vendredi 24 juillet 2009

Jours tranquilles entre Gardon et Garde Freinet

Après Avignon, Anduze, les amis potiers et la petite cour où on boit un verre à la fraîche (c'est à dire pas avant 21h sous ces latitudes et encore.
Pour le bonheur du corps et de l'âme, il faut emprunter la petite route qui longe la chapelle.



Et plonger dans l'eau claire et revigorante d'une petite retenue d'eau sur un des affluents du Gardon intitulée le goure. Lors des inondations qui ont sérieusement endommagé la région en 2005, avec une crue du Vidourle qui a dévasté Sommières, le Gardon à Anduze qui courait dans les rues et arrivait au galop vers la maison de mes amis située tout de même à plus de 300 mètres de ses rives, le petit goure de Tornac a été ravagé, il était méconnaissable, arbres arrachés, blocs de pierre déportés sur plusieurs mètres. Un désastre, il était défiguré et impraticable. Il a fallu l'acharnement des habitants pour que la remise en état soit effectuée. Je le retrouve avec bonheur chaque été.

Nous avions décidé de rendre visite à notre amie perchée à la Garde Freinet (dans l'arrière pays varois). Elle a eu beaucoup de sales attaques de la chiennerie ces dernières années (maladie, suicide de proches).
Sa maison est un piège, on s'y sent si bien et elle s'y sent si bien qu'elle n'en bouge quasiment jamais. Il faut aller jusqu'à elle. Soit.



Nous devions embarquer à nos côtés un ami photographe que je n'ai pas revu depuis au moins quinze ans. Eh bien, le rendez-vous ne s'est pas fait. Confusion de dates selon ses déclarations. Mouais.

Souf (ainsi l'ai-je toujours renommée) en dépit de ses misères physiques (qui, je le crois me mettraient par terre) affiche une belle gaieté. Le mistral était harcelant et entourbillonnait à grandes volutes de pousière le jardin et la vallée. Il avait refroidi l'atmosphère au point que nous devions exhumer des pulls, après les 37 à 38 degrés de la veille.
La maison de Souf bénéficie d'une source, ce qui dans cette région où la sécheresse est chronique est un trésor. Cette année elle coule ses trois filets, c'est exceptionnel. Certains étés particulièrement ardents, elle ne coule plus, l'absence de sa chanson est funèbre.

Après une journée quasi confinée à cause du vent, le lendemain, le vent s'était calmé. Souf nous a entrainés dans un petit restaurant au bord de l'eau. Nous avons mangé des sardines grillées et une salade de fruits de mer, en contemplant -de loin, fort heureusement- la presqu'ile de Saint Tropez.
Puis nous avons quitté à regret notre amie. Les fours ne se remplissent pas tout seuls, de pièces prêtes à cuire, il faut des mains et des bras.
Ceci est une des pièces de Souf, du temps où elle se consacrait à la terre après avoir été graphiste et avant d'enseigner à Aix. Actuellement elle essaie de conserver ses moyens (voir et marcher).
Pour la production d'Ampholia, si vous aimez installer vos plantes dans de belles jarres ou rencontrer de joyeux vivants, allez voir ici.

Pour conclure un des aphorismes du sieur Chevillard, sur l'amitié, que je dédie à mes chéris.

Je ne suis pas persuadé que la franchise soit l'un des devoirs de l'amitié. A quoi bon en effet accabler l'ami de nos jugements et opinions sur sa personne et prétendre jouer auprès de lui le rôle de directeur de conscience, de redresseur de torts ou de gardien de son temple ? Qu'avons-nous à gagner à le prendre en défaut, et lui-même qu'en retirera-t-il, hormis tristesse et mortification ? Il s'agit d'aimer sans réserve ceux que nous aimons, de nous attendrir encore de leurs faiblesses, de leurs ratages, de leurs fourvoiements, d'admettre même sans difficulté qu'ils peuvent avoir raison contre nous - que leurs raisons au moins valent les nôtres- et de ne pas créer les conditions d'un rapport de force dans cette clairière conquise sur la jungle, exclusivement vouée à la connivence et au lâcher prise.L'Autofictif 17/07/09

Photos ZL

NB : Ma taupine la potière m'a dit ce qui suit
pour info les inondations c'était 2002 , et ce n'est pas le Gardon qui nous a inondé mais les rivières souterraines qui ont rejoint l'Ourne , celle qui coule et traverse le goure ( trou d'eau ) , l'eau arrivait par devant la maison .
Voilà la vraie vérité rétablie. 2002 ? Comme le temps passe. Où on comprend que quand on n'a pas soi-même vécu les évènements, on en retient des bribes déformées par notre propre imagination.

