vendredi 12 mars 2010

Sans rime ni raison.


Elles m'agaçaient beaucoup
Ces petites jeunes filles
Luisantes comme des bonbons
Capsulées de flaflas.
Elles avaient des atours
Qui swinguaient sous la lune
Où bêlaient des bellâtres
Bleus de blêmes envies.
Je traversais leurs cours
Livide, inopportune,
Troublant leurs mises en scène,
Bousculant leur tréteaux,
Leurs enquêtes sournoises
Sous leurs franges acérées.

J'ai construit mes barrages
A petites pierres léchées.
L'errance, une autre chasse,
Liberté au fronton,
Et volonté en moelle,
Longeant des rives abruptes
Proie de flux invisibles,
Goûtant tous les cocktails
M'y saoulant sans vergogne.
Arrimages, arrimages,
Sanctions de la fatigue
Ou vaillance des rencontres.

Jeunes filles de bonne famille
Que sont vos vies devenues?
Bécasses en tableau de chasse,
Alignées en cohortes,
Pour présenter vos pieds,
Les glisser dans le moule,
Quand le Prince mate ailleurs
Le cul de Cendrillon.

Le monde, le vaste monde
Où toutes les guenilles
Finissent au terreau,
En s'ouvrant à ma faim
A guéri la blessure.
Dans le piège à mirages
On ne sait qui agriffe
Du féroce, du constant
Ou du tout déglingué.
Se parfaire un oeil cru,
Dénicher la régie
Et ses magiciens chauves.

Prunelles de mes prunelles,
Guetteurs des fonds obscurs,
Traqueurs des trucs à trac
Vigies des vents contraires,
Je vous dois d'être là,
Mes lièvres couchés au pied,
Et jouant de ma plume,
Au bord de mes amours,
Au creux de ma mémoire,
Où flotte votre essence
Qui parfume mes jours.




mercredi 10 mars 2010

Message urgent au Général Hiver

Qu'est-ce que ce délire !

Lundi

mardi

Mercredi


Trop, c'est trop!

dimanche 7 mars 2010

Le Vent des blogs 49. Embrassons nous Folleville


Je vais entamer ce florilège en écho à son titre par un lien vers un coup de gueule d'Alain Accardo. Pour ceux qui ne le connaissent pas , Accardo est un "décroissant " que la gabegie et l'iniquité du monde actuel horripilent. Il fustige ici ceux qui lui suggèrent de mettre des formes à son indignation et de se munir de patience et de pondération, le monde est ce qu'il est, pas la peine de s'énerver. Sois gai, ris donc.

Solko, lui, ce qui l'agace ce sont les anathèmes jetés à la face des abstentionnistes. A quelques jours d'une consultation électorale, c'est un point de vue. Je lui ai fait part du mien.

Changeons d'atmosphère. Quoique. Louison et Fleur vont au cocktail: Nicolaï Lo Russo, reçoit ses amis lecteurs. Si vous ne pouvez vous y rendre (c'est mon cas) vous lirez son livre, Hyrok (moi, c'est fait). Ca décoiffe, bouleverse, irrite, ça vous procure des frissons d'angoisse et des explosions de rire. Ca décrit un monde de fausses valeurs où le talent n'a aucune chance d'être reconnu, tout étant fabriqué par une petite poignée de frimeurs qui copulent entre eux. Bref, il est recommandé de déguster avec un bon verre à proximité parce que ça donne soif.

Un motif d'ébahissement (vous me connaissez, je m'étonne de tout et de rien), nous serions clavier/ écran autosuffisants, plus besoin de ces objets encombrants externes . Ceux qui comprennent l'anglo-saxon pourront savourer les détails de la démonstration, pour les autres ça s'apparente à un horror show, voyez vous-mêmes.

Bonne nouvelle, que je consulte régulièrement (un peu d'optimisme ne nuit pas) nous en informe: on va enfin pouvoir, après avoir placé son argent, vérifier à quoi il sert. La Banca Etica arrive en France, en tant que banque éthique européenne. Vous ne connaissez pas ? Excellente occasion de vous informer. Sortez vos pépettes des placards miteux où elles stagnent. Investissez dans l'avenir. Je dis ça mais je ne possède aucun dividende sur l'avenir, vous faites comme bon vous semble, comme d'habitude.

