mercredi 31 octobre 2012

L'écriture du désir


Barcelone, 27 octobre 2012. Photo ZL

 " (...) si la question que pose un roman pouvait être résumée si aisément, il ne serait pas nécessaire d'écrire le livre. Or, à l'orée du travail, elle est une véritable énigme pour le romancier qui pourrait chaque fois dire qu'il écrit pour savoir ce qu'il pense, ou, à l'instar de Breton :"Je n'écris pas ce que je croyais penser." Tant qu'il ne l'a pas déployée, il ne connait pas avec précision sa question. Il sait simplement quel thème il traitera. Et lorsqu'il l'a déployée, il ne mesure pas ce qu'il a fait dans son somnambulisme. "

"L'imagination semble toujours la qualité des autres : elle est, par définition, ce qu'on n'aurait pas imaginé soi, ce dont on se sait incapable, elle est l'inventivité qu'on constate avec étonnement chez autrui et dont on est persuadé qu'on ne l'aurait pas eue. Ce qu'on nvente soi-même parait toujours sans imagination - puisqu'on l'a inventé soi-même"
Belinda Cannone L'écriture du désir. folioessais 2012.


Et pour parler de l'écriture, à sa manière légère et profonde :  Sagan

13 commentaires:

patrick.verroust a dit…

Ce qui rend, pour une part, l'écrit vain....

Cactus , ciné-chineur a dit…

Zoë , à chaque fois que je vous lis je dois avouer que je vous désire un peu plus encore , alors continuez s'il te plait ! et comme disent les britiches " oui keep in touches " !!!!

JEA a dit…

Jean-Claude Pirotte :
- "Je ne peux pas écrire de romans parce que des romans, je n'arrête pas d'en vivre..."

'Tsuki a dit…

C'est marrant que tu parles d'écriture cette semaine.

Depuis lundi, mon blocage sur mon roman s'est débloqué je viens d'écrire une vingtaine de pages excellentes comme ça, sans même y songer, alors que depuis deux mois, je ne sortais plus rien sur ce livre, et je m'endormais à chaque fois que je m'y essayais...

versus a dit…

On peut aussi se sentir "extérieur" à ce que l'on écrit ou peint.( Angoisse et plaisir, la bobine de Freud?)
Oui, un sentiment d' extranéité.

Tania a dit…

Extraits très intéressants et parlants pour qui s'est déjà essayé à l'écriture d'une fiction. J'ai rencontré il y a peu quelqu'un autour d'un texte en devenir : elle était étonnée de mes remarques qui lui faisaient voir autrement ce qu'elle avait écrit. Bonne fin de semaine, Zoë.

Zoë Lucider a dit…

@PV, l'écrit triture
@Cactus, je continue, puisque tu m'en pries.
@JEA, "humilité de l'écrivainqui dévoile et sa pensée et son désir, orgueil de l'écrivain qui veut croire qu'il peut énoncer les secrets communs" Belinda Cannone.
@'Tsuki, bonne nouvelle!
@versus, extérieur ? une sorte de dédoublement ?
@Tania, oui et se relire peut parfois nous surprendre : est-ce bien moi qui ai écrit cela ?

Depluloin a dit…

L'écriture ne fait pas appel à la raison. Ce qui vient est issu du subconscient. Ce pourquoi le terme "roman" ne convient plus à beaucoup de textes - après avoir épuisé l'idée d'un nouveau roman, parler d'un nouveau "nouveau" roman?


la bacchante a dit…

Je viens de lire L'urgence et la patience de Toussaint. Tu devrais y aller voir.

Zoë Lucider a dit…

@Depluloin, le nouveau nouveau roman? C'est quoi, Houellebecq ?
Beuh!
@la bacchante, il semble en effet sur le même thème et j'aime bien cet écrivain. Merci du conseil.

Laure K. a dit…

un peu de Sagan, c'est bien pour un lundi matin... merci

Dominique Hasselmann a dit…

Belinda Cannone, une approche canon.

Françoise Sagan : la distinction même.

Zoë Lucider a dit…

@Laure K, et même tous les jours.
@DH, mais pas très canonique. Sagan, délicieusement subversive. J'aime bien qu'elle ait quitté la table de Coco Chanel "horriblement raciste".