mardi 21 juillet 2009

Le geste juste


Nous étions arrivées à Avignon dimanche 12, le lendemain nous apprenions que Benedetto venait de mourir. Je ne sais pourquoi, j'ai pensé à Ferré qui est mort un 14 juillet 1993, presqu'au même âge et deux mois avant ma maman (plus jeune elle, hélas). Je n'étais pas une intime de cet homme, mais il est vrai qu'en initiant avec Gérard Gélas et quelques autres le festival Off, pour faire la nique à l'officiel, il a créé une formidable caisse de résonance pour les arts vivants. J'y suis venue au joli temps de ma jeunesse, je fricotais alors avec des saltimbanques de tous poils, puis je suis restée très longtemps sans y venir, je n'habitais plus en France. Quand je suis revenue dans l'hexagone, j'ai eu des enfants et les tout petits dans la foule, je déteste, l'ai fait une fois, quelle fatigue et ça sélectionne un peu les spectacles dans la catégorie clown à tout prix.
Cela fait une dizaine d'années que j'y vais désormais plus ou moins longtemps. Mes amis comédiens se plaignent de l'investissement que cela représente, qu'ils ne sont pas toujours sûrs de rentabiliser. Pour ceux qui sont invités dans le In, c'est autre chose, tapis rouge et occasion de faire des liens et de vendre (une de mes étudiantes est devenue l'attachée de presse d'un groupe désormais reconnu mais que j'ai connu en guenilles).
Gérard Gélas fait bande à part. Ardent défenseur du Off, il réprouve l'explosion des salles aménagées et louées au prix fort pour le temps du Festival dont les propriétaires se foutent totalement de la qualité des spectacles accueillis. Gélas proposait Confidences à Allah interprété par la jeune et talentueuse Alice Bellaïdi, hélas complet sur plusieurs jours. Ce qui était encore possible il y a quelques années -choisir au pied levé- est devenu de plus en plus difficile. J'avais vu ainsi Ariane, une des pièces autobiographiques de Philippe Caubère au Théâtre du Chène noir.
Le théâtre des Carmes , du Chène noir, le Chien qui fume, les Lucioles et quelques autres sont des valeurs sûres de la programmation. J'aime bien Les Lucioles, proche des remparts et du rhône avec une terrasse ombragée où on déguste des tartes maison avant d'entrer. Vu Les folies de Lucien, sept zinzins qui se prennent pour des chefs d'œuvre, de Mona Lisa au penseur de Rodin en passant par la Vénus de Botticelli, le couple de Millet et le Cardinal de Philippe de Champaigne sous la houlette d'une infirmière hyper sexy et d'un psy plus frappé que ses malades. Ma fille me faisait la remarque très juste que désormais les pièces de théâtre incluent du chant voire de la danse, c'était le cas, mais les déjantés chantent, c'est bien connu.
Par pur hasard, au minuscule théâtre Le tremplin (porte bien son nom), situé à une minute de l'appartement de notre copine, nous avons (fifille and me) eu le plaisir d'un spectacle frais et naïf avec cependant des trouvailles épatantes de mise en scène : C'est nous les loups, une fable sur cette espèce qui a inspiré tant de contes, fables et autres mythes et une métaphore de la disparition du sauvage sous le béton. Jeune troupe (14 adolescents de 12 à 18 ans) mais belle énergie et joli sujet !
Ubu Roi (La cour du barouf) pour les filles qui ne connaissaient pas la pièce de Jarry. Une adaptation de Carlo Boso grand maitre de la Commedia dell'arte. Les acteurs braillards à souhait, trop peut-être. Parce que j'en ai vu moultes versions, je n'ai pas retrouvé la jubilation éprouvée en particulier la première fois (mais la troupe était composée alors en grande partie d'amis).
Pour rire de bon coeur, il y avait les Bataclowns (mais encore une fois, la clown est une amie, suis-je objective), le bocal est une métaphore sur l'enfermement, la liberté comme choix, option qui présente des risques. Peu de texte, mais un jeu relationnel entre les trois personnages d'une belle délicatesse


.

