Je suis allée quelques jours à Paris et j'ai comme d'habitude alterné travail et balades. De l'expo Munch à Beaubourg, je ne dirai pas grand chose si ce n'est que faire la queue (25mn) avant d'entrer puis piétiner au milieu d'une foule en me tordant le cou pour apercevoir les tableaux, ça me gâche le plaisir. Munch est un peintre de la morbidité, la mort de sa mère alors qu'il a 5 ans, celle de sa sœur (qui l'a obsédé et a inspiré la série de l'enfant malade), son observation de la vie quotidienne et ses scènes de bagarre, d'incendie, son épisode amoureux achevé dramatiquement par le coup de révolver qu'il s'inflige lui-même, même le baiser est inquiétant, sa relation aux femmes est anxiogène. Ses autoportraits sont une observation sans complaisance des atteintes de l'alcoolisme, de la folie et de l'âge. Il a fini par trouver un peu de sérénité en revenant en Norvège qui l'avait enfin adopté après l'avoir ignoré ou conspué. Il a légué quelques 20000 œuvres à la ville d'Oslo
Munch était dans la modernité ("l'oeil moderne") et était affecté par la déliquescence du monde, déjà. Il était très beau. Certains de ses portraits évoquent le Brando de la cinquantaine, une belle bouche mais une lippe amère.
Autre lieu, fort différent, la Halle Saint Pierre, juste au bas du Sacré Coeur. Un endroit délicieux où se côtoient une librairie, un bistrot et des salles d'exposition, ainsi qu'une scène musicale
Pas de bousculade, mais un manque de temps pour examiner les œuvres exposées, dans une grande hétérogénéité. Art brut, art singulier (oeil moderne ?) où se côtoient des fortiches du tatouage, de la bande dessinée (une maigre participation de Crumb), un gigantesque Combas, et beaucoup d'autres que nous avons découverts (ma fillote était avec moi, ou moi avec elle).
Autre lieu, fort différent, la Halle Saint Pierre, juste au bas du Sacré Coeur. Un endroit délicieux où se côtoient une librairie, un bistrot et des salles d'exposition, ainsi qu'une scène musicale
Pas de bousculade, mais un manque de temps pour examiner les œuvres exposées, dans une grande hétérogénéité. Art brut, art singulier (oeil moderne ?) où se côtoient des fortiches du tatouage, de la bande dessinée (une maigre participation de Crumb), un gigantesque Combas, et beaucoup d'autres que nous avons découverts (ma fillote était avec moi, ou moi avec elle).
Lui c'est Philippe Dereux,(1918 - 2001) il fut le glaneur d'ailes de papillon pour Dubuffet. Il utilisait les épluchures, les graines, les copeaux et composait des portraits rigolos ou inquiétants dont l'exubérance tient à la richesse des matières et des couleurs.
Ronan-Jim SEVELLEC a beaucoup intéressé ma fille. Ses boites magiques lui rappelaient à juste raison l'engouement qu'elle avait petite pour la composition de scènes de la vie quotidienne et imaginaire à partir d'une multitude d'objets qu'elle glanait un peu partout.
Nous avons dû abandonner l'exploration du labyrinthe de Horst Haack, "Chronographie terrestre, un grand œuvre (entamé en 1980) composé de plus de 4000 feuillets de format 22x17 où se mêlent écriture calligraphiée en trois langues (anglais, allemand, français) et illustrations à la plume, à l'aquarelle, par collage. Le tout inclus sous plexiglas constitue ce bloc dans lequel on circule, le nez à ras du mur. L'ampleur du travail entrepris et déjà accompli donne le vertige.
Dernière promenade, empruntant la coulée verte que j'ai découverte, j'ai quitté Paris quand elle était encore dans les cartons des urbanistes.