Convalescence. Joli titre pour une série dont Dexter a le secret dans son blog plein de qualités. Cette fois il s'agissait de distraire l'amie Cécile coincée chez elle à la suite d'un souci de santé. Le thème: les livres qui ont compté pour vous du plus jeune âge à ce jour. C'est très varié, vous devriez y reconnaître un favori au moins. Vous pouvez contribuer à la constitution de la bibliothèque virtuelle. C'est ici.

Pour conclure en musique, vous avez le choix entre une série hot proposée par une madame de K soit disant pudibonde et un avis de recherche lancé par les Naufrageurs. Vous connaissez Luigi Grasso et Dado Moroni ? Ils valent le détour.

Petit éclaircissement sur le titre : Embrassons nous Folleville est une comédie d'Eugène Labiche et Auguste Lefranc. Le marquis de Manicamp veut marier sa fille Berthe à Folleville. Il enfouit les timides tentatives d'opposition de celui-ci, déjà engagé par ailleurs, sous des démonstrations intempestives d'affection et d'amitié qui lui rivent le bec. L'art de supprimer la résistance en la noyant dans le fleuve tranquille de la bonne conscience.

Photo Henri Zerdoun. Des livres et vous à retrouver sur son site. Une amicale pensée à Henri en espérant que le printemps le verra revenir le nez au vent.

vendredi 5 mars 2010

En respirant


En respirant.
Parfois je respire plus fort et tout à coup, ma distraction continuelle aidant, le monde se soulève avec ma poitrine. Peut-être pas l'Afrique, mais de grandes choses.
Le son d'un violoncelle, le bruit d'un orchestre tout entier, le jazz bruyant à côté de moi, sombrent dans un silence de plus en plus profond, profond, étouffé. Leur légère égratignure collabore (à la façon dont un millionième de millimètre collabore à faire un mètre) à ces ondes de toutes parts qui s'enfantent, qui s'épaulent, qui font le contrefort et l'âme de tout

Henri Michaux. La nuit remue

Photo Clemt

mercredi 3 mars 2010

Oxygène


Regarder le sexe au fond des tropismes,

Détrôner le Dieu CAC et la déesse Pépette

Eviter de se prendre pour le centre d'un monde

Accepter la folie, rechercher la raison

Suspendre les convictions, regarder à deux fois

Minimum

Refuser la violence, rétablir la palabre

Visiter les paradis artificiels et en redescendre

Caresser et non battre, baiser et non hacher

Oindre les tout petits de mots doux pour la route

Se mêler de ce qui nous regarde

Regarder de quoi ils se mêlent

Humouriser comme on vaporise

Voyager sur la pointe des pieds

Partager tout ce qui, sinon, encombrerait

Cultiver silence et solitude

Bramer en chœur quand ça nous chante

Installer la ville à la campagne

Et vice versa

Présenter un passeport vierge aux frontières

Saluer d'un bras levé le soleil et le vent.


Oui, j'avoue tout. Ce poème sans fard, je l'ai déjà mis en vitrine, mais il y avait si peu de passants que je l'exhibe à nouveau, pour lui faire prendre l'air. J'ai si peu de temps en ce moment et la tête pleine de textes qui sont plutôt de l'impoèsie. Les mots eux aussi ont besoin d'oxygène.

Photo Bulles de savon

dimanche 28 février 2010

Le Vent des blogs 48. Avis de tempêtes


J'ai un peu de mal à rédiger un Vent des blogs alors que la tempête a dévasté une partie de la côte atlantique où je passais il y a quelques jours de paisibles vacances. Selon mes informations, le petit morceau de côte où j'ai mes attaches n'a pas été trop agressé, mais je n'ai guère de détails. La côte n'était pas au beau fixe mais pas non plus si déchaînée quand je circulais à bicyclette et m'arrêtais pour fixer quelques images comme cette plage de Nauzan, plage de mon enfance,
ou les jolies villas rescapées du bombardement qui réduisit en gravas la plupart de la ville de Royan et ses alentours, pour rien, alors que le sort de la guerre n'en dépendait pas. Je l'ai su très tard, grâce à Howard Zinn (dont la mort récente n'a pas soulevé beaucoup d'émotion) qui en avait parlé dans un entretien avec Daniel Mermet. Dire le choc que cette révélation m'a infligée est impossible alors que toute mon enfance j'ai entendu parler de ce désastre qui avait causé la mort de milliers de personnes et détruit la quasi totalité de la petite station balnéaire, investie par les officiers allemands qui y vivaient en villégiature en attendant que la guerre prenne fin.