Lui c'est Buno dont j'avais vraiment aimé la performance en solo l'année passée. Outre son propre spectacle cette année il bafouillait et s'emmêlait dans de multiples pièges , en alternance avec d'autres dans le Cabaret de l'étrange. Tous les artistes excellents, et particulièrement étonnants "Les mangeurs de lapin"dans un numéro hilarant intitulé le Toucan du Médoc.
Autant je déteste "Le plus grand cabaret du monde" à cause de la personnalité de son présentateur autant j'aime les performances in vivo. La virtuosité des jongleurs, équilibristes et autres athlètes me fascine. leur art est la quintessence d'une philosophie que j'ai adoptée comme la base de mon art de vivre (ce qui ne signifie pas que j'y parvienne toujours) : le geste juste.

Photos Les arbres du jardin des Doms ZL
Buno

lundi 20 juillet 2009

Vous avez dit festival ?


Je n'ai pas enregistré d'images du festival. Cette année, les empilements de cartons et d'affiches m'ont procuré un sentiment de tristesse. Tant de débauche de moyens, affiches, cartes postales, jeunes gens ramonant les rues, pourquoi au final ? Bien-sûr, j'ai vu quelques spectacles (uniquement du Off, le In inaccessible si on est comme moi peu organisée, ne sachant pas jusqu'au dernier jour quand exactement j'atteindrai les rives du Rhône et les marches du Palais des Papes. Amos Gitai pliait bagage, Wajdi Mouawad archi complet etc. Aussi ne vais-je vous transmettre des rues que l'une d'elle quasiment vide, un miracle.

Chaleur épouvantable, poussière, hordes en baguenaude, téléphone des locations occupés, bref tout ce qui mène à la question récurrente, que suis-je venue faire dans cette galère.
J'ai inauguré pourtant par un vrai bonheur. Les copains du théâtre du Maquis, dont j'ai déjà dit tout le bien que je pense de leur folie douce, présentaient une création Le cabaret des hérétiques, inspiré -très librement!- de la croisade contre les Albigeois et notamment de l'épisode du massacre des Cathares dont on a retenu la phrase prononcée par l'évèque de Béziers "Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens". C'est un opéra rock parfaitement déjanté, dont les textes puisent aux sources du XIIIème sertis de façon irrévérencieuse par Pierre et Jeanne Béziers (coïncidence de nom) dans une série de tableaux où l'Eglise et la Papeauté en prennent pour leur grade. On rit beaucoup tout en revoyant en accéléré l'histoire de l'éradication de l'Occitanie.

D'ordinaire, je vais assister aux lectures ou conférences qui ont lieu au Collège Saint Joseph (l'an dernier Badiou, sur l'Amour). Hélas mon calendrier était en décalage, il ne se passait rien les jours où j'aurais pu.

Ne pas totalement bouder son plaisir. Certains théâtres sont très agréables. Le petit Louvre par exemple où nous (Zoë+ mamzelle fille+ copine Mamzelle + Copine Zoë) avons vu "Nous les héros" du sieur Jean Luc Lagarce, dont le mélange entre drame de la vie familiale, épopée de saltimbanques en recherche de lieux d'exercice de leur talent (et de remplissage d'écuelle) est rythmé de chants yiddish qui rajoutent une note de mélancolie à un propos déjà empreint de nostalgie et d'inquiétude.

Je ne vais pas passer en revue tous les spectacles (une douzaine en tout, tous honorables). Juste vous livrer un lien vers Macondo qui appartient à un dyptique à partir de textes de Gabriel Garcia Marquez et dont j'avais vu avec bonheur Erendira l'an dernier. " La vie n'est pas ce que l'on a vécu, mais ce dont on se souvient et comment on s'en souvient " dixit GM Marquez.

La suite à venir...

Photos ZL
Ile de la Barthelasse vue du Jardin des Doms.

Rue presque déserte en pleine folie festivalière. Avignon 2009.

dimanche 12 juillet 2009

Vent des blogs 20. Love & Struggle!


Je pars tout à l'heure pour Avignon. Eh oui, cela signifie que je déserte le blog pour quelques jours. Petit périple dans le Sud, Avignon, Anduze, La garde Freinet. A chaque escale retrouvailles, amitiés et libations.
Avignon, si je suis inspirée, je vous en dirai deux ou trois choses, au retour dans une dizaine de jours.
Avant de partir un petit bout de l'habituelle pérégrination.
Le lorgnon mélancolique a découvert un de ces sites archéo astrologique, il suffit de taper sa date de naissance et on vous tire le portrait : c'est sommaire et pas toujours flatteur (j'ai vérifié). Quant à la vraisemblance jugez-en, voici ce que la machine m'a annoncé en guise de panégyrique.

