dimanche 29 novembre 2009

Le vent des blogs 36. L'as-tu lu mon p'tit Lu



"J'ai un grand respect pour la chose écrite en tant que telle et même indépendamment de qui l'a écrite. Rien de plus fascinant qu'un aphorisme, vers, ou une simple phrase, dont on ne sait absolument pas d'où elle vient... Elle est là, un bout de papier dans le gazon, comme une alouette providentielle... Elle vient de se poser sur votre planète... Et illumine votre journée, votre semaine, votre vie peut-être, d'une lumière nouvelle, particulière et inattendue.
Mais soyons humbles et écrivons dans l'humilité. Sera-t-on lu? A part nos proches que ça fatigue, notre éventuelle descendance qui "fera mine", c'est assez peu probable de notre vivant. Il n'y a guère d'illusions à se faire. On le sera peut-être par d'illustres entomologistes du futur qui tomberont par hasard sur nos cahiers, nos petits carnets débraillés, nos petits secrets et qui décortiqueront nos élytres pour étudier nos abdomens luisants." Hyrok, Léo Scheer p. 134.
L'auteur Nicolaï Lo Russo confie à son blog les affres post partum, juste avant l'envol du bel oiseau.

J'ai dû le commander, la manne annoncée n'était pas parvenue jusque dans nos contrées reculées. Je m'endors et me réveille en Hyrok, c'est très chic comme tenue, mais un rien inquiétant tellement ça a l'air d'avoir été taillé sur pièce, à même la peau. Si vous voulez qu'on vous en parle beaucoup mieux allez voir ailleurs

Les écrivains bloguent ou les blogueurs publient. Quelques échos tout neufs de certains de mes petits camarades de jeu. Frédérique M, vous connaissez, n'est-ce pas. Eh bien elle publie avec des complices En quête de Job (attention, jeu de mots) et elle en parle très bien elle-même


Cécile Portier ne dit mot de la sortie de son livre sur son blog (à moins que cela m'ait échappé).
Heureusement Dominique Boudou nous en parle à sa place.








Eric Poindron nous présente les Riches heures de Jean Louis Kuffer, connu des blogueurs sous ses initiales JLK.

"Dans l’univers chaotique qui est le nôtre, où le clabaudage et la fausse parole surabondent, ces carnets se veulent, au-delà de toutes les préventions de méfiance ou de mépris, la preuve qu’une résistance personnelle est possible à tout instant et en tout lieu pour quiconque reste à la fois attentif à la rumeur du monde et à l’écoute de sa voix intérieure. À l’inattention générale, ils aimeraient opposer un effort de concentration et de réflexion au jour le jour, ouvrant une fenêtre sur le monde."

Pour conclure ce tour d'horizon, chez Frasby , une analyse de l'oeuvre de Jacques Ellul enrichie de nombreux liens dont un entretien avec Ellul. (Il n'est pas blogueur, certes, mais ce qu'il dit résonne avec ce qui précède).

Pour ceux que toutes ces lectures auront épuisés, un peu de musique Scorpions,
The Neville Brothers (Merci Mon Chien Aussi), Natacha Atlas, (merci Mrs Clooney) et pour mes petits amis qui manient le crayon avec brio (ils se reconnaîtront ah ah) une vidéo que je trouve très talentueuse (merci Clemt).

J'oubliais. Saviez-vous que notre Clopine a publié "La Recherche Racontée (... à mes potes) ?
Et Zoë ? Trois tapuscrits dorment en attendant qu'elle se décide, mais comme elle ne croit pas à l'envoi par la Poste et qu'elle est de plus en plus sceptique quant à l'avenir du livre, elle tient fermées sur son ventre luisant ses élytres en attendant la dissécation du temps, en toute humilité. Merci Nicolaï.

