J'ai un peu de mal à rédiger un Vent des blogs alors que la tempête a dévasté une partie de la côte atlantique où je passais il y a quelques jours de paisibles vacances. Selon mes informations, le petit morceau de côte où j'ai mes attaches n'a pas été trop agressé, mais je n'ai guère de détails. La côte n'était pas au beau fixe mais pas non plus si déchaînée quand je circulais à bicyclette et m'arrêtais pour fixer quelques images comme cette plage de Nauzan, plage de mon enfance,
ou les jolies villas rescapées du bombardement qui réduisit en gravas la plupart de la ville de Royan et ses alentours, pour rien, alors que le sort de la guerre n'en dépendait pas. Je l'ai su très tard, grâce à Howard Zinn (dont la mort récente n'a pas soulevé beaucoup d'émotion) qui en avait parlé dans un entretien avec Daniel Mermet. Dire le choc que cette révélation m'a infligée est impossible alors que toute mon enfance j'ai entendu parler de ce désastre qui avait causé la mort de milliers de personnes et détruit la quasi totalité de la petite station balnéaire, investie par les officiers allemands qui y vivaient en villégiature en attendant que la guerre prenne fin.
J'ai retrouvé dans un autre entretien la confirmation de ce que j'avais entendu chez Mermet:
Neuf ans après la guerre, j’ai rencontré un homme qui se trouvait à Royan en 1945, ville que j’avais alors contribué à bombarder (
Ce fut l’une des premières utilisations militaires du napalm !
). Cette rencontre m’a amené à réfléchir à la guerre en général, et à cette expérience en particulier. Nous n’avions aucune nécessité de bombarder Royan, c’était absurde d’un point de vue militaire. J’ai alors compris que ceux qui décident des guerres en évoquant des causes justes n’ont pas de motivations pures. Et j’ai saisi que même une guerre contre le fascisme corrompt ceux qui y participent. J’en ai conclu que la guerre était inacceptable, parce que ses moyens sont toujours mauvais et corrompus, sa finalité toujours incertaine. Howard ZinnVoici donc deux des belles sauvegardées de la côte, que les avions "alliés n'ont pas ratatinées.
Ces jours derniers, je n'ai pas beaucoup visité le ouèbe, trop occupée que j'étais à déguster les délices tirés de cet océan magique
et à lire (
Liquide de
Philippe Annocque,
Le temps des catastrophes Isabelle Stengers) et à jouer au Scrabble avec ma sister.
Puis à réparer la panne qui a affecté la machinerie.
Quelques liens cependant à vous mettre sous la souris si ça vous inspire.
La fête à Fred, une nouvelle de Manu Causse, parce que j'aime bien ce lascar.
"A vous dire le vrai, la musique que je préfère, fût-ce à la mienne, à celle de quiconque, c'est ce qu'on entend quand on se tient tranquille, simplement.", interview de John Cage citée par Hozan Kebo en commentaire d'un très bel article de
Frasby sur l'inventeur d'univers sonores
La mise en disparition du travail et ses effets pathologiques et sociaux par
Philippe ZarifianA la suite d'une série
d'arguties au sujet du dernier livre de Florence Aubenas
« Quai de Ouistreham », dont
Clopine a rendu compte (suscitant un beau hourvari), je ne sais par quelle association j'en suis venue à
La journée sans immigrés, une façon de rendre visible par cessation d'activité tout ce que les immigrés font fonctionner grâce à un travail mal rétribué, pas reconnu, voire méprisé et qui ne leur donne pas même le droit de circuler librement. Honte à ce pays et à tous les pays qui humilient ceux dont la force de travail est le socle du bien être collectif. Ce sont eux qui travaillent actuellement à la réalisation du tramway parisien par exemple. Jusqu'à quand les digues sociales empêcheront-elles le déferlement de la rage ?
Ainsi que vont faire les Grecs ?
Sophie K nous livre cette info qui m'a fait hurler :
il s’appelle Lloyd Blankfein, dirige la banque Goldman Sachs, et vient comme un grand, avec ses copains, de foutre la Grèce en faillite. Pendez les haut et court!
Pour conclure dans la tonalité de ce Vent finalement plutôt tempêtueux, un chroniqueur que j'affectionne, capté par
mespiedssurterre, j'ai nommé
François Morel. Il nous donne à entendre un bon résumé finalement des petits vents aigrelets qui soufflent sous nos latitudes.
Et cependant terminer sur une note poétique avec le blog de Renato
et
Marianne Moore art.