Vous êtes un(e) incurable optimiste. Vous cherchez à transmettre aux autres personnes votre point de vue fondamental. Comme vous inspirez de la sympathie et de la confiance, vous pouvez jouer des rôles de premier plan. Vous n’aurez sans doute pas de mal à vous faire de nombreux amis et même des partisans.
C'est y pas gentil ça. Vous voulez savoir ce que le robot pense de vous, c'est là.

Après le chaud, le froid. Il ne fait pas bon l'ouvrir un peu fort, le coup de règle sur les doigts tombe illico. Un exemple ? Parmi d'autres.

Ils n'ont qu'à faire comme les ouvrières du Bronx. Rien de moins qu'une année de grève et de lutte pour obtenir un jugement en leur faveur dans le conflit qui les opposait à leur direction (selon la formule consacrée). Le slogan de soutien des syndicalistes qui les accompagnent Love & Struggle!

Un peu de chaud tiens, je vous fais cadeau d'une roupie de sansonnet

Il ressemble à un billet de 50 roupies sauf qu'il ne vaut rien, et que sous le visage souriant de Gandhi est écrit : « Je promets de ne jamais accepter ou de remettre un pot-de-vin . » L'ONG Fifth Pillar ( Cinquième Pilier ) vient de distribuer 25 000 fausses coupures comme celle-ci dans la ville de Madras, au sud de l'Inde. Objectif : lutter contre la corruption. Les Indiens verseraient chaque année plus de 3, 6 milliards d'euros par an à des fonctionnaires qui exigent des rallonges sous la table. Léna Mauger. Le Nouvel Observateur. Pas mal non, à mondialiser, histoire de redonner un peu de tenue à certains de nos édiles enfoncés dans divers marigots.

Du très chaud : j'ai découvert grâce soit rendue à Loïs un danseur de flamenco Israël Galvan, (hmmm) après avoir bien ri de la librarian contribution to MJ, épinglée par notre féekabossée, elle n'a aucun mérite, elle travaille dans une "biblicoquète", (bien pratique hein mais chut!).

Bon ma séance de piraterie touche à sa fin. Non que je manque de munitions, mais j'ai un train à prendre. Une dernière de circonstance. Comment dans un vent des blogs oublier de signaler un bel archipel nommé les îles Indigo. Certains d'entre vous connaissent, mais les autres, il faut penser aux autres.

Portez vous bien. Je file danser sur le Pont d'Avignon à la rencontre des baladins. Et n'oubliez pas, Love & Struggle !



jeudi 9 juillet 2009

Ils en parlent admirablement

"Et bien sûr, il n'y a pas plus d'éternité qu'il n'y a de présent ponctuel. L'éternité est stabilisation de l'instant ou récurrence de l'instant dans le temps; et le présent est toujours saisi dans sa double marge, son double mouvement d'ailes du passé et de l'avenir : dire que je vois cette lueur, c'est dire que je me souviens d'elle et que je ne la vois plus. Mais si aucune parole ne saisit le présent, il y a une parole qui le poursuit, cherche la tangence. Et si les mots de l'éternité viennent du temps encore, ils s'efforcent d'échapper au temps du présent. Il y a un art qui vise le temps, un art qui cherche à l'exclure."

Gaëtan Picon. Admirable tremblement du temps / Les sentiers de la création.

Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter.

EM Cioran « Syllogismes de l'amertume »

Tant que l'homme sera mortel, il ne sera jamais décontracté.

Woody Allen

Deux enfants menacés par un rossignol. Max Ernst

mardi 7 juillet 2009

Gracias a la vida !


Je vis sans me demander pourquoi. Il y a longtemps que j'ai compris le piège à glu de cette question. Et d'ailleurs, si je savais pourquoi, est-ce que ça m'aiderait? Pas du tout ! Je questionnerais la réponse, je refuserais l'évidence impavide, je ferais tout pour démentir mon destin, décapiter la pythie. Heureux sort que celui de l'ignorance de nos temps futurs ! Il y a ceux qui se délectent de croire que la fin est proche et en quelque sorte que le monde sera aboli en même temps qu'eux, voire un peu en avance, ils assisteraient ainsi à l'apothéose apocalyptique (prononcer en détachant les syllabes à la mode du Dali show), ou juste après, tant il leur est insupportable qu'il continue à tourner comme si de rien n'était après cette perte incommensurable, leur engloutissement dans le néant.
Je constate que le temps, après m'avoir mordillé en jouant les mollets et la nuque, me flanque d'énormes bourrades dans les vertèbres et me coule du ciment dans les genoux. Je secoue au matin ma peau encore élastique mais je sais bien que son caoutchouc sèche au soleil.
Je souhaite que le monde se lasse de moi en synchronie avec ma fatigue. Je me serai efforcée d'y faire abonder ce qui était en mon modeste pouvoir, j'aurais évité de lui bigorner ses mirettes, de cracher dans ses nectars, de saccager ses arcs-en-ciel, de tonitruer sur ses musiques, mais à l'impossible nul n'est tenu.
Si je devais m'éclipser demain (ce que je ne projette d'aucune façon, au contraire, je n'arrête pas de tirer des plans sur la comète mais vous connaissez les comètes, plus incontrôlable, ça n'existe pas), bref si je subissais l'effet d'un trou d'air dans le néant, j'espère simplement que les humains que j'aurais approchés garderont de moi l'image d'une amoureuse rigolarde et curieuse.
Quant à la rôdeuse, friande de coller au caveau les meilleurs d'entre nous, je lui dis "Va fan culo !" Euh, pardon ! Gracias a la vida