Photo La Grande Côte. ZL

vendredi 27 novembre 2009

Alertez les Zoé



Un ami qui me veut du bien m'a informé d'une nouvelle forfaiture de l'engeance publicitaire, baptiser la dernière des Renault du nom de Zoé

"C'est une « volonté pour les marques de jouer l'appropriation dans la sphère affective », note encore Catherine Veille, directrice de Ipsos Insight Marques. Mais si les voitures portent maintenant des prénoms, Catherine Veille nous fait remarquer qu'on observe aussi une tendance chez les consommateurs à donner aux enfants des prénoms de marques (comme par exemple Fanta, Chanel, ou Armani). Les Zoé pourront donc appeler leurs enfants Twingo ou Safrane."

Ce n'est pas parce que des tarés font un cadeau empoisonné à leur môme qu'il faut pourrir la vie de celles qui ont hérité (ou choisi dans mon cas) ce très beau prénom qui selon l'étymologie grecque signifie la vie.

L'engeance propagandiste ne recule devant aucun sacrilège, bousille la musique pour en faire des alarmes de portable, pollue les paysages urbains avec ses panneaux hideux, racoleurs, putassiers et nous bouffe les neurones pour peu qu'on s'approche des écrans, tous les écrans.

Incidemment, pendant que j'essaye de déchiffrer l'article de Rue 89, un bandeau noir et insistant vient se placer sous ma souris et affiche dés qu'on l'effleure une marque de café bien connue, puis un tigre vient se balader devant le texte, bref la pub horripilante qui met ses grosses fesses partout sans vergogne.

Je suis allée rechercher dans mes tablettes un texte publié il y a quelques années.


Le capitalisme scie la branche, le tronc même de sa prétendue cohérence. Les mécanismes du marché produisent des surplus là où on ne peut plus les absorber et créent des pénuries là où on manque de tout. Son outil idéologique, sa propagande consiste à fabriquer du désir par le biais d’informations tronquées (on ne sait rien du produit), sous des aspects falsifiés ( mise en scène hyperbolique), en exposant les états d’âme les moins reluisants. Citons la concupiscence (désirer le bien d’autrui), la forfanterie (se vanter d’exploits imaginaires), l’avarice (refuser le partage), le mépris d’autrui (ridiculiser celui qui ne peut prétendre s’offrir le gadget), le mensonge (c’est pour votre bien) sans oublier le sexisme (apparent ou en filigrane). Ce discours, en flattant les bassesses humaines tend à conforter l’individualisme comme seule parade à la multitude avide et envieuse. Il peut éventuellement doper l’acteur économique s’il parvient à se ressaisir de quelques parcelles de la profusion à laquelle il concoure, même si la progression est lente il peut accepter l’effort. Or désormais, la machine économique en refoulant les accédants à la consommation a sectionné le meilleur rouage de son théâtre.

En attendant voilà que les Zoé vont encourir les plaisanteries les plus fines sur leur carrosserie, leur retard à l'allumage (c'est une électrique qui hériterait du prénom), leur petite tenue (de route) bref toute la gamme qui va avec la dégradation publicitaire.

Il paraît qu'un père s'est élevé contre cette usurpation. J'espère que les Zoé vont protester massivement auprès de la direction de Renault qui prend déjà les précautions du conditionnel quant à la réalisation de ce projet.

J'ai déjà un vieux blues de descente vers les jours sans soleil, cette saloperie de pub ne va pas en plus mazouter la Zoie.

Dessin Iris enfant. Benjamin Kuhn

Dernière minute, en direct de Vinosse, Rosalie et pour que mon allusion soit claire
Jacques Higelin - Alertez les bébés

