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samedi 18 octobre 2014

Carnet de bord d'une débordée.

Je vais faire un raccourci "saisissant " de ce dernier mois.
Athènes, mi septembre. Rencontré entre autres le docteur Gyorgos Vichas, à l'initiative de la clinique solidaire d'Hellenico.
 On privatise le système de santé, on supprime les emplois et on se retrouve avec 20% de la population qui ne peut pas se soigner et des risques épidémiologiques galopants. Le cynisme est en pleine démesure. Et en face, ces médecins, infirmières, assistantes sociales qui travaillent bénévolement de 4 à 8 heures par semaine dans cette clinique installée dans des locaux mis à disposition par la municipalité (le maire est membre de Syrisa). Le docteur Gyorgos a été à l'initiative de la première, il en existe plus de 40 sur le territoire dont 7 à Athènes.  Je n'insiste pas, voir le post précédent.

 Petit déjeuner du matin
Avant de repartir un petit tour à Egine.


 J'espérai  revoir mon amie Avette, une comédienne qui a eu son heure de gloire, et qui habitait sur l’ile comme le faisaient pas mal d'artistes athéniens fuyant la pollution de la capitale. (L'île se trouve à trois quart d'heure de bateau). Le tenancier de la taverne où elle avait ses habitudes m'a dit qu'elle est partie en Crête dont elle est originaire. Je comptais beaucoup sur elle pour me donner une chronique du temps et des nouvelles de nos amis communs.


 Me suis quand même attablée avec mes deux copines puis nous sommes allées nous baigner. Il n'y a pas de mal à se faire du bien.



Le soir, j'ai diné avec une amie, retrouvée in extrémis. Elle m'a confirmé l'état de déliquescence du pays, la fuite des jeunes gens etc. Quarante ans en arrière! Pourtant, on comprend pourquoi ce pays est endetté quand on constate l'ampleur des travaux réalisés en quelques dix ans, notamment pour les jeux olympiques : le métro flambant neuf, tout le quartier autour de l'Acropole rénové avec son musée archéologique somptueux, les places Syngtama et Omonia. Je ne reconnaissais pas la ville où j'ai vécu et que j'avais visité la dernière fois en 1996. Certains quartiers sont évidemment moins reluisants mais j'ai retrouvé "le bruit et l'odeur" avec délices et la langue m'est revenue au bout de quelques jours. 
  
   

Paris, deux jours de travail début octobre. Assisté à la Scéna : Un banquet (modeste) installé sur la scène de la Girandole à Montreuil, proposant aux invités des extraits du prochain spectacle, en l'occurrence "Le cas Léonce".
Un tour à Beaubourg, l'expo Marcel Duchamp, parcourue trop vite.

Lisbonne. Mi octobre (avion du retour lundi soir retardé, pfff!). Prise en charge par un traducteur qui m'a aussi servi de chevalier servant et m'a promenée dans sa voiture, sous les trombes d'eau qui s'abattaient sur la ville par intermittence. J'étais attendue à Santarem, petite ville située à  70 kilomètres au nord est de Lisbonne, sur le Tage que j'ai pu contempler à partir des Portes du soleil.

    

Après le travail, festivités. Deux concerts, tous deux excellents, l'un d'un couple capverdien, l'autre d'un groupe local.  


Plus tard, de retour à Lisbonne, j'ai admiré au Musée Gulbenkian, les oeuvres délicates que le grand collectionneur arménien, très admiratif de Lalique  avait acquises. 

Le lendemain, mon chevalier servant m'a emmenée à Sintra, à l’extrême pointe de la terre occidentale où j'ai pu photographier le monument de Cabo da Roca, en guettant une éclipse de touristes posant devant l'objectif de leur partenaire.

Ma foi, c'est devant l'océan atlantique  que  va se clore ce tour d'horizon brumeux. Tout cela est très elliptique, je ne vous livre que quelques moments un peu récréatifs, un peu nonchalants. Vous ne voudriez pas que je vous assomme avec les autres, speedés, fatigants, ce n'est pas le lieu ici.

Photos ZL

jeudi 1 mai 2014

Lisbonne en légèreté

J'étais pendant quelques jours à Lisbonne. Bien-sûr en parlant avec les gens on entend beaucoup évoquer "un terrible retour en arrière". La femme qui m'hébergeait, hôtesse de l'air de 61 ans, se plaignait de devoir continuer à travailler. Elle arrivait de New York et repartait à Luanda avec à peine un jour de repos. Elle devra poursuivre à ce rythme jusqu'à 66 ans et elle n'en pouvait plus.
En marchant dans les rues, on ne ressent pas vraiment les effets de la crise, mais je ne suis pas allée dans les quartiers vraiment touchés.
Fernando Pessoa trône à la terrasse de son café favori et les touristes se font prendre en photo un bras posé sur ses épaules. J'ai aimé que ce jeune homme lise tranquillement Steinbeck assis aux côtés de l'homme tranquille pour l'éternité.  Plus loin l'homme doré gagne sa vie suspendu et statufié.