Heureusement qu'il existe des espaces verts à Paris, parce que vraiment, quelle folie ! J'ai cru mourir mille morts dans le métro (le bruit, l'entassement, l'odeur), les chaussées sont encombrées de charivaris de toutes sortes. Je vous fais grâce du dispositif policier ahurissant samedi 15 autour de l'Hôtel de Ville pour juguler une manifestation (minuscule) d'Africains pro Bagbo au Châtelet tandis que le sit-in des Indignés se tenait à quelques rues, place de l'Hôtel de Ville. Il n'y a pas eu de débordements comme à Rome, mais c'était chaud et longer les haies de robocops me fout toujours la trouille. Je suis de retour dans le silence et l'horizon inaliénable. Ouf !
Photos 2 et 6, ZL
Heureusement qu'il existe des espaces verts à Paris, parce que vraiment, quelle folie ! J'ai cru mourir mille morts dans le métro (le bruit, l'entassement, l'odeur), les chaussées sont encombrées de charivaris de toutes sortes. Je vous fais grâce du dispositif policier ahurissant samedi 15 autour de l'Hôtel de Ville pour juguler une manifestation (minuscule) d'Africains pro Bagbo au Châtelet tandis que le sit-in des Indignés se tenait à quelques rues, place de l'Hôtel de Ville. Il n'y a pas eu de débordements comme à Rome, mais c'était chaud et longer les haies de robocops me fout toujours la trouille. Je suis de retour dans le silence et l'horizon inaliénable. Ouf !
Photos 2 et 6, ZL
20 commentaires:
tu as fait Munch aux heures de pointe, c'est aussi chaud que le métro pour finalement te la couler verte...
Je suis tombée en arrêt devant la 3ème image, la pièce en bordel(!) Un truc familier. Tu peux me dire d'ou quoi est-ce ?
Rien ne vaut un bon bain de foule pour apprécier la distance adéquate d'avec son voisin. C'est ce qui me traversait l'esprit l'autre soir en admirant un soleil bruné de fin de saison, entre deux épaules, à travers la vitre sale, en 4/3, c'est un truc de malade mental les wagons et musées bondés.
Au musée municipal d'Amsterdam, un bout de carton avec un crayon de Van Gogh. Faisant face, un siège qui doit être fatigué à la longue. Revenez régulièrement. Le même gardien officie, jour après jour. Vous vous asseyez. Les gens passent. Le gardien garde? Revenez. Après une semaine, il vous proposera peut-être de vous faire plaisir. Ira chercher des clefs farfelues. L'une d'entre elles ouvre la protection blindée du croquis. Il le retournera pour vous. Et là : un autre Van Gogh ! Foule ou pas...
Bravo pour Dereux qui est un authentique enlumineur d'épluchures!
Je vous conseille de lire, si vous le trouvez en brocante,le catalogue de la Galerie Alphonse Chave sur Dubuffet, " La période de Vence ".
Où il est question dans les lettres de Dereux à M. Thévoz de la période ces créations d' épluchures avec les différentes appréciations du même Dubuffet sur son oeuvre.
Passionnant, vraiment!
L'exposition "Munch" me tente pourtant. En général j'essaie d'aller très tôt dans les musées, pour m'y sentir à l'aise.
Belle moisson d'impressions, en tout cas, et le plaisir de les partager avec votre fille !
Vous êtes contente de rentrer et vous me donnez envie de sortir, c'est parfait.
J'aime pas Munch, j'aime pas les musées, j'aime pas le métro, j'aime pas les squares... (Mais j'adooooore Paris!)
belle balade. Merci Zoë!
@Laure K, heure de pointe à l'ouverture ? Les boites c'est Ronan Jim Sevellec. Clique sur son nom et tu auras accès à d'autres réalisations. Malheureusement les photos rendent mal les détails de ses compositions
@JEA, oui prendre le temps est la seule clef pour accéder à l'insolite.
@Versus, j'ai regretté qu'il n'y ait pas davantage d’œuvres de Dereux que j'ai découvert dans cette exposition. Je vais chercher à mieux le connaitre et me procurer si je le trouve son ouvrage "Petit traité des épluchures"
@Tania, allez aussi à la Halle Saint Pierre. Le lieu est sympathique et la collection d'art singulier éclectique et réjouissante.