http://www.li-an.fr/blog/wp-content/uploads/2009/09/calvo-rosalie-couv.jpg

jeudi 26 novembre 2009

Des termites dans le cerveau


Arrêt momentané des émissions pour cause de fatigue intense.
Un relais opportun
« C’est le mauvais temps qui me protégeait le mieux. Plus de travaux extérieurs, personne sur les échafaudages, plus de barbecues à minuit dans les jardins avec beuglantes en stéréo, blagues graveleuses et rires avinés. Je désirais follement les intempéries. Rien ne m’était plus délectable qu’un ciel de tempête. Je vouais un culte aux bourrasques, aux averses, à la grêle qui mitraille les chaussées et les toits. J’applaudissais l’annonce du crachin, j’exultais devant la grisaille. Si le temps virait à l’orage, c’était Noël. J’allumais des cierges dans mon for intérieur pour que l’orage éclate à pleins seaux, que les éclairs s’en mêlent, que le tonnerre explose, que les gouttes inondent les rues, les caniveaux, qu’elles noient la ville sous un édredon liquide. J’aurais aimé que la pluie enfle et se prolonge, comme la mousson. Le gel était une bénédiction, la neige une délivrance : je redoutais les glissades sur les plaques de neige molle, mais rien n’étouffe les bruits comme elle. (...) Le verglas m’incommodait, de même que le brouillard, j’en déplorais les désagréments, mais j’adorais la morsure du froid qui oblige à boucher les issues. Alors je n’avais plus à subir l’intrusion des autres, ils demeuraient chez eux enfermés à vaquer de leur côté sans s’introduire de force dans mon intimité. Le bruit des autres, le sans-gêne des autres, l’égoïsme des autres. De ceux qui envahissent l’espace entier, nos appartements, nos maisons, chacun des lieux où l’on réside. Ils entrent sans frapper. Ils s’accordent tous les droits, ils se permettent toutes les outrances. Rien ne les arrête, les autres. Personne ne les convie, ils entrent quand même. Les autres, ce sont les bruyants. Ils décident, ils s’imposent. Ce sont les prédateurs, les pollueurs de tympans, tous ces gens qui nous déversent des turbulences à pleins tonneaux dans les oreilles, qui nous volent notre liberté, qui nous arrachent à nous-mêmes. Les colonisateurs du silence, les termites du cerveau. »

Jean-Michel Delacomptée, La vie de bureau

dimanche 22 novembre 2009

Le vent des blogs 35. Eloge de l'éclectisme


Vent des blogs réduit à sa portion congrue pour cause de week-end consacré à l'amitié, au chant et à la bonne bouffe. A l'heure qu'il est je suis fort éreintée.

Donc cette semaine j'ai découvert un enregistrement d' Higelin avant les milliers de cigarettes et de pétards qui lui ont cassé la voix, accompagné d'Areski, dans une chanson que j'aime beaucoup "Remember" avec une vidéo en hommage de DEB (posté en février, pas nouveau il est vrai). Plus récent, sur le même blog, une mise en scène vidéo d' un poème de Baudelaire, la voix très troublante.

Renato, en visite sous l'arbre y a déposé un lien vers un site de Photographies. Divers, varié, bref selon votre humeur.

Cecilia Bartoli vient d'enregistrer Sacrificium une sélection de musiques écrites pour les castrats. Dans le court entretien qu'on trouve sur le site, elle explique qu'au XVIIIème en Italie, chaque année, plus de 4000 garçons étaient castrés, sacrifiés au nom de la musique. Pour un Farinelli, combien d'hommes amputés pour rien et souffrant une vie misérable car s'ils ne devenaient pas célèbres les castrats étaient voués à la riséeet la marginalisation. Cécilia dit que l'enregistrement de ces musiques écrites pour ces chanteurs très spéciaux a été probablement le plus difficile de sa carrière. les extraits proposés donnent envie de courir sacrifier quelques euros pour ce Sacrificium.

Sur le site des Renseignements généreux, un accès vers des textes qui abordent des "sujets politiques " au sens large, écrits de façon collective et dont la vocation est avant tout de vulgarisation pédagogique, même s'il est admis en préambule que l'exercice de simplification de pensées complexes peut être criticable. Conscients de l'écueil, les membres de l'équipe s'imposent la rigueur de la construction et souhaite avant tout donner le désir d'approfondissement des textes de référence. Un exemple des brochures disponibles, La culture du narcissisme à partir des travaux de l'Américain Christopher Lasch datant de 1979 et qui sont d'une particulière actualité.