J'ai retrouvé dans un autre entretien la confirmation de ce que j'avais entendu chez Mermet:
Neuf ans après la guerre, j’ai rencontré un homme qui se trouvait à Royan en 1945, ville que j’avais alors contribué à bombarder ( Ce fut l’une des premières utilisations militaires du napalm !). Cette rencontre m’a amené à réfléchir à la guerre en général, et à cette expérience en particulier. Nous n’avions aucune nécessité de bombarder Royan, c’était absurde d’un point de vue militaire. J’ai alors compris que ceux qui décident des guerres en évoquant des causes justes n’ont pas de motivations pures. Et j’ai saisi que même une guerre contre le fascisme corrompt ceux qui y participent. J’en ai conclu que la guerre était inacceptable, parce que ses moyens sont toujours mauvais et corrompus, sa finalité toujours incertaine. Howard Zinn

Voici donc deux des belles sauvegardées de la côte, que les avions "alliés n'ont pas ratatinées.


Ces jours derniers, je n'ai pas beaucoup visité le ouèbe, trop occupée que j'étais à déguster les délices tirés de cet océan magique

et à lire (Liquide de Philippe Annocque, Le temps des catastrophes Isabelle Stengers) et à jouer au Scrabble avec ma sister.
Puis à réparer la panne qui a affecté la machinerie.

Quelques liens cependant à vous mettre sous la souris si ça vous inspire.

La fête à Fred, une nouvelle de Manu Causse, parce que j'aime bien ce lascar.

"A vous dire le vrai, la musique que je préfère, fût-ce à la mienne, à celle de quiconque, c'est ce qu'on entend quand on se tient tranquille, simplement.", interview de John Cage citée par Hozan Kebo en commentaire d'un très bel article de Frasby sur l'inventeur d'univers sonores

La mise en disparition du travail et ses effets pathologiques et sociaux par Philippe Zarifian

A la suite d'une série d'arguties au sujet du dernier livre de Florence Aubenas « Quai de Ouistreham », dont Clopine a rendu compte (suscitant un beau hourvari), je ne sais par quelle association j'en suis venue à La journée sans immigrés, une façon de rendre visible par cessation d'activité tout ce que les immigrés font fonctionner grâce à un travail mal rétribué, pas reconnu, voire méprisé et qui ne leur donne pas même le droit de circuler librement. Honte à ce pays et à tous les pays qui humilient ceux dont la force de travail est le socle du bien être collectif. Ce sont eux qui travaillent actuellement à la réalisation du tramway parisien par exemple. Jusqu'à quand les digues sociales empêcheront-elles le déferlement de la rage ?

Ainsi que vont faire les Grecs ? Sophie K nous livre cette info qui m'a fait hurler : il s’appelle Lloyd Blankfein, dirige la banque Goldman Sachs, et vient comme un grand, avec ses copains, de foutre la Grèce en faillite. Pendez les haut et court!

Pour conclure dans la tonalité de ce Vent finalement plutôt tempêtueux, un chroniqueur que j'affectionne, capté par mespiedssurterre, j'ai nommé François Morel. Il nous donne à entendre un bon résumé finalement des petits vents aigrelets qui soufflent sous nos latitudes.

Et cependant terminer sur une note poétique avec le blog de Renato et Marianne Moore art.

vendredi 26 février 2010

Bug ou bogue, Bref malaise sous l'arbre.

Araignée verte - Araignée verte tissant sa toile sur une feuille d'hibiscus


J'ai de gros soucis avec mon ordinateur; je ne peux plus afficher Internet et je ne sais pas pourquoi. Par ailleurs, je commence à avoir un nombre important de pourriels. J'ai donc activé le contrôle des messages. Désolée. Si je résous mon problème, je reviendrai à la formule antérieure. Pour le moment ce sera le jeu du mot bizarre avant affichage.
J'écris ce post d'un ordinateur ami mais qui ne contient ni mes textes, ni mes images. J'ai passé ma journée à essayer de trouver une solution, je n'ai guère d'inspiration pour autre chose que des fulminations inutiles.
Patience mes chers visiteurs, je parviendrai bien à dompter l'adversité.

Photo Araignée verte