Photo L'été au lac ZL

dimanche 5 juillet 2009

Le vent des blogs 19. La grande lessive


C'est un fait, je ne fais plus guère que du vent. Trop à faire, plus le temps de rêver.
En compilant les trouvailles glanées au cours d'une semaine de visites éclair, je compense.
La question des femmes m'a beaucoup occupée. Bagarre sur la République des Libres où un excellent papier de Lazarillo a déclenché une hénaurme polémique (425 commentaires ! A l'heure où j'écris, ça se calme), au sujet des violences faites aux femmes alors que le sujet d'origine était "La gauche ralliée". Mystère de l'interaction. Il faut dire que ma contribution a quelque peu enflammé les esprits. J'avais un peu forcé sur le chiffre de la chasse aux sorcières, lapsus calami qui a mis en branle pléthore de protestations entrecoupées d'arguties, bref un sacré tintouin. Comme je passe puis ne repasse que de longues heures plus tard, quand je me suis aperçue de ma bévue, il y avait eu moultes allusions à l'éventualité que je sois toutes sortes d'avatars de la cinglée. Je serais plus prudente à l'avenir et me relirai plus systématiquement. Passons.
Mais restons sur le motif féminin : il existe un prix Nobel alternatif dont je préfère l'intitulé anglais Right Livelihood Award. Il a été attribué en 2008 à trois femmes et un couple.

Monika Hauser, une femme médecin organise le soutien aux femmes victimes de violences dans les régions en crise.
Asha Hagi présidente de "Sauver les femmes et les enfants de Somalie" (un pays en totale dérive où le piratage est devenu une des seules sources de richesse accessible pour les populations ). Elle intervient comme médiatrice avec les seigneurs (saigneurs) de guerre pour permettre à la parole des femmes de se faire entendre
Amy Goodman, (je vous conseille de suivre le lien pour admirer l'oeuvre des forces de l'ordre arrêtant une femme seule) anime un mouvement pour un journalisme sans corruption, complaisance, compromission et en donne un exemple avec la télévision Democraty now .
Quant au couple Krishnammal et Sankaralingam Jagannathan, ils se démène pour l'accès à la terre des Dalits, ces intouchables indiens plus spoliés que jamais avec l'accélération du développement de l'économie libérale en Inde.
Pour poursuivre un texte de Baudouin de Bodinat La vie sur terre cité par Frasby qui nous signale l'excellente maison d'édition "Encyclopédie des nuisances" où ce texte est paru en 1996.
"Nous reniflons les combustions d'un monde parti en fumées et nous croyons penser." Oui, c'est possible. Mais pour l'instant le monde est encore en vie, pas de raison de ne pas s'arc-bouter pour qu'il le reste.

Un petit tour en Utopie où la maison de l'avenir est en gestation, elle sera biologique, et grâce aux milliers de ces constructions mi arbre mi coquille, on pourrait réduire l'effet de serre et autres pataques ecologiques qui nous polluent l'avenir.
Pour finir en s'amusant, je vous conseille la pièce de théâtre interactive, alimentée par quelques intervenautes qui ont ensuite, les fainéants, abandonné la partie. Heureusement le maître des lieux a achevé, seul, ce chef d'oeuvre, brechto- shakespearien avant de décider de partir en vacances. Et il n'est pas le seul. Ca sent la crême solaire et la barbe à papa.
L'illustration tout là-haut est empruntée à Nadège qui a réalisé toute une série sur ce sujet emblématique de la condition féminine : la lessive !
Je rajoute ce jour (lundi) un lien vers le texte malicieux de Pierrette Fleutiaux, enfin des propos sensés sur la burqa