dimanche 1 juillet 2012

Le tango des lauriers roses


Me voici repartie pour quelques jours. Cette fois ce sera Lyon.
J'ai passé la journée en préparatifs, puis je me suis attaquée aux lauriers roses qui ont beaucoup souffert de l'hiver exceptionnellement froid, suivi d'une certaine sècheresse. Ce dernier mois étant particulièrement humide, de toutes petites feuilles se relancent, J'ai coupé tout bois mort gênant la reprise. Travail délicat.
Je ne viens plus beaucoup sur mon blog, mais j'ai l'impression que l'activité des blogs subit un certain ralentissement. Subjectif sans doute.
Afin de vous donner envie de bien démarrer cet été, un tour de tango insolite, bien qu'appartenant à une certaine tradition.
A tout bientôt avec des nouvelles des bouchons.

Photo ZL, Les lauriers roses du temps de leur splendeur.

mercredi 27 juin 2012

Bienvenue à une icône : Aung San Suu Kyi

Aung San Suu Kyi à son arrivée à Oslo pour y recevoir le Nobel de la paix, le 16 juin (Markus Schreiber/AP/SIPA)



A l'époque où elle subissait un procès inique, je lui avais rendu hommage ainsi qu'à d'autres résistantes sous l'intitulé les femmes sont au front.
Aung San Suu Kyi est en visite en Europe et à Paris, elle est reçue à l'Elysée par François Hollande.
Même si elle n'est pas la seule figure de la résistance en Birmanie, elle reste un symbole fort en France de la pugnacité des femmes dans la lutte pour la démocratie. Quand on voit ce qui se passe dans les pays qui ont cru que la révolution allait accoucher de la liberté, on est d'autant plus touché par le combat de cette femme qui a au moins reconquis sa liberté de mouvement après 15 ans de privation de ce bien précieux.

mardi 19 juin 2012

G 20 / Rio + 20. Rien ne va plus ! Faites vos jeux !

http://alter-echos.org/wp-content/uploads/2012/05/controle-economie-verte.jpg

L'économie verte, c'est le nouvel eldorado des marchés financiers. La bulle immobilière a éclaté faisant les dégâts qu'on sait. Ils ont plein d'argent pour jouer au casino mondial. Ils ont trouvé le nouveau Monopoly : la Planète. Et là, ça va faire encore plus mal.
En amont de Rio+20, le G20 se tient au Mexique et les puissants préparent le nouvel ordre mondial qu'ils vont tenter d'imposer à Rio où le Sommet des Peuples représente 194 pays dont ceux qui seront les laissés pour compte des profits juteux escomptés de la mise en pièces des terres, des forêts, des eaux, autant de biens communs que souhaitent s'approprier les goulus de la finance internationale.
Même si la résistance s'est mondialisée, même si les Indiens réussissent de temps à autre à faire reculer certains projets, il va falloir sérieusement se coltiner la question : changer définitivement d'imaginaire et mettre au rebut les vieux (et les jeunes) barbares qui ne savent jouir qu'en prédateurs cyniques. Inventer un modèle moins consumériste, moins gourmand matériellement. Quand on voit le nombre de choses laides qui s'empilent dans nos vitrines, on se dit que ça ne devrait pas être si difficile


Photo prise dans le quartier du Marais. Boutique très conceptuelle où la moindre babiole coûte un bras. Clin d’œil à Henri Zerdoun qui me l'a montrée, comme une folie, un délire, ce qu'elle est.

J'ajoute ce lien vers la manifestation des mouvements opposés à la mise en coupe financière de la nature. Pour ceux qui pensent que ça vaut la peine de s'agiter...

samedi 16 juin 2012

Elina Ostrom rejoint le lieu commun des mortels



"Première femme à obtenir un Prix Nobel d’économie (en 2009) pour ses développements sur la théorie des communs [1], Elinor Ostrom est décédée ce mardi 12 juin, à l’âge de 78 ans. Chercheuse politique infatigable et pédagogue ayant à cœur de transmettre aux jeunes générations ses observations et analyses, elle avait, malgré sa maladie, continué son cycle de conférences et la rencontre avec les jeunes chercheurs du domaine des communs au Mexique et en Inde. Récemment encore, elle exprimait son sentiment d’urgence à propos de la conférence Rio+20 qui se déroule actuellement [2]. Une conférence durant laquelle le terme de « communs » devient un point de ralliement, jusqu’à figurer dans le titre du « Sommet des Peuples pour la justice sociale et environnementale en défense des biens communs ».
Le Monde Diplo

[1] Hervé Le Crosnier, « Une bonne nouvelle pour la théorie des Biens Communs », 12 octobre 2009, Vecam.

[2] Elinor Ostrom, « La politique verte doit être impulsée de la base », Les Echos, 12 juin 2012.


On peut retrouver ici un certain nombre d'articles qui lui ont été consacrés.
Alors qu'à Rio, on va une fois de plus évacuer la question de la préservation des biens communs au profit de "l'économie verte", la pensée d'Elina Ostrom devrait soutenir, en effet, tous ceux qui rassemblés au Sommet des Peuples vont tenter de peser sur les décisions (ou l'absence de ) de la Conférence Internationale pour tenter d'inverser la tendance suicidaire du monde actuel.

dimanche 10 juin 2012

Henri, un ami qui vous veut du bien

vue de ma fenêtre

Il était temps que je remplace l'illustration précédente particulièrement laide par une image un peu plus agréable.

Je suis de retour après dix jours de pérégrinations dont je ne vous dirai pas tout mais un peu tout de même.