@Depluloin, j'aime les squares, les musées, les marchés, les bistrots. Il n'y a que dans ces derniers que nous pourrions parisianiser ensemble alors.
Munch est surtout connu pour une peinture sur carton particulièrement chiante mais qui a beaucoup plu... Le reste est guère intéressant. Mais ça attire les foules: cruelle contradiction.
Certains en une époque pas si lointaine ont voulu sortir l'art des musées pour le mettre à la rue... On a vu le résultat!
Quand en plus la rue est bruyante et encombrée et que même l'underground est bondé et puant, je me demande où les vrais artistes vont survivre ...
S'il en existe encore ...
pas douée pour les commentaires,
clin d'oeil cependant .
http://scientificillustration.tumblr.com/post/11444852345/mudwerks-mudwerks-via-ophthalmodouleia
Ah, moi aussi Sevellec me fait rêver... J'y repensais l'autre jour en revisionnant un épisode des "Experts Vegas", avec un tueur en série qui représente ses scènes de crime en miniature, dans des boîtes.
:o)
@Vinosse, tu n'aimes pas Munch, d'accord. Inintéressant, pas d'accord, mais pour moi il est trop noir, j'aime les artistes solaires.
@ruines, merci pour le lien, intéressante collection d'imagerie scientifique.
@Sofka,des lieux de répétition en quelque sorte
J'affectionne visiter les musées...la nuit. Outre la logistique des systèmes d'alarme ,de plus en plus sophistiqués à neutraliser, laser ,détecteurs infra-rouge, de mouvements et les rondes de gardiens à mémoriser, sinon le calme, que l'écho de son coeur qui bat et tout ce bazar des arts droit devant.
Je crois entendre la porte...
-Ah! Bonjour messieurs (les poulets!), comment puis-je ne pas me nuire aujourd'hui?
- Si je connais Zoé Lucider?
-J'sais rien mais je dirai tout!
Il y a chez Munch , un côté hallucinant qui ne peut pas laisser indifférent. Je subodore qu'il a trouvé dans la peinture le dérivatif qui lui a permis de ne pas se suicider.
Je dois me planter, le mot de passe m'avertit "tropsemi"
Quand j'étais allé à New York en 1981 (et j'avais grimpé en haut d'une des Twin Towers), j'en avais ramené un T-shirt sur lequel figurait la mention : "Subway of NY. I survived."
Tu l'as donc échappé belle à Paris !
Je n'ai pas encore été voir l'expo de Munch - j'attends que le nombre de visiteurs diminue - qui est, paraît-il, très intéressante dans la nouvelle vision qu'elle offre de ce peintre.
@MMWH, bonne idée la visite nocturne. passez devant, je vous suis.
@PV, sans doute, il a ainsi vécu plus de 80 ans ! Comme Cioran l'atrabilaire.
@DH,toi aussi tu l'as échappé belle, tu n'étais pas là-bas le 11 septembre 2001.
A NY, je n'ai pas trouvé le métro si terrifiant. Moins bondé en tout cas.
t'arrête de faire tout pareil que moi mais en mieux steuplé !
@Mâme K, mouahahah! jalouse toi ? Naaan. D'abord c'est pas en mieux mais en différent. Toi t'es plus légère (si, c'est un compliment)
La coulée verte se termine contre un mur, porte de Montempoivre. Ne pas éternuer trop près du mur.
Zoë:
Je vous dois un fou rire, Madame, pour la façon dont vous traitâtes, avec grande ironie, sur un blog ami, Van Gogh, qui, dans l'olympe des peintres, dut s'esclaffer....Ce fut too mu(n)ch!
Si tu veux que je t'essuie, Zoe ...
C'est un peu gras et ça dégouline ...
@Dom A, j'ai tourné casaque avant l'obstacle.
@PV, les fous rires sont gratuits, vous ne me devez rien.
@Vinosse, tu le pistes ou quoi ?
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