Pour terminer sur une note drôle, un lien découvert grâce à Sophie K, O Brother un film des frères Cohen que je n'avais pas vu. Extrait pour inciter à pallier ce déficit, ceux qui auraient eux aussi manqué ce petit chef d'oeuvre d'humour avec Georges Clooney . mmmmh.

Un p'tit dernier bien déjanté ? (Il me faut mériter ma réputation d'éclectisme bizarroïde "Zoë, vous nous dégotez de ces machins... Je suis tordu de rire ! Enfin bref. Christophe Borhen 15/11/09 ).
La Commedia Dell' Actu, site où sévit Grand Corleone dont voici un florilège "d'extraits de presse"
"La poésie de Grand Corleone caress'l'âme !"
(Joey Starr dans Le Frigolo Nouveau)
"Grand Corleone est à la caricature ce que, modestement, je suis à la littérature."
(Marc Lévy dans Gloseur)
"On n'a rien vu d'aussi révolutionnaire depuis Ian Curtis."
(Philippe Manoeuvre dans Les Invioquptibles)
"Son meilleur tour, c'est quand il disparaît."
(Teletrauma)
"C'est au-delà de la magie, c'est... c'est... pfiouuu !"
(Ouest Tranche)
"Comment peut-on faire tenir autant de talent dans un aussi petit bonhomme ?"
(Obstiné)
"Epouse-moi !"
(Marie-Claire)


Après Christopher Lasch, ça repose.

Photo Clemt.

samedi 21 novembre 2009

L'arbre à Palabres souffle une bougie


Comme ce blog à un an d'existence, j'ai décidé (je fais ce que je veux, c'est mon blog) d'exhumer quelques textes qui n'ont jamais eu le bonheur de vous rencontrer. Je leur fais faire un petit tour de piste avant qu'ils ne se rendorment. Je l'ai déjà dit mais le répète pour les nouveaux qui seraient de passage.
Celui-ci exprimait ma découverte amusée (et un peu naïve) du vagabondage sur le ouèbe.

Abstracteurs de quintessence (publié le mercredi 24 décembre 2008, la veille de Noël !!!)

Je viens de faire un petit tour dans la blogosphère en glissant de lien en lien. De poèmes en vidéos, de dessins en notes de musique, d'humour en humeur, quelle galerie ! Pourquoi se fatiguer désormais? La planète entière s'invite dans notre chambre. Un petit clin de clic, et nous plongeons tel l'aigle royal sur une proie ainsi capturée, consentante et roucoulante. Comme le monde devient aimable ! Tous ces archivistes désintéressés trop heureux de nous inviter à visiter leur royaume, à nous y laisser folâtrer tout à notre aise et nous ne sommes pas même obligés de récompenser le guide ni même de le saluer en entrant ou en sortant. Dommage d'ailleurs, nous aimerions parfois le ou la croiser en chair et en os. Cela, en revanche, ne fait surtout pas partie du programme, surtout pas. Le blogger n'est pas un vulgaire meetic addict. Il ne prétend qu'à la spiritualité de ses œuvres et ne songe, en toute modestie, qu'à fonder une petite clique d'adeptes prêts à faire circuler à leur tour, de clic en clic, une nouvelle quintessence.
Attention cependant, soyons vigilants, prenons garde, le poète nous aura prévenus :
"quel dommage qu'en passant par l'alambic la pensée humaine prenne le chemin contraire à celui de l'eau de roses, et qu'à la troisième ou quatrième épuration elle se dessèche, au lieu de s'exprimer en quintessence. Musset .

Photo Alambic charentais de La Glenfiddich Distillery

jeudi 19 novembre 2009

Bon anniversaire l'arbre à palabres.


L'arbre fête une année de palabres. Pendant quelques jours j'exhumerai de leur sépulcre quelques unes des momies endormies au pied de ce tout jeune arbrisseau, pour leur faire une petite toilette avant de les laisser s'endormir à nouveau.

Ce blog avait trois jours d'existence, il était indécis et timide, je postais le mercredi 26 novembre 2008, sous l'intitulé "cette poésie d'Aragon est mon actualité du jour" ce qui suit ( ne me demandez pas pourquoi et quelle actualité, ainsi passe la vie ).