 En fait j'avais envie de respirer et je suis allée au jardin botanique où se trouvent quelques beaux spécimens d'arbres tels ce ficus ou ce palmier invraisemblable.





J'ai encore admiré les planches décrivant le mécanisme des plantes carnivores et suis repartie vers le Tage



Bien-sûr Lisbonne venait de fêter une victoire de football (ne me demandez pas laquelle, j'ignore tout de ces choses) et quand je suis arrivée de l'aéroport ça klaxonnait à tout va. En revanche -et ma logeuse me l'a confirmé- l'anniversaire du 25 avril ne semblait pas avoir mobilisé les deniers publics, le pouvoir en place plutôt tiède sur la rétrospective. 


Un chantier imposant m'a permis de constater que tout de même le bâtiment va  et continue d'employer les hommes des anciennes colonies cependant que l'Angola devient une terre de refuge pour les jeunes Portugais. Le Portugal est à nouveau une terre dont on s'exile et qui voit partir ses jeunes, formés dans les Universités, vers des pays qui leur offrent de meilleures perspectives. Cremilde (ma logeuse) m'en a parlé les larmes aux yeux. 


Le temps était doux et les bords du Tage invitaient à la flânerie. Beaucoup d'amoureux enlacés, de copains copines sirotant   un verre en bavardant. 


Voici un selfie un peu elliptique, mes pieds en position détente pendant que je contemple les nuages, les merveilleux nuages. 

  


Je suis ensuite allée à Belem pour m'empiffrer de ses merveilleux Pasteis de nata.

Sur mon chemin j'ai rencontré un joli camion. Spéciale dédicace à Dominique Hasselmann.



Je n'ai pas vraiment ressenti les effets de la crise, croisé moins de mendiants que dans les rues de Paris, mais c'est sans doute que les Portugais sont un peuple très digne. Je conclurai donc ce billet en hommage à mes amis portugais par cette pensée de Confucius, parmi celles retenues et proposées par  Tania.



« Etre digne dans la vie privée ; diligent dans la vie publique ; loyal dans les relations humaines. Ne pas se départir de cette attitude, même parmi les Barbares. » 

mardi 14 février 2012

Lisboa

Voyage au Portugal. Seulement deux petits jours à Lisbonne, le reste du temps dans un petit village plus au Nord, Chàos. Quelques points de vue où on peut constater qu'il faisait un soleil radieux. une moyenne de 14°, le choc thermique au retour a été brutal.



A Bélem, sur les bords du Tage, le monument salazariste à la gloire des grands conquérants du nouveau monde . On reconnait le style phallique caractéristique du délire de toute puissance des dictateurs


Les Portugais l'ont surnommé le "Poussez pas derrière". Il est vrai que les héros sont entassés et munis de leurs diverses machines à tuer ce qui rend dangereux une telle promiscuité.

Lisbonne est une ville toute en collines. S'y baguenauder exige une bonne qualité des genoux, (les pentes sont redoutables) et un pied sûr (les pavés volontiers glissants).

A gauche le Château Sào Jorge, il domine la ville bien-sûr et a été chèrement arraché aux Maures avant d'entrer dans la chrétienté. Au lointain le pont du 25 avril (inauguré en 1966 sous le nom de Salazar et rebaptisé après la révolution des œillets).


Il domine les Docks, zone reconvertie en haut lieu de la nuit lisboète (restaurants, boites de nuit, boutiques). Le bruit de la circulation sur le pont est obsédant et produit une sorte de musique sérielle.
Dans le port on peut contempler avec un rien d'effarement une de ces villes flottantes. Celle-ci navigue sous pavillon caribéen, ben voyons.



Dans le vieux quartier Alfama, se trouve le Musée du Fado. Musée modeste qui réunit les photos et les films montrant les gloires du fado dont de beaux portraits d'Amalia Rodriguez (Photos interdites), une collection de guitares à douze cordes, et un petit auditorium.

La nuit tombe sur la ville, on peut utiliser les tramways que les Lisboètes ont sagement conservés et qui dans ce quartier, grimpent bravement en grinçant et couinant, rasant les murs à certains endroits. Il faut être un piéton vigilant



Diner en écoutant chanter à tour de rôle deux hommes et une femme, en buvant un vin fort un peu âpre, en accompagnement d'une daurade et rentrer en métro (grande beauté des stations, d'une incroyable propreté) chez le couple qui m'a hébergée : un pasteur de l'église presbytérienne écossaise et sa femme une Brésilienne de Sào Paulo. Deux jeunes gens charmants qui adorent accueillir des gens de passage et ont choisi le Portugal comme un lieu leur permettant d'être à équidistance de leurs origines. Muito obrigada.
Lisbonne mérite mieux que ces deux journées et les quelques images (pas excellentes loin s'en faut) que je livre ici. Pour conclure un peu de saudade et la grande prêtresse.