Henri Zerdoun m'a fait le plaisir d'un rendez-vous dans son quartier, place Sainte Catherine. Nous nous sommes parlé les yeux dans les yeux, découvert quelques (beaucoup de) références et admirations en commun. Il m'a entrainé vers une librairie du quartier et m'a offert un livre "indispensable" (Henri est un grand dénicheur semble-t-il). J'en ai vaillamment entamé la lecture. "Héroïsme et victimisation. Une histoire de la sensibilité" résonne tout à fait avec mes obsessions : réduire l'idéologie du héros. Selon Jean-Marie Apostolidès, la culture du héros cède le pas et se trouve largement détrônée par le règne de l'empathie à l'égard des victimes. Nous en serions à "l'invention de la société fraternelle" (puisse-t-il voir juste!). Je reviendrai sans doute sur cet ouvrage quand j'aurai eu le temps de le lire entièrement. Touchée et enchantée par ces deux heures d'amitié chaleureuse.

Je suis allée à la rencontre des "Paires et séries " de Matisse encore pour quelques jours à Beaubourg (jusqu'au 18 juin).
« Je me suis inventé en considérant d'abord mes premières œuvres. Elles trompent rarement. J'y ai trouvé une chose toujours semblable que je crus à première vue une répétition mettant de la monotonie dans mes tableaux. C'était la manifestation de ma personnalité apparue la même quels que fussent les divers états d'esprit par lesquels j'ai passé. » Henri Matisse interrogé par Guillaume Apollinaire (La Phalange, n°2, décembre 1907).
Je cite à dessein ce propos sélectionné en présentation de l'exposition, je pense qu'en effet il s'applique sans doute à toute personnalité dont la créativité se manifeste précocement. On reconnait dans les œuvres de la maturité ce qu'on pouvait déjà pressentir dans les tâtonnements de la jeunesse.
L'exposition est relativement réduite mais elle permet de toucher au cœur du travail du peintre qui remet en jeu son ouvrage pour le recadrer, changer les dominantes, approfondir et sculpter de nouvelles arènes de lumière. L'exposition se termine par une série de silhouettes bleues, des épures d'une lumineuse netteté.

Il a fait froid à Paris. Ce n'était pas mieux à Nancy où j'étais attendue pour quelque tournoi de blabla.
La Place Stanislas est très belle, repavée et requinquée à grands frais (merci la dette). Je n'ai guère eu le plaisir d'explorer davantage la capitale de la Lorraine (département Meurthe et Moselle) qui connait un développement inédit grâce au TGV, (une heure et demi de Paris) et à sa proximité avec les centres européens comme Strasbourg, Bruxelles ou Luxembourg.


Avant de repartir, j'ai bu un thé à l'Excelsior, une de ces anciennes brasseries qui ont gardé ce style chargé et un peu rococo des belles heures du début du vingtième siècle,



Dix jours d'absence et quand je reviens, les tournesols ont pris vingt centimètres, le rosier a explosé et il était temps de cueillir les cerises et de faire des confitures, ce qui fut fait ce jour.

Photos ZL, juin 2012.

dimanche 3 juin 2012

Bonne fête des mer(d)es


Merci à mon fiston qui m'a signalé cette horreur avec pour seul commentaire un sobre raaaaaah!

samedi 26 mai 2012

Images singulières

Photo ZL
J'étais à Sète ce week-end. Je n'y étais pas venue pour cela mais je suis allée visiter quelques lieux où s'affichaient les "images singulières " dont la ville offre une exposition.




L'exposition est installée sur dix lieux différents. A l'Espace Paul Boyé une exploration de l'Amérique du Sud réunit plusieurs artistes. Sebastian Liste, un jeune Catalan, partage des conditions de vie extrèmes comme ici à Salvador de Bahia où il saisit des scènes de la vie quotidienne de familles qui squattent une usine de chocolat désaffectée. Scènes de violence, d'amitié, de partage, où la promiscuité est palpable tant l'espace est saturé de visages, d'objets, d'animaux dans une lumière crue.



Rafaèl Trobat s'est attaché au Nicaragua. Ses photos en très grand format alternent des scènes où la vie et la mort se côtoient, les rituels religieux et l'ébriété de plaisirs païens, l'éclatante vitalité des enfants et les visages affaissés de vieillards vaincus. Toute la palette de l'humaine condition.

Au MIAM (Musée International de l'art modeste), quelques photomontages de Jules- Edouard Moustique assez décevants.

En revanche, les portraits des "Comfort women" de Jan Banning sont très impressionnants


Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Japonais ont mis en place un système de servitude sexuelle pour leurs troupes armées. Ainsi, en Corée, au Japon, en Indonésie, aux Philippines et partout ailleurs en Asie, des dizaines de milliers de femmes baptisées “comfort women” (“femmes de réconfort”) ont été forcées à la prostitution.

Jan Banning a rendu visite à dix-huit de ces victimes indonésiennes qui ont accepté de témoigner et de se montrer pour la première fois.
Sous chaque portrait un résumé de la vie de ces femmes, presque toutes kidnappées à l'âge de 14, 15 ans, puis revenues ou non dans leurs pays, ayant pu ou non reprendre une vie "normale" sans avoir jamais pu oublier leur jeunesse martyrisée, tout en n'osant pas en parler.

La dernière série que j'ai eu le temps de voir (il faut pérégriner, sous la pluie en l'occurrence, d'un lieu à l'autre) intitulée "Quand les murs parlent " rassemble plusieurs photographes internationaux. J'ai choisi de clôturer ce billet avec cette dernière, le petit père Sartre à l'époque de son militantisme de rue. Si près, si loin. C'est ça le miracle de la photographie.