mardi 30 juillet 2024

Comme un air de vacances


La tension entre le besoin de tranquillité et le désir de contact, entre l’amour du quant-à-soi et la curiosité pour les autres, n’est jamais résolue définitivement. La taupinière assiégée Les introvertis et la promo. Blog de Mona Chollet  

Petite expédition à Royan à l'occasion d'un minuscule salon du livre, prétexte à retrouvailles avec mes terres d'enfance. Le salon un peu décevant. A ma droite, une écrivaine vendait des romans policiers à tour de bras. A ma gauche, une dame charmante et mal voyante proposait  l'histoire de son chien guide. L'une comme l'autre asséchaient les finances de ceux qui auraient pu s'intéresser à ma prose  Il faut dire que je suis une piètre attachée de presse de moi-même. C'est un exercice où je suis très mal à l'aise. Voir ce qu'en dit Mona Chollet en cliquant sur le lien ci-dessus


J'ai eu le plaisir de retrouver une amie de lycée après une longue éclipse. Elle m'a donné des nouvelles de certaines de mes connaissances. C'était très agréable. Nous nous sommes promis de renouer un lien pour le moins distendu.

Promenade le long de la côte, odeurs anciennes, je constate avec plaisir que les algues qui avaient presque disparu sont de retour. Un signe de meilleure santé de l'océan? 

Parties de scrabble avec ma sœur, seules occasions pour moi de jouer. Je gagne avec seulement quelques points d'écart.

Repas de langoustines, de moules, de seiche et visite du marché avec ses langoustes et ses homards  attendant dans leurs aquariums la main fatidique qui va les peser, les emballer avant qu'on les ébouillante ou les grille.




Visite de Mornac, un des villages courus des touristes que j'ai souvent fréquenté hors saison parce que j'aime me promener le long des cabanes d'ostréiculteurs. Cette fois, il était un peu envahi mais j'ai regardé avec amusement un gamin plonger dans la Seudre suivi immédiatement de son chien, remontant de concert jusqu'à la rive pour plonger à nouveau.






En dépit du vent froid et des nuages lâchant par moments de courtes averses, j'ai réussi à me baigner. Bonheur de se laisser porter par les vagues. En revanche, un jour, la mer bastonnait et je ne suis plus suffisamment à l'aise avec la violence du flux et reflux dont nous nous amusions tant avec mes copines. Si j'aime encore la plage, je n'y reste plus très longtemps comme je le faisais avec un livre ou en compagnie d'un.e ami.e.



Retour, visite de mon fils pour me sauver d'une arnaque de hacker et reprise en main du jardin avant dépérissement, faute d'arrosage. Nous abordons des temps de canicule.  36° aujourd'hui et cela devrait durer.

Alors, un peu de temps pour écrire tous stores baissés, en compagnie d'Ibrahim Malouf que j'ai eu le plaisir d'écouter en concert à Lisle sur Tarn, le village où j'ai habité pendant une année de transition      

 



Ajouté en dernière minute, requiem pour Charles Juliet " Lambeaux," considéré à juste titre comme son chef d'œuvre

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci, Zoë. Je suis allée lire Mona Chollet à ce sujet et j'ai mis son blog dans mes favoris. Sa conclusion m'enchante, je me sens moins seule. Pour quel livre étiez-vous là ? Excusez-moi pour cette question, j'ai dû manquer une annonce.
36°, ohlala, nous sommes chanceux dans le Nord avec de la pluie cette nuit et ce matin ; même s'il fait 27° ce matin dans l'appartement, on peut ouvrir les fenêtres et avoir de l'air.
Regardé à la télévision les sportives du triathlon nager dans la Seine, rouler puis courir - quelle endurance, quelle ténacité, c'est fou de voir ces épreuves olympiques se dérouler dans un tel cadre !

Tania a dit…

Signé Tania.

Zoë Lucider a dit…

@Tania, on ne peut pas toujours être à la fête. Il fait très chaud, certes mais l'automne est souvent clément. Le vrai problème, c'est le jardin.
J'y étais pour La voisine.
Je ne regarde pas trop les JO. Je suis assez furieuse sur la gabegie de moyens. Ils ont même coupé les arbres au bord de la Seine pour permettre aux spectateurs de mieux voir!!!

Tania a dit…

"Tu vas là contre ta pente naturelle", dit ma mère à chaque fois que j'entame une période de promo. C'est partiellement vrai. J'ai beau faire de mon mieux pour rester sincère, la répétition de l'exercice finit par me donner l'impression de mentir. Pire, de mentir avec sincérité. Comme à l'école et puis à l'université, quand répéter des choses par cœur finissait par m'en dégoûter. Mes livres s'éloignent quand j'en parle trop, je n'en sens plus le point d'origine ni la nécessité, ils deviennent des entités vides, abstraites. C'est pourquoi je préfère en lire des extraits. Offrir au public un peu du souffle qui m'a traversé. Offrir mon souffle. Ce sont les seuls moments où je retrouve ma pente naturelle."
Antoine Wauters, "Le plus court chemin", p. 117 (lecture en cours).

Colo a dit…

Voilà que grâce à toi j'ai l'impression d'avoir moins chaud: baignades, balades le long de la mer, les vagues...merci!
Passe un bon mois d'août.

Zoë Lucider a dit…

@Tania, quel résonnance là encore. "Mes livres s'éloignent quand j'en parle trop, je n'en sens plus le poids d'origine . Je retiens la référence. merci Tania.

@Colo, il n'y a pas de plage à Majorque ? J'ai écouté une émission à propos du tourisme dévastateur. Il semblerait que 400 avions atterrissent tous les jours à Majorque ! C'est à peine croyable! Reste à l'ombre

patrick verroust a dit…

Réminiscences ...Plongeon nostalgique dans le passé qui fut et ne sera plus, vague à l’âme consolé par un plateau de fruits de mer...Attention , une écrivaine doit traquer les coquilles et avoir sous la main des anti-sèches

christw a dit…

Si d'aventure j'écrivais quelque chose à vendre et s'il s'agissait de faire ma promotion, très introverti, je serais tenté de penser, comme vous, qu'il s'agit d'un "exercice où je suis très mal à l'aise". Et j'y renoncerais, sans doute.
Toutefois subsiste cette tension non résolue si bien exprimée par Mona Cholet en tête d'article.

Zoë Lucider a dit…

@ P.V. Je traque sans répit mais il s'en trouve toujours pour m'échapper. La preuve dans ce texte, où je viens d'en découvrir une (come au lieu de comme) que je m'en vais corriger à l'instant

@christw, mal à l'aise, c'est mot. Merci de votre passage.