(...)

L'avenir de l'homme est la femme

Elle est la couleur de son âme

Elle est sa rumeur et son bruit

Et sans elle il n'est qu'un blasphème

Il n'est qu'un noyau sans le fruit

Sa bouche souffle un vent sauvage

Sa vie appartient aux ravages

Et sa propre main le détruit


Je vous dit que l'homme est né pour

la femme et né pour l'amour

Tout du monde ancien va changer

D'abord la vie et puis la mort

Et toutes choses partagées

Le pain blanc les baisers qui saignent

On verra le couple et son règne

Neiger comme les orangers.

(...)

Aragon,

Zadjal de l'avenir.

Le Fou d'Elsa

mardi 17 novembre 2009

Touche pas à mes fess(é)es



"Je ne suis pas partisan du châtiment corporel, mais m'en interdire l'usage et ainsi diminuer ma légitimité de père est en totale contradiction avec la restauration de l'autorité parentale que tous ces élus bien pensants appellent de leurs voeux."
Extrait d'un article de l'Express, mais j'aurais pu en choisir un autre tant il y a abondance de protestations suite à l'annonce d'un projet de loi présenté par Edwige Antier de pénaliser les parents qui useraient de la fessée pour "corriger" leurs enfants.
Je ne frapperai pas mais je ne veux pas qu'on m'en empêche.
Je ne dépasserai pas la vitesse limite mais m'obliger à lever le pied c'est m'humilier, je sais conduire, je ne suis pas une brèle!
Je ne battrai jamais ma femme mais ces lois contre la violence conjugale c'est insupportable, si elle le mérite, je peux en juger et faire ce qu'il faut pour lui redonner le goût de bien faire.

Ah non ! C'est pas pareil ! Ah ! Bon ? On a une idée du nombre de mômes torgnolés pour "leur bien"?
Il y a tous ces témoignages de parents dépités qu'on leur retire le martinet des mains et qui revendiquent les baffes que leurs propres parents leur filèrent, à juste raison, ils leur sont reconnaissants, ainsi n'ont-ils pas glissé vers les pires turpitudes etc. etc. ad nauséam.

Pour ma part, j'ai reçu très peu de raclées. Une, mémorable, me fut infligée par ma mère, totalement hors d'elle parce que j'étais partie en bicyclette après diner, sans prévenir et qu'elle s'était fait un sang d'encre. Quand je me suis pointée, elle s'est jetée sur moi, m'a flanqué quelques coups désordonnés, propres à lui offrir un éxutoire à son angoisse et elle m'a privée de la sortie cinéma prévue ce soir là. Cette privation a été plus insupportable que les coups qui l'ont en revanche discréditée à mes yeux. Un adulte se doit de garder son sang froid.

La fessée présente cet inconvénient supplémentaire d'être en quelque sorte aggravée de la préméditation . Il faut déshabiller, installer en position et frapper méthodiquement. Elle ajoute à la douleur du coup l'humiliation de la nudité exposée, à un âge où l'enfant tente de maîtriser sa propre pudeur.

Infliger par la violence une règle de comportement revient à fonder la gouverne de l'enfant sur la peur, oxydant extrèmement efficace de la vitalité. On fabrique des enfants obéissants en surface, profondément opposants en réalité.

J'ai élevé deux enfants sans jamais avoir eu recours à la violence physique ni aux cris et vitupérations ce qui ne signifie pas qu'ils n' aient pas su très tôt ce qui était admissible et ce qui ne l'était pas. Il suffit de construire un univers qui évite l'arbitraire et l'absurdité et délivre suffisamment de oui pour que le non soit incontestable parce que clairement motivé.
Et je sais que beaucoup de parents ont réalisé ce petit prodige, faisant par là-même l'économie pour eux-mêmes de la violence qu'ils absorbent par rebours et du misérabilisme qui va de pair avec ce minuscule exploit qui consiste à vaincre par les coups un plus petit que soi.

Illustration La fessée Giorgio Conrad