou toi ?

JEA a dit…

chaque famille possède le même nombre d'arbres des mêmes essences plantées à distances égales sur un hectare, le même nombre de nuages de carton sage le jour et d'étoiles pâles imitations la nuit, le même nombre de chants de sirène mis en conserve et le même nombre de vagues à l'âme sur les plages identiques où s'échouent les mêmes méduses...

Sophie K. a dit…

Ah, le mythe de l'habitat-caserne...
Pendant ce temps, Wen Jiabao amasse les milliards. Gageons que son cube à chapeau rouge, enfin le truc où il habite, a plus de terrain autour, et des arbres plus grands, même s'ils sont plantés à égale distance.

Dominique Hasselmann a dit…

Je reconnais les maisons uniformes car j'ai vu un reportage l'autre soir, sur France 2 je crois, concernant cette "ville modèle", encasernement digne d'Orwell avec son chefaillon donnant tous les jours une conférence à un public trié sur le volet (en forme de guillotine).

Si l'habitat en France a pu ressembler (les corons du Nord ou les cités ouvrières de Peugeot à Sochaux, par exemple) un peu à ce paysage déprimant, on n'en est pas encore à la pensée unique qui règne là-bas - y compris sur Internet dans le collimateur du pouvoir : un petit détail qui a son importance.

patrick.verroust a dit…

Avant de disparaitre les "indiennes" assuraient la prospérité de l'Alsace et de la Suisse. C'était coton comme travail...Puis du sol pauvre révéla une fortune inattendue, la potasse, des cités minières furent bâties les ouvriers étaient soumis à l'alchimique formule "soufre et potasse", ils travaillaient dur pour être logés mieux que le reste de la classe ouvrière.Le conformisme architectural cachait un réel confort , le paternalisme, le sabre et le goupillon étaient les valeurs sacrées....Sans faire des ouvriers des millionnaires, il régnait une certaine stabilité qui se transmettait de génération en génération. Cela a marché couci-couça....Est ce qu'en chinois cela se dit "Huaxi-Guizhou" ....Guizhou, guishou !

Zoë Lucider a dit…

@JEA et le même nombre de doigts aux mains sauf ceux qui en ont laissé quelques uns par négligence dans un rouage ou une scie.
@Sofka, les casernes sont quand même pire, non ?
@DH, c'est difficile de comprendre comment cet habitat est vécu par des gens qui vivaient dans des gourbis auparavant.
@PV, l'uniformité,c'est le piège de l'égalitarisme, Pas facile de résoudre le paradoxe.

Oliv a dit…

Merci pour la citation;) C'est une ville dorée, unique en Chine...